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Résumé Le Provencal

du 13 avril 1972

 

VICTOIRE, MAIS...

L'O.M. en cinq minutes

Que manque-t-il à Nantes pour retrouver sa splendeur d'antan ? Pourquoi cette belle équipe si agréable à voir évoluer n'obtient-elle que les résultats en dents de scie ? Quand Nantes, avant Saint-Étienne, dominait le football français, il disposait d'un extraordinaire gagneur en la personne d'un certain Philippe Gondet qu'il n'a pu remplacer depuis lors.

Les Brésiliens diraient que l'équipe nantaise manque de "Corozon", malgré la présence dans ses rangs de joueurs comme Pech et De Michel, voir Paul Courtin.

Dans notre malheureux pays, il est bien rare qu'une équipe parvienne à allier la technique au tempérament. Alors, Nantes excellent à faire, comme on dit, circula balle - comme si elle ne circulait pas de toute façon, bien ou mal - à progresser en multipliant les passes, mais ne mord pas !

Nous avons retrouvé hier soir, ces Nantais, que nous aimons bien, tels qu'en eux-mêmes, par grand mistral, avec, épinglé, sur leur maillot "canari" du plus beau rouge, et grand comme ça !

Cela suffit sans doute à métamorphoser ces joueurs de bonne compagnie en combattants déterminés. À moins que ce ne soit la présence dans la tribune, de Louis Bobet qui, pour avoir été un gentleman du sport et un styliste n'en état pas moins un gagneur ?

Toujours est-il que les bas-Bretons avaient fait passer de mauvais moments aux champions de France, au cours de la première demi-heure, au point que le nombreux public commençait à manifester sa déception.

Mais Nantes dans ses matches contre l'O.M. est décidément marqué par le destin, et si nous avions à définir personnellement ce qui lui manque nous écrirons que c'est l'efficacité aussi bien en défense qu'en attaque.

EN CINQ MINUTES !

Il n'y en avait eu que pour Nantes au cours des 35 premières minutes. Maas avait marqué un but refusé pour hors jeu et Blanchet s'était montré dangereuse à plusieurs reprises pour son camarade tricolore Carnus, très bien inspiré. Mais en cinq minutes, l'O.M. allait mettre les choses au point, avec l'aide précieuse de cette défense nantaise, composée, on le sait, de très bons joueurs qui conjuguent mal leurs efforts !

Le gardien Fouché se "suicida" tout d'abord en sortant inconsidérablement de son but alors que deux de ses camarades disputaient la balle à Skoblar. Un petit coup de patte du gauche, et elle était au fond. Avec Josip, ce genre d'erreurs ne pardonne pas !

Le temps de se remettre ce coup du sort, et une action de Gress semait la panique dans la surface de réparation visiteuse. Une passe habile, une reprise du plat du pied de Couecou comme à la parade, au milieu d'une foule de maillots jaunes et le tour était joué. Ainsi à la mi-temps, Nantes, qui avait fait l'essentiel du jeu, était irrémédiablement mené à la marque, et pas payé de ses efforts.

Mais le succès du football, on le sait procède en grande partie d'illogisme et se nourrit de petites injustices de ce genre.

L'O.M. PLUS EFFICACE

QUE BRILLANT

2 à 0 au repos, la seconde période promettait d'être longue d'autant plus que Nantes allait jouer vent debout. Il faut savoir gré aux visiteurs qui ne relancèrent jamais à défendre la cause presque mieux désespérée, d'avoir préservé ainsi l'intérêt de la partie, âprement disputée jusqu'au bout, les marseillais de leur côté, s'accrochant à toutes les balles, compensant ainsi une légère infériorité d'ensemble dans le maniement du ballon. L'infériorité toute relative, et plus apparente que réelle, le football n'ayant pas spécialement besoin d'arabesques.

Nous avons donc assisté, hier soir, à une rencontre d'un niveau technique modeste, rappelant étrangement celle que les deux équipes rivales avaient jouée cet automne à Nantes, où l'O.M. avait réussi le nul.

Un O.M. qui, après deux défaites consécutives avait avant tout besoin d'une victoire pour aborder l'esprit tranquille ses deux matches de coupe contre Nice et qui de ce fait sacrifia le "spectacle" à l'efficacité. Victoire, en outre fort opportune. Nîmes qui ne renonce pas, étant allé vaincre à Rennes, particularité qui fit passer après tout sur les échines olympiennes un petit frisson rétrospectif.

