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Résumé Le Provencal

du 11 avril 1966

 

L'O.M. TENU EN ECHEC PAR BESANCON (1-1)

ROSET, BOURDONCLE, BROTONS

...et BURON en vedette

à des titres divers...

Ce que les pessimismes et même les autres redoutaient est arrivé. Le stade de l'Huveaune qui défavorisa bon nombre d'adversaires, mais que certains joueurs de l'O.M. n'aiment pas particulièrement, n'est plus un terrain mascotte. Les Marseillais y ont perdu un point face à l'une des formations les plus inoffensives que l'on ait pu y voir après un match qu'ils dominèrent complètement.

Certes l'O.M. pêcha avant tout par inefficacité, mais on sait que c'est là son défaut majeur. Il se créa une bonne dizaine d'occasions au nombre desquels les trois buts refusés pour hors-jeu, et joua ni mieux ni plus mal que d'habitude.

Avant d'encaisser un but sur coup franc brossé de Bourdoncle, Escale n'avait eu qu'une seule parade à effectuer, difficile d'ailleurs, sur un tir du même Bourdoncle. Son vis-à-vis Roset, lui, avait été sans cesse à l'ouvrage et avait dû faire face aux situations les plus périlleuses. Le gardien bisontin, en l'occurrence, confirma tout le bien que nous pensions de lui et fut le meilleur joueur sur le terrain. S'il fut à juste titre, le héros de la rencontre, Jean-Louis Buron qui n'avait pas fait un mauvais match, en fut le héros malheureux pour avoir raté quelques secondes avant la réussite de Bourdoncle, un de ces buts que l'on dit immanquable et qui ne le sont pas ! Tous les joueurs sont payés pour le savoir.

En dehors de ces hommes, en vedette à des titres divers, nous avons à nouveau remarqué la facilité d'évolution de Brotons, en grande forme, aux dribbles en profondeur, toujours efficaces et par ailleurs auteur du but marseillais. Son action aidée par le travail sobre de Gauthier et les coups d'accélérateur de Hatchi, avait été à la base de la nette domination de l'O.M. La défense, au sein de laquelle Lopez remplaça au dernier moment Trusas, avait eu la partie facile.

Les centres de Buron, les charges pas toujours lucides de Joseph et Casolari créèrent nombre de situations dangereuses qui ne furent pas exploitées.

Devant l'excellente Roset, la défense franc-comtoise, l'athlétique Savoie en tête, joua de façon anonyme mais confuse, un match très courageux.

Nous ne voudrions pas minimiser la valeur du résultat obtenu par les bisontins, mais nous n'avons pourtant pas remarqué grand monde dans leurs rangs, hormis les hommes déjà cités.

L'attaque se comporta par force peut-être, avec une grande timidité. Liron c'est alourdi, Bourdoncle ne valut que par ses tirs (c'est déjà quelque chose) Halberda et Gassert subirent la loi de Bérange et Tassone.

Que Besançon ait été le premier à prendre un point à l'Huveaune est vraiment paradoxal !

Louis DUPIC

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Roset et Besançon ont détruit

le charme de l'Huveaune (1-1)

Avec la complicité tout à fait involontaire de Buron, Roset, l5excellent gardien bisontin et meilleur joueur de la rencontre, a détruit, le charme de l'Huveaune.

A la 81e minute, l'O.M. menant par 1 but à 0, Buron et Casolari, le premier balle au pied, le second escortant son équipier et ami, arrivèrent seuls devant Roset. Les arrières bisontins, croyant au hors-jeu, s'étaient arrêtés : mais l'arbitre de touche et, de son drapeau, agité, indiquait clairement que les deux oémistes se trouvaient bien en jeu.

De Roset à Bourdoncle

La cause paraissait entendue, le 2 à 0 certain, la victoire assurée.

C'est alors que Buron commit l'erreur, ignorant son partenaire, de vouloir marquer lui-même. Fatale erreur, d'un plongeon de chef, Roset lui subtilisa la balle avant de s'empresser de dégager.

Sur la contre-attaque, Joseph, qui remplaçait à l'arrière Lopez, blessé, plongea dangereusement les deux pieds en avant, en direction de l'attaquant bisontin.

Coup franc, de face, à peu près à la limite de la surface de réparation.

Bourdoncle réussit alors un petit exploit technique de son pied gauche. Une balle "brossée", mur marseillais "lobé" et tir dans la lucarne.

