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Résumé Le Provencal

du 02 décembre 1968

 

QUATRE BUTS A ZERO !

L'O.M. aurait-il retrouvé le chemin du "droit au but" ?

Dans ce derby doublement sudiste, le soleil ayant tenu à participer, il y eut assez d'action hautement spectaculaire pour que le tout constitue un bon spectacle.

Comme au théâtre lyrique où, jadis, les habitués de la "poulaille" attendaient les morceaux de bravoure pour bisser, trisser... ou siffler, nous avons relevé les meilleurs "contre ut" de la rencontre.

Marcellin avait donné le temps

En première mi-temps, dès le coup d'envoi, Marcellin donna le ton.

Un numéro de dribbles que Magnusson, grand orfèvre en la matière, faillit applaudir, de l'autre bout du terrain.

Il y eut, un peu plus tard, un duo Magnusson - Landi de toute beauté.

Ayant réussi un solo de rêve sur la droite - quel dommage que le bis soit impossible en football ! - le blond Suédois termina son action par un centre en retrait modèle.

Mais Landi avait compris et, d'un magistral plongeon, il réussit à couper la route qui menait droit le ballon au pied de Joseph.

Joseph : quel "punch !"

La deuxième mi-temps fut beaucoup plus riche.

Elle débuta comme le téléspectateur que nous étions vendredi soir eut souhaité que finit le combat Golfarini - Gonzales.

Un terrible crochet de gauche au menton, soudain, irrésistible, tonitruant..., signé non pas "M. Jo"... mais "M. Zé".

Joseph venait de marquer ainsi son 14me minute de la saison (un de mieux que Guy). Six, très exactement, en trois rencontres consécutives.

Un but qui fit définitivement pencher la balance du côté de l'O.M.

Magnusson : une estocade de rêve

Magnusson, nouvelle coqueluche du Stade-Vélodrome, ne pouvait se contenter de poser des banderilles, il est vrai suaves pour user d'un qualitatif cher aux "révisteros."

Il lui fallait, aussi, l'estocade.

La chose ne traîna pas. Une passe de Destrumelle un "une-deux" avec du Bonnel et le tour était joué.

Un 'descabello" foudroyant de l'extérieur de l'épée, pardons du pied.

On fera difficilement mieux la prochaine fois.

Bonnel et Escale

Bonnel, à son tour, faillit bien inscrire en grosses lettres, son nom au générique de ce film à épisodes.

À la suite de l'une de ses meilleures combinaisons de l'O.M., il vécut, de l'arrière Lopez avancé, une de ces balles dites en or.

Trois centimètres plus hauts, dans la trappe et c'était l'exploit.

Trois centimètres trop bas... et le ballon passa au-dessus de la transversale.

Ça tient à quoi un but en football !

En fin de rencontre, avant que Novi n'ait porté le coup de grâce au Nîmois en marquant un but contre son ancien camp, Escale, d'un plongeon aussi audacieux qu'efficace avait coupé l'herbe et le ballon devant le pied de Gianella.

Ça aussi, il fallait le faire.

L'O.M. sur la bonne voie

L'O.M. vient donc de marquer 6 points (9 buts pour 2 contre) en trois rencontres consécutives.

Il ne faut rien exagérer et surtout croire que cette belle série - noire et blonde - va se poursuivre, sans quelques inévitables contre-performances.

Cependant, impression générale, après ces trois rencontres, est bonne.

L'équipe marseillaise a retrouvé sa sérénité et ses joueurs ont compris que, s'ils ne formaient pas un ensemble champion du monde ou même de France, ils possédaient une valeur réelle et non négligeable.

Au demeurant, quand on a de la chance de jouer à côté de footballeur aussi efficace et redoutés par les défenseurs adverses que Joseph et Magnusson, on n'a aucune raison de se montrer inquiet.

L'O.M. nous paraît être sur la bonne voie, celle d'un jeu plus collectif et nous ne citerons personnes, tous les joueurs ayant fait ce que l'on pouvait attendre vraisemblablement d'eux.

Nîmes : des excuses et des espoirs.

Bien que lourdement battu, le Nîmes-Ol ne nous a pas déçu.

Manquant de quelques chefs d'équipe, cette équipe à 8 sur 11 gardois, a toujours essayé de bien jouer, ce qui a grandement contribué au côté se souvent plaisante de ce derby.

Avec Peyroche, Kabile, Betton et son futur intentionnel tchèque, elle devrait tirer son épingle du jeu.

Garnier, Auge, Marcellin bien sur, Odassa et surtout le jeune Mezy mérite la citation.

Maurice FABREGUETTES

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JOSEPH (2 buts) a ouvert la route

à MAGNUSSON et NOVI !

Pour l'O.M. l'aventure continue. Bien sur, ses victimes successives n'appartiennent pas "au-dessus du panier" mais tous les adversaires sont difficiles à battre en première division. Nîmes, on le sait, était privé de trois titulaires (Kabile, Peyroche et Betton) et sa défaite paraissait probable...

Mais, entre un pronostique favorable et sa révélation au tableau d'affichage, il y a toujours une marge sérieuse... Les Marseillais ont eu le mérite, non négligeable, de traduire avec netteté leur supériorité assez évidente.

