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Résumé Le Provencal

du 22 novembre 1971

 

L'O.M. A FAIT LE TROU !

 

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La victoire sur SOCHAUX (3-0)

s'est dessinée en seconde mi-temps

Le premier épisode de la reprise du championnat est maintenant terminé.

Après sa déception européenne, l'O.M. a fait une rentrée triomphale dans l'hexagone.

Trois matches : six points et neufs buts à un.

Succès d'ensemble accentué par la déroute de certains dauphins.

Durant la même période, Nice, Sochaux Saint-Étienne n'ont pris que deux ou zéro point.

Seuls Nîmes et Nantes, malgré la défaite à Ajaccio de ce dernier, ont fait un très honorable total de quatre points pour trois rencontres, dont deux disputées à l'extérieur.

Avant la fin des matchs aller, l'O.M. devait se déplacer trois fois : à Metz, à Bastia et à Monaco, et recevoir (Paris-Saint-Germain) une seule fois.

Les Olympiens, pour conserver - ce qui nous paraît assez probable - leur titre de champion d'automne, se trouvent donc dans l'obligation de gagner de nouveaux points en déplacement.

S'ils n'y parvenaient pas, les adversaires à surveiller seraient par conséquent et par priorité, Nîmes et Nantes.

M. DHEUR AVAIT BIEN VU

A Amsterdam, le président Dheur nous avait dit :

"Mon F.C. de Sochaux a pris le maillot jaune. C'est pour nous une satisfaction d'amour-propre. Mais nous ne le conserverons pas. Pour moi, malgré sa lourde défaite devant Ajax, le numéro un du football français reste l'O.M".

Le match d'hier après-midi à prouver que l'aimable et modeste président sochalien avait vu juste.

Certes, l'équipe sochalienne était-elle privée de sa grande vedette G. Lech, du chef de sa défense Seles et de Watteau.

Ce n'est pas rien.

Cependant, même handicapée de quelques joueurs précieux, une équipe reste une équipe et celle de Sochaux n'a jamais joué hier au Stade Vélodrome, en candidate véritable au titre national.

Il y a trop de lacunes, dans cet ensemble d'une qualité certaine, pour lui permettre d'espérer autre chose qu'une place honorable.

Il y a huit jours nous avions vu, avec Angoulême, une équipe du bas de tableau.

Reims et Sochaux, les deux autres adversaires de l'O.M., nous ont paru être les équipes du milieu de tableau.

Mais alors, va-t-on penser, quelles sont, avec après l'O.M., les équipes dignes de jouer les premiers rôles, dans l'actuel championnat ?

Va-t-on vers un cavalier seul olympien ?

Il n'est pas impensable.

MAGNUSSON OUBLIE

A la mi-temps, cependant, l'O.M. avait regagné les vestiaires sous les sifflets de ses supporters.

Cette fois, il y avait tout de même une raison raisonnable.

Les Provençaux n'aiment pas le froid, c'est bien connu, et des milliers de spectateurs, glacés et tapant du pied pour se réchauffer, avaient vu leur équipe geler le jeu.

Devant des adversaires prudentissime, les Olympiens jouaient comme s'ils menaient par 3 à 0.

Je te passe le ballon, je te le repasse, plus souvent vers l'arrière que vers l'avant, et pendant ces manoeuvres de retardement, les Sochaliens avaient tout le temps de se regrouper en défense.

Tout le monde s'était bien aperçu, du haut des tribunes que Magnusson constituait un danger constant pour l'équipe visiteuse.

Tout le monde, sauf ses partenaires, et si Magnusson reçu le ballon six ou sept fois, ses adversaires, maladroits ou imprudents, lui adressèrent une bonne moitié des passes.

DE LA LARGEUR

À LA LONGUEUR.

Bref zéro à zéro à la mi-temps, ce qui ne nous inquiétait pas beaucoup, alors que nous courions dans les couloirs glacés du Stade Vélodrome pour essayer de regagner les calories perdues.

Il était en effet évident que l'équipe sochalienne serait dans l'incapacité de marquer, sauf fautes énormes de la défense de l'O.M., et que les arrières de Sochaux n'étaient pas d'une sûreté exemplaire.

