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Résumé Le Provencal

du 21 octobre 1968

 

VALENCIENNES : vivacité, O.M. : torpeur

toute l'histoire d'un 3 à 1

(De notre envoyé spécial : Marcel SERRES-SUBE)

VALENCIENNES - Personne dimanche après-midi n'a contesté la victoire valenciennoise sur Marseille.

Nul membre du commando marseillais n'incriminait l'arbitre, le terrain ou le ciel...

Cette défaite était dans l'ordre des choses et correspondait à ce que nous avions vu sur le terrain : vivacité d'un côté, torpeur de l'autre.

L'O.M. avait commencé la partie de façon très prudente avec Lopez bétonneurs et Bonnel assez replié. Bien souvent seuls Di Caro et Joseph restaient en pointe au cas ou une balle arriverait jusqu'à eux. Le cas ne se produisit guère pendant la première mi-temps.

Seules deux contre-attaques menée par Djorkaeff et le beau tir de Die Caro étaient la manifestation réellement offensive des Marseillais.

C'était peu, d'autant que pendant ces 45 premières minutes, Valenciennes réussissait deux buts et aurait pu en réussir trois sans une très belle parade d'Escale qui avait quelques ennuis avec le public, ce dernier pensant que le gardien marseillais avait boxé le jeune Patoux, alors qu'il s'agissait d'un incident de jeu au Jean-Paul Escale n'avait rien à se reprocher.

Touché à la mâchoire, Patoux revenait provisoirement sur le terrain avant d'être remplacé par Leclercq à la 58e minute.

D'autre part, le public jugeait à sens unique, quelques accrochages entre Kocik et Joseph, deux durs à cuire.

Les milieux : un désert !

La défaite de l'O.M. a certainement diverses origines. Parmi elles nous citerons en premier, le véritable désert que fut le milieu de terrain à Marseille, désert créé essentiellement par la méforme de Bonnel et la manière confuse dont Fiawoo opérait.

La seconde raison est tout aussi certainement le jeu "arrêté" adopté par l'O.M. Cela ressemblait à un film passé au ralenti : aucune transversale ; aucun changement d'ailes, peu de passes spontanées. Les Marseillais semblaient jouer, non pas dans un mouchoir mais dans une pochette de premier communiant ! et seul Di Caro réussissait quelques débordements sur les ailes.

Les deux rares actions spontanées (comme devait le dire l'entraîneur Domergue lui-même) amenèrent deux buts pour l'O.M. dont un "hélas" hors-jeu.

Le reste du temps Valenciennes menait le jeu sans génie certes, mais avec une vivacité et une conviction qui furent payantes.

Comment ils ont joué...

Dans ces conditions disons que Séraphin, Patoux avant sa blessure, Provelli et Bras furent les meilleurs, ou tout au moins les plus efficaces.

À l'O.M. Escale ne pouvait pas grand-chose sur les buts qui lui furent marqués. Il évitait même un quatrième but.

Di Caro fut l'un des très rares joueurs perte percutant de l'O.M.

Djorkaeff fut à l'origine de quelques poussées offensives qui inquiétèrent la défense nordique.

Macagno fit une entrée honorable.

Faut-il préciser que les Africains Joseph et Fiawoo n'étaient pas dans un jour de grande réussite ?

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DI CARO avait redonné

espoir à l'O.M.

VALENCIENNES - Dimanche matin, alors que la brume accrochait encore des lambeaux dans les rues de Valenciennes, avant qu'un soleil éclatant apparaisse, Robert Domergue avait dû modifier la formation de son équipe, à la suite de la défection de Gueniche qui, atteint d'une angine intempestive, avait passé une mauvaise nuit.

C'est Destrumelle, dont qui portait le n 11, Destrumelle étant lui-même remplacé au n.7 par Novi, international junior, Macagno jouant avec le n 3.

Di Caro comme il était prévu, jouer avec le n 8 et Tassone pouvait s'aligner malgré les craintes formulées avant le match.

