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Résumé Le Provencal

du 19 août 1971

 

Rencontre trop virile à AJACCIO où l'O.M. obtient le "nul" (1-1)

AJACCIO - Match explosif. Ambiance extraordinaire, on a à peu près tout dit sur la venue de l'O.M. à Ajaccio. Il est bien évident, à en juger par l'atmosphère du stade de Timizzolo, que les qualificatifs employés avant la rencontre n'avaient rien d'exagérés. Il est bien évident qu'il s'agit bien ici d'un véritable événement. Mais en dehors de cet engouement attendu, il est un fait aussi qui aura son importance et sur lequel il faut insister. La dernière fois que les Olympiens sont venus dans la cité impériale, il faisait un temps catastrophique avec un orage qu'on pouvait qualifier de tropical. Pour cette deuxième journée de championnat, c'est toujours les Tropiques mais vous l'avez deviné, sur le plan de la chaleur. Marseillais, Ajacciens, que nous avons vus avant le match sur les bords de la pelouse transpiraient déjà par anticipation. Quoi qu'il en soit, les deux équipes s'alignent dans les formations annoncées, c'est-à-dire :

A.C. AJACCIO : Escale, Piatti, Tassone, Trésor, Le Lamer, Dakic, Poussardin, Leroy, Dortomb, M'Pelé, Sansonetti ; 12me homme : Gentili.

O.M. : Carnus, Lopez, Zwunka, Bosquier, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Couecou ; 12me homme : Hodoul.

La rencontre sera dirigée par M. Frauciel.

DÉBUT ÉQUILIBRÉ

Nous vous laissons le soin d'imaginer l'accueil réservé à l'A.C.A. ; applaudissements dans les tribunes et l'air de "l'Ajaccienne" diffusée par les haut-parleurs. Tout ce qu'il faut comme fond sonore pour l'entrée d'un leader de championnat (mais oui).

L'O.M. soyons francs, est également reçu avec les honneurs dus à son rang. On attendait le départ en trombe d'Ajaccio. Il vient par Sansonetti qui, dès la 2me mn oblige Carnus à se coucher sur la balle. Mais la réplique est donnée par Lopez, dont le centre, repris de la tête par Skoblar, est à deux doigts de surprendre Escale. Tassone, dans un réflexe étonnant sauf sur sa ligne (3e mn).

C'est vraiment parti très vite.

On peut noter, en ce début de partie, que Skoblar est pris en charge par Tassone et que Piatti a été prévu pour la surveillance de Magnusson. Un relais Lopez - Magnusson sème pourtant un début de panique dans la défense ajaccienne. Mais le centre du Suédois n'est, hélas, pas exploitée (9e mn) et les Ajacciens pour l'instant sont loin de faire de la figuration.

Skoblar, cependant, va se réveiller. Il échappa à Tassone et son tir terrible oblige Escale à détourner en corner (12e mn). Une tentative de Novi, puis une autre de Couecou menée de trop loin sont encore sans danger pour les Corses. De sorte que les 20 premières minutes sont atteintes sans qu'une équipe ait vraiment pris la mesure de l'autre.

BUT DE DORTOMB.

Au tour de Bosquier, maintenant, de tenter sa chance. Le tir de l'international fait bien passer le frisson dans le dos des supporters insulaires, mais la balle, trop élevée, frôle la transversale (21e mn). Bonnel aussi à une excellente occasion. Il arrive seul devant son ami Escale qui n'a pas à intervenir. La trajectoire, une fois de plus, a été mal calculée (23e mn).

C'est encore Sansonetti qui sonne le rappel des Ajacciens et sa charge sur Magnusson n'est pas du goût de l'arbitre, qui lui donne un avertissement (30e).

Cela n'émeut d'ailleurs pas le brave Étienne, qui étend à nouveau Magnusson pour le compte. Mais dans l'affaire, l'A.C.A., semble-t-il, a puisé une énergie décuplée. Il va le prouver au aussitôt par l'entremise de Dortomb échappé sur l'aile gauche, après avoir dévié le marquage de Novi.

Le numéro 10 ajaccien file vers les buts et dans un angle impossible, laisse Carnus sans réaction (33e).

Dans le stade, c'est une véritable explosion. L'O.M. en tout cas, est bel et bien mené par un à zéro.

Les Marseillais risquent même de voir leur cas s'aggraver sur un relais Sansonetti - M'Pele. Heureusement pour Carnus, la balle n'est pas à l'encadrement (38e mn). Il n'empêche que l'O.M. a eu chaud.