Quand l'O.M. revint sur le terrain, il eut suffi de jouer dans le sens de la longueur du terrain, alfidaeieieerd ... ... rain, au lieu de faire de "la mayonnaise" dans le sens de la largeur, pour faire facilement et nettement la différence.

Dans chacun des trois cas (buts de Skoblar, Magnusson et Bonnel), les arrières sochaliens y mirent un peu ou beaucoup du leurre, mais cela été nettement prévisible.

Équipe de Sochaux n'est pas faite pour jouer "à l'italienne" et, en choisissant de se laisser dominer, elle fixait elle-même son sort malheureux.

Pour avoir une chance de battre ou de tenir en échec l'O.M. sur son terrain en jouant de la sorte, il faut d'autres joueurs.

VA-T'ON REGRETTER

SAINT-ÉTIENNE ?

On peut regretter, pour la beauté par l'indécision du spectacle, que les choses soient ainsi, mais qu'y peut-on ?

Entre l'O.M. actuel et la plupart de ses adversaires, la différence s'est accentuée.

De ce fait heureux pour les supporters olympiens et malheureux pour les spectateurs aimant les rencontres très disputées, nous assisterons, cette saison, à une majorité de match à sens unique.

Des matches au cours desquels Carnus n'aura qu'une occasion ou deux de se mettre en valeur devant des arrières jouant le plus souvent à quatre ou cinq, contre deux ou trois adversaires.

À la fin de la rencontre quand le public apprit que Saint-Étienne avait perdu par 2 à 0 à Lille, il applaudit.

C'était un hommage indirect.

Ce Saint-Étienne, on finira par le regretter.

M. FABREGUETTES

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NAGY attend Feyenoord de pied ferme

DES PARAPLUIES

POUR SOCHAUX

Il est rare de voir au Stade Vélodrome une forêt de parapluies. Hier pourtant, c'était normal, en raison d'une pluie fine, froide et pénétrante.

Ça me rappelle "Les parapluies de Cherbourg !", s'exclama un sportif cinéphile, mais son compagnon lui répliqua : "Aujourd'hui je crois que ce sont les parapluies de Sochaux".

CINQ MILLE SPECTATEURS

EN MOINS

Il est un fait patent, les Marseillais n'aiment pas le mauvais temps... et hier, un ciel sombre annonciateur d'une possible chute de neige a privé le trésorier de l'O.M. de cinq mille spectateurs au moins !

FEU DE JOIE (?)

A la mi-temps, les spectateurs des Populaires, qui étaient glacés, ont allumé des feux qui, pour n'être pas de joie, jetaient tout de même une note colorée dans la grisaille ambiante... Et comme il y avait même de la fumée, un "titi" provençal s'écria : "Té, ils veulent arrêter le match, ils envoient les fumigènes !"

NAGY :

SPECTATEUR ATTENTIF

L'un des spectateurs le plus attentif du match, ce fut le Hongrois Antal Nagy, que nous verrons évoluer sous les couleurs de la sélection sudiste, mercredi soir contre le redoutable club batave de Feyenoord.

Nagy, qui aimerait bien se fixer à Marseille, nous a dit : "Je connais Feyenoord, c'est un grand club, l'un des meilleurs d'Europe. Certes, je l'attends de pied ferme, mais il offrira à la sélection un autre danger que Sochaux pour l'O.M.

DES RÉSULTATS

QUI RÉCHAUFFENT

Si les spectateurs ont battu la semelle pour tenter en vain de se réchauffer, à la mi-temps ils ont entendu des résultats de championnat qui, eux, leur ont réchauffé le coeur. Nantes, Nice, Saint-Étienne battus, seul Nîmes parmi les adversaires directs de l'O.M., a tiré son épingle du jeu.

"Les dieux sont favorables aux "blancs", nous a dit l'un de nos voisins, s'ils n'en profitent pas c'est à désespérer de tout".

RIVAUX AU SOMMET...

Il y a trente-cinq ans que l'O.M. et le F.C. Sochaux n'ont plus n'été rivaux au sommet. En effet, c'était en 1938 que Sochaux termina le championnat en vainqueur avec 44 points tandis que le club phocéen finissait second avec 42 points.

LES GOALS N'ÉTAIENT PAS

SALES...