Valenciennes de son côté enregistrait la rentrée de Piumu.

À l'issue des quarante-cinq premières minutes de jeu Valenciennes menait par 2 buts à 0, le premier de ces buts marqué à la 11me minute par le jeune Patoux, 18 ans consécutivement un coup franc tiré de 25 mètres par Kocik et relayée par Guinot.

Le second était réalisé à la 43e minute : l'ailier Bras descendait le long de la touche, passait à Kocik qui lui repassait la balle ; Bras reprenait à bout portant et trompait Escale.

Tumulte donc sur le stade

L'O.M. avait pourtant bien débuté cette première mi-temps par des poussées de son duo africain et par des descentes de Di Caro.

Mais en fait la meilleure occasion de l'O.M. se situait à la 25me minute lorsque Djorkaeff envoyait 30 mètres un shot très appuyé, que le gardien Maggira devait stopper définitivement en deux temps.

Le stade devenait effervescent lorsque Escale mettait k.o. le jeune Patoux puis lorsque Joseph et Kocik s'accrochèrent quelque peu.

Nous parlons, par ailleurs, en détail de ces incidents, en fait pas très grave, mais qui faisaient s'agiter les spectateurs valenciennois.

Deux buts d'avance pour Valenciennes, à la mi-temps, les chances de l'O.M. paraissaient bien compromises, d'autant que la partie reprenait au ralenti et que les joueurs marseillais : ne poussaient pas outre mesure pour remonter leur handicap. Et il faudra atteindre une sorte de coup fourré pour voir l'O.M. marquer un but à la 54me minute.

Di Caro marque

En effet, à la suite d'un coup franc, Joseph reprenait la balle qui heurtait le poteau. Di Caro surgissait et envoyait d'un coup de tête la balle vers les filets de Maggira qui accompagnait lui-même le ballon dans ses filets (2 à 1).

Tout allait-il être remis en question ?

Non, car malgré quelques réactions (coup franc tiré par Novi, puis autre coup franc tiré par Djorkaeff et un but réussi par Joseph est refusé pour hors-jeu à la 68me minute) l'O.M. ne réussissait pas à combler l'écart et au contraire c'est Valenciennes qui, dix minutes avant la fin allaient marquer un but par son ailier Bras.

Le sort en était jeté, le match joué et Valenciennes l'emportait par 3 buts à 1.

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DOMERGUE :

"Ils levaient les yeux au ciel"

Atmosphère nettement moins chaude dans les vestiaires marseillais après le match que sur le terrain pendant la partie.

C'est le silence le plus total troublé seulement par le commentaire parlé de l'entraîneur Domergue du président Leclerc.

L'entraîneur Domergue dit : "Lorsque vous aviez la balle, vous preniez votre temps et vous leviez yeux au ciel avant de la passer ! Avez-vous vu comment jouaient vos adversaires ? La passe immédiate, car ils savaient ou se trouvaient leurs partenaires avant même de recevoir le ballon".

Le président : pas content

Le président Leclerc n'était pas très satisfait. Il déplorait lui aussi ce manque de jus : "Les joueurs de l'O.M. n'ont jamais pu passer la vitesse supérieure. Dans ces conditions ils ne pouvaient gagner, ni même remporté le match nul".

Escale :

"Ce que nous avons pu"

Jean-Paul Escale était doublement navré : d'avoir de la défaite de son équipe, ensuite de l'incident qui aurait pu faire croire qu'il avait boxé un adversaire.

"Le comportement de notre équipe a été inexplicable ; rien n'a pu marcher. Et moi, qui tout au long d'une carrière honnête, je crois, arrive aujourd'hui à être conspué !"

Précisons d'ailleurs qu'après le match Escale tint à aller voir Patoux pour s'inquiéter de sa santé et se justifia auprès de nos confrères du geste qui n'avait pas commis.

 

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