Escale, tout à fait en fin de mi-temps, doit repousser du pied un tir de Skoblar, mais quand M. Frauciel siffle, l'A.C.A. mérite son mince avantage.

LE BON SOUVENIR D'ESCALE

C'est reparti et l'O.M., qui a senti le danger, va essayer d'appuyer sur l'accélérateur. Mais après un coup de tête de Couecou sans résultat, c'est encore Carnus qui est à l'ouvrage sur un tir puissant de M'Pele (47e). Puis Dortomb, seul devant la cage marseillaise, manque sa reprise de volée sur une passe de Sansonetti (48e).

L'A.C.A. n'a pas l'air de s'en laisser compter.

Sur corner donné par Couecou, l'O.M. a pourtant une magnifique occasion d'égaliser. Skoblar, à son tour, manque aussi la reprise. Et le temps passe qui, de toute évidence, joue en faveur des Ajacciens.

Relais Kula - Skoblar sur l'aile gauche. Tir du yougoslave et arrêt de Jean-Paul Escale, dont la foule scande le nom (55e).

Il faut dire que l'ancien gardien olympien réalise une partie de "derrière les fagots". Il est même fauché dans un choc avec Skoblar, mais alors que l'on joue la 60e mn, ses filets sont toujours inviolés.

INCIDENTS ET ÉGALISATION

L'O.M. maintenant domine de façon presque constante et la défense regroupée des Ajacciens est obligée de se multiplier, sous les assauts incessants. Elle fait d'ailleurs avec bonheur, puisque rien ne passe. Bien qu'Escale soit souvent appelé à montrer son talent.

Mais un tir de Couecou va déclencher un incident sérieux. Escale ne peut bloquer qu'imparfaitement le tir de Didier. Skoblar surgit, s'empare de la balle et marque (69me minute).

Mais l'arbitre ne valide pas le point et l'on se demande pourquoi. Il s'ensuit devant les buts insulaires une bagarre générale dont Magnusson, encore une fois, fait les frais, et reste étendu sur la pelouse (73e minute).

Nouveau cafouillage, un peu plus tard, devant les buts insulaires. L'arbitre semble-t-il a vu une faute de Lelamer dans la surface de réparation. Malgré les protestations des Corses, il désigne le point de penalty (77me minute).

Bosquier, d'un tir imparable égalise sans rémission. Il l'égalisation déclenche une tension extrême de la part du public cette fois et les dirigeants marseillais doivent quitter leur banc de touche sous une véritable pluie de projectiles. Arrêt de jeu, palabres et nouvelle bagarre.

Dans la mêlée, Skoblar est sérieusement sonné. Par qui ? En ne saurait le dire, mais Josip est emporté hors du terrain.

Après 10 minutes de discussions, de menaces, d'arrêts de la part de l'arbitre, la partie reprend pourtant. Hodoul, bien entendu remplace Skoblar, puis joue à l'aile gauche, Couecou passant au centre.

Didier a aussitôt le but au bout de la tête, sur centre de Bonnel, Escale battu, mais la balle passe au-dessus.

Les esprits ne sont pas apaisés pour autant. C'est maintenant au tour de Leroy d'être sorti du terrain ou il a dû mal à reprendre ses esprits.

La rencontre se termine dans la confusion, c'est le moins que l'on puisse dire.

L'O.M. a toutefois la victoire au bout du pied, ou tout au moins au bout de la tête d'Hodoul. La balle frôle le montant droit de quelques centimètres. La dernière occasion est pour Bosquier, spécialiste des coups franc à la limite. "Bobosse" a trop mis de force dans son tir qui manque encore l'encadrement. C'est fini, M. Frauciel siffle la fin sur le résultat nul.

Une partie qu'il faudra s'empresser de vite oublier.

Jean FERRARA

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  Marcel LECLERC : "Sus

au football de muerte"

AJACCIO - Dans les vestiaires marseillais, après la rencontre, tout le monde semble accablé, tant par la canicule que par la tournure des événements sur le terrain.

M. Imbert, qui nous reçoit le premier s'exclame : "Comment voulez-vous que le service d'ordre puisse empêcher de tels incidents, ils étaient en tout vingt gendarmes, et encore avec des gants blancs. Ce n'était pas suffisant pour arrêter la fureur populaire".

M. Gallian lui enchaînait : "Je crois même qu'il faut s'estimer heureux qu'Hodoul n'ait pas marqué son but en fin de rencontre. Sinon nous ne sortions pas vivant".

C'est dire si état-major olympien a passé, hier soir, une triste soirée.

