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Résumé Le Provencal

du 30 août 1971

 

2-1 pour l'O.M. : c'est mal payé

SKOBLAR (2 buts) a retrouvé son punch devant ANGERS

Comme prévu, le succès populaire est complet. Le public marseillais, c'est évident, a tenu compte de la victoire à Rennes. La défaite de Nîmes, le partage des points du Red Star sont aussi de sérieux stimulants pour les supporters olympiens. Un succès de l'O.M. devant Angers serait déjà occasion pour le champion de France de venir flirter avec la première place.

C'est cette alléchante perspective que les nombreux spectateurs sont venus chercher au Stade Vélodrome. On attend ni plus, ni moins un O.M. des grandes soirées !

Les joueurs que nous avons vus avant leur entrée aux vestiaires étaient d'ailleurs conscients de l'enjeu, légèrement contractés, peut-être, mais décidés pour le moins à plaire à ce public qu'ils n'ont plus retrouvé depuis le premier match contre Lyon.

Rien à signaler en ce qui concerne la formation des équipes. Nagy n'a procédé à aucune modification pour Angers. Quant à l'O.M., on le sait Ange Di Caro fait ses débuts à l'aile gauche, alors que Hodoul occupe le poste d'arrière latéral droit, à la place de Lopez.

Rappelons rapidement les formations en présence.

O.M. : Carnus, Hodoul, Bosquier, Zwunka, Kula, Novi, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Di Caro.

ANGERS : Gallina, Bourdel, Lecoeur, Dampanovic, Fievet, Guillou, Edwige, Poli, Gaidoz, Lemée, Roy.

L'arbitre de la rencontre est M. Coquerille.

 UN O.M. DÉCIDÉ !

On ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet. Sur une remise en touche de Kula, l'O.M. obtient un corner dès la première minute, puis c'est Bosquier qui se distingue en enrayant la contre attaque angevine.

Mais rien de bien inquiétant jusqu'ici.

En revanche, la partie s'anime sur un débordement de Gress sur l'aile droite dans le centre tir est détourné en corner par Gallina (4e minute).

Le gardien angevin est encore à l'ouvrage sur un bon tir de Di Caro qui semble avoir abordé la rencontre avec une belle détermination.

Au tour de Magnusson maintenant d'entrer dans la danse. Un slalom, une talonnade pour Gress et un nouveau centre tir du Strasbourgeois que Gallina capte bien (6e minute).

L'O.M. d'entrée est décidé à imposer son jeu.

Encore Magnusson qui s'enfonce au coeur de la défense d'Angers, mais tire hélas à côté (8e minute).

Sur un centre d'Hodoul, Gallina est touché dans un choc avec Bonnel (10e minute), sans conséquence fâcheuse. Quoi qu'il en soit, l'O.M. a nettement dominé le premier quart d'heure.

 UNE MI-TEMPS POUR RIEN.

Cette période passée, Angers essaie toutefois de s'organiser. Nous assistons alors à un échange de balle au milieu du terrain.

Di Caro tente bien un raid solitaire, mais Gallina est le premier sur la balle. Puis on note la première intervention de Carnus sur une tête du brun Edwige (23e minute). Quelques minutes plus tard Skoblar, de l'aile gauche, oblige Gallina à concéder un nouveau corner (28e minute).

Le gardien angevin est d'ailleurs à deux doigts de se faire surprendre sur un centre de Di Caro, mais la reprise de Skoblar passe de peu à côté (31e minute).

Nouveau corner obtenu par Gress devant Damjanovic et malgré tous ses efforts, l'O.M. ne parvient pas à passer. Angers connaît pourtant une sérieuse alerte sur un centre d'Hodoul repris une fois une première fois par Di Caro qui redonne sur Gress, le tir, une fois encore passe à côté (37e minute).

 PENALTY MANQUÉ.

Mais la plus belle occasion est peut-être pour Skoblar seul devant Gallina qui tir sur le gardien angevin alors que les défenseurs avaient vu un hors-jeu (40e minute).

Intervention presque immédiate de Gallina dans les pieds de Di Caro, mais le coup de théâtre va venir de Novi qui, astucieusement servi par Gress, se présente seul devant le portier angevin. L'intervention de Gallina paraît suspecte à l'arbitre qui accorde le penalty. Décidément rien ne veut sourire car Bosquier ne peut transformer le coup de pied de réparation.