En voyant le terrain gras, des spécialistes murmurèrent d'un ton sentencieux : "Aujourd'hui les gardiens ne vont pas être à la fête !". Mais à la mi-temps, ceux-ci ne s'étaient pas encore beaucoup saisis. C'était logique Carnus avait dû attendre la 34e minute de jeu pour avoir un tir digne de ce nom à stopper !

TROP PRESSÉ

Le préposé au tableau d'affichage au début de la seconde mi-temps s'est montré un peu trop pressé d'accroître le score olympien. Croyant qu'un tir fusant de Bonnel venait de tromper Battmann, il s'empressa de remplacer sous le sigle "O.M." le "1" par un "2". Mais comprenant très vite son erreur il l'enleva tout aussi prestement qu'il l'avait mis !

LES MAUVAIS PARIS

Au début de la seconde mi-temps, les supporters commençaient à se montrer pessimistes. L'un d'eux confiait à son voisin : "Je les vois mal partis, les "blancs", ça ne m'étonnerait pas que cela fasse un match nul comme la saison dernière, mais cette fois par zéro à zéro". Quelques instants plus tard, après le but de Skoblar, il reconnaissait avoir fait un mauvais pari...

LE COMPLEXE DE MARSEILLE

APRÈS CELUI DE PARIS.

On a pu dire ce après la défaite inattendue de Sochaux à Saint-Ouen devant Paris Saint Germain que le club doubistes avait le complexe de Paris. Maintenant on dira que Sochaux a aussi le complexe de Marseille.

A la décharge des poulains de Barret, rappelons que les absences de Georges Lech, Seles et Watteau se sont faits lourdement sentir !

L'O.M. VAUT BIEN

UN RHUME

A la sortie l'un de nos amis, en reniflant, nous a confié : "Aujourd'hui j'ai attrapé un rhume, mais je ne le regrette pas !"

L'O.M., vaut bien un rhume, pourrions-nous affirmer, parodiant ainsi la fameuse phrase d'Henri IV qui disait que "Paris valait bien une messe".

Alain DELCROIX

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M. Leclerc : "Si Couecou s'en va...

...il fera le bonheur d'un jeune !"

Pour l'opinion, il n'y a aucun doute : après sa déconvenue européenne, l'O.M. a prouvé, en remportant sa troisième victoire de la semaine, qui n'avait pas de rival sur le plan national. Dans le camp marseillais, on savoure la satisfaction du devoir bel est bien accompli. Pas de rodomontade, mais la sérénité.

"Décidément, nous n'arrivons à bien nous exprimer qu'une mi-temps mais une mi-temps de taille...", souligne Lucien Leduc, reprenant les propos du président.

"À Reims été la première. Aujourd'hui c'est la seconde. Mais peu importe l'essentiel, c'est de parvenir à nos fins..."

Dans le fond, le coach s'inquiétait surtout de l'état de ses éclopés, Zvunka et Magnusson, qui se succédaient sur l'attaque de massage, et nous expliquaient :

"Hier soir, chez moi, j'ai ressenti une violente douleur dans la région du nerf sciatique, et elle ne s'est pas estompée. J'ai eu peur de ne pouvoir participer au match, je vous l'assure... Si j'ai pu jouer, c'est parce que qu'on a fait tout ce qu'il fallait pour cela. Maintenant j'ai une bonne semaine devant moi pour me reposer..."

Nous savons tous que s'il est un match parmi tant d'autres que Jules tiens à jouer c'est bien celui de dimanche prochain à Metz, qui lui permettra de retrouver sa famille et notamment ses frères footballeurs, Georges et Victor.

Roger grimaçait entre les mains de Yansanne : "J'ai reçu un coup à la cuisse au moment ou j'ai marqué le second but. Ensuite il m'a été impossible de courir normalement et, sur la fin, j'ai préféré laisser ma place à Di Caro. J'espère cependant pouvoir participer au match de mercredi contre Feyenoord".

Lucien Leduc, qui l'avait écouté attentivement, ajoutait :

"N'oubliez pas, surtout, que nous avons un match dimanche prochain à Metz, ou nous ne gagnons jamais. Voilà une belle occasion de faire mentir ce qui est devenu une tradition".

