OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 10 janvier 1972

 

AJACCIO : ECHEC A L'O.M.

--------------------------------------------------

Pour une fois, les grands absents

n'eurent pas torts...

La première idée qui vienne à l'esprit, à l'issue de ce match nul n'est pas très original.

C'est celle de Monsieur Tout le Monde.

Sans Skoblar et Magnusson l'O.M. est une bonne équipe française.

Sans plus.

Le cas n'est pas, d'ailleurs, particulier à l'équipe marseillaise.

La saison dernière, Ajax dut jouer sans Cruyff blessé.

Quand le fameux Johan fit sa rentrée, son équipe était septième au classement.

Si Magnusson et Skoblar ont mérité le qualificatif des vedettes, depuis qu'ils sont à l'O.M., c'est qu'ils sont d'authentiques vedettes.

On le savait déjà, nous ne faisons que taper sur un clou déjà profondément enfoncé, mais il était sans doute bon que la démonstration en fut faite.

De façon éclatante malgré le gris du ciel.

 VERDONK

DOMMAGE

QU'IL SOIT ÉTRANGER

Pourtant le Hollandais Verdonk, sans doute en petite forme (sa deuxième mi-temps fut moins bonne que la première), a fait des débuts olympiens très encourageants.

En première mi-temps, ses quatre ou cinq interventions (à la 20e minute du match il devait toucher le ballon pour la deuxième fois) communiquèrent aux mouvements offensifs de l'O.M. ce qui lui fit le plus cruellement défaut durant tout le match :

La vitesse d'exécution.

Si Verdonk était français, il n'y aurait aucun problème.

Il aurait gagné, dès hier, une place de titulaire.

Malheureusement il est étranger et de ce fait obligé de faire le bonheur de l'équipe de divisions III, quand Skoblar et Magnusson pourront tenir leur place.

Dommage.

 BOSQUIER ET TRÉSOR

Deux joueurs dominèrent le match.

C'est encore une constatation que tout le monde a pu faire.

Bosquier et Trésor.

Bosquier, se rendant compte que les Ajacciens jouaient franchement le match nul, joua franchement l'attaque.

Nous n'avons pas besoin de relire nos notes, pour écrire qu'il fut le seul buteur olympien du match.

On notera, surtout en deuxième mi-temps, son tir de 27 mètres environ, sur la transversale.

Le seul tir sur lequel Escale parut battu.

Trésor, moins offensif et il est inutile d'expliquer pourquoi, fut souverain dans sa zone de défense.

Quelle aisance, quel abattage, quelle classe !

Un vrai Trésor.

On ajoutera que, les rares fois où il se manifesta en contre-attaque, il se montra clairvoyant et précis.

 DEUX SUJETS

DE DISCUSSION.

Ce match nous vaudra, au moins deux beaux sujets de discussion.

A) LE BUT D'AJACCIO :

Encore que nous soyons pas dans la peau des joueurs, il semble que Carnus ait fait un choix malheureux.

Croyant que M'Pele allait centrer, il a voulu anticiper. Malheureusement pour lui, c'est le contraire qui se produisit.

M'Pele a-t-il réussi son tir, ou a-t-il raté son centre.

Nous optons pour la deuxième solution, mais il faut toujours accorder à un footballeur le bénéfice du bien joué.

D'autant que ce M'Pele n'est pas un mauvais joueur.

Bien au contraire.

B) LE HORS JEU DE SERRA :

Là, il est certain que l'arbitre a commis une erreur.

Sur l'une des rares contre-attaques d'Ajaccio, Serra reçut le ballon alors qui se trouvait dans son camp.

Entre lui et Carnus vers : personne.

C'était, à nouveau, le coup de Cruyff.

L'arbitre de touche fit signe à l'Ajaccien de continuer, mais l'arbitre principal siffla hors jeu.

Tout le monde se trompe, mais enfin il s'agit là d'une erreur assez grossière.

Cela dit, l'arbitrage de M. Coquerille fut bon.

 DOMINER

N'EST PAS GAGNÉ

Une fois encore, nous n'avons pas besoin de relire nos notes : la nomination de l'O.M. fut constante.

Elle s'accentua encore en deuxième mi-temps.

Au cours de cette période, Carnus fut pratiquement au chômage.

