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Résumé Le Provencal

du 26 mars 1972

 

DEJA CHAMPION !

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Un match de tempérament et une grande victoire

NIMES - Avant même de connaître le résultat, il nous est agréable d'écrire, dès la mi-temps, qu eles 22 joueurs de ce très chaud derby ont mérité l'estime du public.

Certains de nos voisins faisaient des réserves sur ce qu'ils appelaient la mauvaise qualité de cette première période au nom de la tactique et de la technique.

Personnellement nous sommes très loin de partager cette opinion assez restrictive.

Ce que nous avons vu nous a plus et nous n'allons pas disséquer nos sentiments quand l'essentiel nous paraît assuré, c'est-à-dire le spectacle.

Dans une ambiance couper au couteau et qui fit exploser une partie du grillage, les deux équipes s'étaient livrées à fond sur un rythme infernal.

À l'engagement nîmois très prévisible, les Olympiens avaient répondu par un engagement au moins égal, faisant front sur tous les points du terrain à l'image d'un Bonnel omniprésent. L'on devine que dans ces conditions le trop bien, le trop fin jouait ne pouvait être de mise.

Quand 22 joueurs au cours d'un derby, et qui plus est, d'un derby sudiste, se donnent avec autant de générosité, d'enthousiasme, la critique est désarmée.

À l'échelle des grandes rencontres européennes, et nous en avons eu récemment la preuve, le jeu est rarement du cousu main.

Au demeurant le but de Nîmes avait été une petite merveille tant la préparation Bonnet - Mezy - Bonnet que dans la conclusion de Pircalab.

Un but d'anthologie.

 LA GRANDE BATAILLE DE L'O.M.

Le grand mérite de l'O.M. aura été de ne jamais se décourager, son titre pouvait être menacé à plus ou moins long échéance, les joueurs se sont battus pour le conserver d'abord et pour asseoir plus solidement encore leur position.

Pourtant, hier soir, il n'était pas facile à gagner, à Nîmes. Nous pensons qu'aucune autre équipe française n'aurait pu faire mieux. D'autant plus que les Olympiens, déjà privé de Skoblar, ne purent guère compter sur la virtuosité de Magnusson, l'ailier suédois bouclé par Kabile, avant d'être bête blessé et de laisser sa place à Hodoul.

Cette victoire est donc avant toute une victoire collective : celle de toute une équipe qui a su d'abord se défendre, avant de porter en fin de rencontre, quelques coups décisifs.

 LA PART DE MARTINELLI ET LE BUT DE VERDONK

On pensait que cette rencontre pourrait se terminer par un match nul. On crut bien que ce serait le résultat affiché en fin de rencontre, quand Martinelli, jusqu'à excellent, commis une erreur de débutant. Sur un tir de Bosquier, violent certes, mais de face, il lâcha la balle qui roula dans les filets.

Cependant, ce but récompensait une domination certaine de l'O.M. depuis la reprise du jeu. Mais, à notre avis, il a été bon, il a même été excellent que les choses aient été définitivement mises au point par le dernier tir de Verdonk, à deux minutes de la fin, qui, lui, fut magnifiquement mouche.

 LE RÔLE DES AILIERS

On pouvait croire ainsi que le résultat pourrait basculer d'un côté ou de l'autre, grâce aux ailiers. Ce fut le cas en première mi-temps, Bonnet et Pircalab firent la petite différence.

Mais, par la suite, la pression constante de l'O.M., l'acharnement de ses joueurs à se battre pour récupérer le ballon, fait que la deuxième mi-temps fut à l'avantage des Olympiens. Le premier but récompensa Couecou qui, durant toute la rencontre, s'était battu comme un lion. Ce fut un but obtenu sur cafouillage, grâce à l'énergie désormais légendaire de l'avant-centre marseillais.

Le deuxième but, on le sait, oeuvre de Bosquier, est une grande partie imputable au gardien nîmois Martinelli.

Mais le troisième but de Verdonk, un tir d'une bonne vingtaine de mètres au moins à partir de la gauche, fut comme le but nîmois, un modèle du genre.

Verdonk qui jusqu'à ce moment-là, ne s'était pas tellement mis en évidence, démontra, comme d'ailleurs l'ailier droit Pircalab que, quand on joue en pointe, la qualité prime surtout la quantité.

 LE RYTHME DU MATCH

Bien que le rythme de la rencontre ait légèrement baissé en fin de match, sur l'ensemble des 90 minutes, il fut très soutenu.

