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Onnis, le goleador fatal

REIMS-OM Octobre 1972 : deux buts de l'Argentin pour la 3e défaite en dix journées. Georges Carnus, le gardien de l'OM, se souvient du flair inégalé de son "bourreau"

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Il est très difficile de se maintenir au sommet. L'AS Saint-Étienne y était arrivé entre 1967 et 1970 et allait encore y parvenir ente 1973 et 1977, mais l'OM, champion en 1971, auteur du doublé en 1972, devait commencer à décliner à partir de l'été et du départ de Marcel Leclerc.

A l'automne 1972, après dix journées, déjà éliminé de la coupe d'Europe des clubs champions par la Juventus, l'OM comptait déjà 3 défaites et 2 nuls et pointait à la 5e place avec 5 points de retard sur Nice, qui, en ces années là, prenait toujours un départ canon ; mais le futur champion, Nantes était 9e, avec autant de points que l'OM. Preuve que rien n'était irrémédiable. Pourtant, après cette troisième défaite, concédée à Reims, on avait l'impression que rien n'allait plus à l'OM. Le nouvel entraîneur, l'Allemand Kurt Linder, reconnaissait qu'avec sept joueurs de plus de 31 ans, il était difficile de bousculer les choses.

C'est toujours difficile pour un entraîneur qui arrive de l'étranger, se souvient Georges Carnus, l'impeccable gardien de l'équipe de France et de l'OM. Et encore lui, il parfait français..."

Carnus, en dépit de tous ses efforts, n'avait pas pu empêcher la défaite olympienne à Reims, victime d'un nouveau phénomène : Délio Onnis. La saison précédente, sa première en France, l'Argentin avait marqué mais l'OM avait gagné 3-1. Là, il signait le succès rémois, d'un doublé : une reprise de la tête et un but en trois temps ; reprise repoussée de Carnus, nouvelle tentative de la tête, sauvée par Bosquier sur la ligne, et enfin, but à l a troisième frappe.

 

 

Carnus : "Onnis était toujours sur la photo"

"J'avoue que je ne me souviens pas bien de ce match, reconnaît Georges Carnus, mais ça, c'est le but typique de Delio. C'était un poison pour une défense et un gardien, il était toujours là, bien placé, à l'affût. Même sur un ballon anodin, dès que je me relevais, le joueur le plus proche, c'était lui. Je lui ai demandé après sa carrière d'où lui venait ce flair. Il m'avait expliqué que lorsqu'il était tout jeune, son premier entraîneur lui avait dit que lorsqu'un gardien faisait un arrêt, il voulait qu'on le voie sur la photo. Ainsi, il a toujours su tirer profit des ballons repoussés, relâchées et je peux vous garantir qu'on le craignait sans cesse à cause ça. Des buts sur des tirs en dehors de la surface, il n'en a pas mis beaucoup, mais dans la surface il ne ratait pas grand chose."

 

Voila comment l'OM venait d'être victime du plus argentin des clubs français de l'époque, puisqu'avec Onnis, jouaient Laraignée et Zywica, avant que n'arrivent Bianchi, Pena, puis Santamaria. Conséquence de cette défaite, la rumeur Marius Trésor à l'OM allait prendre de l'ampleur puis se concrétiser, avec, en prime, la venue de Salif Keita. Quelques mois plus tard, Kurt Linder serait limogé, remplacé par l'inoxydable Mario Zatelli, pour son ultime intérim. Et en fin de saison, en dépit de ce début chaotique, l'OM ne finirait pas loin du champion, Nantes, Nice terminant deuxième. La suspension de Skoblar au printemps et les difficultés d'adaptation de Keita ayant coûté de précieux points aux Olympiens qui attendraient 17 ans avant d'être de nouveau champions.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Georges Carnus >>>

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