Mais dominer n'est pas gagné, suivant la formule consacrée par un long usage.

En effet Escale, absolument irréprochable, n'eut réellement que deux ou trois arrêts délicats à faire, pour protéger sa cage.

La raison en est assez simple, les nombreux mouvements offensifs de l'O.M. étaient entachés d'une trop grande lenteur, dans l'exécution.

Il manquait les terribles (pour l'adversaire) coups d'accélérateurs d'un Skoblar et d'un Magnusson.

Alors, on se pose la question : l'A.C. Ajaccio a-t-il péché par prudence excessive, ou au contraire a-t-il bien joué le coup, en visant le match nul ?

À dire le vrai, on ne le saura jamais.

Ce qui ne nous empêchera pas de regretter que les Corses, dont l'équipe est cependant loin d'être négligeable, aient systématiquement sacrifié tout un côté du terrain.

 HODOUL SATISFAISANT

Pour terminer quelques observations.

L'échec de Gress ailier droite a prouvé qu'être devant en venant de l'arrière et se trouver devant ne sont pas exactement la même chose.

C'est une vieille règle du football et voilà d'ailleurs pourquoi les grands attaquants de pointe sont très rares et de ce fait payés fort cher.

Couecou avait devant lui, Tassone et Trésor.

C'était beaucoup, d'autant que les bons centres furent rares.

Hodoul, milieu du terrain fut le plus satisfaisant des trois.

Si devant, l'O.M. avait pu aligner sa grande attaque, on aurait qualifié son match de bon, ou au moins d'assez bon.

Conclusion : l'O.M. ne peut pas, encore, se passer de ses deux vedettes étrangères... et bravo Ajaccio.

Maurice FABREGUETTES

 

--------------------------------------------------

--------------------------------------------------

M. Leclerc très mécontent :

"Nous n'avons pas joué en champions !..."

Les figures étaient longues, dans le vestiaire marseillais ! Pour la seconde fois de la saison, O.M. était tenu en échec par Ajaccio. Pour la seconde fois, les champions de France devaient le petit point du match nul à un penalty... Il n'y avait pas de quoi pavoiser...

Deux tendances s'affrontaient : celle du président est celle des techniciens. Plutôt renfrogné, Marcel Leclerc nous disait :

"Seigneur, quel mauvais match ! C'est vraiment à n'y rien comprendre. Nos hommes avaient des semelles de plomb ! Ils ont joué au pas, par petites passes qui ne pouvaient évidemment surprendre nos adversaires bien groupés. Il aurait fallu opérer de façon beaucoup plus rationnelle, varier nos actions.

"Si nous continuons à jouer de cette façon, nous ne serons pas champions de France. Ainsi, je vais, de ce pas, parler de tout cela avec la direction technique !..."

Rien ne dérida le président Leclerc. Pas plus les nouvelles des résultats obtenus par les rivaux de l'O.M. : Nîmes et Nantes, battus à Bastia et Saint-Étienne, que le rappel qu'il manquait tout de même Magnusson et Skoblar...

"Ne me faites pas dire que c'est une catastrophe. Mais je ne suis pas du tout content. Nous n'avons pas joué comme des champions mais comme un dix-septième !..."

* * *

Lucien Leduc et Mario Zatelli n'étaient pas plus satisfaits que leur président, mais se montraient plus disposés à minimiser l'événement. Le premier estimait :

"Je ne pense pas qu'on puisse incriminer la condition physique de notre équipe, car il n'était pas possible de dominer plus que nous l'avons fait un adversaire massivement replié après une demi-heure de jeu. Dans ces conditions, il n'était vraiment pas facile de passer. Nous avons surtout manqué de réussite".

Mario Zatelli approuvait :

"Il n'y a pas lieu de dramatiser, tout de même. Nous avons encore augmenté notre avance, qui se montre maintenant à cinq ! Bien sûr, le jeu n'a pas été brillant, mais n'oublions pas qu'il s'agissait d'un match de reprise".

C'est ainsi le point de vue d'Édouard Kula :

"Aujourd'hui, nous avons surtout mal joué faute de trouver la distance, avec trois semaines sans compétition. Et le fait que plusieurs d'entre nous ne jouaient pas à leur place habituelle n'a rien arrangé car nous avions du mal à nous trouver sur le terrain".