Donc, un bon match, un match "plein" comme on dit généralement qui, finalement, a vu la victoire de l'équipe la plus solide, la mieux organisé et aussi la plus froide.

Cependant, certains joueurs nîmois avaient produit une très forte impression. Nous pensons plus particulièrement à Adams, que l'on vit partout du commencement jusqu'à la fin, qui se montra à la fois efficace en défense et réaliste en attaque.

Mezy de son gauche fameux, furent également l'une des attractions du match. Le petit demi nîmois joua beaucoup mieux qu'il ne l'avait fait à Marseille très récemment contre Nice.

On accordera ensuite une mention à l'arrière central Auge, le maître de la défense, et surtout à l'ailier gauche Bonnet, toujours dangereux par ses débordements, ses centres et son intelligence du jeu.

Pircalab, baptisé par les supporters "le Garrincha des Carpates", a réussi en première mi-temps, non seulement un but superbe, mais encore quelques numéros dignes de son grand talent.

Par la suite, il s'éteignait presque complètement.

 LA DÉFENSE DE L'O.M. D'ABORD

Comme on avait pu le prévoir assez facilement, le rôle principal, hier, du côté olympien, a été tenu par la défense devant Carnus, absolument irréprochable et impériale dans les grandes occasions. Le centre de la défense, Bosquier, Zwunka et Novi, fut une barrière infranchissable pour les attaquants de pointe nîmois.

Vergnes, le troisième buteur du championnat, et le Roumain Voinea vinrent régulièrement se casser les dents sur cette défense. Leur infériorité par rapport à leurs adversaires dans les balles aériennes, comme dans celles au sol, fut une des principales raisons de la victoire de l'O.M.

Avant de pouvoir contre-attaquer, il faut d'abord savoir défendre avec réalisme. On a noté ensuite au milieu du terrain le travail absolument extraordinaire de Bonnel. Il fut, une fois de plus, le véritable poumon de l'équipe, de sa première mi-temps peut être citée en exemple.

En résumé, dans ce match de tempéraments, l'O.M. l'a remporté grâce à son tempérament. Hier, au stade Jean Bouin, les Olympiens, qui viennent sans doute d'être sacré champions de France, ont mérité aussi autant que les Nîmois la qualification des "Crocodiles".

Maurice FABREGUETTES

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Leduc : "Nous avons prouvé que nous étions des hommes"

NIMES - On a gagné, on a gagné ! D'habitude, ce sont les supporters qui lancent cet air après une victoire. Hier soir, dans les vestiaires de l'O.M., c'étaient les joueurs qui le reprenaient tous en choeur, avec un ensemble touchant. Lucien Leduc, un large sourire aux lèvres, nous prit par l'épaule pour nous faire ses confidences :

"Eh bien nous avons prouvé cette fois que l'O.M. était une équipe d'hommes. Nîmes est parti très vite, et je dois avouer qu'en première mi-temps ils nous ont un peu débordé par leur rythme. Notre mérite alors a été de faire front. Par la suite nous avons peut-être eu un peu de réussite, mais à vrai dire nous avons su la forcer. Nous avons désormais sept points d'avance. Je crois qu'on peut commencer à mettre le champagne au frais !"

Mario Zatelli, lui aussi, ne cachait pas sa joie :

"Je suis content, disait-il, de cette victoire, car nous avons été bousculés en première mi-temps. Nous avons même encaissé un but, et sur le stade Jean Bouin, c'est un handicap qui souvent ne pardonne pas. L'O.M. a montré en l'occurrence qu'il avait des ressources. Nous avons repris le dessus, et lorsque Couecou a égalisé, c'est Nîmes, à ce moment-là, qui commençait à donner de la bande. Bravo, donc, à tous les joueurs ! Maintenant avec sept points d'avance, et même huit si l'on considère le goal average, je crois que nous sommes bien partis pour enlever notre deuxième titre consécutif".

René Gallian, lui, se contentait d'une seule phrase : "Je suis comblé : c'est le triomphe de la volonté".

 LECLERC : "ENCHANTÉ PAR LA PARTIE DE VERDONK"

L'avis du président Leclerc, maintenant, qui était très entouré par les journalistes :

"Je suis d'autant plus content de cette victoire que nous avons battu un excellent Nîmes. Les Gardois ont joué pour gagner ce match et sans Skoblar, et avec de surcroît un Magnusson diminué par une blessure au genou. Nous avons réussi à lui faire toucher les épaules sur son stade, pourtant tabou, de Jean Bouin. Je me réjouis aussi de la partie de Verdonk, qui a été excellent tout au long du match. Le Hollandais a confirmé qu'il était un excellent footballeur, mais aussi qu'il savait se battre au sens sportif du terme. Ce tempérament finit toujours par payer".