Laissons maintenant la parole au président.

M. Marcel Leclerc est catégorique : (Ouvrons une parenthèse en disant que le président olympien a même menacé de faire un prélèvement d'urine sur les joueurs ajacciens) "Pas possible, dit-il, ils devaient être drogués. Vous comprenez, j'explique le patron de l'O.M., si on doit jouer un championnat avec de telles conditions, il n'y a plus rien à faire. Le "football de muerte" est un état d'esprit qui doit être banni sans rémission sur tous les terrains. C'est dommage pour les insulaires. Ils nous avaient montré, en première mi-temps, qu'ils méritaient leur avance. Il faut croire que notre égalisation, elle aussi est tout à fait logique, à mon sens, n'était pas de leur goût. Vous connaissez la suite.

"Maintenant, en ce qui concerne les joueurs, s'ils n'arrivent pas à imposer leur manière dans les 20 ou 25 premières minutes, ils s'exposeront toujours à de tels ennuis. L'O.M. est le plus fort, il doit le démontrer assez rapidement et à tous ses adversaires, sinon il reste 38 matches et ce sera encore trente-six autres combats comme nous venons de vivre ce soir".

Lucien Leduc, quant àlui, essaye de commenter la partie, mais plutôt sur le plan technique :

"Que voulez-vous que je vous dise. En première mi-temps, nous paraissions avoir la situation en main, et puis nous avions prit un but qu'on peut qualifier de bête. Cela nous a sensiblement désorganisé. aMis l'O.M., je crois, a joué ce soir trop lentement.

"Finalement, l'entraîneur qui vient de vivre une telle rencontre est obligé d'être déçu, à la fois par son résultat, et aussi peu bien sur tout ce qui a pu se passer comme multiples incidents.

Venons-en maintenant à Skoblar qui, on le sait, a été emporté surtout du terrain, après le fameux penalty. Josip, finalement n'a pas été frappé par un joueur adverse. C'est un jeu de goûter qui l'a touché sur l'arcade sourcilière gauche.

Le masseur Yansane affirme que son état nécessite au moins un point de suture.

Josip néanmoins nous a dit : "Il n'y a pas de problème lorsque j'ai pris la balle, Escale ne la tenait plus, et mon but était tout à fait valable".

Roger Magnusson, qui n'a pas pour habitude d'être tellement survolté disait pourtant à qui voulait l'entendre : "Ecoutez, s'il faut jouer au football de cette façon, c'est une véritable catastrophe. Ce soir, je peux le dire, je viens de vivre une des plus grandes déceptions de ma carrière de footballeur".

"Sansonetti, notamment n'a guère été "gentil" et un footballeur professionnel de toute évidence, ne devrait jamais avoir un tel comportement sur un terrain de sport".

Quant à Jules Zwunka, il a réitéré aussi l'opinion cuir de ses camarades en ajoutant toutefois : "L'arbitre a dit à un moment donné qu'il arrêtait le match. La décision paraissait ferme. Je ne sais pas pourquoi il est revenu ensuite. Et pourquoi ? Ce n'est pas normal. À partir du moment où un directeur de jeu se prononce, il ne doit pas revenir sur ses propres paroles".

Signalons enfin pour clore cette sombre soirée, que les joueurs marseillais ont été obligés de rester un au moment dans le stade de Timizzolo, entourés qu'ils étaient par une véritable horde de du supporters corses, plus ou moins surexcités.

Finalement, tout est rentré dans l'ordre. Mais ils se rappelleront certainement de ce voyage dans l'île de Beauté.

J.F.

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 Les Olympiens ont sué sang et eau

pour arracher le point du match nul !

AJACCIO - On a tellement écrit et dit avant une rencontre de l'importance d'Ajaccio - O.M. que l'on pourrait croire qu'il ne reste plus rien à apprendre. Mais quand les deux équipes entrent sur le terrain c'est toujours la même émotion, le même doute et la même question : que va-t-il se passer ?

Dès le coup d'envoi ont put connaître quelques données élémentaires du problème en cours.

Piatti avait changé d'aile, pour marquer son ami Magnusson sans nulle aménité, tandis que Tassone était le garde du corps de Skoblar. De ce fait le grand Trésor jouait en couverture et l'on n'allait pas tarder à remarquer les qualités à la fois athlétiques et techniques de ce footballeur indiscutablement d'avenir.

L'O.M. PART BIEN MAIS NE MARQUE PAS.