 ENFIN SKOBLAR.

Les spectateurs qui ont sifflé tout à l'heure à la rentrée de l'O.M. aux vestiaires, s'animent et encouragent de nouveau leurs favoris.

Et coup sur coup, Skoblar et Gress tirent à bout portant sur le gardien angevin. Gress a même une troisième occasion dans les circonstances similaires. Gallina s'en sort encore avec les honneurs. Puis, il n'a pas à intervenir sur une percée de Skoblar. Le tir de Josip passe nettement au-dessus (50e minute).

Une tentative de Di Caro échoue une nouvelle fois dans les bras de Gallina bien placé. Incontestablement, du moins jusqu'ici, ce n'est pas le soir de l'O.M.

Le fait semble se confirmer sur un centre de Magnusson que Skoblar reprend de volée mais encore à côté (54e minute). Novi sur la contre-attaque vient prendre la balle dans les pieds d'Ewige qui courait vers Carnus (55e minute).

C'est ensuite au tour de Bosquier d'intervenir avec succès devant le même joueur. Toujours est-il qu'à la 60e minute, Angers a fait mieux que se défendre.

Il reste en tout cas une demi-heure à l'O.M. pour faire la différence. Le premier à s'y employer est Skoblar, qui réceptionne un centre de Magnusson, reprend de volée. Le diabolique Gallina, pour la nième fois, est sur la trajectoire, mais Skoblar va pourtant avoir sa revanche.

Grèce déborde sur l'aile droite, centre en trouvant la tête de Josip au coeur de la défense angevine. Va-t-on assister à un nouvel exploit du gardien ? Non !

Skoblar a mis cette fois toute sa science dans son coup de tête. Gallina ne peut que constater les dégâts (65e minute).

L'O.M. mène enfin à la marque.

 SKOBLAR ENCORE

L'équipe marseillaise est désormais libérée par ce but attendu et Skoblar qui a ouvert la voie ne va pas rester en si bon chemin.

Il reçoit la balle alors que les défenseurs angevins l'ont quelque peu délaissé. Il s'avance et, avant que Gallina ait pu amorcer une quelconque intervention, il tire fort dans le coin gauche. Cela fait un deuxième but superbe (70e minute).

 BUT DE GUILLOU.

À 2 à 0, il semble bien que la cause soit entendue. Angers tente pourtant quelques timides offensives par Edwige et Gaidoz mais on sent que le coeur n'y est pas et la balle ne va même pas jusqu'à Carnus.

L'O.M. sûr de son affaire, se permet aussi de souffler un peu. Cela n'empêche pas Magnusson de tirer sur l'extérieur des filets (81e) puis d'adresser à Skoblar une passe magnifique arrêtée pour hors jeu.

Mais l'O.M. qui a ralenti son action, va avoir une désagréable surprise. Roy passe deux défenseurs sur l'aile gauche, Carnus reposse un premier tir mais Guillou qui a suivi sauve l'honneur (84e).

Il sera dit que l'O.M. ne pourra jamais terminer une partie l'esprit en paix mais enfin quand M. Coquerille siffle, le succès olympien pour laborieux qu'il soit, n'en est pas moins amplement mérité.

Jean FERRARA

 

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  Le "Soulier d'or" a pesé lourd dans la balance

Le football est bien une science inexacte.

Avant la rencontre, un excellent supporter de l'O.M. se référant au match Ajaccio, nous disait :

"Cette saison, avec Bosquier, nous ne raterons plus un penalty".

Autant en emporte non point le vent, mais un tir expédié en plein sur Gallina, à la 45me minute.

Depuis que nous nous intéressons au football - ça ne remonte pas à hier - nous cherchons encore dans le monde, le joueur n'ayant jamais raté un penalty.

Exception faite, cela va de soi, des footballeurs n'en ayant jamais tiré.

PREMIÈRE MI-TEMPS : ON A ATTENDU LE BUT !

Cet exploit à rebours fit que l'O.M. quitta le stade vélodrome, à la mi-temps, sous les sifflets de son public.

