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Le charme de l'inédit

RENNES-OM 26 août 1951 : pour les trois coups de la D1, premier succès olympien chez le club breton, avec le but de David, le premier match de Morand et Perez, le deuxième de Nekkache.

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Certaines circonstances sont particulièrement défavorables et pour la première journée de la saison 1951-52, Henri Roessler, l'entraîneur de l'OM, était gâté. A l'époque, les joueurs étaient liés à leur club jusqu'à 35 ans, mais souvent, à l'orée d'une nouvelle saison, ils renégociaient leur contrat.

C'est ainsi que trois semaines avant les trois coups de la saison, sept joueurs dont certains cadres (Liberati, Scotti, Salem, Dard, mais aussi Ekner, Bouchouk et Haddad) faisaient grève pour obtenir le paiement d'une prime qui leur était due. Le deuxième gardien Poncet, était aussi réfractaire, alors que le titulaire, Liberati, s'était blessé dans un accident de voiture. Les deux Suédois, Gunnar Andersson et Johansson n'allaient tomber d'accord avec leurs dirigeants que six jours avant le premier match officiel.

Pour couronner le tout, le transfert d'Ekner à la Fiorentina, qui devait alimenter les caisses, tardait à se concrétiser et Gransart, Nocentini et Rossi étaient blessés. Il avait donc fallu annuler un match amical contre Alès et c'est avec une seule rencontre de préparation dans les jambes (contre l'AS Aixoise) que les Olympiens allaient se présenter à Rennes, où, depuis 1932, le club n'avait jamais gagné.

 

Un gardien junior

L'entraîneur va donc puiser dans les réserves malgré la présence finale de Scotti, Dard ou Salem. Mais dans le but, par exemple, il titularise le junior Jean Paul Morand, arrivée de Montredon et qui n'est devenu gardien de but par accident que trois ans plus tôt à la faveur du tournoi de Plombières (!). Le règlement exige, s'il joue plus de cinq matches, que l'O.M. le fasse signer pro et il n'est pas très chaud. "Je sais que je dois ma titularisation à un concours de circonstances et si je suis pro, je ne pourrai plus jouer ensuite en amateur". Cela conduira plus tard l'O.M. à obliger Liberati à jouer blesser contre Saint-Étienne. Un autre pur Marseillais évolue pour la première fois : Antoine Perez. Ce dernier, qui a joué en amateur au CAM Oddo, à La Villette, au SVH Coder et au Cannet, a signé à l'O.M. en 1949. Pilier de l'équipe réserve, international amateur, il joue donc à Rennes ou il doit même suppléer Abderrhamane pendant quelques minutes, comme arrière droit quand celui-ci souffre d'un genou.

Omar Nekkache, inter (milieu offensif), né en Algérie et recruté à l'Espanyol de Barcelone, n'a disputé qu'un match la saison précédente et part comme titulaire. Il perdra sa place en septembre, pour des raisons disciplinaires, se plaignant de son salaire.

 

 Andersson pour conclure

Enfin, Yves David, ailier gauche venu de Montpellier Fabien 1949, a joué deux fois en 1950, mais en ce jour béni d'août 1951, après trois minutes de jeu, il se trouve à point nommé à la réception d'un centre d'Andersson, dévié par Dard, pour ouvrir le score. Ce sera son seul but à l'O.M. pour un total de 7 matches en deux ans.

Nekkache, 18 matches, sera le plus utilisé, alors que le gardien Morand n'en jouera que 11. Antoine Perez, lui, n'en disputera que 6, mais il deviendra par la suite l'un des principaux dirigeants et éducateurs de la section amateur de l'OM.

Un O.M. qui allait donc remporter une belle victoire à Rennes, avec un deuxième but, signé Gunnar Andersson, afin de ne pas perdre de bonnes habitudes. Mais les atermoiements du début de saison se paieraient en fin d'exercice ou, pour la seule fois de son histoire, O.M. serait obligé de disputer les barrages pour sauver sa place en D1, notamment grâce à Gunnar, encore, face à Valenciennes.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

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