OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 11 mai 1972

 

LE PLUS DUR EST FAIT !

 

La froide résolution olympienne

a étouffé la furia rémoise

Il ne nous n'aura fallu que cinq minutes pour comprendre que l'O.M. allait bien négocier ce premier virage rémois, c'est-à-dire comprenez-nous bien, en obtenant un résultat lui permettant d'entamer la deuxième manche avec les meilleures chances de succès total.

Une demi-heure plus tard, grâce à notre voisin radio-reporter, nous devions apprendre que le probable adversaire de l'O.M. en finale serait Bastia.

Comme vous l'auriez fait sans doute vous-même à notre place, nous avons commencé par suivre attentivement Zwunka et Courbis. Deux balles aériennes, deux dégagements très nets de la tête du capitaine olympien, la cause était entendue.

Notre excellent ami Jules, baptisé "l'Ange blanc" par les spectateurs aurait, ce soir, son rendement habituel.

Pour ce qui est du junior Courbis, nous ne devions pas tarder à constater que ce déjà brillant footballeur aux qualités athlétiques certaines, allait tenir son rôle, sinon avec brio, du moins avec une réelle efficacité.

Une troisième remarque devait renforcer notre optimisme : l'O.M. avait choisi la bonne méthode.

Au lieu de se confiner dans un rôle défensif excessif, il s'appliquait à priver son adversaire de ballon à la source. Au milieu du terrain, si vous préférez.

Nul n'ignore que l'Argentin Zywica, B. Lech et le jeune Robert ne sont pas très doués dans l'art de récupération du ballon. Les attaquer sur leur point faible était de bonne guerre.

Dans ces conditions, l'O.M., jouant au niveau de ses meilleures performances en déplacement, il ne nous restait plus qu'à attendre.

 RICHARD À L'IMAGE DE REIMS

Mais si attendre était pour nous relativement facile, ce le fut beaucoup moins pour les Olympiens, qui durent subir, en deuxième mi-temps, la terrible pression des Rémois enfin déchaînés et les accélérations toujours redoutables de Richard.

Ce Richard, dont on parle beaucoup en ce moment, à toutes les qualités d'un grand ailier droit, sauf deux : la précision dans le dernier geste et le sang-froid.

Ce qui quand même est beaucoup, car en football, tout se juge à l'arrivée, et il ne sert à rien de réussir de véritables exploits dans la conduite du ballon pour, à la fin, rendre ce même ballon à l'adversaire.

Ce défaut évident de son ailier droit a valu, hier soir, pour toute l'équipe de Reims.

Durant toute sa meilleure période, en deuxième mi-temps, elle a péché par excès de précipitation et manque de clairvoyance.

En coupe, contrairement à ce que l'on dit trop souvent, il ne suffit pas de se battre, il faut aussi conserver le contrôle de ses nerfs pour y voir clair.

 UN VRAI MATCH DE COUPE

Donc, la chose étant réglée comme sur du papier à musique, l'O.M. a obtenu le 0 à 0 cher à toutes les équipes jouant en déplacement, dans un match de coupe disputé en deux épisodes, qu'il s'agisse de la Coupe d'Europe ou de la Coupe de France.

Ne croyez cependant pas que nous avons assisté à une rencontre négative et, partant, inintéressante.

Si les deux gardiens, Carnus et Duchene, n'eurent pas à se surpasser, nous avons tout de même assisté à un vrai match de coupe, surtout en deuxième mi-temps.

On vit alors les Rémois se mettre dans la peau du challenger et exercer une fort et constante pression. À partir de ce moment, le match repris de la couleur et du tonus. On put même redouter, par instant, qu'il ne dégénérât.

L'opposition de style entre les deux équipes était plaisante. D'un côté la détermination, la furia rémoise, un peu trop folle et, en face, la froide détermination de l'O.M.

D'un O.M. sûre de son fait et qui, jusqu'à la fin put compter sur une contre-attaque pour prendre, ne fussent qu'un petit but d'avance. (Lequel but eut été contraire à la physionomie de la partie).