Pourtant, équipe olympienne avait dominé sa rivale autant que faire se peut.

Demandez-le à Carnus, qui n'avait pratiquement pas touché le ballon durant cette première période.

Mais l'O.M., en dépit d'une domination constante et de toutes "les misères" que Magnusson et Gress plus Hodoul firent au côté gauche de la défense angevine, n'avait pas soumis Gallina un bombardement intensif.

Plusieurs occasions certes, qui, avec un peu de réussite, aurait pu se transformer en au moins un but, mais pas de quoi remplir une page de notes.

À cela une véritable raison, la dernière passe, celle capable de surprendre complètement adversaire, est toujours trop long à venir.

Pourtant la défense angevine commit beaucoup de fautes.

LA REVANCHE DU "SOULIER D'OR".

Pour retenir ses encouragements et modérer son enthousiasme, le public n'en laissa pas mieux exploser sa joie quand Skoblar (65e minute) marqua le premier but de la rencontre.

C'était d'ailleurs un événement très prévisible et presque inévitable.

Le "Soulier d'or", sans doute très contractés par son manque de réussite depuis le début de la saison et, aussi, par celle d'un certain Keita, avait déjà mis à son actif de contre-exploits. Deux fois seul, de face en pleine surface de réparation, il avait tiré droit sur Gallina.

Ca ne pouvait durer éternellement.

On notera simplement pour la petite histoire, que le "soulier d'or" a marqué son premier but de la saison de sa tête également d'or.

Pour compléter son numéro, il trompa Gallina une fois de plus du pied droit.

Chaque chose nous dit que ce n'est pas fini.

Mais personne ne pensait, à ce moment-là, que ce but allait être celui de la victoire.

PETITE VICTOIRE TOUT DE MÊME.

Nous n'ignorons pas que le but d'Angers est dû à une trop excessive décontraction de l'équipe olympienne, trop assuré de sa victoire et qui, de ce fait condamnable, joua avec le feu jusqu'à la dernière seconde.

Cependant, au palmarès du championnat, il restera que l'O.M., chez lui, abattu Angers par 2 à 1, c'est-à-dire, si l'on ne tient compte que des faits : d'extrême justesse.

Pourtant, il existe entre les deux équipes différence de valeur que le résultat reflète mal.

Toute la partie, nous nous sommes demandé comment Angers pourrait s'y prendre pour marquer un but.

Quand nous pouvions voir Roy tout seul, avec son maillot rouge, au milieu de quatre ou cinq Olympiens, tous anciens ou actuels internationaux, nous nous disions :

"Il ne suffit pas de s'appeler Roy pour tromper tout ce beau monde, il faudrait aussi être le roi du football".

Alors qu'une équipe de "puncheurs" de vedettes du dribble ou du débordement ne puisse battre que par 2 à 1 une équipe inoffensive, un styliste émoussé a de quoi surprendre.

Car, répétons-le, la défense angevine ne nous a pas impressionné. Jamais elle ne nous a paru imperméable et même son habile gardien Gallina n'est pas exempt de reproches.

CHAMPIONNAT : TOUT RECOMMENCE.

Après cette victoire normale et archi-méritée de l'O.M., on pourra écrire, en ce qui concerne le championnat : "Tout recommence".

Treize équipes, si nous comptons bien, entre 6 points et 4 points.

Pour prétendre se détacher l'O.M. devrait gagner mercredi à Bordeaux.

Ce que nous avons vu hier soir sera un beau sujet de polémique pour les grands amateurs de football.

L'O.M. a gagné, mais il n'a pas pleinement convaincu son public.

Équipe-canon, espérée, n'est pas encore qu'au stade de l'arbitrage.

Cela écrit, on peut, malgré les apparences contraires, croire que l'O.M. est sur le chemin d'une belle saison, au moins en France.

Pour ce qui est de l'étranger, attendant Gornik pour avoir une idée plus claire de ce que l'on appelle l'aventure européenne.

Maurice FABREGUETTES

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 Le président LECLERC : "DI CARO aussi bon que RICO et DELLAMORE "

Les coulisses du stade font résolument peau neuve. Après les vestiaires, ce sont les couloirs qui ont été fraîchement repeints en bleu tendre, sans doute pour rendre optimistes ceux qui les parcourent.