* * *

Georges Carnus avait été l'un des héros malheureux de la rencontre :

"Dire que je n'ai rien eu à faire et que j'encaisse un but pareil ! C'est le but bête par excellence ! Si M'Pele l'a fait exprès, bravo ! C'est un véritable artiste ! Mais sans doute a-t-il voulu mettre la balle devant le but ?... Pour ma part, j'ai commis une faute, en m'élançant un peu trop tôt. Mais je croyais, et je crois toujours, que l'Ajaccien voulait centrer..."

Bernard Bosquier regrettait son manque de réussite :

"J'étais très bien et les circonstances m'ont permis de passer souvent à la contre-attaque. J'ai tenté deux reprises de volée qui ont été contrées in extremis. Quant à mon coup franc, je le voyais prendre le chemin des filets. Quel dommage !"

Didier Couecou déplorait :

"Quand je pense que nous avons passé toute cette partie devant leur but, et que nous prenons ce but stupide !"

Jean-Pierre Lopez était l'un des rares à ne pas faire trop mauvaise figure :

"Ma cheville a tenu. C'est du moins satisfaction personnelle !"

* * *

Avec Roland Merschel pour interprète, Lambert Verdonk nous a confié :

"Nous n'avons pas fait un bon match devant un adversaire qui ns'est pas affolé et a gardé intelligemment la balle. Pour ma part, je ne suis pas tellement satisfait, car les circonstances ne m'ont pas permis de me montrer à mon avantage. Pour cela, il aurait fallu que je touche plus souvent le ballon. J'ai la consolation d'avoir provoqué le penalty qui nous a permis de réussir le nul".

Enfin, Albert Emon répétait sans cesse :

"C'est fou ce que j'ai eu peur. Mon coeur battait à une vitesse folle. Enfin, cela ira mieux la prochaine fois..., s'il y a une prochaine fois !"

Allons, Emon, à 18 ans, il ne faut pas être pessimiste !

DÉDÉ TASSONE : "PAS HEUREUX

MAIS FOU DE JOIE..."

Evidemment, dans le vestiaire d'à côté, les réactions étaient bien différentes. Les anciens Marseillais rayonnaient littéralement. Ainsi André Tassone confiait :

"Je ne suis pas heureux, mais fou de joie. Réussir le nul au Stade Vélodrome devant l'O.M., rien ne pouvait me faire plus plaisir. D'autant plus que je ne pense pas que nous ayons volé ce nul. Pour nous, la partie n'a pas été difficile, les Marseillais n'ayant pas été vraiment dangereux..."

Jean-Paul Escale l'approuvait :

"Bien sûr que nous sommes heureux ! Peu d'équipes ont l'occasion de repartir ici avec un point. Et, pour nous, les anciens de l'O.M., la joie est encore plus grande !..."

Étienne Sansonetti renchérissait :

"Dans le fond, notre ancien club ne nous réussit pas trop mal. Deux nuls cette saison et chaque fois l'O.M. a eu besoin d'un penalty !..."

Serra, de son côté, regrettait :

"L'arbitre ne nous a pas fait de cadeau quand il m'a arrêté pour hors jeu, alors que j'étais parti de mon camp ! Je ne sais pas si je j'aurais marqué, mais ce fut une décision lourde de conséquences !"

Seul Yvan Piatti n'était pas de très content :

"Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai joué ce match avec de vives douleurs d'estomac - sans doute une indigestion - qui m'ont beaucoup gêné. Sur le penalty, il est certain que j'ai poussé vers Verdonk au passage, mais cela ne valait pas une telle sanction !"

Entraîneur Antoine Cuissard concluait avec calme :

"La tenue de notre équipe justifie le nul devant un champion de France qui aurait dû être capable de s'imposer sans Magnusson et Skoblar. En tout cas, voilà un résultat qui nous fait du bien !"

Louis DUPIC

--------------------------------------------------

Un seul être vous manque...

Il est dans la nature des humains de choisir avec leur coeur, c'est-à-dire avec un égoïsme serein et des débordements merveilleux, ce que la raison leur recommanderait de faire avec davantage de mesure, d'équité et, peut-être, d'objectivité.

