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La fin d'une si belle époque

SAINT ETIENNE-OM : Battus lors de la dernière journée par les futurs finalistes de la coupe d'Europe, Roger Magnusson et Jean-Pierre "Diego" Lopez disputent leur dernier match de sous le maillot blanc

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Entre l'élection présidentielle, la mort de Duke Ellington ou les 200 miles du Paul Ricardàmoto, le Saint-Étienne - OM du 25 mai 1974 n'avait pas la part belle dans l'actualité. Les Verts étaient champions et les Olympiens ne pouvaient plus nourrir le moindre espoir de qualification européenne. L'heure était à l'avenir, avec la signature du jeune gardien René Charrier. Le nouveau président, Fernand Méric, tournait les pages...

Ainsi, plusieurs joueurs disputaient le dernier match de leur carrière à l'OM en cette 38e journée. Des remplaçants comme Roger le Boedec ou le gardien Jean-Paul Krafft, un espoir déçu, Raymond Kéruzoré. Ouencore Daniel Leclercq, pas encore entraîneur "druide", qui disputerait un dernier match à l'été, avant de partir. Mais deux figures historiques faisaient leurs adieux: Roger Magnusson et Jean-Pierre Lopez.

"Je ne savais alors pas de quoi serait fait l'avenir, rappelle l'arrière-droit olympien, surnommé "Diego", après six saisons au sommet avec l'OM, ponctuées de deux coupes de France, deux titres de champion et une tournée en Amérique du sud avec l'équipe de France, même s'il n'avait pas joué. Ce fut une période magnifique pour le club et pour les joueurs." Et pour le public qui a gardé de "l'époque Leclerc" un souvenir inoubliable.

 

 

Un renouvellement d'effectif

"C'est sûr qu'on pouvait difficilement partir en beauté, parce qu'à Saint-Étienne, au cours de ces années-là, nous avons toujours perdu", précise Diego, qui avait affronté là dix des futurs titulaires stéphanois en finale de la coupe d'Europe deux ans plus tard. "Santini, Piazza, Curkovic, Revelli, ils avaient une sacrée équipe."

Les Verts l'avaient emporté 3-1, avec un missile de Larqué pour ouvrir le score, puis des buts de Revelli et Bathenay et une réduction de l'écart par le jeune Emon. "C'était vraiment une soirée chargée d'émotion; Roger avait décidé depuis longtemps de partir jouer à Paris, il allait au Red Star. Et moi à 31ans, je partais aussi. En montant dans le car pour rentrer à Marseille, l'atmosphère était bizarre. Jules (Zvunka), devenu notre entraîneur, était aussi ému, en me demandant ce que je comptais faire. Il voyait le départ de beaucoup de joueurs avec qui il avait connu de belles heures, Josip n'allait d'ailleurs pas tarder à s'en aller, Georges Carnus avait arrêté.

"Le président Méric voulait renouveler l'effectif, la saison n'avait pas été brillante. Il fallait changer... Paulo Cezar et Jaïrzinho sont arrivés, la saison suivante n'a pas été couronnée de succès, mais deux ans après, ils ont gagné la coupe de France."

C'était vraiment la fin d'une génération, à laquelle le jeune instituteur pyrénéen s'était mêlé de façon surprenante en 1967 en venant du monde amateur.

 

Une saison en amateurs

"Mario Zatelli était venu superviser un joueur à Montauban, contre qui je jouais avec Cierp. Et il m'avait remarqué. Il avait demandé mon adresse à un ami à lui à Toulouse, m'avait contacté pour faire un essai à Marseille, contre Ajaccio, avec Donnat, Guéniche, Rossat, le gardien d'Aix, et un dénommé Larnicol ; ensuite, Monsieur Zatelli m'avait invité à passer le mois de juillet chez lui pour m'entraîner avec les pros.

"J'ai signé en décembre, je n'ai donc eu qu'une licence 'C', qui m'interdisait de jouer en pro. Je ne disputais que des matches amicaux et j'évoluais avec l'équipe 3, en promotion de 1re division. Je me souviens d'un match à Sainte-Tulle. J'ai pu assimiler l'entraînement, m'adapter au sein d'un groupe sympa.

"L'année d'après, à partir de l'été 68, je suis devenu pro à 25 ans et titulaire. En fin de saison, nous gagnions la coupe de France. Quelle aventure !"

Autant dire qu'en mai 1974, le virage était rude. "Le meilleur était passé. je le savais. Il y avait une certaine mélancolie... J'ai ensuite joué en D2 à Béziers, avec Jo Bonnel comme entraîneur, où j'ai connu Jeannot Fernandez. J'étais sur le chemin du retour."

Depuis, Jean-Pierre est retourné à Cierp, dans ses Haute-Pyrénées et il revient de temps en temps. "Je suis venu à Marseille le 8 avril pour la remise de la médaille de la Ville à Josip; ça doit faire deux ans que je ne suis pas venu au Vélodrome. Bientôt, je pense..."

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean-Pierre Lopez >>>

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