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Résumé Le Provencal

du 25 avril 1966

 

C'EST LE MEILLEUR MATCH DE L'O.M. CETTE SAISON

FIAWOO plébiscité

Metz pris de vitesse (4-1)

Après quelques nuages venus de Besançon et du Parc des Princes, l'horizon de l'O.M. s'est subitement éclairci.

Le plus paradoxal - mais le football n'est-il pas le jeu des paradoxes ? - est que l'équipe marseillaise a choisi la visite à l'Huveaune de l'un de ses plus redoutables adversaires, pour remporter la plus nette et la plus éclatante victoire de la saison.

Un bonheur ne venant jamais seul M. Leclerc qui, carnet de chèques en poche, cherchait un avant-centre aux quatre coins de la France, s'est aperçu qu'un certain Fiawoo possédait apparemment ce qui fait le charme des bons attaquants : la tête et les jambes.

Entendons par làfi que Fiawoo est non seulement doté d'une frappe des deux pieds, pure autant que presque, mais encore qu'il y voir clair.

Ajoutons-y la sobriété, le calme et l'efficacité d'un autre "amateur", appelé Hodoul, et vous constaterez avec nous, que l'O.M. a tout lieu de se montrer satisfait de cette journée.

Fiawoo répond à Wagner

Pourtant la partie avait, on ne peut plus mal débuté, pour les Marseillais.

Contrairement au scénario habituel, ce sont les Menins qui attaquèrent les premiers.

S'appuyant sur une défense en ligne, les visiteurs contrôlèrent le jeu avec une certaine maîtrise et prirent l'avantage de la 6e minute.

Sur ensemble de la droite, venu de Havskenecht, l'ailier gauche Vagneur, gênait Escale, et marquait sans peine.

Metz : 1 - O.M. : 0.

La réponse fut foudroyante.

Casolari, sans grande élégance mais avec une hargne le caractérisant, 90 minutes sur 90, passait en slalom au centre la défense menine avant de servir Fiawoo.

Ce dernier ajustait tranquillement son tir du pied droit, ne laissant aucune chance à Henrich.

O.M. : 1 - Metz : 1.

Cette égalisation presque instantanée fit, on s'en doute, un certain bruit.

Premier but de Buron

A la suite de cet exploit, la partie s'équilibra pendant un assez long moment.

Metz continuait à produire une impression favorable ; mais les réactions de l'O.M. devenaient de plus en plus dangereuses.

C'est ainsi qu'à la 30e, Casolari, parfaitement démarqué et servi par Fiawoo, permettait à Heinrich de réussir son meilleur arrêt de la rencontre.

Ce n'était que partie remise, pour les Marseillais.

Cinq minutes plus tard, Fiawoo passait sur le la droite et, très classiquement, remettait le ballon au centre.

Il s'en suivit un cafouillage avant que le ballon ne prit la direction de la gauche ou se trouvait Buron.

Celui-ci tir au bond et au terme d'un petit saut sur place, trompait Heinrich, marquant ainsi son premier but depuis qu'il est Olympien.

O.M. : 2 - Metz : 1.

Ce fut le résultat provisoire à la mi-temps.

Deuxième but de Fiawoo

Ont compris dès la reprise du jeu que la partie, sauf coup de théâtre était terminée.

Le rythme imprimé au jeu par les Marseillais était tel, en effet que les Menins paraissaient incapables de le suivre.

Brotons lança les débats, en réussissant, sur la droite, son petit festival de feintes et contre-pieds... le tout, terminé par un bon tir que Heinrich arrêta difficilement.

Là-dessus, Fiawoo à l'issue d'une longue course donna à Casolari une de ces balles que l'on dit "en or".

Comment "Caso" s'y prit-il pour ne pas marquer ? Lui seul et Dieu le savent.

C'est alors que Fiawoo tint une deuxième fois à payer d'exemple.

De vingt bons mètres, il décocha un tir très pur, toujours du pied droit que Heinrich ne vit ni partir, ni passer (52e).

O.M. : 3 - Metz : 1.

À Brotons le n 4

La partie était terminée.

Metz démoralisé et fatigué, ne procéda plus que par contre-attaque et que l'O.M. n'ait marqué qu'un seul but et pour malchance ou maladresses.

À la 65e minute, plus particulièrement, Casolari, servi une fois encore par Fiawoo, se trouva seul, de face, devant Heinrich... et vira à côté.

Enfin à la 77e minute, Brotons d'un tir du gauche, donné de la droite, réussit à glisser le ballon par l'un des trous du filet missin.

O.M. : 4 - Metz : 1

Entre-temps, sur un coup franc, tiré par Hell, Escale se racheta de son erreur initiale, en allant chercher le ballon dans la lucarne.

Et ainsi se terminait la rencontre, l'une des plus agréables disputées à l'Huveaune... la satisfaction générale.

Sluf des Missins, cela va de soi !

Maurice FABREGUETTES

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Les Marseillais ont joué sans doute leur meilleur match...

Honneur aux amateurs...

Fiawoo et Piasco plébiscités !

Théoriquement handicapé par l'absence de plusieurs titulaires, l'O.M. n'en a pas moins joué l'un des meilleurs matches la saison.

Paradoxalement il a remporté son plus large succès sur l'un de ses rivaux directs dans la lutte pour l'accession, sans que ce dernier démérite le moins du monde.