Mais les spectateurs des stades sont comme les amoureux épanouis. Ils ont des yeux que pour ceux dont les moindres gestes et les pires maux nourrissent leur sentiment. Ils ne sont pas aveugles, mais refusent de voir.

Et oui "un seul être vous manque et tout est dépeuplé".

Il suffit que les divinités Skoblar et Magnusson disparaissent de l'affiche, pour que naisse, dans l'âme du peuple des gradins, cette mélancolie, qui met en berne son exaltation dominicale.

L'homme des tribunes ne s'est pas réjoui du spectacle que cet O.M. lui donnait. Raphaël et Le Titien avaient déserté l'atelier de la Reconnaissance olympienne. Il n'en restait, sur les toiles des élèves, que des couleurs moins chaudes, moins vives de l'art marseillais, tel qu'il est en cette époque.

On peut même écrire qu'il n'en sortit jamais ces touches que les deux grands maîtres réunissent, avec l'insolence du don de la nature. C'est ainsi dans le goût des hommes - élève ou second - de vouloir faire mieux que le maître et le premier. Que d'essayer, par la même occasion d'écorcher leur prestige.

Nous aimons bien ceux qui vont à la contestation avec, dans leur besace, les armes d'airain que sont le talent et l'audace.

En sport, tout comme d'ailleurs, le contestataire sans arguments, sans réflexion et sans courage n'est qu'un imbécile à mettre en laisse.

Par contre, l'homme qui comme Verdonk vient tout au long des bordures du terrain prendre des envols qui, sans avoir la souveraineté de ceux de Magnusson, jongle d'un pied assez fin, mérite l'attention d'experts gourmands et lucides.

Et Couecou aussi. Ce Couecou, si souvent roué en place de Grève, depuis qu'il est à l'O.M. C'est un passionné nullement influencé ou complexé par les splendeurs de son entourage habituel. Il se bat comme le prisonnier du désert boit à l'oasis. Jusqu'à "plus soif".

On s'aperçoit alors que son jeu d'une seule pièce, peut mettre dans l'embarras ceux qui l'empêche de s'exprimer.

En fait, cet O.M. est peut-être très riche quand il exhibe ses joyeux yougoslave et suédois, mais il l'est beaucoup moins, quand il ne se pare que des bijoux de famille.

Qui lui suffisent du reste.

Ce match nul, au bout d'un mauvais match de laisse tout de même apparaître une situation. Il est très improbable que ce onze olympien soit pris en défaut, d'un dimanche à l'autre.

Autant dire qu'on ne changera pas les maillots tricolores en fin de saison. D'ailleurs, ne dit-on pas que le fond de teint qui va le mieux aux couleurs nationales et encore le blanc ?

Et pour tout dire, n'avez-vous pas remarqué, depuis quelques semaines, comment Marseille, avec ses joueurs, ses dirigeants, son public et ses fans peut s'installer quiètement et douillettement à la première place ?

À croire qu'il ne l'avait jamais quittée.

C'est ça la facilité. Le pouvoir d'adaptation de cette bonne conscience dont les uns ou les autres ne savent jamais si c'est de la morgue - dont on nous dit dépositaires - ou la philosophie souriante des gagnants, qui savent perdre eux aussi.

Lucien d'APO

 --------------------------------------------------

LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

LE COMPORTEMENT DE LAMBERT VERDONK ?

La nouvelle recrue de l'O.M. nous a avoué qu'il était encore loin de sa meilleure condition. Il nous a semblé aussi que le Hollandais n'avait pas toujours été utilisé au mieux de ses compétences.

Ce qui est peut-être une conséquence directe de sa forme encore précaire.

Il n'empêche que Verdonk en quelques occasions a su soulever les applaudissements du public, par ses débordements, ses crochets et ses passes judicieuses. Un style qui s'apparenterait un peu à celui de Charly Loubet.

Lucien Leduc a dit de lui qu'il serait sans doute utile à sa nouvelle équipe. C'est également l'avis de nombreux observateurs.

POURQUOI LE PUBLIC A SIFFLÉ ESCALE ET L'A.C.A.

À L'ENTRÉE DES ÉQUIPES SUR LE TERRAIN ?