Il est vrai que les soirs de victoire, cela s'avère tout à fait inutile...

Les premiers mots du président Leclerc en rejoignant ses hommes furent pour Ange Di Caro qu'il félicita chaleureusement.

Interrogé sur la réussite de cet essai, il confirma tout le bien qu'il pensait de son jeune ailier gauche :

"Di Caro a fourni un très bon match. J'irai même jusqu'à dire que sa performance de ce soir il vaut Rico ou Dellamore, deux joueurs qui nous coûterait une petite fortune si nous voulions nous attacher leurs services.

"De plus Di Caro n'a que 21 ans et de ce fait est très perfectible.

"Pour ce qui est de la rencontre proprement dite, je crois que notre plus sérieux motif de satisfaction est d'empocher les deux points de la victoire.

"Incontestablement l'équipe ne tourne pas encore à son meilleur régime. Peut-être faisons-nous trop de démonstration, peut-être aussi avons-nous perdu de leur hargne qui faisait notre force naguère : on s'applique trop, on ne veut trop sacrifier au beau jeu alors qu'il conviendrait de jouer beaucoup plus vite.

"C'est ce que j'ai tenté de faire comprendre aux joueurs à la mi-temps.

"Il semblerait qu'ils aient compris, sur le vu de la deuxième mi-temps.

"De toute façon, cela ne saurait être qu'un problème passager".

NOVI : "PAS DE RÉUSSITE"

C'est en ces termes que Jacky Novi commentait la rencontre.

"Aujourd'hui encore, nous avons manqué beaucoup d'occasions de but. C'est toujours le même problème : on domine, on ne parvient pas à marquer et finalement on s'énerve.

L'opinion corroborée par Gilbert Gress qui n'était pas très satisfait de son propre match.

"On a gagné, c'est le principal. Mais en ce qui me concerne, j'ai conscience de n'avoir pas tellement brille. Sur la fin du match, je n'arrivais plus à courir".

Ange Di Caro lui, arborait une mine ravie. Pour son retour en équipe professionnelle, il s'est fort bien comporté et a su s'attirer les acclamations du public.

"J'avais un peu peur au début. Mais ça marché assez vite et cela m'a mis en confiance. Et puis j'ai été surpris par la différence de rythme qui existe entre les pros et les amateurs.

Lucien Leduc était satisfait de son jeune poulain :

"Ange a très bien su tirer son épingle du jeu. Certes il n'a pas été transcendant, mais il a fait exactement ce que nous attendions de lui. Il ne faut pas pour autant le porter au pinacle, pas plus qu'il ne faudrait le condamner irrémédiablement s'il n'avait été que passable".

JOSIP : UN AVERTISSEMENT

Malgré ses deux buts, Josip Skoblar avait sa tête des mauvais jours. À cela deux raisons.

"L'arbitre M. Coquerille m'a donné un avertissement. Avec tous les coups que je reçois, c'est toujours moi qui suis puni ; je vais finir par croire que je suis particulièrement visé".

Ajoutons que Josip aurait fort bien pu se voir prié de quitter le terrain, ayant émis une réflexion désobligeante à l'encontre du referee.

L'autre cause du mécontentement du Yougoslave était la malchance qui le poursuit et qui l'a empêché hier encore d'augmenter de façon plus notable son capital but.

NAGY : "NOUS AVONS FAIT DEUX CADEAUX".

Ladislas Nagy, l'entraîneur angevin n'était pas content : "Nous avons été tout seuls à nous battre.

"Et nous perdons bêtement le bénéfice d'un match nul facilement à notre portée en faisant aux Marseillais deux cadeaux qui nous valent d'encaisser deux buts.

"En tout cas, l'O.M. aura intérêt à mieux jouer devant Gornik s'il espère faire carrière en Coupe d'Europe."

Alain PECHERAL

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SKOBLAR a frôlé

l'expulsion

Skoblar (en plus de son avertissement a frôlé l'expulsion.

C'est ce qu'à dit l'arbitre qui traité de "c.." par le bouillant Josip fit semblant de ne pas avoir entendu.

Sans doute a-t-il pensé que Skoblar connaissant assez mal le Français, ne pensait pas ce qu'il disait.

M.F.

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