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Abdou Diallo, la révélation

MONTPELLIER-OM Octobre 1983 : le second et ultime revers de la saison en D2, permet de découvrir le jeune ailier sénégalais, face aux débutants Laurent Blanc, Franck et Gérald Passi

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Favoris, avec Lyon et Nice, pour la remontée en D1, l'O.M. avait mal démarré à l'été 1983 (nul au Vélodrome contre Nice, puis défaite à la Roche-sur-Yon). Et Roland Gransart avait trouvé la bonne formule. Sept victoires consécutives plus tard son équipe était en tête de la D2, avant d'aller à Montpellier, qui constituait alors, avec Limoges et Cannes, un deuxième peloton d'outsiders.

Et là, "L'O.M. a perdu une bataille âpre et tendue, pour avoir laissé bien imprudemment passer sa chance en première période", écrivait alors Jean Ferrara dans 'Le Provençal' du 8 octobre. Défaite 2-1 avec pour buteur éternel Valadier (il avait déjà éliminé l'O.M. en coupe avec la Paillade, en 1977) et Guédé, qui avait tapé dans l'oeil de l'autre envoyé spécial du journal André de Rocca. L'O.M. n'avait pu que sauver l'honneur par Abdoulaye Diallo, entré à cinq minutes de la fin.

"Je me souviens très bien de ce match-là, j'avais des fourmis aux jambes, envie de montrer ce que je valais, raconte attaquant sénégalais, installé depuis plus de vingt ans à Avignon, après deux opérations des genoux.

 "Après, Boubacar m'a pris sous son aile à Marseille, puis Bracci et tous les gars, comme Jean-Charles De Bono m'ont aidé. À l'époque, à l'entraînement, on portait les ballons pour Roland Gransart. On apprenait."

Du coup, quelques jours plus tard, avec la suspension de Marc Pascal, Diallo allait se retrouver titulaire contre Limoges et marquer au Vélodrome. "Mais j'ai su rester patient. Il y avait Boubacar Sarr à l'aile droite. J'ai accepté de demeurer douzième homme et d'attendre mon heure."

D'autres en faisaient de même ce soir-là, dans le camp d'en face, puisque c'est seulement à cinq minutes de la fin que le jeune Laurent Blanc avait remplacé Jean-Louis Gasset, ne se doutant évidemment pas que trente ans plus tard, ils entraîneraient ensemble l'équipe de France puis le PSG.

"Il y avait aussi Franck Passi et son grand frère, Montpellier c'était une bonne équipe", se souvient Diallo, qui allait s'imposer l'année suivante, puis être le meilleur joueur et le buteur de l'OM lors de la triste finale de coupe de France perdue contre Bordeaux en avril 1986, malgré le marquage de Gernot Rohr. "À l'époque, quand tu étais attaquant, tu subissais des tacles par derrière, c'est pourquoi, j'ai aujourd'hui des prothèses aux deux genoux.".

En effet, malheureusement pour Abdou, il devait aller devoir passer une première fois sur le billard au printemps 1989, ratant ainsi le doublé de son équipe et perdant une partie de son extraordinaire vivacité dans le dribble. On le retrouvait encore à Furiani en 1992, alors qu'il jouait à Bastia, avant de devoir encore se faire opérer, les séquelles de ses blessures l'empêchant de poursuivre plus avant une carrière que Benfica promettait encore plus belle.

Et pour en revenir à 1983-1984, cette seconde défaite de l'O.M. serait la dernière de la saison en championnat. L'O.M., premier, allait remonter en D1.

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