Mieux même, si Brotons et surtout Casolari avaient bénéficié d'une réussite moyenne, l'addition pouvait être beaucoup plus lourde encore pour les vues Messins.

"Aujourd'hui ils nous ont fait plaisir !", disaient les spectateurs qui en avaient eu pour leur argent, à la sortie.

Ils avaient raison

Sans Sejnera, Bérange, Hatchi, Trusas, Lopez et évidemment Erhardt une sérieuse ponction l'équipe marseillaise joua dans son style volontaire un match exemplaire. Cela démontre la valeur de ses réserves.

Frank Fiawoo, auteur de deux buts, puissant, lucide travailleur fut de toutes les offensives marseillaises, il donna notamment à Casolari plusieurs balles de but et fut incontestablement l'homme du match.

D'une équipe marseillaise très homogène dans sa production, nous extrairons ensuite Gilbert Piasco qui ne commit aucune faute au poste d'arrière central et fit valoir son jeu de tête et son bon placement.

Les amateurs appelés à rentrer en renfort se sont donc non seulement hisss au niveau de eleurs camarades mais furent des éléments prépondérants.

Escale qui souffrait d'un genou encaissa un but "bête" mais réalisa une parade de grande classe sur un coup franc de Helf. Tassone, Hodoul, Piasco et Viaene formèrent la défense difficile à franchir.

Gauthier et Joseph au milieu du terrain avaient affaire à forte partie, avec les solides Masucci et Zwunka. Gauthier fit son match. Joseph, évidemment attiré par le but, n'eut guère de réussite offensive.

En attaque, Brotons et Buron débutèrent de façon discrète puis couèrent, au fil des minutes, un rôle de plus en plus valable. Ils marquèrent un but de chacun. Pour Buron, c'était le premier but de sa carrière marseillaise.

Enfin Casolari, toujours à la pointe du combat, participant à toutes les offensives, désarment la critiques. Pourtant il bénéficia de cinq ou six occasions de marquer dont trois à peu près immanquables ! Ce n'était vraiment pas son jour de chance !

L'équipe messine lourdement battue, ne joua pas les victimes expiatoires. Les Lorrains se battirent jusqu'au bout avec conviction, après une bonne première mi-temps. Ensuite, leur attaque jouant de façon trop anonyme, trop impersonnelle, la défense supporta le poids du match devant les Fiawoo, Casolari, Joseph et Brotons déchaînés.

Si le gardien Jean-Louis Henrich, nous parut plutôt faiblard, c'est dans la défense que nous trouverons les meilleurs visiteurs : l'ar- Jean Molla l'un et l'autre aussi vi- rière Georges Zwunka et notre ami rils que sur.

Nous leur adjoindrons pour leur bonne volonté et leur action soutenue, Jules Zwunka, qui eut des "contacts" avec Gauthier et Hess.

Ne terminons pas sans signaler que Michel Heinrich, touché à la cuisse, boitilla à l'aile droite la plus grande partie de la seconde mi-temps.

Louis DUPIC

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ZATELLI : "Notre meilleur match"

Dans le camp marseillais, la joie était générale. L'entraîneur Mario Zatelli exultait : "C'est notre meilleur match de la saison ! Nous avons eu tout d'abord un but handicap, ce n'était pas du gâteau que de le remonter".

M. Leclerc constatait : "Les heurs et les malheurs varient... avec 4 blessés et 2 joueurs suspendus pour que notre équipe ait joué comme elle l'a fait, il faut qu'elle soit solide !"

Gauthier nous indiquait : "Hier, j'avais 39 degrés de fièvre, j'avais de la sinusite".

Buron était radieux : "Le public s'est régalé. Nous aussi. Nous avons eu au moins dix occasions".

Brotons faisait remarquer : "Nous avons gagné largement c'est le principal ! Nous aurions pu marquer huit buts".

Viaene reconnaissait : "Metz a aussi une belle équipe, elle c'est bien défendue, mais nous étions rudement en forme".

Fiawoo s'écriait : "J'ai marqué deux buts cela ne m'était pas arrivé depuis que je joue avec les professionnels !"

Casolari pestait en ces termes : "Je n'ai jamais été autant "enmasqué" et pourtant j'aurais bien voulu marquer !"

Alain DELCROIX

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FAVRE : "La blessure de M. Heinrich a été un handicap"

Dans le vestiaire lorrain, les joueurs n'étaient pas très prolixes.

L'entraîneur Favre était soucieux : "Nous avons été handicapés par la blessure de Michel Heinrich et puis les Marseillais ont réalisé trop rapidement. Ce fut un but malheureux ! Les Olympiens ont manifesté une puissance athlétique supérieure à la nôtre !"

Jean Molla remarquait très objectivement : "Il fallait ces deux points à l'O.M. ! Les remplaçants marseillais ont mieux joué que les titulaires. Les noirs ont été très dangereux ils en veulent terriblement et surtout ils shootent dans toutes les positions.

Michel Heinrich soupirait : "J'ai pris un coup sur la cuisse dès le début de la rencontre et j'ai été pratiquement réduit à un rôle de figurant".

Kouadzio constatait : "Les Marseillais ont bien joué, ils étaient plus athlétiques que nous".

Masucci ajoutait : "Nous avons fait le maximum et finalement perdre par trois buts d'écart, c'est dur, c'est lourd".

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