Que peut-on dire encore, de cette soirée qui ne se fera pas date ? Skoblar, sans aucun doute est guéri, et c'est une bonne chose. La plupart de ses coéquipiers nous ont paru, sinon brillants, du moins en bonne condition physique. C'est peut-être de bon augure, avant le déplacement de Nice. Mais, enfin, l'O.M. n'a pas emballé les foules, et ne semble pas redevenu ce qu'il fut, à une certaine époque.

Il a fait un pas de plus vers la conquête d'un second titre consécutif. Nous ignorons si, sur la valeur actuelle, il peut espérer réaliser le premier doublé de son histoire. Nous ne tarderons pas à avoir un début de réponse.

Louis DUPIC

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La fête à Jules

Il méritait bien ça, le brave Jules...

Celui qui à l'image de ces rudes bourlingueurs de l'océan conduit malgré la tempête, son navire à bon port.

Jules Zwunka fait partie de ces capitaines courageux, toujours fidèles au poste de commandement, prêts à se dévouer pour leurs couleurs.

Hier, c'était la fête à Jules, le saint qu'on honore au calendrier le 12 avril.

Et bien sûr, tous les équipiers, lui avaient promis de célébrer l'événement avec une victoire à la clé... quitte à boire le champagne par la suite.

En quittant la pelouse du Stade-Vélodrome inondé de lumière, Jules Zwunka avait presque la l'arme. "Son" O.M. avait gagné et il était prêt à faire sauter quelques bouchons.

"Son" O.M. se trouvait remis sur les rails qui mènent en ligne droite au titre.

"Son" O.M., à quelques jours de la difficile confrontation de Nice, reprenait confiance en son étoile, cette étoile qui commençait précisément à vaciller.

Mario Zatelli, sur son banc de touche, a dû lui aussi adresser une petite prière à Saint Jules pour qu'il exauce ses voeux.

Et le miracle s'est produit.

En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, Skoblar et Couecou terrassaient leurs adversaires bien naïfs en la circonstance et trouvant une fois encore qu'il manque aux Bas-Bretons ce petit je ne sais quoi qui fait la différence entre les bonnes équipes et celles capables de se hisser au niveau de plus élevé.

Bien sûr tout ne fut pas parfait dans la tenue de l'O.M. au cours de cette frisquette soirée printanière où un sacré mistral obligeait les spectateurs à taper du pied pour retrouver quelque chaleur.

Ici et là, nous découvrîmes des lacunes et sans un Carnus irréprochable et désireux de se venger de ce faux pas de Budapest, affaire eut pu mal tourner. Surtout avec des Nantais sachant proprement tripoter le ballon, mais avec lesquels la réussite n'était pas toujours longtemps, on se prit à redouter le pire.

Puis Josip, de sa griffe exclusive donna le "la". Cette note qu'allait reprendre à son compte Didier Couecou, lui aussi maître de ses gestes.

Alors, on s'interroge. Et il faut bien se poser la question de savoir si la présence du Yougoslave est exigée pour retrouver le véritable visage de l'O.M.

Un Yougoslave évidemment en totale possession de ses moyens.

Pour notre part, il apparaît que Skoblar est véritablement l'élément-clé, celui capable de forger un résultat à lui tout seul.

Mais si ceux de derrière savent aussi eux aussi le conserver, Jules Zwunka fait partie de cette race.

Bonne fête, Jules, vous qui portiez hier un coeur symbolique comme vos camarades sur votre maillot.

Gérard PUECH

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Skoblar - Couecou : une

précieuse victoire (2-0)

Le choc psychologique, vous connaissez ?

Ce n'est pas la première fois que ce mot est à la mode dans les milieux du football marseillais. Et comme à l'ordinaire Mario Zatelli, le premier concerné, en attend les effets avec une certaine impatience.

Avant que les deux équipes ne fassent leur entrée sur le terrain, l'entraineur marseillais n'est d'ailleurs pas le seul à être sur des charbons ardents ! 20.000 spectateurs - le vent frisquet a retenu du monde - ont pris place sur les gradins du stade vélodrome, comme une assistance de tribunal, fébrile à l'ouverture d'un procès à sensation.

Tout le Marseille du football, censeurs et supporters est venu pour voir, pour entendre, en un mot pour juger.

Impitoyable, enthousiaste, anonyme, derrière la lumière des projecteurs, la foule s'est installée dans l'ombre. On entend ses rumeurs. On sait aussi qu'elle guette l'instant de vérité.

Les joueurs marseillais sont conscients d'être sur la sellette. Didier Couecou disait, l'avant-veille : "On craque ou on casse toute !". Une façon imagée d'annoncer une sorte de quitte ou double, un banco ou l'O.M. risque d'engager toute sa saison.