 SUCCÈS COLLECTIF

Dans un autre article, nous vous détaillerons le rendement des Olympiens au cours de cette rencontre, mais il faut convenir d'ores et déjà qu'il s'agit d'un succès collectif. Nous écrivons succès, car lorsqu'une équipe en coupe, obtient le match nul sur le terrain de son adversaire, le partage des points est considéré comme une victoire.

Donc, c'est l'O.M. tout entier qui s'est battu hier soir et a joué comme il le fait la plupart du temps en déplacement avec beaucoup de sang-froid et de conviction pour obtenir ce résultat.

Il semble difficile de départager les joueurs, car tous, à tour de rôle, ont participé à la défense et à l'attaque dans le plus pur style moderne.

En deuxième mi-temps, c'est évidemment la défense, dans son entier, qui a supporté tout le poids du match, mais il est bon d'ajouter que ses partenaires du milieu du terrain et de l'attaque ne laissèrent jamais passer une balle sans la disputer.

À une époque ou il n'est plus question de brio mais d'efficacité, on ne peut que féliciter l'O.M. de son match tout en reconnaissant que le Stade de Reims, par excès de précipitation, est peut-être passé à côté d'une grande performance.

Avant de conclure, nous allons faire une remarque pour tous ceux de nos lecteurs qui s'intéressent aux questions tactiques.

On avait souvent reproché à l'O.M. de pencher sur la droite, c'est-à-dire du côté Magnusson.

Hier soir, on a pu s'apercevoir très facilement que l'O.M. essayait d'axer son jeu sur la gauche.

Gilbert Gress ne se porta pas très souvent au niveau de Magnusson, si bien que ce dernier joua tout le match en solitaire et pratiquement intervint qu'en de très rares occasions.

L'équipe fut, de ce fait, plus équilibrée, mais il est non moins évident que l'appoint de Magnusson ne fut pas aussi grand, aussi primordial qu'on aurait pu l'espérer. C'est une de ces questions tactiques toujours délicates. Il y a le pour et le contre : il appartient aux techniciens du club de décider.

Notre conclusion sera facile : le plus dur est fait.

Après ce que nous avons vu hier soir, nous pensons que l'O.M. a au moins neuf chances sur dix de se qualifier pour la finale.

Malgré toute sa volonté, son remarquable esprit combatif nous ne pensons pas que le stade de Reims puisse réaliser samedi, à Marseille, un nouveau match nul.

Donc, pour terminer, optimisme toujours. L'O.M., plus que jamais et sur le chemin du doublé.

Maurice FABREGUETTE

--------------------------------------------------

LES OLYMPIENS : "Tous les espoirs sont permis !"

KURT LINDER : "Impression favorable"

REIMS - On peut imaginer sans peine que les joueurs marseillais, dans leur ensemble, acceptaient ce résultat du match nul avec satisfaction. Mais, hier soir, dans le vestiaire olympien, un problème inattendu avait surgi, et c'est lui, tout d'abord, qui fut au centre des conversations.

Il s'agissait du jeune Courbis, qui devait rejoindre après le match ses camarades de l'équipe de France à Paris. Mais le président Leclerc n'était pas tout à fait d'accord pour laisser partir son jeune international junior :

"La Coupe est une épreuve très importante, nous disait M. Leclerc sur un ton plutôt courroucé. Or, les instances fédérales veulent nous priver maintenant des services de Courbis, qui a fait ce soir une partie remarquable. Avec toutes les blessures qui se sont abattues sur notre équipe, nous aurons certainement besoin de Courbis pour le match retour, et je ne sais pas si je dois le laisser partir".

Une assez longue discussion s'est même établie entre les dirigeants marseillais et M. Boulogne, conversation à l'issue de laquelle l'état-major marseillais s'est finalement décidé à laisser partir le jeune amateur.

Il faut avouer que Courbis était dans une situation plutôt délicate. Il avait à choisir entre une place d'international junior et celle, non moins prestigieuse, d'équipier premier de l'O.M. Mais si Courbis s'était abstenu de rejoindre le stade de l'équipe de France, il aurait été certainement suspendu : dans ces conditions, personne n'aurait fait une bonne affaire. Les dirigeants marseillais, en accord avec les joueurs, ont, en fin de compte, adopté la solution de sagesse.