Tout autour, on s'inquiétait surtout des résultats obtenus par les adversaires directs de l'O.M. Jamais nous n'avons aussi peu entendu parler d'un match alors qu'il s'agissait d'un "sommet", premier contre second. René Gallian déplorait cependant :

"Il y a en tout de même 16.000 spectateurs. Ce n'est vraiment pas mal, mais nous n'avons perdu 50 % de la recette probable !"

X X X

Comme d'habitude, le président Leclerc est très entouré. Nous lui avons demandé :

"Quel lapin allez vous faire sortir de votre chapeau au cours de votre conférence de presse ?

- Elle sera axée sur la politique des jeunes que nous avions déjà évoquée la semaine dernière. Nous sommes de plus en plus convaincus que notre avenir est là.

"Nous avons visité ensemble ce vieux stade de l'Huveaune, qui tombe en ruine, et vous faire part de nos projets, établis justement dans l'optique de la formation des jeunes.

- Où en êtes-vous avec Couecou ?

- Je dois avouer que c'est là un problème qui me désarme complètement. Nous avons en parler tout à l'heure en comité directeur. Demain lundi, une décision sera prise.

"Je sais très bien que notre effectif n'est pas pléthorique. Mais si coup de Couecou veut partir, s'il n'accepte pas nos propositions, son départ fera en revanche, le bonheur d'un de nos jeunes, de Chaumeton par exemple.

"Enfin, vous serez bien vite fixés, mais je vous assure qu'il ne faut pas vous attendre à me voir sortir un lapin de mon chapeau, à moins que ce lapin ne soit l'un des jeunes dont nous avons parlé.

- Et au sujet du match lui-même ?

- Quand nous nous déciderons à jouer les deux mi-temps au même rythme, nous serons vraiment terribles. En première, les gars jouaient comme s'ils avaient poussé une brouette (sic). En seconde, vous avez vu, comme moi, que Socaux n'a pu nous résister plus de quelques minutes.

X X X

Dans le vestiaire d'à côté, les Sochaliens, leur entraîneur Barret en tête, s'efforçaient de prendre les choses avec philosophie.

"Du résultat, nous dit-il, il n'y a rien à dire. Il nous manquait Seles, Watteau et Georges Lech, et nous devions forcément nous en ressentir. En football, il n'y a pas de miracle. L'O.M. était plus fort que nous, et l'a prouvé en nous estoquant en seconde mi-temps.

"Notre seule consolation sera de l'avoir gêné, de lui avoir posé un problème pendant près d'une heure. Mais nous n'avons pu parvenir à nous créer des occasions assez nettes.

"Dans un tel match, joué dans des conditions difficiles, nous ne faisions pas le poids, en outre, physiquement, face à un tel adversaire.

"Nous avons amorcé de nombreuses combinaisons que nous ne pouvions mener à bien faute de puissance. Dans ces conditions, notre défaite été à peu près inéluctable !"

Difficile, en tout cas, de faire d'un match perdu une analyse plus complète et plus objective que celle que nous devons à l'aimable Paul Barret...

Louis DUPIC

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QUELQUE CHOSE DE PLUS...

A l'image de celui de Reims - encore que le froid fut curieusement plus vif au Stade Vélodrome - le match d'hier après-midi se déroula en deux temps. En Champagne, les Marseillais omni-présents en attaque durant la première période se trouvèrent contraints par la suite de se défendre avec vigueur pour préserver leur juste avantage.

Ici, timides et empruntés au début, ils ne jouèrent tout au long des 45 dernières minutes, de leurs rivaux sochaliens, ne leur laissant en définitive que les yeux pour pleurer.

Et à nouveau Roger Magnusson, et Joseph Bonnel forcèrent la décision après que Skoblar ait ouvert la route du triomphe.

Sans conteste, le Suédois est redevenu lui-même. Et nous retrouvons avec bonheur ce merveilleux bonhomme inspiré capable à lui seul de polariser l'attention de plusieurs adversaires ne sachant jamais très bien comment l'attaquer. Pour finalement les effacer à la suite de quelques dribbles magiques.

Son style demeure inimitable et on voit mal quel joueur opérant actuellement dans l'hexagone puisse lui être opposé sur le plan de l'efficacité.

Un niveau européen, c'est sans doute autre chose, mais puisqu'il s'agit dans le contexte actuel, du seul championnat de France... De son côté, Joseph Bonnel constitue l'une des pièces maîtresses de l'édifice olympien.