"C'est un très bon tellement pour notre effectif.

"L'an prochain l'O.M. est appelé semble-t-il à disputer encore la Coupe d'Europe et avec Verdonk nous pourrons compter un trio de pointe étranger certainement redoutable et pour cette année je suis persuadé aussi que Verdonk nous apportera encore de belles satisfactions".

L'opinion des joueurs maintenant :

Jules Zwunka, en bon capitaine appréciait ce succès à sa juste valeur : "Oui, ce soir c'est une satisfaction sans réserve, disait-il, et je crois que c'est la première fois de la saison qu'on peut dire qu'avec certitude, ou presque, que le titre est maintenant dans notre poche.

"En première mi-temps, je vous l'avoue, j'ai un peu douté surtout que Nîmes, est parvenu à marquer son premier but. Mais au sujet de ce tir victorieux de Pircalab, il faut signaler qui était entaché par deux fautes au moins. En effet, Mezy avait touché la balle de la main avant de passer à Bonnet sur l'aile gauche qui, lui-même était en position de hors-jeu.

"Mais ne pensons plus à tout cela, le principal est d'avoir remonté notre handicap et d'avoir inscrit une très large victoire".

Novi, lui non plus, ne cherchait pas à dissimuler son bonheur :

"C'est la première fois qu'on gagne à Nîmes depuis longtemps, disait-il. Je peux dire que j'ai remporté chez moi une victoire et vous s avez dans ma carrière cela ne m'est pas arrivé très souvent".

Couecou, de son côté, avait été l'homme de l'espoir, puisque c'est lui qui permit à l'O.M. d'égaliser. Un but capital dans cette rencontre.

"On aurait pu égaliser plutôt disait-il si nous ne nous étions pas gênés avec Verdonk. Heureusement que nous avons eu encore d'occasions par la suite. Je crois que nous avons remporté ce match parce que Nîmes avait jeté toute son énergie lors de la première mi-temps. Quand nous avons réussi à marquer, nous avons pu à leur imposer notre maîtrise à ce moment-là. On peut le dire, il n'y avait plus qu'une équipe sur le terrain. Quelle différence alors avec la première période où les hommes de Firoud de nous avait littéralement pris à la gorge. Heureusement nous avons joué en équipe et je pense que personne ne pourra contester la validité de notre victoire".

Magnusson, lui était déjà habillé quand ses camarades rentrèrent aux vestiaires. On sait qu'il a été touché au genou et a dû céder sa place en cours de partie.

"Oui, nous dit-il, j'ai été heurté par Kabile et je crois que les ligaments du genou sont touchés. Je crains de ne pas être en mesure de jouer mercredi contre Bastia. Mais, enfin, principal était d'enlever ce soir la victoire. Je suis content pour Verdonk qui est un très bon footballeur et de surcroît un charmant camarade. Il méritait de marquer ce but splendide".

Édouard Kula répétait en fumant une cigarette :

"Nous avons du subir une première mi-temps très difficile. Quand nous étions menés 1 à 0, je ne m'attendais pas, alors, à terminer ce match par un une aussi nette victoire. Quand nous avons égalisé, nous nous sommes efforcés de faire courir le ballon. Et alors, c'était au tour des Nîmois d'être dépassés".

Carnus, enfin, apportait la conclusion à sa façon :

"Tout se déroule comme prévu. Il nous fallait d'abord cinq points d'avance avant de venir à Nîmes, ensuite, au stade Jean Bouin, notre devoir était de contrer le mieux possible les Nîmois. Voilà qui est fait. Aujourd'hui on peut dire : "Mission accomplie".

 KADER FIROUD :

"RIEN À DÉCLARER"

Dans les vestiaires des Nîmois, c'était la désolation. Kader Firoud le premier, lui d'ordinaire si enclin à faire des confidences se refusait cette fois à toute déclaration :

"Je n'ai absolument rien à dire", affirmait-il d'un ton catégorique.

Le président de Nîmes Olympique se lamentait sur sa façon dont l'O.M. avait acquis sa victoire :

"Nous avons fait cadeau de deux buts à nos adversaires. Dans un match de cette importance, de telles erreurs ne pardonnent pas. Sans cela je crois que le match nul n'aurait pas été usurpé. Il n'est pas question, bien sûr, de contester la valeur de l'O.M. qui est une grande équipe. Mais je vous l'avoue franchement, j'attendais beaucoup mieux, ce soir, de mes hommes".