Revenons au match, pour signaler que M. Leclerc n'était arrivé qu'à la mi-temps : "J'ai suivi les premières minutes à la radio, dans ma voiture, nous dit-il, mais il m'a semblé, au vu de la deuxième période que Reims avait joué le tout pour le tout, pour tâcher de faire la différence, aussi minime soit-elle. Mais, de toute évidence, les Champenois ne pourront pas tenir ce rythme samedi, au Stade-Vélodrome, ce qui me laisse espérer que l'O.M., finalement pourra enlever la qualification".

Mario Zatelli, lui aussi, était plutôt optimiste avant d'aborder la deuxième manche :

"Je pense, disait l'entraîneur, que l'O.M. a fait une très bonne première mi-temps. Par la suite, il fallait surtout se préoccuper de ne pas prendre un but surprise. Vous l'avez vu, les Rémois ont fait une sorte de baroud d'honneur, mais, en fin de compte, je ne pense pas que nos adversaires aient eu plus d'occasions que nous. Le match nul est donc un résultat logique.

"Maintenant, si l'O.M. ne se qualifie pas au match retour, ce serait vraiment une catastrophe".

L'opinion des joueurs maintenant.

Courbis, entre autres, était pas mal entouré par les journalistes :

"On me dit que je me suis bien comporté sur le terrain, disait le jeune joueur. Mais je suis surtout content du résultat. J'étais un peu contracté avant d'aborder le match mais par la suite je n'ai pas tardé à reprendre confiance. Il arrive dans les matches internationaux juniors que le rythme soit aussi élevé, mais en équipe de France je ne joue pas à la même place. Je crois que ce soir je n'ai jamais autant couru sur un terrain".

Gress lui, estimait que l'objectif de l'O.M. avait été atteint :

"C'est ce que nous cherchions, nous confia-t-il. Nous sommes venus à Reims pour au moins partager les points avec nos adversaires. J'espère maintenant qu'avec l'aide du public marseillais nous ferons la différence au Stade Vélodrome. Mais j'aurais cru, avant la rencontre, que les Rémois nous poseraient davantage de problèmes.

Jules Zvunka, qui venait d'enlever son pansement, nous avouer pour sa part que sa blessure n'avait pas été un gros handicap :

"J'étais un peu gêné, surtout pour la visibilité. Je dois rendre hommage à Onnis, mon adversaire direct, qui s'est montrée très sportif et n'a pas cherché à me blesser. Quant à notre qualification, eh bien ! Il reste encore 90 minutes à jouer. Je crois que désormais nous tenons le bon bout.

"En coupe, bien sûr, rien n'est gagné d'avance, mais l'O.M. a toutes les chances de jouer la finale".

Georges Carnus, le gardien, estimait, lui aussi, que l'O.M. avait réalisé une bonne affaire :

Reims n'a été dangereux qu'une seule fois, en première mi-temps. C'est tout. Ici nous avons fait le nécessaire pour préserver nos chances dans un match retour. Si à Marseille les supporters nous aident, on doit en principe se qualifier".

"C'est un bon résultat disait pour sa part Jean Roger Magnusson. À l'extérieur il faut jouer de façon à éviter toute surprise. L'O.M., en partageant les points sur le terrain de son adversaire, a maintenant les meilleures chances d'éliminer les Rémois.

Josip Skoblar enfin, qui n'a pas l'habitude de beaucoup sourire après une rencontre, était cette fois rayonnant : "Tout va bien, disait-il, alors qu'il sortait de la douche. Je crois maintenant que le plus dur est fait".

Quant à Kurt Linder, le nouvel entraîneur marseillais venu tout spécialement de Hollande, il a pu enfin apprécier le jeu des Marseillais, principalement en première mi-temps : "J'ai vu jouer pour la seconde fois Marseille et mon impression est plus favorable, les Olympiens ont bien joué le coup, surtout dans les premières 45 minutes de la rencontre. Je peux repartir plus rassurer".

