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Résumé Le Provencal

du 14 octobre 1971

 

L'O.M. pensait-il déjà à AJAX

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La semaine de repos sera la bienvenue

O.M. :3 - NIMES : 1

Rien n'arrête le supporter de l'O.M. !

Pas plus la pluie de l'après-midi que la proximité immédiate de l'événement de la saison. Il rouspète contre le prix des places, réclame un ailier gauche à cor et à cri, mais, comparable en cela au "Grognard de l'Empire", il suit toujours et c'est bien là l'essentiel.

Il y avait donc encore beaucoup de monde, hier soir, au Stade Vélodrome et même du beau monde : journalistes et techniciens s'y étaient, une fois de plus donner rendez-vous, les matches de l'O.M. polarisant attention comme il se doit.

Dans les coulisses, on parlait beaucoup et du malheureux France - Hongrie et de la venue prochaine d'Ajax, mais les survêtements rouges des "Crocodiles" étaient là pour rappeler qu'il y avait aussi, ce soir, une rencontre de championnat au programme.

Les acteurs allaient être :

Carnus, Lopez, Zwunka, Bosquier, Kula, Novi, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Di Caro côté marseillais.

Martinelli, Odasso, Betton, Augé, Kabile, Adams, Mesy, Pircalab, Voiena, Vergnès et Iniesta pour les Gardois.

Sous la direction de M. Kitabdjian qui passe, à juste titre, pour l'un de nos arbitres les plus courageux.

 L'O.M. ATTAQUE

Le public marseillais, qui avait accueilli ses favoris par des applaudissements nourris et les adversaires gardois par une bordée de sifflets, allait avoir, dès la première passe d'armes, l'occasion de manifester. Di Caro étant fauché impitoyablement par Augé à l'entrée de la surface.

Un tir de Skoblar perçait, sur un coup franc logique, le mur nîmois, mais Martinelli parvenait à se saisir de la balle, non sans avoir dû s'y prendre en deux fois.

Puis, devant Magnusson et Di Caro menaçants, Nîmes concédait ses deux premiers corner. Un nouveau corner, une balle brossée de Skoblar, mais surtout à la 6me minute, une tentative de Gress, fort bien placé, mais abattu au moment du tir, traduisaient la nette domination marseillaise.

 ET MARQUE PAR NOVI

Le but, qui chauffait, allait être obtenu par les Marseillais un peu avant la 10me minute. Martinelli ne pouvait que repousser un tir terrible de Skoblar, et Novi, survenu à toute allure, logeait irrésistiblement la balle dans les buts vides.

Sur sa lancée, l'O.M. faisait feu des quatre fers. Skoblar et Gress animaient une attaque déchaînée.

Cependant, à la suite d'un corner de Pircalab, Vergnes se précipitait au premier poteau et, de la tête, percuté la balle sur l'arête des buts marseillais (15me).

Sans avoir l'air d'y toucher, Nîmes venait de frôler l'égalisation.

Encouragés, les gardois se montraient dangereux à leur tour et profitaient d'une baisse de régime de l'O.M., qui ne pouvait maintenir le rythme infernal des dix premières minutes.

Une passe remarquable du rusé Pircalab ne pouvait être reprise par Vergnes, qui avait bien suivi.

Et le public versatile commençait à siffler ses favoris.

Parallèlement, le jeu s'était considérablement durcit, accrochages, palabres se multipliant fâcheusement sur le terrain.

À la 28me minute, l'O.M. marquait cependant par Di Caro, but très joli dans sa conception, mais refusé pour hors jeu. Gress avait laissé filer habilement la balle vers le jeune Salonais, un centre à ras de terre de Magnusson.

Peu après, Adams et Bonnel s'affrontaient en combat singulier.

 32me : BUT DE DI CARO

I fallut une très splendide ouverture de Skoblar depuis l'aile gauche, suivi d'un coup franc et d'un tir de Di Caro, en position d'avant-centre, pour que l'O.M. prenne le large au moment où son adversaire était maître du jeu : un but de contre-attaque classique.

Trois minutes plus tard, Martinelli devait s'opposer à une tentative de Gress. Le match venant de basculer à nouveau, le moins que l'on puisse dire étant que Nîmes n'avait pas été payé de ses efforts.