C'est une déjà ancienne histoire qui se situe lors du déplacement de l'O.M. à Ajaccio. C'était le deuxième match de la saison et on se souvient qu'il s'était terminé dans la confusion.

Les spectateurs marseillais reprochaient donc aux Ajacciens d'avoir quelque peu maltraité les Olympiens. Certains commentaires faisaient état d'une altercation entre Escale et Skoblar, les deux anciens partenaires et... amis.

Cela suffisait amplement à échauffer les esprits et à nourrir un peu hâtivement des idées de revanche.

Samedi soir, c'est-à-dire la veille de la rencontre, Jean-Paul Escale nous avait affirmé que l'événement avait été démesurément grossi. Le feu de l'action, nous avait-il dit est une chose, l'amitié en est une autre. Dans son esprit il n'était pas question de renier les liens de camaraderie qui l'unissent encore sans restriction aux joueurs olympiens. Piatti, Tassone, Sansonetti étaient entièrement du même avis.

La parfaite correction du match, hier après-midi, prouve que le différend était bien léger. Et c'est bien mieux ainsi.

Jean FERRARA

--------------------------------------------------

O.M. : 1 - AJACCIO : 1

UNE REPRISE PLUTOT LABORIEUSE...

Quatre Marseillais fermement décidés, avec l'A.C.A., à faire trembler l'O.M. ; une équipe olympienne inédite par la force des choses, telles étaient, avec le mauvais temps, les données de ce match O.M. - Ajaccio.

Autre conséquence d'un ciel plutôt chargé, le nombre relativement restreint de spectateurs, 20.000 personnes seulement, pour une rencontre de reprise. Le stade vélodrome avait connu beaucoup mieux.

Mais là n'était pas tellement la question. L'O.M. remaniée de façon sensible, se devait de repousser les assauts d'un adversaire ambitieux. Tout d'abord, pour conserver intacte sa marge de leader. Pour rassurer ensuite l'ensemble de ses supporters avant la deuxième partie d'une saison qui va s'agrémenter de la Coupe de France.

L'objectif n'a été qu'en partie atteint. L'écart avec les poursuivants a été bel et bien maintenu et même augmenté. Reste à savoir si le match nul concédé fut de nature à satisfaire les spectateurs du stade.

COUECOU SUR PENALTY

Reprenons le fil des événements. Pas de changements pour les deux équipes. Quelques sifflets pour accueillir Ajaccio. Et c'était parti.

Disons tout de suite que ce départ fait plutôt prudent de part et d'autre. Il fallut attendre deux crochets successifs de Verdonk pour réveiller l'assistance (4me). Il n'empêche que nous eûmes droit aux fameuses minutes d'observation. Une bonne ouverture de Sansonetti pour M'Pele laissait entendre qu'Ajaccio était venu aussi pour confectionner du beau jeu.

Sansonetti, le confirma quelques instants plus tard (10me) en se présentant tout seul devant Carnus, mais son tir en bonne position passa nettement à côté.

La réaction olympienne vint par un centre de Couecou pour la tête de Bonnel. Là encore la balle, trop enlevée fut sans danger pour Escale (14me).

L'O.M. néanmoins essayait de s'organiser, Bosquier, de 25 mètres, tirait fort dans l'encadrement et trouvait Escale à la parade (17me).

Verdonk, à son tour, lançait un raid solitaire vivement applaudi par le public (19me). Le même joueur récidivait peu après, centrait pour Couecou dont la reprise passait à côté. Mais les deux joueurs marseillais, jusque-là sans réussite, allaient tout de même être récompensés.

Encore Verdonk au départ de l'action. Le Hollandais entrait une nouvelle fois dans la surface de réparation ajaccienne. Piatti, son garde du corps, n'avait que la seule ressource de le retenir par le bras. Si Verdonk fait aussi arrêté, l'arbitre, lui, ne se laissa pas prendre à ce genre d'astuce et désigna sans hésiter le point de penalty (23me).

Couecou, chargé de réparer la faute, ouvrit le score sans rémission.

ÉGALISATION POUR M'PELE.

Escale fut encore à l'ouvrage dès la remise en jeu, sur une nouvelle tentative appuyée de Bosquier. Puis Carnus à son tour allait connaître quelques désagréments.

