OM1899.com

_________________________________________________________

 

Genghini, le joker tombe à pic

OM-Brest 5 décembre 1986 : deux fois menés au score, les Olympiens, champions d'automne la semaine précédente, égalisent à la dernière minute par leur recrue automnale, au flair avéré

--------------------------

 

L'OM avait très bien démarré cette saison de l'ère nouvelle, avec le trio Tapie-Hidalgo-Banide et des recrues flamboyantes ou représentant l'avenir comme JPP, Giresse, Sliskovic, Förster, Domergue, Brisson, Cubaynes, Laurey ou Passi. Et à l'automne, un international de plus était venu renforcer l'effectif : Bernard Genghini, membre du carré magique lors du Mundial 1982 et encore dans le coup avec les Bleus, champions d'Europe 1984 et 3es de la coupe du monde 1986 (il avait marqué lors de la petite finale face à la Belgique d'Éric Gerets).

"J'étais parti au Servette Genève qui me voulait depuis longtemps, mais j'aspirais à revenir en France, les choses étaient bien avancées avec Bordeaux, explique l'ancien international âgé de 61 ans, retourné dans son Alsace natale. Mais Bernard Tapie m'avait appelé, il m'avait dit : 'Je viens te voir'. Et il a tenu parole, un coup d'avion et le soir il était chez moi en Suisse ! Il m'a fait venir à Marseille pour voir un match et lorsque nous sommes apparus sur la pelouse, les virages m'ont acclamé".

Entré à une demi-heure de la fin

"Il avait bien joué le coup pour me convaincre et comme il y avait plein de copains dans l'effectif, je venais volontiers, même si je traînais une tendinite au tendon d'Achille, nécessitant des soins, pour laquelle Bernard Lacombe m'avait conseillé d'aller voir le docteur Müller-Wohlfart à Munich".

 

"Tchouki" avait donc effectué des débuts prudents : une mi-temps en coupe de la Ligue à Cannes, dix minutes contre le PSG, puis une entrée à une demi-heure de la fin face à Brest à un moment critique.

"Entrer à 4-0 contre Paris, c'était un peu plus facile, reconnaissait Bernard après la rencontre. Là, il fallait revenir au score, j'ai joué en position très avancée et j'ai fait ce que je savais faire."

C'est que l'OM, sacré champion d'automne une semaine auparavant à la faveur de son carton face au PSG et de la défaite des Girondins à Saint- Étienne, a eu la mauvaise surprise d'encaisser d'entrée un but de Gérard Buscher, puis un deuxième de Maurice Bouquet, en seconde période, sur une incompréhension entre Christophe Galtier et Joseph-Antoine Bell, après l'égalisation de Jean-François Domergue (l'OM était privé de Förster et Sliskovic).

Brest était donc la seule équipe à avoir mené deux fois au score au Vélodrome. "Alors que Genghini était substitué à Zanon, le match changeait plus encore de physionomie pour devenir totalement débridé", écrivait Alain Pécheral dans "Le Provençal."

 

 

"Un but de raccroc"

"C'est ainsi que j'ai marqué mon premier but pour l'OM, raconte Genghini. Un but un peu de raccroc, j'étais dans lasurface, j'ai dévié un tir de Domergue, peut-être du droit, et on a limité la casse, j'ai arraché un point. Mais Brest avait une bonne équipe, avec Guérin, Julio Cesar, Brown...

"Pour moi, c'était bien, quand tu es nouveau, tu entres, tu égalises, ça te donne confiance, même si le public n'était pas trop content de notre contre-performance. Je me souviens, plus tard, d'un but sur coup franc face à Nancy, juste avant un autre coup franc signé Di Meco pour l'ASNL".

Des buts assez typiques de Bernard Genghini : les coups francs ou le flair dans la surface. "J'en ai mis plus de 100 en D1, avec Sochaux, mais surtout à Monaco où je jouais derrière l'avant-centre ; à l'OM, la deuxième année, j'ai moins marqué parce que j'occupais une position plus reculée. C'est vrai qu'avec Gigi, Sliskovic, puis Delamontagne, Pelé, le petit Eyraud, nous étions pleins de numéro dix..."

Mario Albano

-----------------------------

Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Bernard Genghini >>>

-----------------------------

 

.

.

.

.

Retour
Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.