 38e : TIR DE ADAMS

Il allait l'être cependant quand le noir Adam ajusta, d'au-delà de la limite de la surface, un tir qui alla se loger dans le coin des buts de Carnus, non sans que la balle ait été déviée au passage...

Une réussite qui donnait au score, un peu avant la mi-temps des proportions plus justes.

La seconde période commençait par une belle action des deux Roumains : le centre très dangereux de Voiena ne pouvait être repris par ses partenaires. Puis, Magnusson parvenait à se débarrasser successivement de Kabile et Augé, mais échouait sur Betton.

 50e : BUT DE GRESS

C'était un avertissement sans frais. Quelques secondes plus tard, Gress, du point de penalty, glissait la balle dans le coin des buts nîmois.

Ce troisième but marseillais provoquait une modification dans l'équipe gardoise où Bonnet remplaçait Voiena. Manque de chance, Vergnes était immédiatement touché par Carnus en ratant un but qui paraissait acquis (55me).

On voyait ensuite Iniesta manquer la reprise d'un centre de Bonnet. Quelques minutes plus tard (68e), Di Caro, bien servi par Magnusson, percutait sur la barre une balle qui revenait dans les bras de Martinelli.

Ce n'était pas fini. Un terrible coup franc d'Augé était repoussé par Carnus. Sur corner, il tirait de plein fouet sur la transversales (62me).

Vergne reprenait de la tête et la défense de l'O.M. sauvait en catastrophe. À la 70me minute, Couecou remplaçait Magnusson devenait ailier gauche, Di Caro passant à droite.

Au cours du dernier quart d'heure, la partie perdit considérablement de son intérêt : les deux adversaires estimant probablement le résultat acquis.

Bernard Bosquier se mêlait sans succès à ses attaquants, Didier Couecou tentait un retour spectaculaire, malheureusement pour lui contré au départ.

Un nouveau coup franc de Augé permettait à Carnus de montrer son savoir-faire, mais autour de ces actions brillantes, beaucoup de confusion, de grisaille.

De nombreux spectateurs quittaient leur place dix minutes avant le coup de sifflet final.

Un signe qui ne trompe pas

Louis DUPIC.

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L'expérience du champion a primé

la fougue du challenger

Nous ne comprenons pas pourquoi le public siffla les deux équipes à la mi-temps.

Nous venions d'assister à un premier acte extrêmement vivant, joué sur un rythme très rapide, fort disputé. Un vrai derby sudiste, en somme.

Le Nîmes Olympique, contrairement à beaucoup d'équipe qui viennent au Stade Vélodrome pour se figer devant leur but, accepta de livrer le combat sur tout le terrain.

Cette générosité dans l'effort faillit d'ailleurs coûter cher aux Nîmois qui - et c'est presque un paradoxe - permirent à l'O.M. de jouer la contre attaquent sur son propre terrain.

Et c'est précisément moment où les "Crocodiles" maîtres du ballon au milieu du terrain, grâce à Mezy, Adam et compagnie bousculant les Olympiens que Di Caro, magistralement servi par ce Skoblar, marqua le deuxième but de son équipe à la suite d'une échappée à deux.

L'O.M. UN EXCELLENT

PREMIER QUART D'HEURE

Grisés par leur supériorité, les Nîmois, manquant de réalisme, comme la plupart des équipes Françaises, péchèrent alors par excès de confiance.

Un but de l'extrêmement dynamique Adam vint rétablir - et se fait justice - un certain équilibre.

Nous ajouterons, pour être complet, que pendant le premier quart d'heure, l'O.M. jouant de manière étincelante avait fait honneur à sa réputation européenne.

Mais ce festival, faisant bien augurer du prochain match contre Ajax, s'éteignit comme feu de paille, sous la pression des nîmois.

LE PLUS MAUVAIS

ÉTAIT DANS LA FIN

La deuxième mi-temps ne confirma qu'en partie la première, car les deux équipes terminèrent très fatiguées.

De ce fait, la fin de la rencontre fut très confuse et d'une tenue technique assez médiocre.

S'il fallait se baser sur la dernière impression, le jugement serait sévère pour le football français, représenté, hier soir au Stade Vélodrome, par les deux premiers de son championnat.

