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Un doublé pour "Sanso"

OM-RENNES 5 mai 1963 : l'OM est déjà relégué en D2, mais l'attaquant marseillais marque 4 buts lors des 4 derniers matchs. Le club sera incapable de conserver celui qui finira meilleur buteur de D1 en 1968

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Quel gâchis ! Un an après être remonté en D1 sous l'impulsion d'un entraîneur brésilien exceptionnel, Otto Gloria, avec un but d'Étienne Sansonetti pour le match décisif, neuf mois après avoir effectué ses débuts en coupe d'Europe (des villes de foire, contre les Belges de l'Union Saint-Gilloise), l'OM est condamné à redescendre en D2 depuis sa terrible défaite au stade Félix-Bollaert (8-1), le 13 avril. L'entraîneur Luis Miro (surnommé "il bidone" !) va changer plusieurs joueurs, faire rentrer Henri Léonetti, Dédé Tassone, André Moulon, Serge Roy, Jean-Pierre Dogliani, Étienne Sansonetti et ainsi l'OM va finir honorablement. Trop tard.

 

"C'est drôle mais je ne me souviens même pas de cet entraîneur, note André Tassone qui cite volontiers Armand Penverne, Otto Gloria, Troupel, puis Mario Zatelli, Robert Domergue...", mais pas Miro.

 

 

Sansonetti : deux buts et deux passes décisives

Condamné, l'OM allait donc bien finir, avec notamment un beau succès (4-2) sur le Stade Rennais, son premier en deux mois, depuis celui remporté face au Stade de Reims malgré le handicap d'une luxation du coude survenue en début de match à Dogliani, à une époque où les remplacements étaient interdits. Certes, menant 3-1 à la pause, l'équipe olympienne allait avoir le mauvais réflexe tactique de se replier pour tenir son résultat, mais le courage allait mener les Olympiens au succès. "Si nous nous étions accrochés plus souvent comme ça, nous n'en serions pas là", remarquait d'ailleurs Dédé Moulon.

Le succès allait être celui d'Étienne Sansonetti. "Deux buts et la participation à la conclusion des deux autres, il mérite l'oscar du jour", écrivait Maurice Fabreguettes dans "Le Provençal". Sur le premier but, Sanso avait profité d'une mauvaise passe en retrait de Jean-Claude Lavaud, sur le deuxième, un une-deux avec Roy avait abouti à un centre, conclu par le père d'Éric. Sur le troisième, le centre de Sanso trouvait Daniel Viaene, et sur le quatrième, c'était à Jean-Pierre Dogliani de jouer les centreurs et à Étienne de conclure, partant ainsi sur quatre buts en quatre matches.

 

 Un attaquant tout en vitesse et force physique

"Il était diablement efficace, se souvient André Tassone. Il pouvait jouer sur les ailes, jouer avant-centre, il avait le sens du but, il défendait comme ne le faisaient pas les attaquants de l'époque, il mouillait vraiment le maillot et pourtant, les gens ne l'appréciaient pas à sa juste valeur, un peu comme Olivier Giroud. Je me souviens d'un jour où j'étais en tribune et où il avait raté une occasion ; ce que j'ai entendu sur lui de la part du public m'a tiré des larmes de rage.

"Physiquement, c'était une bête, et quand je l'ai retrouvé à Ajaccio au début des années 70, à 36 ans, il était encore celui qui allait le plus vite de l'équipe avec Marius Trésor. Une ou deux fois, j'avais joué contre lui quand il était parti en Corse et que j'étais encore à l'OM, il fallait se le faire !"

Décédé en mai dernier, Étienne Sansonetti aura été, comme Jean-Pierre Dogliani, l'une des pépites marseillaises que l'OM a été incapable de garder. L'un et l'autre allaient quitter le club à l'été, Dogliani devenant international à Angers avant d'emmener le PSG en D1, Sanso en finissant meilleur buteur de D2 à Bastia, puis de D1 à Ajaccio. Et buteur de l'équipe de Corse, contre la France... au Vélodrome en janvier 1967.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur André Tassone >>>

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