10e minute : but de Joseph

La partie avait débuté de façon très égale, Marcellin, notamment, se faisaient remarquer par l'élégance de ses dribbles. Mais la première véritable attaque marseillaise fut la bonne : Fiawoo reçut la balle de Djorkaeff, dribbla Canetti et exécuta un centre tendu à ras de terre. Landi plongea et lâcha le ballon sur lequel Joseph arriva plus vite que Auge. Après cette réussite marseillaise, la première mi-temps fut assez banale, marquée cependant par trois actions dangereuses :

- A la 17me minute, un coup de pied retourné de Magnusson créait devant le but de nîmois une belle mêlée terminée par un coup de tête de Fiawoo.

- À la 37me minute, Landi enrayait une action percutante de Magnusson.

- À la 42me minute, un centre nîmois survolait la défense marseillaise et tombait tout juste sur le pied gauche de Bonnet... qui raté tout, ne laissa se faisant contrer par Escale et Lopez.

On arrivait ainsi à la pause, avec l'impression que l'on était supérieur mais que Nîmes après tout n'était pas encore battu !

48e minute : encore Joseph

Peu après, tout le monde avait changé d'avis et Joseph y était pour beaucoup.

Recevant la balle de Fiawoo, il déclencha, de l'angle de la surface un tir du gauche croisé foudroyant qui laissa Landi impuissant, à genoux, presque démoralisé...

Le second but décontractait les Marseillais qui attaquaient sous tous les angles, sous l'impulsion d'une remarquable Magnusson. À la 53me minute, le Suédois lançait Lopez dont le centre était repris de volée un bon bout portant, par Bonnel, la balle passait au-dessus.

Bien sûr par Valls, impersonnel en l'occurrence, Bonnet ratait à nouveau une belle occasion, le but face à lui (55me).

Bonnel, malheureux lui aussi, se trouver à nouveau en bonne position et tirait fort en dessus (56me).

60e : but de Magnusson

Magnusson, bien secondé par son malchanceux camarade allait aboutir peu après. Dans son style très personnel, il fonçait droit dans la défense niçoise nîmoise en plein centre, voyez sur sa gauche Bonnel qui lui rendait parfaitement la balle, par le trop d'une aiguille, le tir de Magnusson partait, sec et imparable. Ce troisième but décisif allait quelque peu faire tomber le rythme de la partie, les Marseillais considérant le résultat comme acquis... et leurs adversaires ainsi.

Il y eut une seconde amusante lorsque Garnier, de la ligne médiane, adressa un dégagement qui faillit tromper Escale (80me).

Le gardien marseillais, peu après devait sortir et contrer, à bout portant, un tir de Gianelli (84me).

85e minute : but de Novi

Force allait rester à l'O.M. et Novi, ancien nîmois, devait achever les visiteurs. Sur un coup franc, à 20 mètres, il recevait la balle de Djorkaeff et son tir trouait le mur gardois... Une ultime réaction de Mezy ne pouvait lui permettre de sauver l'honneur !

Louis DUPIC

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"ZE" : "Me voilà en tête du classement des buteurs"

Dans le vestiaire olympien, les joueurs ne se montraient pas euphoriques malgré leur très net succès.

Le président Marcel Leclerc nous a confié : "Neuf buts en trois matches et 6 points ! Nous remontons à la 12me place, c'est sympathique. Nous avons bien joué pendant une heure et mal durant une demi-heure. Nous avons eu du relâchement, des passages à vide !"

L'entraîneur Mario Zatelli s'étonnait : "Je n'ai pas reconnu l'équipe nîmoise que j'avais vu jouer une semaine plus tôt..."

Magnusson remarquait : "Nîmes joue bien, mais de façon trop lente. J'ai apprécié, dans cette équipe, le jeune Mezy !"

Tassone confiait : "C'est agréable de faire sa rentrée dans une équipe qui en veut !"

Zwunka était radieux : "Je crois que ça va bien !"

Gueniche est venu féliciter Joseph et lui a dit : "Comme Guy n'a pas marqué au cours du match Valenciennes - Lyon, et que tu as scoré deux fois, tu es en tête du classement des buteurs !"

Joseph sourit et répliqua : "Je suis enchanté de cet honneur, mais ce qui me fait encore plus plaisir, c'est que mon équipe sort du bas du tableau !"

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Garnier : j'ai essayé de limiter les dégâts devant Magnusson !

Dans le vestiaire nîmois les visages étaient graves, tendus.

L'entraîneur Marcel Tomazover ne sombrait pas dans le désespoir malgré l'important du score encaissé : "Nous avions beaucoup mieux joué devant Valenciennes ! Nous avons eu autant d'occasions que les Marseillais, mais les nôtres ne sont pas rentrées dans les filets ! Nous avons enregistré aussi de sérieuses défaillances en défense ! Il faut dire que les Olympiens avait dans leur attaque, trois gabarits de plus de 80 kilos et enfin, Garnier a été sérieusement en difficulté face à Magnusson ; c'est normal, il n'a pas l'habitude de ce poste ! Betton et Kabyle formé un tout et leur absence et fait lourdement sentir..."

Landi constatait : "Je savais qu'il faudrait se méfier ! Ce sont des dangereux !"

Marcellin souriait : "J'ai été déçu de mon comportement..."

Enfin Garnier affirmait : "J'ai essayé de limiter les dégâts devant ce diable de Magnusson !"

Alain DELCROIX

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