Une longue ouverture de Poussardin pour M'Pele en position d'ailier droit ne semblait pas présenter une réelle menace pour la défense marseillaise. Le brun attaquant ajaccien poursuivit son action en plongeant la ligne de corner. Carnus, croyant au centre, fut surpris par le tir soudain du Congolais. À la surprise générale, la balle était au fond des filets (32me). Ajaccio avait rétabli l'équilibre.

Hodoul se signala ensuite par un très beau tir qui frôla la transversale (41me). Novi, lui aussi, obligea son ami Escale à venir chercher la balle dans l'angle de la cage.

Mais c'est Ajaccio qui faillit prendre l'avantage tout à fait en fin de mi-temps par une terrible reprise de Dortomb que Carnus vit passer avec soulagement au-dessus de ses poteaux. Quoi qu'il en soit, à la pause, chacune des deux équipes restait sur ses positions.

RIEN NE PASSE

L'O.M. en reprenant les débats, avait donc le devoir d'accentuer le rythme pour éviter toute surprise. Bonnel, sur passe d'Hodoul, s'y employa le premier. Mais son tir de près fut contré in extremis par un excellent réflexe d'Escale (46me).

Bosquier porta la deuxième banderille avec un véritable boulet qui vient s'écraser sur l'angle des poteaux (50me).

Manifestement l'O.M. semblait avoir la situation en main. Un petit accrochage entre Couecou et Trésor, quelques cris dans l'assistance, mais tout cela n'était pas bien grave. Sous la pression de l'O.M., le jeu toutefois était monté d'un ton.

Mais dans son ardeur à vouloir forcer la décision, l'O.M. oubliait un peu la précision et la défense ajaccienne ne se tirait sans trop de dommages de quelques situations périlleuses. Escale arrêtait sans peine un bon tir de Verdonk (72e) et Ajaccio allait entamer le dernier quart d'heure avec toutes ses chances d'obtenir un excellent résultat.

D'autant que la pluie venait se mêler par intermittence à la partie. Ce qui n'arrangeait en rien les affaires de l'O.M.

L'arbitre arrêta une échappée de Serra sur un hors-jeu plus ou moins douteux (76e) alors que l'attaquant ajaccien avait échappé à la vigilance de ses gardes du corps. Un nouveau tir de Verdonk, un autre de Bosquier n'eurent pas plus de réussite que les précédents tentatives.

Il restait neuf minutes à jouer quand Lucien Leduc fit entrer son douzième homme, Emon, à la place d'Hodoul. Le jeune joueur en profita pour adresser un bon centre qui sema un moment de panique devant la cage ajaccienne (82me).

Mais les défenseurs corses, Trésor et Escale en tête, étaient visiblement en forme et le tableau d'affichage une fois de plus ne subit pas de modification.

Une reprise de volée de Novi, une tête à bout portant de Couecou furent les dernières occasions olympiennes d'arracher la décision. Rien n'y fit. Escale était encore bien placé.

La rencontre acheva au moment où Sansonetti s'apprêtait à armer son tir. L'arbitre ne lui laissa pas le temps d'achever son action. Il n'empêche qu'Ajaccio, en partageant les points au stade vélodrome, avait largement atteint son objectif.

Quant à l'O.M., dont la situation est loin d'être critique, il lui reste à faire oublier assez vite une partie moyenne pour un club de son standing.

Jean FERRARA

--------------------------------------------------

SKOBLAR : "Le principal 5 points d'avance !"

Josip Skoblar, ayant à ses côtés Di Caro, a suivi le match OM - Ajaccio du haut de la tribune d'honneur.

"Quelle impression avez-vous éprouvé de suivre les évolutions de vos camarades alors que vous n'étiez qu'un simple spectateur ?

- Je vous assure, cela m'a fait souffrir ! c'est dur de voir les autres se battre alors que vous même vous ne pouvez rien faire pour les aider !

- Que pensez-vous de cette rencontre ?

- Elle fut équilibrée, elle fut acharnée, évidemment j'aurais bien voulu que mon équipe l'emporte ! Décidément Ajaccio ne nous réussit pas. Mais, ne pensez-vous pas que le principal c'est que maintenant, de par la défaite de Nîmes, nous avons cinq points d'avance ! Ne soyons pas trop gourmands..."

A.D.

--------------------------------------------------

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.