Mezy était sur la table de massage pour se faire soigner un coup reçu à la cuisse :

"Nous nous sommes battus nous-mêmes, disait-il. Alors, il n'y a rien à ajouter, sinon que ce fut un bon match dans l'ensemble".

Nous avons demandé l'opinion d'un témoin intéressé. Georges Boulogne en l'occurrence.

"Ce fut un très bon match, nous a dit le sélectionneur national, intense de bout en bout. L'O.M. a fait une très bonne deuxième mi-temps : l'équipe est complète, sérieuse, et sa victoire est totalement méritée".

- Pensez-vous, avons-nous demandé, que le championnat soit terminé ?

- Malheureusement, a répondu M. Boulogne, je le crains, bien que cette remarque ne soit pas dirigée contre l'O.M. Mais je crains surtout que l'intérêt du championnat soit sensiblement réduit.

- Quels joueurs avez-vous remarqué plus particulièrement ?

- J'étais venu pour voir mes trois internationaux, Carnus, Novi et Bosquier. On peut dire qu'ils ont été tous les trois excellents.

Jean FERRARA

 

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+7 -- COUECOU, BOSQUIER et VERDONK : trois buts en or

NIMES - Nous conservons du stade Jean Bouin, des souvenirs inoubliables, et nous nous y rendons chaque saison avec un plaisir toujours renouvelé.

Si ces installations archaïques perchées sur la colline n'hésitaient pas, il faudrait les inventer, et si nos amis gardois se plaignent de leur exiguïté, nous les adjurons de ne pas en déplacer les enceintes, mais tout simplement de les agrandir dans le sens de la hauteur, évidemment. Cela, que diable, doit être possible en 1972 !

On y accède par des ruelles tortueuses qui prennent souvent, pour les visiteurs, des allures de Golgotha et nous ne nous souvenons pas d'y avoir jamais vu un mauvais match.

C'est pour cela le stade le plus cher à notre coeur. Celui où l'on sent battre le mieux celui de la foule et où, de notre place, nous entendons la respiration, les encouragements et les appréciations des joueurs.

Si nous laissons s'égrener nos souvenirs, nous y revoyons Bettache ouvrir la cuisse du tout jeune Charly Loubet ; O.M. y gagner, il y a plus de cinq ans, par un but de Skoblar marquer dès la 15e seconde et y perdre pour un moment, la saison dernière, ses illusions à la suite d'une monumentale défaite.

Défilent aussi les images de rencontre tumultueuse, de penalties ratés presque simultanément par des spécialistes aussi éprouvés que Djorkaeff et Scherer, de Kabile ne lâchant pas Magnusson d'une semelle et qui marcha même sur les pieds dans le dos de l'arbitre, ou des expulsions spectaculaires, n'est-ce pas, ami Joseph Bonnel !

Nous revoyons aussi Saint-Étienne y jouer, au printemps dernier, son premier match sans Carnus et Bosquier, et y perdre à la fois une partie extraordinaire et son titre de champion.

Mieux, le hasard providence du journaliste, nous a toujours amené à Jean Bouin. À la bonne saison, quand le soleil a tapé dur toute la journée sur les crânes, exacerbant les passions, avec l'aide perfide de certaines libations de pastis ou de rosé glacé. Et il devient alors un véritable chaudron de sorcières.

Voilà ce que nous donnait notre petit cinéma intérieur, alors que nous gravissons les ruelles, sur le coup de 19 heures, car c'est un théâtre où le spectacle commence bien avant trois et trois coups du régisseur.

Ne terminons pas ce préambule, longs mais nécessaire, sans dire que le record d'affluence a été battu, hier soir avec 14.693 spectateurs payants, et qu'il aurait été bien difficile d'en caser un de plus, le service d'ordre ayant eu beaucoup de mal à écarter les candidats malheureux et déçus.

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Les deux formations rivales pénétraient dans l'arène accompagnée de pétards et de fusées, le vacarme étant indescriptible et dès avant le coup d'envoi, les supporters les plus raisonnables en étaient déjà venus aux mains, dans les tribunes.

L'O.M. prenait un départ très honorable et c'est Magnusson qui menait la première action dangereuse. Verdonk étant à deux doigts de reprendre son centre.

Mais de son côté, Carnus devait intercepter une balle dangereuse de Voinea.

Les premiers incidents de ce début, pourtant bien calme, opposé Couecou au jeune Moretti : le Marseillais piétinant le Nîmois qui l'avait tacklé un peu rudement un instant auparavant.

