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La révolution olympienne

OM-PSG Novembre 1986, avec Thierry Laurey et les "frères pétard", Jean-Pierre Papin et Patrick Cubaynes pour buteurs, un OM plein d'enthousiasme déboulonne le champion sortant

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C'était une époque où le champion sortant pouvait en prendre quatre sur le terrain d'une équipe sauvée de justesse six mois plus tôt et qui avait renouvelé son effectif à 80% en juin-juillet. Une époque où la D1 était intéressante en haut du classement, où le champion n'était pas désigné d'avance. Un été-automne 1986 particulièrement enthousiasmant où l'OM allait remporter le plus gros succès de son histoire face au PSG.

"L'équipe de Gérard Houllier avait un bel effectif, avec Ayache, Susic, Rocheteau, Xuereb, Poullain, après avoir été un brillant champion de France au mois de mai", rappelle Thierry Laurey, olympien depuis peu et emporté par l'élan d'un OM nouveau. "Bernard Tapie avait apporté beaucoup de nouveauté, l'OM bougeait, il ne fallait pas s'endormir, c'était stimulant. Lors de la 4 journée, où nous jouions au Parc contre le Racing, nous avions été invités au journal de 13h, en direct ,tous alignés derrière le président. J'hallucinais."

Trente ans après, l'actuel entraîneur du GFC Ajaccio, évoque son année à l'OM avec émotion et un enthousiasme comparable à celui de l'époque.

"Ce public derrière sentait notre enthousiasme, 45 000 personnes, c'était génial. Alain Giresse, que l'on voyait Girondin à jamais, avait été extraordinaire à l'OM. Il y avait de la maturité, avec Förtser, Domergue, Bell, Sliskovic, des personnalités moins médiatiques comme Brisson, Zanon, José Anigo, Passi, Cubaynes, JPP que je connaissais depuis Valenciennes, Bade.

Consultant son ordinateur pendant qu'il nous parle, Thierry Laurey constate avec plaisir que les chiffres confirment son sentiment. "Nous avions réalisé un parcours brillant, avec deux défaites seulement à la fin des matches aller. Avec la victoire à trois points, nous aurions eu 37points, aujourd'hui, ça nous aurait placé juste derrière le PSG. À la fin, finalistes de la coupe face à Bordeaux, deuxièmes du championnat, c'était beau. La coupe de la Ligue de l'époque, qui se déroulait l'été et servait de préparation, nous avait permis de nous adapter, en attendant qu'arrivent les Mondialistes. Je me souviens notamment d'un match à Sète .L'équipe avait tout de suite bien tourné."

De fait, ce large succès face au champion de France apparaissait comme une passation de pouvoir, une sorte de révolution en Première Division. "On sentait que le PSG allait passer la main au duo OM-Bordeaux, mais il y avait aussi Monaco, Auxerre, Toulouse, qui avaient réalisé un bon championnat, c'était plus équilibré dans le haut du classement qu'aujourd'hui."

Un peu fou-fou, cet OM avait gagné quelques matches de justesse, mais celui-ci allait être l'un de ses meilleurs.

"Bats avait été blessé dans un choc, et il était parti en ambulance à l'hôpital c'est Jeannol qui avait fini dans les buts. Nous avions raté pas mal d'occasions, Cubaynes essayait de faire marquer Jean-Pierre et JPP n'y arrivait pas. Il a fini par en mettre un." Une belle complicité qui nous avait alors poussé à les surnommer "les frères pétard".

Mais c'est Thierry Laurey qui avait ouvert la voie au bout de 10 minutes. "C'était un coup franc de Jean-Louis Zanon, qui avait une main à la place du pied gauche, il me le met au premier poteau et là, je coupe la trajectoire de la tête ,j'arrive à croiser pour marquer mon premier but à Marseille. J'avais fait la Une du Provençal et de l'Équipe, alors que quelques mois plus tôt, je me sauvais de justesse en D2 avec Valenciennes. C'est vraiment inoubliable."

La preuve, l'un acteur, l'autre spectateur, nous en avons parlé comme si c'était hier...

Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Thierry Laurey >>>