LE PRÉSIDENT GERMAIN :

"L'O.M. EST VRAIMENT

UNE BONNE ÉQUIPE"

Dans le camp rémois, c'était, bien sûr, la déception d'avoir laissé échapper les meilleures chances d'éliminer l'O.M. Mais, en nous confiant ses impressions, l'entraîneur Desmenez rendait toutes de même hommage à son adversaire.

"C'était un match de Coupe, l'O.M. était venu chez nous pour enlever au moins le match nul. Les Marseillais comptaient peut-être sur un exploit de Skoblar ou de Magnusson pour remporter une petite victoire. Finalement on peut dire que l'O.M. est parvenu à ses fins.

"Faire match nul chez nous est certainement une bonne performance, car n'oublions pas que l'O.M. était handicapé par l'absence de Kula et surtout la blessure de son capitaine Zvunka qui a dû faire preuve d'un certain courage pour entrer sur le terrain avec le nez fracturé.

"Sur l'ensemble de la partie, nous aurions mérité une maigre victoire, pour la bonne raison que nous étions peut-être plus déterminés, mais enfin nous n'avons pas encore perdu tout espoir avant de nous rendre à Marseille".

Le président Germain, lui aussi, avait été favorablement impressionné par l'O.M. :

"C'est une équipe complète, disait-il, bien difficile à prendre en défaut. Le match s'est terminé sur un score nul, et je crois en toute logique qu'il n'y a rien à redire".

Jean FERRARA

--------------------------------------------------

--------------------------------------------------

"L'Ange Blanc" a plané sur le match

REIMS - Avant le match Zvunka faisait doublement peur : avec son énorme bandage sur le visage, il ressemblait à un démon, à un figurant dans un film d'épouvante. On pouvait redouter aussi qu'avec cette blessure au nez il ne fut pas tout à fait au niveau de la rencontre.

Tous les techniciens que nous avons rencontrés dans les vestiaires de Reims, Paul Sinibaldi, Lucien Perpere, Jules Nagy, etc... nous ont dit :

"C'est une folie de faire jouer Zvunka dans ces conditions".

Nous leur avons répondit :

"S'il s'agissait de n'importe quel autre footballeur français nous serions entièrement de votre avis, mais on peut tout attendre de Zwunka qui est un monstre de volonté et de courage".

Tout ce qui se passa durant la rencontre devait confirmer notre hypothèse. L'O.M. doit déjà beaucoup à Jules Zwunka, ce Lorrain recruté dès la première saison de l'O.M. en division nationale. Il a apporté à l'équipe comme joueur d'abord, comme capitaine ensuite, un tonus, un ensemble de qualités morales qui ont beaucoup compté dans la suite des succès olympiens.

Si Magnusson et Skoblar représentent au plus haut degré la finesse, la classe, la virtuosité et la technique, Jules Zvunka est l'image même de ce qu'en langage populaire on appelle "le coeur au ventre" et qui croyez-nous bien compte beaucoup dans le rendement d'une équipe durant toute une saison.

Donc, pendant le match, l'énorme bandage blanc de Jules Zwunka, baptisé 'l'Ange blanc" par les spectateurs plana sur la rencontre.

Dans une situation difficile, quand Onnis, le puissant buteur italo - argentin de Reims se précipitait pour reprendre la balle de la tête, on voyait le bandage de Jules par-dessus la mêlée renvoyer le ballon.

Jules Zwunka dans des conditions difficiles, nous pourrions même écrire horribles, fut hier très certainement l'un des plus grands artisans du demi-succès de l'Olympique de Marseille à Reims.

Les supporters qui lui devaient déjà beaucoup de grands moments dans l'histoire du club, nous pensons plus particulièrement à toutes ces difficiles victoires arrachées au courage à l'extérieur, pourront maintenant lui adresser leur plus sincère hommage. Quand il rentrera samedi prochain sur la pelouse du Stade Vélodrome, sans son bandage, nous l'espérons, il serait bon, il serait souhaitable qu'une immense ovation l'accueil. Comme on dit à l'époque héroïque de l'aviation d'un pilote perdu dans la Cordillère des Andes, ce qu'a fait Jules Zvunka hier soir une bête n'aurait pas pu le faire.

M.F.