 BUT DE PIRCALAB : LES BARRIÈRES S'EFFONDRENT

Il ne s'était donc pas passer grand-chose quand à la 15e minute, un bon travail de Mezy, prolongé par un centre de Bonnet permettait à Nîmes d'ouvrir la marque par Pircalab venu à toute allure depuis son aile droite.

Cette action magnifique provoquait un incident regrettable : les barrières situées derrière la cage de Carnus s'effondrant littéralement sous le poids des supporters enthousiastes avec tout le danger que cela comportait.

La partie reprenait après trois minutes interruption alors qu'on évacuait les blessés et l'O.M. continuait à faire plutôt bonne figure dans un contexte assez décevant.

Un tir appuyé de Bosquier passait assez peu au-dessus et Martinelli plongeait avec décision sur un centre de Gress.

Le ton montait tout de même un peu alors qu'on atteignait le milieu de la première période et Adams se faisait applaudir pour une percée spectaculaire au cours de laquelle il éliminait successivement quatre adversaires en ligne droite.

Couecou tentait à la 30e minute une reprise difficile et envoyait la balle au-dessus. Puis il se faisait pénaliser pour un ciseau retourné bien dangereux, il est vrai, sous le visage de son adversaire direct Moretti.

Nous assistions à une partie sans grand relief qui n'avait rien d'un derby et où la passion était surtout le fait des spectateurs entassés dans sur les gradins, comme sardines en boîte.

Martinelli se distinguait à nouveau sur un tir de près de Couecou et s'emparait de la balle sous la menace de Verdonk (35e).

De l'autre côté du terrain, Pircalab et Vergnes se présentaient seul devant Zwunka et le Roumain possesseur de la balle ratait une passe facile à la surprise générale (40e minute).

Il se rachetait avec un bon centre tir que Carnus devait dévier en corner. Peu après, le gardien marseillais arrêté avec sûreté un tir appuyé mais franc de Bonnet et l'on arrivait ainsi à la pause.

 58e : COUECOU ÉGALISE

La seconde période commençait par une offensive de Kabile, qui obtenait un corner, et l'on remarquait à cette occasion que Magnusson boitillait et portait un bandage au genou gauche.

Le niveau demeurait toujours modeste, malgré la bonne volonté des Nîmois, et l'attaque marseillaise se montrait extrêmement discrète. Voinea tirait nettement au-dessus, et c'est tout ce qu'il y avait à noter jusqu'au moment où, à la suite d'une attaque de Gress, Couecou parvenait à pousser la balle dans le coin du but de Martinelli, devant une défense centrale nîmoise curieusement figée.

Cette égalisation donnait un peu de piquant à un débat qui en manquait sérieusement, et un peu plus d'ambition à l'O.M., qui attaquait avec plus de conviction et obtenait plusieurs corners.

Vergnes, bien trop statique, recevait une bonne balle, qu'il se faisait prendre par Bosquier. Sur les gradins, les supporters marseillais se manifestaient enfin. Voinea recueillait un très bon centre de Bonnet et tirait trop mollement pour inquiéter Carnus, imité peu après par Odasso.

 70e : UN "TIR CANON" DE BOSQUIER

L'O.M. allait prendre l'avantage de curieuse façon à la 70e minute. Bosquier tentait sa chance de trente mètres et décochait un tir puissant mais tout à fait franc, qui arrivait en plein sur Martinelli. Une action qui n'aurait pas dû inquiéter cet excellent gardien mais la balle rebondissait sur sa poitrine et ricochait dans la cage, alors que Bosquier, de joie, effectué une magnifique cabriole.

Le temps de remettre en jeu, et Hodoul remplaçait Magnusson. Quant à Novi, il ratait de très peu un but qui aurait mis fin à toute équivoque à la suite d'un bel effort personnel (80e).

 LE TROISIÈME DE VERDONK

L'O.M. allait conserver d'entre sans trop de peine son avantage au cours des dernières minutes, malgré une très belle attaque de Adams qui tirait de peu au-dessus et une poussée générale des Nîmois, assez décevants dans l'ensemble, qui voyaient s'éloigner le dernier espoir de rejoindre les champions de France.

Tout au contraire, c'est Lambert Verdonk qui s'était battu comme un beau diable tout au long de la soirée, qui allait avoir l'honneur de clôturer la marque par un maître tir du gauche de 20 mètres qui échappée au malheureux Martinelli.

L'O.M. remporté ainsi une victoire indiscutable, qui avait seulement mis longtemps à se dessiner.

Louis DUPIC

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