Après quelques flambée ajacciennes, l'O.M. parut prendre le match en main. Avec beaucoup de calme et une précision certaine, les Olympiens conduisaient le jeu, faisaient circuler un ballon, bref jouaient en vainqueurs probables.

Cependant on ne tarda pas à s'apercevoir que l'O.M. manquait d'accélération. Skoblar était marqué au millimètre et Magnusson malmené. À ce sujet malgré toute la sympathie que nous inspire le bon et courageux Sansonetti on ne peut que regretter qu'il ait donné en passant de derrière l'arbitre un coup de pied sur la tête de Magnusson alors à terre.

Bref l'O.M. dominait et créait le plus grand nombre d'occasion de buts, mais ne marquait pas.

Il est vrai qu'Escale aidé par une parfaite connaissance de ses adversaires jouait avec sûreté et brio.

LE BUT SURPRISE DE DORTOMB.

Il est très courant, en football de voir l'équipe qui domine sans réussir à marquer, se laisser surprendre par un contre de son adversaire. C'est exactement ce qui devait se produire.

Surprise est bien le mot exact car Bosquier et Carnus, à tour de rôle, et dans l'espace de quelques mètres, permirent à Dortomb de marquer le premier but du match au moment ou l'on n'y pensait le moins.

Ce but allait avoir une grande importance psychologique en obligeant l'O.M. à s'engager dans une course-poursuite alors que la chaleur commençait à éprouver les joueurs.

Sur une première mi-temps on avait remarqué Trésor, Dakic, Escale, à Ajaccio tandis que l'O.M. avait affiché une supériorité collective hélas vaine.

LA RANÇON DE LA GLOIRE

La deuxième mi-temps fut celle de la chaleur ou plus exactement de la rançon de la chaleur.

En plus de la chaleur, ce petit but d'avance mise à peser aussi sur les épaules des Ajacciens, lesquels se désunirent au fil des minutes.

L'O.M. plus technique et donc, un peu moins marqué par les conditions atmosphériques allait-il profiter de ce nouvel avantage ?

La partie traînait un peu en longueur, quand de l'énervement ambiant naquirent les incidents en chaîne allaient ternir la fin de cette partie.

UN QUART D'HEURE DE PURE FOLIE

Tout commença par un but de Skoblar, qui nous a paru régulier. Sur un tir de Couecou, Escale ayant contrôlé le ballon au sol, commis l'imprudence de le garder dans les mains : Skoblar surgit et d'un petit coup de pied logea le cuir dans la cage.

L'arbitre refusa ce but, sans doute pour jeu dangereux, ce qui de notre place, n'était nullement évident au contraire.

Là-dessus bagarre générale, digne des meilleurs westerns, avec tout ce que vous pouvez imaginer : coups de savate, coups de poings et jets divers de projectiles encore plus divers.

Enfin les esprits étant relativement calmés, la partie put reprendre.

Voulant sans doute jouer les compensateurs, arbitre accorda un penalty à l'O.M. dont la cause ne fut pas plus évidente que celle ayant refusé le but de Skoblar un peu plus tôt.

Ce fut évidemment considéré par le public comme une provocation, et une fois que Bosquier eût trompé Escale, les spectateurs intervinrent avec une telle vigueur dans le jet des bouteilles, des pierres et des projectiles divers, que les Olympiens quittèrent le terrain pendant plus de dix minutes.

UNE PROLONGATION INUTILE

La prolongation, on peut l'appeler ainsi, fut relativement calme à côté de tout ce que l'on devis de voir. L'O.M. eut une admirable occasion de gagner le match, malheureusement pour lui le coup de tête de Hodoul fit passer le ballon à quelques centimètres de la cage.

On regardait sa montre et enfin la partie se termina sur le match nul, que vous savez.

Il reste que l'O.M., bien qu'ayant de nombreuses excuses à faire valoir, n'a pas joué un match digne de sa réputation de champion de France.

Sans doute éprouvés par la chaleur, du moins nous espérons, les Olympiens ne purent jamais élever le rythme de la partie, se contentant de faire circuler le ballon, mais cette façon de jouer ne suffit pas pour battre un adversaire de la classe d'Ajaccio, sur son terrain, surtout quand cet adversaire est animé par une furieuse envie de vaincre.

Maurice FABREGUETTES

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MARSEILLE EN CORSE

AJACCIO - Timizzolo, hier soir, c'était le Stade Vélodrome ou presque, si l'on veut bien comparer les contenances respectives. En toile de fond, la Méditerranée immobile et la longue plage dorée, en arc de cercle, qui ourle l'un des plus beaux golfes du monde. Et la canicule qui, la nuit venue, ne parvient pas à s'estomper. Cet air lourd, presque irrespirable, qui règne sur la Corse à l'heure actuelle.