Il va sans dire que toutes les cartes jouées seront alors d'une singulière importance.

DOMINATION NANTAISE

Tout démarre d'ailleurs en trombe. Mais pas tellement du bon côté attendu. Partant du centre du terrain, à la limite du hors-jeu, Maas, dès la 2me minute, file seul en direction de Carnus. Heureusement, en arrivant à portée du gardien marseillais, il enlève trop sa balle, qui prend la route des nuages.

Ouf ! Un soupir de soulagement s'élève dans le stade. Autrement dit, on avait eu chaud !

Le premier moment de frayeur passé, Nantes n'en continue pas moins à poursuivre son jeu plaisant fait de passes redoublées. Pech ajuste même un tir qui rate l'encadrement (6me minute).

Et puis, l'O.M. semble vouloir changer de vitesse. Un déboulé de Magnusson, un autre de Gilbert Gress sur l'aile droite amène autant de corners. Mais la défense bretonne fait elle aussi, bon garde.

On atteint donc le premier quart d'heure sans le moindre petit but. Toujours est-il que s'il devait y avoir une période d'observation, elle est désormais passé.

Il n'empêche que l'O.M., a bien du mal à tenir son remuant adversaire en respect. Carnus doit sortir à deux reprises pour écarter le danger, d'un vigoureux coup de poing.

Le gardien marseillais est cependant battu par un tir croisé de Maas à la 25me minute ; la chance, encore une fois, est du côté olympien, car l'action du Nantais avait motivé un coup de sifflet de l'arbitre (hors-jeu).

Deuxième soupir de soulagement.

Et même un troisième quand Carnus se couche aux pieds de Blanchet (27e minute). Comme quoi l'O.M. est encore loin de dominer son sujet !

LA FAILLE POUR SKOBLAR

Nous en sommes là de nos réflexions quand Blanchet, encore lui, se précipite comme un bolide, la balle au pied, vers la cage de Carnus. Le gardien international est bien inspiré en captant une nouvelle fois, la balle dans ses pieds de son camarade de l'équipe de France (32me minute).

Sur les gradins, bien sûr, on s'agite quelque peu. Des sifflets retentissent.

Mais les spectateurs ne vont pas tarder à réviser leur jugement. Skoblar, sévèrement marqué jusque là, est sur la gauche des buts nantais. Fouché commet l'imprudence de sortir de sa cage. Cette erreur d'appréciation va lui être fatale car Josip, l'espace d'un éclair, a vu la faille.

D'un habit le coup de patte, il lobe proprement l'ultime défenseur breton (35e minute).

L'O.M., plus ou moins malmené, venait de refaire surface grâce à son buteur patente.

A COUECOU LE DEUXIÈME

L'équipe marseillaise, enfin libérée, ne va pas rester là.

Cinq minutes plus tard, très exactement, Gress, à la limite des 18 mètres, adresse une déviation de volée à Couecou. Didier ne prend pas le temps de contrôler et sa reprise fulgurante secoue, pour la deuxième fois, les filets adverses (40e minute).

La défense nantaise, en l'occurrence, ne se montrait pas à la hauteur de ses attaquants. Mais quoi qu'il en soit les Marseillais, en deux coups de pied bien ajustés avaient mis les choses au point avant de regagner les vestiaires.

NANTES ATTAQUE

Les Nantais, eux, en reprenant la partie, ne ferment pas le jeu. C'est d'ailleurs dans leurs habitudes.

On note ensuite une bonne reprise de Michel, en pleine course, qui frôle le montant droit des buts de Carnus (52e minute).

Maas, après un relais avec Marcos tente à son tour sa chance, mais la balle, encore une fois, est mal dirigée (66e minute).

Comme au début de la première mi-temps, Nantes domine, mais avec deux buts d'avance, l'état d'esprit olympien n'est pas tout à fait le même.

Carnus cependant, stoppe bien un nouveau tir tendu de Michel (60me minute), ce qui tendrait à prouver que l'adversaire n'a pas baissé les bras.

UNE PRÉCIEUSE VICTOIRE

Il ne faudrait donc pas que l'O.M. s'endorme sur ses lauriers. Novi, pour sa part, en est tout à fait persuadé en adressant un bon centre pour Magnusson, posté en embuscade. Hélas, la reprise du Suédois est contrée par la défense nantaise et Fouché se tire de l'affaire sans autre dommage (77e minute).