Bravo !

Le 2 à 0 se transformait en 1 à 1 et on pouvait constater une nouvelle fois, combien souvent est mince la différence entre deux résultats diamétralement opposés.

À Brotons (36e)

le but de l'O.M.

Ces deux actions consécutives d'elles construirent le tournant capital de la rencontre, en donnant une image très imparfaite.

Il est curieux de constater que la première équipe ayant pris un point à l'Huveaune, aurait été d'une de celles ayant le moins mérité.

En fait, la partie, à sens unique, se joua presque constamment devant le but de Besançon.

D'un côté la défense bisontine très renforcée, de l'autre toute une équipe maîtresse du ballon... et des occasions oémistes à la pelle.

Mais il saute aux yeux que, sur la pelouse de l'Huveaune, l'équipe recroquevillée en défense, pour peu que ses arrières ne répugnent pas aux chocs, est avantagée.

C'est pourquoi, malgré un départ en trombe, une domination massive et deux buts refusés à Joseph, l'un pour hors-jeu, l'autre pour charge violente sur le gardien, l'O.M. ne menait que par 1 but à 0 à la mi-temps.

À la 36e minute sur un centre de Casolari remis au centre par Buron, Brotons avait réussi à glisser adroitement le ballon dans la cage bisontine.

Le rôle ingrat de

M. Kitabdjian

En deuxième mi-temps, le jeu à peine troublé par un bon centre de Buron, un but, hors-jeu, de Casolari et une remarquable infiltration d'Hatchi sur la droite, sombra, pendant 20 bonnes minutes dans la monotonie.

Deux incidents brutaux vinrent réveiller joueurs et spectateurs.

À la suite d'un choc entre Escale et Liron, le pourtant puissant avant-centre ex-nîmois resta au tapis pour un peu plus que le compte.

À peine rentré en jeu, Liron exerçait son droit, si nous osons dire, de la vendetta sur Lopez.

L'ambiance, on la devine, monte de quelques tons et l'arbitre, M. Kitabdjian eut alors bien du mérite de ne perdre complètement ni la tête ni son sifflet.

Quand les vingt-deux joueurs pratiquent l'antijeu et que les spectateurs n'ont qu'une vision à sens unique des événements, il est bien difficile de séparer le bon grain de l'ivraie.

On sait déjà comment et sur quelle double coup de théâtre se termina la partie.

Un événement banal

Nous pouvons ajouter, pour terminer, que le tir victorieux de Bourdoncle fut le deuxième dans l'encadrement de la cage marseillaise de toute la partie.

Le premier, encore de Bourdoncle, à la 8e minute avait permis à Escale de réussir une délicate déviation en corner, au terme d'un plongeon de haute volée.

Donc, on peut affirmer en toute objectivité, que l'O.M. ne méritait pas de perdre un point.

Cependant, il est permis de dire, à l'intention d'un certain public, que pareille demi-échec est banal dans la saison d'un club. On a vu même pire.

Il reste que l'O.M., dans la position est toujours excellente, aura le plus urgent besoin de reconvertir son jeu, quand il ne jouera plus à l'Huveaune.

Maurice FABREGUETTES

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Mario Zatelli : "Le deuxième but de JOSEPH était valable !"

Beaucoup de têtes basses dans le vestiaire de l'O.M., Buron expliquait pourquoi il n'avait pas marqué et Escale comment il avait encaissé le but fatal.

"De toute façon, je ne pouvais rien, nous dit-il. Bourdoncle a remarquablement brossé son coup franc ! "

Mario Zatelli estimait que le second but de Joseph était valable et M. Leclerc tirait ainsi la conclusion de l'attaque :

"Après cela, il ne nous reste plus qu'à aller gagner à Paris !"

Acceptons-en l'augure.

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Meersman : "Nous avons mal joué..."

C'est très difficile de jouer ici, nous a dit le très calme entraîneur bizontin Meersman. "Mes joueurs ont fait une sorte de complexe et, à mon avis, n'ont pas su garder le ballon. On leur ravit tellement de choses sur ce terrain qu'ils y ont fait un mauvais match. Car pour du match médiocre et méchant, ce fut médiocre et un peu trop méchant. Je n'aurais pas voulu être l'arbitre ! Enfin, nous avons pris un point, ce n'est pas si mal."

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