On comprendrait mieux, pourquoi trois équipes tricolores, au cours du récent week-end ont encaissé 6 buts à 0, à Paris, Budapest et Esch sur Alzette.

Mais nous connaissons le programme infernal des footballeurs français, surtout des internationaux de l'O.M., depuis le mois d'août, ce qui nous permettra d'excuser Olympiens et Nîmois de n'avoir pas tenu la distance.

VICTOIRE DE L'EXPÉRIENCE

Il faut dire que le troisième but de l'O.M., marquée par Gress - enfin ! - dès la 50e minute enleva à la rencontre une grande partie de son intérêt.

Ce qui cependant, suivant le thème général de la rencontre, n'empêcha pas les Nîmois de continuer leur "pressing", tout en commettant d'impardonnables erreurs défensives, par légèreté, imprudence, ou naïveté.

Appelé ça comme vous voulez, le fait est le même.

L'O.M. a donc pu finalement bâtir un succès que nul ne songera à lui contester, mais qui ne reflète pas tellement la physionomie du jeu.

En fait, si l'on va au fond des choses, c'est l'expérience du champion en titre qui a primé la fougue parfois aveugle du challenger.

UN RÉEL BESOIN DE REPOS

A huit jours de son match contre Ajax, on va d'abord se poser la question :

"Que vaut l'O.M. en ce moment ?"

Notre opinion ne sera pas très originale. Les Olympiens ont surtout besoin d'une bonne semaine de repos ou de détente et il est heureux que le match contre Bastia ait pu être reporté.

Hier, contrairement à ce qui lui arrive le plus souvent au Stade Vélodrome, O.M. a été battu dans la lutte pour la possession du ballon.

Au milieu du terrain, Adam, un véritable charbonnier - n'y voyez surtout aucune allusion à la couleur de la de sa peau - Mezy et leurs amis firent la loi.

C'est la preuve d'une réelle fatigue de l'équipe car, contre un adversaire plus réaliste ou d'une classe supérieure, les choses auraient pu très mal tourner.

LE NÎMES OL. AMÉLIORE

OU PAS ?

Certains ont trouvé l'équipe nîmoise plus faible que la saison dernière, d'autres améliorés.

Nous pencherons plutôt pour la deuxième version.

Il semble que les "Crocodiles" en voie de mutation, leur style est devenu beaucoup plus offensif, n'ait pas encore tiré le meilleur profit de ce changement de méthode.

Mais cela ne saurait tarder et l'on peut croire que le Nîmes Olympique, dans quelques mois, ne sera pas un adversaire facile, surtout en Coupe.

Un seul fait, d'ailleurs nous le prouvera.

Pour la première fois, depuis le début de la saison, Carnus, une fois sauvée par le poteau et une autre fois par la Bonne Mère, a pu réussir, devant son public quelques arrêts de classe.

C'est la preuve que la menace nîmoise était bien réelle et que l'on peut faire crédit à cette équipe généreuse, combative et qui dans ses meilleurs moments réussit plusieurs mouvements collectifs de bonne classe.

Le match retour, à Jean-Bouin, ne manquera certainement pas de piquant.

Maurice FABREGUETTES

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M. Leclerc : "Un adversaire idéal avant Ajax !"

Côté marseillais, il va sans dire que cette victoire sur l'adversaire nîmois a été accueillie avec le soulagement que l'on devine. "Une épine de moins dans les jambes !" , tel était, à peu près, le sentiment de tous les joueurs et, bien sûr, de leurs dirigeants.

M. Leclerc, à qui nous ne demandions une conclusion pour ce match au sommet s'est contenté de nous répondre avec un large sourire : "Conclusion ? Eh bien, 3 à 1 !"

M. Calabro, président de Nîmes, présent à l'entretien, n'a pu s'empêcher d'ajouter : "Hélas pour nos couleurs, le score est bien de 3 à 1 !"

Après un éclat de rire général, ce qui prouve que la bonne humeur n'avait pas abandonné le dirigeant gardois, le patron de l'O.M. nous a tout de même apporté d'autres précisions.