À l'image de très nombreux vacanciers du Nord de l'île, nous étions partis le matin de Bastia. Sur la crête de Vizzavona, au milieu de la majestueuse forêt de pins qui sert presque de frontière entre Sudistes et Nordistes, plusieurs conducteurs immatriculés du chiffre 13 nous avait lancé au passage : "Allez l'O.M."

L'ambiance est déjà créée. Dans la Cité impériale, elle allait prendre des proportions gigantesques. D'Ajaccio, un raz-de-marée défilait vers le cratère, dans le plus extraordinaire tumulte que l'on puisse imaginer.

Alors nous écrivions ces lignes, c'est-à-dire enfin de deuxième mi-temps, on nous affirme que des candidats spectateurs sont toujours sur la route de Comp Dell Oro, à la recherche d'un problématique parking.

On croit rêver. Mais la réalité, ce sont de ces milliers de supporters marseillais, venu par avion ou par bateau, fidèle au rendez-vous, qui, ajoutés aux aoûtiens, créent le climat particulier de la cuvette du boulevard Michelet.

Un point troublant néanmoins à propos de l'ambiance : peu de pétards et de fusées chers aux aficionados marseillais, et quelques rares trompettes enrouées.

Il est vrai que dans le domaine de la pyrotechnie, les élèves ont dépassé, et de loin, leurs maîtres. Mais en contrepartie, nous avions droit à la voix toujours sans égal de Tino, en fond sonore. Plus reposant tout de même avec cette chaleur... encore que l'Ajaccienne...

Le match ? Nos camarades vous le décrivent sous tous les angles. Nous n'oublierons pas pourtant ce premier but insulaire. Tout le stade, ou presque se dressa et ce fut le début de la fiesta.

Sansonetti, fidèle à sa légende de vieux lion, se battait comme quatre et même plus... Skoblar cherchait l'ouverture. Escale connaissant toutes les astuces de ses ex-partenaires, jouait une partie royale Noblesse oblige.

Nous avons gardé pour la bonne bouche, l'Ajaccien Trésor. Quelle facilité de gestes, quelle décontraction, quelle classe ! Est-ce la présence de Bosquier en face qui l'inspirait ? Nous ne saurions le dire. En voilà un qui mérite bien son nom. Et avec lui, nos amis Corses ont trouvé le véritable trésor.

Excuser cette mauvaise astuce. Il faisait si chaud.

Enfin, comment ne pas stigmatiser les gestes d'irresponsables qui mécontents de plusieurs décisions contestées de l'arbitre M. Frauciel transformèrent un terrain en champ de bataille durant de longues minutes. Skoblar ayant été transporté, blessé, aux vestiaires par ses camarades.

Voulant arrêter le match, on crut que tout tournerait court.

Jeter des bouteilles sur des joueurs qui pratiquent loyalement leur métier équivaut à les priver de leur travail.

Une telle attitude est révoltante. Et, en ce cas-là, le public de Timizzolo a beaucoup désormais à se faire pardonner.

Gérard PUECH

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Le choeur des Acéistes :

"On a été volé !"

AJACCIO - Antoine Cuissard était très déçu : "Nous avons été volés comme au coin d'un bois. L'arbitre a tout faussé. Le penalty est imaginaire. De toute façon, il n'a pu rien voir puisque Piatti lui tournait le dos. Quant au juge de touche, placé à trois mètres de l'action, il n'a rien signalé. Que vous dire d'autre ? Nous méritions la victoire. Je regrette certes les incidents, mais l'arbitre peut faire son "mea culpa".

Le président Ferracci était outré : "M. Leclerc a demandé un prélèvement des urines de nos joueurs. Il affirme qu'ils ont été dopés. C'est tout simplement inimaginable d'entendre des choses pareilles. Je lui ai répondu que j'étais d'accord à condition que ses joueurs subissent aussi le test".

Escale s'exclamait : "Allez dire à M. Leclerc qu'il vienne me le faire lui-même le prélèvement. Il sera bien reçu !"

Le plus malheureux de tous était Piatti : "Le ballon a frappé ma poitrine et j'ai seulement accusé le coup. L'arbitre ne pouvait d'ailleurs rien voir".

"On a été volé et l'O.M. s'en tire bien", tel devait être la conclusion de tous les joueurs de l'A.C.A.

José MARAGNA

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