Une main suspecte à la surface de réparation des "canaris", la faute échappe à l'arbitre. Mais Skoblar lui, a bel et bien perçu la balle. Josip et ensuite à deux doigts d'inscrire un troisième but. Lancé habilement par Couecou sur l'aile gauche, avant-centre olympien vise la lucarne en brossant son tir. Fouché semble battu, mais la balle frôle la transversale de quelques centimètres (79e minute). Les dernières minutes n'apporteront pas de changement au tableau d'affichage, bien que Pech ait obligé Georges Carnus a démontré toute sa classe sur une reprise bien ajustée.

Fouché lui aussi aura une intervention aussi heureuse sur une tentative de Couecou (89e minute). Bref, on n'en restera sur le score de 2 à 0.

Ne parlons plus de choc psychologique, mais plutôt une précieuse victoire.

Jean FERRARA

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MARIO ZATELLI :

"Une bonne chose de faite !"

On comprendra facilement que les joueurs olympiens avaient, pour une fois, un sourire de circonstance au coin des lèvres.

Après deux défaites, l'O.M. renouait avec la victoire. Ce n'était pas le moment de faire des réserves.

Nous avons, noblesse oblige, demandé au premier lieu de l'avis du président.

"Nous avons gagné, a répondu M. Leclerc. Pour moi, c'est le principal et c'est surtout la conclusion primordiale de cette rencontre.

"Maintenant, sur la manière proprement dite, je ne m'attendais pas plus qu'il ne faut. Ce soir, seul le résultat avait de l'importance.

"Je crois tout de même tout que les joueurs ont accusé une certaine fatigue. Peut-être le travail imposé ces derniers jours par Mario Zatelli a pesé dans les jambes. Je dis bien peut-être. Mais, quand les hommes portent la balle, c'est pour moi le signe d'une certaine lassitude.

"Vous comprenez, depuis un an et demi nous avons, inconsciemment ou pas, modifié votre façon de jouer. Pour "désapprendre" ce que nous avons mal appris, il faudra sans doute quelques semaines.

"Cela demande aussi un entraînement intensif. Sachez bien que je ne suis pas mécontent du tout des joueurs. Il n'empêche que je mesure le chemin à accomplir pour retrouver une équipe mordante et beaucoup de points en vue.

"Dans le cadre de ce match, n'oublions pas non plus l'influence du vent, qui a contrarié les évolutions. Enfin, en conclusion, je pense que nous avons enregistré des conceptions de jeu plus viriles. Nous devrions en avoir confirmation dans les matches à venir."

ZATELLI :

UN CERTAIN SOURIRE

Un homme était aussi pas mal entouré dans les vestiaires. C'était, vous l'avez deviné, Mario Zatelli.

"Eh bien, moi aussi je suis content d'avoir enlevé la victoire. Il fallait gagner à tout prix. Nous l'avons fait. Et c'est ma foi, une bonne chose de faite. Mettez-vous aussi à la place des joueurs. Ils avaient été battus par Bastia, puis par St-Étienne. Vous connaissez tous les événements qui suivirent.

"Un nouvel échec aurait pris l'allure d'une petite catastrophe. Et même une grande...

"L'O.M. a pris un mauvais départ en début de chaque mi-temps. Mais l'équipe a su se reprendre et surtout faire la décision aux moments opportuns.

"Alors, un bon point général, du gardien à l'ailier gauche.

"Maintenant, c'est tout pour la Coupe !

"Vous avez vu que Skoblar n'avait pas encore retrouvé la grande forme. Mais il a marqué un but. Je ne lui en demandais pas davantage.

"Qu'il ait la même réussite devant les Niçois, et tout ira pour le mieux.

"Je vais essayer, dans le laps de temps qui nous sépare de samedi, de laisser souffler les joueurs. Ils ont besoin de recharger leurs accus.

"J'espère que chacun sera en condition à l'heure H !".

Ces mêmes joueurs que pensent-ils ?

À l'image de leur capitaine Zvunka, ils avaient à peu près tous les mêmes sentiments :

"A point nommé pour retrouver le meilleur moral..."

Si cela était, l'O.M. n'aurait pas perdu sa soirée...

J.F.

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  MICHEL : "L'O.M. sera encore champion de France"

Après la défaite subie devant Marseille, les Nantais étaient franchement déçus. Ils condamnèrent leur vestiaire pendant plusieurs minutes.

L'entraîneur Arribas commentait le match avec une certaine amertume : "Les Marseillais ont remporté la victoire, mais ils ne m'ont pas convaincu. Mes joueurs sont encore tendres et trop naïfs. Ils ont beaucoup à apprendre d'un garçon comme Skoblar qui a, certes beaucoup de talent mais qui est surtout très malicieux et très méchant !"