"Non, a-t-il dit, pour parler sérieusement, je crois que nous aurions pu marquer davantage de buts. Disons qu'une victoire par 6 à 4 ou 5 à 3 m'aurait beaucoup plus satisfait. Mais, enfin, ne faisant pas la petite bouche. Nîmes était tout de même un adversaire de taille et je dois féliciter cette équipe pour avoir jouer le jeu. Les spectateurs ont pu ainsi assister à du très bon spectacle.

"Vous me demandiez tout à l'heure une conclusion. Je vous dirai que la formation gardoise nous a permis de préparer Ajax dans d'excellentes conditions. Ce fut un match agressif dans le sens le plus noble du terme. C'est-à-dire que la rencontre fut basée sur l'offensive. Pour nous, c'était l'idéal.

"Nîmes, à l'image de beaucoup d'autres équipes, aurait pu se cantonner dans une prudente défensive. Il ne l'a pas fait et, je le répète, cette façon d'opérer et tout à son honneur".

Lucien Leduc, lui, estimait que l'arbitrage n'avait guère avantagé ses joueurs.

"Je voudrais bien savoir, dit-il sur un ton plutôt courroucé, quel était l'attaquant hors jeu quand M. Kitabdjian nous a refusé le but de Di Caro ? Et puis avez-vous remarqué le nombre de coups francs sifflés contre nous ? Dans la surface de réparation, toutes ces fautes plus ou moins imaginaires auraient pu nous valoir un penalty. Heureusement, les actions se passèrent au centre du terrain.

"Maintenant, sur le match lui-même, j'ajouterai que nous en étions à notre à la 10me journée du championnat avec un programme démentiel. Cela explique, sans doute, les baisses de régime enregistrées en cours de partie. Mais, enfin, un succès par 3 à 1 sur Nîmes est un résultat à classer dans les bonnes performances".

Mario Zatelli, de son côté, ne faisait qu'approuver les déclarations de l'entraîneur

"C'est vrai ! ajoute-t-il, ne cherchons pas la petite bête. Pour moi, c'est une étape importante franchie avec bonheur. Inutile donc de faire des réserves..."

Les joueurs eux-mêmes avaient le sentiment du devoir accompli.

Zwunka, par exemple, ne cachait pas sa joie.

"Oui, nous dit le capitaine, la victoire nous permet de conserver la première place. Pour nous c'était le but de la partie. J'ajouterai que, dans les jours précédant le match, nous avions les idées remplies d'un certains Ajax d'Amsterdam. Mais, en abordant la rencontre, nous n'avons pensé qu'à Nîmes. Je puis vous affirmer !"

Édouard Kula estimait de surcroît que l'O.M. était parvenu à tirer son épingle du jeu malgré une partie au départ difficile.

"L'O.M. a fait de très bonnes choses. Je pense aussi que Nîmes tout compte fait, ne nous a pas causé trop de problèmes. C'est un bon résultat avant de recevoir le champion d'Europe. Sur le but marqué en 1re mi-temps, j'ai voulu donner la balle à Skoblar. J'aurais temps souhaité que lui aussi puisse trouver le chemin des filets..."

Georges Carnus expliquait comment les Nîmois étaient parvenus à sauver l'honneur.

"J'étais masqué, nous avoua le gardien. Je n'ai pas vu partir la balle sur le tir de Adams. Bernard (Bosquier) m'a dit par la suite qu'il l'avait déviée avec le mollet".

Quant à Magnusson, il explique sa sortie du terrain.

"Ma jambe n'était pas guérie et déjà, à la mi-temps, j'avais demandé à être remplacé. J'espère être rétabli pour mercredi prochain. Mais je vous assure que la blessure est encore douloureuse..."

Le mot de la fin à Skoblar. Ou plutôt un simple signe de Josip sous la douche. Trois doigts levés d'une main et un seul de l'autre. Le tout accompagné d'un clignement d'oeil significatif.

Le roi des buteurs n'avait pas marqué. Mais il nous signifiait ainsi que la soirée n'avait pas été perdue pour autant.

Jean FERRARA

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Le culot de DI CARO

O.M. - Nîmes c'était en quelque sorte le match de "l'espionnite".

Venus du pays batave, des observateurs plus ou moins officiels supervisaient les Marseillais, tentant de découvrir la faille par laquelle pourraient s'engouffrer les légions d'Ajax.