Avec lui, c'est le tempérament qui domine. Cette générosité, cette constante présente là où il faut et quand il faut.

Joueur d'expérience, il n'a pas son pareil pour se trouver "au four et au moulin" comme on dit. Et avec brio. Hier encore, nous nous surprimes à le suivre des yeux dans ses évolutions. Et il y avait de quoi s'étonner de le voir à la pointe de l'attaque lutter au corps à corps pour quelque brûlante balle aérienne et dans les secondes suivantes revenu à l'autre bout du terrain, s'interposer à un raide adversaire, prêt à relancer le mouvement.

Mais l'O.M. ne serait pas l'O.M. de l'heure, celui qui domine la compétition de la tête et des épaules s'il ne pouvait compter sur que sur certaines individualités.

Le réalisme de chaque élément, de la superbe autorité de Bernard Bosquier à l'abattage de Jacky Novi en passant par la maîtrise de Georges Carnus ou l'engagement de Gilbert Gress, c'est là, toute la différence avec les autres équipes de Division nationale.

Cette différence qui consacre les champions.

Gérard PUECH

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Le lion sochalien n'a pas rugi...

Encore une victoire par 3 à 0 sur la pelouse du stade vélodrome. Nous sommes tenté d'écrire, comme après la venue d'Angoulême, que l'O.M. a rempli son contrat.

C'est d'ailleurs la conclusion qu'il faut donner à une rencontre dont l'enjeu, ne l'oublions pas, était la première place de la Division Nationale. Le succès de Nîmes à Paris prouve, si besoin en était, que l'O.M. n'a pas perdu sans l'après-midi.

Cela dit, cette victoire fut assez longue à prendre tournure. Sochaux, se sachant diminué par le forfait de trois de ses titulaires, avait abordé la partie avec une extrême prudence. Défense renforcée et un minimum de risques en attaque.

On ne tarda pas, alors à s'apercevoir que les Marseillais dominaient leur sujet. La plupart du temps ils étaient dans le camp des visiteurs.

Mais, abusant peut-être du jeu latéral, des passes redoublées au milieu de terrain, ils ne parvenaient pas très souvent, il faut bien le dire, à prendre en défaut le rideau défensif adverse. Et Battmann, bien entendu, n'eut pas à multiplier les prouesses pour garder sa cage inviolée.

 MAGNUSSON À L'AISE

Tout avait commencé, donc, par quelques escarmouches au centre du terrain. Couecou, que Kula avait bien lancé sur l'aile gauche, posa sa première banderille dès la 3me minute avec un tir qui ne trouva pas l'encadrement.

Une autre tentative de Bosquier, menée de loin, n'eut guère plus de réussite (5me). Alors que Perrin, en bonne position lui aussi, enleva trop sa balle (6me).

Le ton sembla s'animer quand Magnusson, à son tour, s'échappa sur l'aile droite. Vanucci le marquait pourtant d'assez près. L'ex-défenseur ajaccien s'était même signalé en arrêtant tout net l'ailier suédois lorsqu'il toucha pour la première fois la balle. Mais cette fois, Magnusson réussit à prendre le large. Hélas son centre impeccable ne trouva personne à la réception (9me). C'était, pourtant, la première action dangereuse de la partie.

Quelques instants plus tard, Gilbert Gress, bien placé au coeur de la défense sochalienne, n'eut pas le temps d'armer son tir (14me). Puis, Magnusson confirma son net retour en forme. Après un relais avec Novi, il centra encore avec une précision remarquable sur la tête de Bonnel (16me). Tous les spectateurs crurent le but acquis. Battmann lui-même fut persuadé que le pire était arrivé. Il fut soulagé en voyant le ballon terminer sa course sur l'extérieur des filets.

Magnusson fut, une nouvelle fois, à l'origine d'une reprise de Couecou (22me), que l'arbitre sanctionna d'un coup franc.

 UNE MI-TEMPS SANS BUT

Nous enregistrions, ensuite, la première intervention de Carnus, mais sur une passe un peu sèche de... Novi.

Comme quoi Sochaux subissait davantage le match qui ne l'animait. Et le mieux qu'on puisse dire est qu'il jouait son rôle de challenger de façon bien timide.