Gardon devait nous confier son côté : "On n'aurait jamais dû perdre ce match car j'estime que l'arbitre nous a refusé un but absolument valable et si nous avions obtenu ce but cela pouvait changer la face de la rencontre".

Blanchet de son côté devait nous dire : "Nous ne méritions pas c'est insuccès mais évidemment le football c'est comme ça ! Dans tous les cas, notre but était valable !"

Quant à Michel, il était plus philosophe : "Ce match était très important pour nous, il fallait que nous le gagnions, si nous voulions conserver une chance de remporter le titre. Maintenant, si mathématiquement c'est possible, en réalité c'est presque impossible. Marseille c'est toujours solide. Je pense qu'il doit devenir champion cette saison encore et Coupe de France, il devrait l'emporter facilement devant Nice."

A.D.

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  LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

 L'ABSENCE DE BONNEL SE FIT-ELLE FORTEMENT RESSENTI ?

Incontestablement, oui ! Comme à chacune de ses absences on a pu constater que "Zizou", le vétéran de l'équipe, était toujours aussi précieux au bon rendement de l'ensemble.

Son inlassable activité de fourni ses précieux "coups de patte", le ratissage systématique des balles qu'il fait habilement au milieu du terrain, firent cruellement défaut à l'O.M. hier soir.

Mais l'on ne peut pas créditer pour autant d'un mauvais match les olympiens chargés de tenir l'entre jeu. Face à la redoutable paire nantaise Pech - Michel bénéficiant de l'appui du grand Paul Courtin, Novi, Hodoul et Gress abattirent de la bonne besogne. Jean Louis Hodoul notamment prouva - une fois de plus - qu'il était un véritable titulaire.

 LA GRANDE INTERROGATION DU JOUR CONCERNANT ÉVIDEMMENT JOSIP SKOBLAR, QUI EFFECTUAIT SA RENTRÉE, COMMENT SE DÉROULA CELLE-CI ?

Durant 35 minutes, on ne vit pratiquement pas le Croate, surveillé de très près par Patrice Rio. On aurait même pu penser qu'il n'était pas tout à fait rétabli. Et puis il surgit, mystifiant tout ensemble par l'un de ses tours de passe-passe, son garde du corps, Osman et le gardien Fouche. Josip n'a pas son pareil pour endormir la méfiance de l'adversaire en se faisant oublier.

Par la suite il joua avec son aisance et son élégance coutumière, ce qui n'a pas encore manqué de rassurer ses supporters : "Il" nous est revenu guéri !

 L'ARBITRAGE ?

M. Petit dirigea très intelligemment les débats évitant de hacher la partie par des coups de sifflets intempestifs et laissant se dérouler le jeu entre deux équipes qui n'étaient visiblement pas animées d'intentions belliqueuses.

 LES BLESSÉS NANTAIS ?

On sait que José Arribas avait craint jusqu'à mardi de devoir se passer des services de Michel, Maas, De Michel et Courtin. On comprend d'autant mieux les inquiétudes que lui inspirait cette série de forfaits, que ces quatre hommes furent parmi les meilleurs de leur équipe : Maas et Courtin inquiétèrent fréquemment Carnus de ses défenseurs, tout comme Michel qui, ne se contentant pas de son rôle d'organisateur adressa quelques bons tirs dans l'encadrement. Quant à De Michele s'il eût parfois bien du mal à contenir Magnusson, ce n'est vraiment pas en raison de son claquage.

Par contre on attendait beaucoup mieux du canonnier Argentin Angel Marcos, qui fut proprement muselé par Jules Zwunka.

- ON N'AVAIT PAS VU NANTES À MARSEILLE DEPUIS UN AN. QUE VAUT L'ÉQUIPE ACTUELLE PAR RAPPORT À SA DEVANCIÈRE ?

Tant que José Arribas demeurera la tête ed la formation bretonne il est vraisemblable que celle-ci continuera d'évoluer dans le style alerte et précis qui était déjà le sien lorsqu'elle s'attribua une double couronne de champion de France.

Les Nantais, hier soir encore, ont fait honneur à leur réputation d'adeptes du "beau jeu".

Toutefois la défense, bien que composée de jeunes éléments de valeur, semble beaucoup. Moins sûr que l'an dernier ou elle était, rappelons-le, la meilleure de l'Hexagone.

Le départ de Lemerre y serait-il pour que chose ? Il est en tous cas curieux de constater que les deux buts concédés par les Nantais furent consécutifs à deux erreurs défensives.

Alain PECHERAL

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