Sans aucun doute, rentreront-ils au bercail avec force notations.

Deux d'entre eux - des journalistes du "Trow - Re Tijd" et "Parool" pratiquant excellemment le français - nous disait être légèrement déçu par le comportement des nôtres.

"Chez nous, précisaient-ils, le jeu est plus rapide et on occupe plus rationnellement le milieu de terrain. Mais par contre, vous avez Skoblar..."

Et leur moue significative laissait entendre que le Yougoslave demeurait contre vents et marées l'être d'exception capable à lui seul de forcer la victoire.

Nous ne les suivrons pas totalement dans leur conclusion, car deux garçons, hier soir, nous sont apparus sous un jour excellent.

Di Caro d'abord.

Non pas tellement en fonction de son but à la 32e minute, lumineux certes, mais construit pour la plus grande part, grâce à une ouverture "en or" de Skoblar. Mais plutôt par le culot qu'il démontrait en cette circonstance.

Il dribble Martinelli avec une assurance de vieux briscard. Sans le moindre affolement, après une rare précision du geste.

Déjà il s'était montré percutant à plusieurs reprises, notamment dès le début de la rencontre quand un croc-en-jambe nîmois le stoppait net dans son élan vers le but ouvert.

Par la suite, il fit trembler la barre adverse et jeta souvent le trouble dans les rangs ennemis grâce à quelques raides percutants.

Oui, Di Caro a désormais de "l'estomac", comme on dit familièrement ici.

Il sait se battre - quitte à tirer un rival par le maillot - et saute sur l'occasion.

Cet ailier n'est plus, mais plus du tout, un ailier de fortune.

Ensuite Gilbert Gress.

Nous avons aimé son geste de victoire, ce poing lancé à plusieurs reprises vers le ciel pris à témoin de sa réussite.

Lui aussi est l'image du magnifique combattant, décidé à tout mettre en oeuvre pour obtenir le triomphe des siens.

Joueur altruiste, il n'a pas son pareil pour épauler ses partenaires, les mettre sur rails.

Hier soir, encore, il fut presque toujours de tous les "bons coups".

Qu'il ait goûté à la saveur de la conclusion nous enchante. Il sera à nouveau précieux contre les Hollandais.

Mais de cela, personne ne pouvait en douter...

Gérard PUECH

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KOVACS, l'entraineur d'AJAX :

"Nous jouerons l'offensive à Marseille"

Stéphane Kovacs, le nouvel entraîneur de l'Ajax d'Amsterdam, avait fait spécialement le déplacement de Marseille pour venir superviser les futurs adversaires de son club en Coupe d'Europe des champions.

Kovacs, qui a vu le jour à Timisoara, en Roumanie, et qui a opéré dans plusieurs clubs européens, entraînait le STEAU de Bucarest, un des plus grands clubs roumain, avant de succéder à Michele pour la direction d'Ajax, où il est arrivé il y a trois mois seulement.

Kovacs, cheveux plaqués, regard franc, a de l'assurance et de la volubilité. Nous avons bavardé avec lui trait aisément car il s'exprime avec une certaine facilité dans notre langue.

- Que pensez-vous du stade-vélodrome ?

- Le stade de Marseille est sympathique. Le nôtre est plus grand, mais je dois reconnaître que l'éclairage à Marseille est beaucoup plus puissant qu'à Amsterdam.

- Avez-vous éprouvé des difficultés lors du premier tour de Coupe d'Europe ?

- Nous avons affronté le Dynamo Dresde, qui est une redoutable formation de l'Allemagne de l'Est. Elle nous opposa une farouche résistance et nous eûmes quelques difficultés à la vaincre. Après le premier match nous avions une avance suffisante, mais il aurait pu être plus confortable si nous n'avions pas raté quelques occasions !

- Redoutez-vous le déplacement de Marseille ?

- C'est évident, car nous allons venir dans une ville où la passion méditerranéenne des supporters peut avoir une influence favorable sur les joueurs du cru. Mais Ajax à un style placé uniquement sous le signe de l'offensive et il ne le modifiera pas à Marseille. Notre manière est basée sur l'attaque à outrance et très différente de celle de Feyenoord, qui est plus méthodique et plus prudent.