Perrin, pourtant, en récupérant un renvoi de la défense marseillaise, parvint à rentrer dans la surface de réparation. Il s'obstina à poursuivre seul son action et fut une proie facile pour ses vigilants gardes du corps (33me).

Maier, dans des conditions à peu près identiques, réussit à passer, mais il échoua sur Carnus, lui aussi en grande forme (34me). Ces deux alertes passées, l'O.M. reprit sa domination. Un tir de Skoblar à côté (36me), et surtout un déboulé de Magnusson (37me), furent les faits marquants de cette fin de mi-temps. Mais sur cette dernière action, Battmann fut assez heureux pour se saisir de la balle qui avait manifestement échappé à ses défenseurs. Le gardien sochalien repoussa encore un centre du même Magnusson (40me). Melic, juste avant la pause, donna à Lechantre une bonne occasion d'ouvrir la marque, mais la reprise de l'ailier sochalien, bien dirigée, fut déviée au passage (43me).

On se sépara donc sur un score vierge. Et le public, bien entendu, en profita pour faire savoir son mécontentement par quelques sifflets vigoureux.

 UNE TÊTE DE SKOBLAR

Il y eut, heureusement, un changement assez net après la reprise. L'O.M., d'une part, appuya davantage sur l'accélérateur, et Sochaux, qui avait déjà subi une longue pression des champions de France, commença à être un peu plus débordé. Skoblar en profita, avec l'opportunisme qu'on lui connaît, pour lui porter le premier coup décisif.

Au départ de l'action, Magnusson, qui mit la balle dans la foulée de Gress. Gilbert, sur la droite des buts sochaliens, vit Skoblar démarqué au point de penalty. Un long centre, une reprise de la tête imparable, Josip venait d'ouvrir la voie à ses camarades (53me).

 UN SLALOM DE MAGNUSSON :

2me BUT

Décontracté par son buteur patenté, l'O.M. allait augmenter son avance sur un exploit personnel.

Cette fois, ce fut un centre de Kula sur l'aile gauche, qui surprit toute la défense sochalienne. Magnusson, lui, était bel et bien à la réception. Il élimina un, deux, trois adversaires dans son style particulier et, arrivé devant Battmann, il ne laissa aucune chance au gardien doubiste (63me).

Ce dernier but, pour ainsi dire, mettait fin à l'explication. D'après ce qu'il nous avait déjà montré, Sochaux apparaissait tout à fait incapable de renverser la vapeur. Comme il l'avait fait la saison dernière.

D'autant que l'O.M. ne faisait rien pour lui en offrir l'occasion.

 LE 3me À BONNEL

Un centre tir de Skoblar (65me) puis un autre de Hodoul (67me) détourné en corner, confirmaient que les Olympiens ne se contentaient pas de vivre sur leur avantage.

On attendait donc un troisième but pour parachever cette précieuse victoire. C'est un mauvais renvoi de Battmann lui-même qui allait permettre à Bonnel de clôturer la marque. Le gardien sochalien dégagea, en effet, dans les pieds du n. 9 marseillais. Bonnel sut tirer parti de l'aubaine avec le culot de vieux baroudeur qui lui a déjà valu tant de hauts faits.

Joseph, donc, ne s'embarrassa pas de fioritures. Il s'enfonça littéralement en direction de Battmann et l'obligea, par un habile coup de pied, à aller chercher pour la troisième fois la balle au fond de ses filets (68me).

Mené 3 à 0 le plus régulièrement du monde, Sochaux n'avait plus que la seule ressource de sauver l'honneur. Il faillit y parvenir avec un long centre tir de son arrière Largouet. Mais Carnus, dont nous avons signalé les excellentes dispositions, s'envola pour venir capter cette balle dangereuse (71me). Le gardien international anticipa avec un égal bonheur sur une échappée solitaire du jeune Maier (77me). C'était le dernier espoir des Sochaliens qui s'écroulait.

Di Caro remplaça Magnusson à la 84me minute. Un tir de Couecou, un autre de Largouet furent les dernières actions notables avant celle audacieuse intervention de Bosquier devant Lechantre (89me).

L'O.M., comme prévu, avait largement dominé son sujet...

Jean FERRARA 

 

 

 

 

 

 

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