- Que pensez-vous de la rencontre O.M. - Nîmes ?

- Les Nîmois ont commencé par jouer avec la peur au ventre, et cela a duré pendant une demi-heure. Ensuite, ils se sont décontractés et se sont mieux décors comportés et le score à la mi-temps n'était pas injuste, les Nîmois ayant mérité de refaire une partie de leur handicap. Mais dans l'ensemble, ils ont déçu.

"Quant à Marseille, il est incontestable que c'est un bon représentant du football français. Cette équipe va poser des problèmes à Ajax tout dans le domaine de l'attaque et aussi en défense. J'estime que jeu des deux équipes se ressemblent.

- Quels joueurs avez-vous apprécié dans les rangs marseillais ?

- Je connais bien le football français et d'ailleurs Albert Batteux est l'un de mes grands amis. J'ai vu jouer à plusieurs reprises votre onze national. Je connais bien les éléments comme Bosquier et Carnus, qui ont beaucoup de talent et seront dangereux pour mes joueurs. Mais, à mon avis, c'est Gress qui donne le style et le ton de l'équipe. Cette équipe n'a pas une grande attaque mais elle est dangereuse quand ses attaquants et ses milieux de terrain partent à l'offensive.

- Quels sont, d'après vous, les points faibles de Marseille ?

- Je pense que l'on gâche trop de balle car l'on veut faire trop artistique. Le marquage en défense, à mon avis, laisse également à désirer. Mais quoi qu'il en soit, si Marseille jouait en Hollande, il tiendrait les premiers rôles avec l'Ajax et Feyenoord.

Alain DELCROIX

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LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

M. KITABDJIAN : un arbitre

d'une scrupuleuse impartialité

 L'ARBITRE M. KITABDJIAN A ÉTÉ TRÈS CONTESTÉ PAR LE PUBLIC. QUE FAUT-IL EN PENSER ?

Réponse : M. Kitabdjian à une très grande qualité. Il n'avantage pas l'équipe locale. De ce fait, ses décisions ne peuvent pas toujours plaire aux supporters, ces derniers le plus souvent aveuglés par l'amour qu'ils portent à leurs joueurs.

Pour nous M. Kitabdjian fut absolument irréprochable, réprimant avec équité les irrégularités des un et des autres.

S'il n'a pas avantagé l'O.M. au Stade Vélodrome, M. Kitabdjian ne le désavantagera pas à l'extérieur.

Qui pourrait le lui reprocher ?

 MAGNUSSON EST-IL COMPLÈTEMENT GUÉRI ?

Réponse : Physiquement oui. Mais un joueur - à quelques rares exceptions près - revenant sur un terrain après une blessure, débute toujours de façon timide ou timorée.

De plus, Roger avait devant lui, hier soir, un adversaire Kabile rapide, simple et autoritaire et dont le seul défaut est de négliger, parfois, les principes les plus élémentaires du marquage.

En seconde mi-temps, Magnusson a parut très amélioré, ou plutôt remis en confiance.

On peut croire qu'il sera en possession de tous ses moyens dans huit jours contre Ajax.

 MEZY SERA-T-IL UNE BONNE RECRUE POUR L'O.M.

Réponse : Nous pensons que oui. Bonnel et Gress ne seront pas éternels et l'on peut penser que Mezy représente la relève future.

M.F.

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FIROUD : "Une simple péripétie !"

Dans le camp nîmois, c'est un Kader Firoud quelque pu déçu que nous avons retrouvé après la défaite de ses hommes.

"Eh oui, reconnaît l'entraineur, l'O.M. a joué la contre attaque sur son terrain. Je dois avouer que mes joueurs ont alors manqué d'expérience. Ils se sont dégarnis, s'exposant ainsi aux contres de l'adversaire. Nous avons fait aussi des erreurs défensives, ce qui nous a valu d'encaisser trois buts. Je crois que nous aurions dû opérer de façon plus prudente, en prenant moins de risques. Nîmes, dans ce cas, aurait été un adversaire autrement difficile.

"Enfin, je ne désespère pas. Pour moi, cette défaite n'est qu'une simple péripétie..."

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