--------------------------------------------------

--------------------------------------------------

O.M. : OPTION A REIMS (0-0)

REIMS - Durant toute la journée hier on pouvait craindre que ce match Reims - O.M. allait se dérouler dans des conditions atmosphériques plutôt défavorables : un ciel bas, une pluie intermittente baignant, en effet, la capitale de la Champagne.

Puis soudain, à deux heures du coup d'envoi, tout s'est arrangé comme par enchantement. Heureuse surprise en somme.

Mais les quelques centaines de supporters marseillais ont dû regretter pour la plupart de ne pas avoir emporté dans leurs bagages des vêtements plus chauds.

Vous en déduirez qu'à Reims, malgré le joli mois de mai, ce n'est pas encore le printemps... La fraîcheur de la température n'a d'ailleurs pas empêché le stade Auguste Delaune d'accueillir une de ses assistances record.

On attendait 25.000 spectateurs, et apparemment nous ne sommes pas loin du compte.

En ce qui concerne la composition des équipes, les Rémois présentent exactement les mêmes joueurs qui étaient venus partager les points voici quelques temps au Stade Vélodrome.

Quant à l'O.M., c'est comme prévu le jeune Courbis ce qui, avec le numéro 6, va pallier le forfait de Bonnel ; Hodoul lui, tient la place de Kula.

Mais le plus impressionnant est encore Jules Zwunka dans le masque protecteur lui donne toute l'apparence d'une sorte de "nez de cuir" des temps modernes. Tout ce qu'il faut pour faire une entrée remarquée.

LES ÉQUIPES :

REIMS : Duchene, Teisseire, Masclaux, Jodar, Brucato, Zywica, Richard, Robert, Onnis, B. Lech, Rico - 12e homme : Blanchard.

O.M. : Carnus, Lopez, Bosquier, Zwunka, Hodoul, Courbis, Novi, Magnusson, Gress, Skoblar, Couecou - 12e homme : Di Caro.

Arbitre : M. Besory

Ambiance extraordinaire donc, avec les éclats de voix, les jets de pétards, les fusées et les traditionnels affrontements des porteurs de banderoles. Une véritable atmosphère de coupe.

 DÉBUT ÉQUILIBRÉ

On attend le départ foudroyant des Rémois, mais les premières minutes sont surtout mises à profit par les deux adversaires pour observer ce que l'on appelle la fabuleuse période d'observation.

En deux touches de balle, Courbis a fait pourtant la preuve qu'il n'était nullement dépassé en cette rencontre au sommet.

Carnus est le premier gardien à l'épreuve sur un long centre de Richard qu'il capte avec élégance du bout des doigts.

Il faut attendre la 11me minute pour voir Duchene effectuer le même arrêt sur une action identique d'Hodoul.

Rien de bien dangereux de part et d'autre, du moins pour l'instant.

Encore un arrêt de Carnus alors que se termine le premier quart d'heure de jeu.

Le gardien marseillais, comme tout à l'heure, est sollicité par une longue ouverture de Richard, sans que l'action présente un réel danger. Autrement dit, nous sommes toujours au stade des banderilles et on ne peut guère affirmer jusqu'à présent qu'une équipe ait pris le dessus sur l'autre.

Un bon tir toutefois à mettre à l'effectif de Richard : la balle frappée de plein fouet, après un relais avec Onnis, frôla la cage marseillaise (16e minute). Le même joueur manque encore une belle occasion en enlevant trop la balle alors qu'une fois de plus il s'était mis en bonne position (21me minute).

 ÉGALITÉ À LA PAUSE

Puis on voit Skoblar entrer dans la surface de réparation rémoise. Josip, après avoir évité Jodar tire dans son style particulier. Hélas, à côté (22e minute).

Le rythme, semble-t-il, est maintenant monté d'un ton. Carnus doit se coucher pour arrêter un essai de Bernard Lech à la 24e minute.

Mais l'O.M., bien organisé, fait front avec cette maîtrise qu'on lui connaît surtout en déplacement.

Magnusson commence même à se mettre en évidence par une série de dribbles avec la complicité de Gress. Il inquiète par deux centres successifs la défense rémoise. Il faut ensuite trois défenseurs pour arrêter le Suédois qui filait au but (40me minute).

La plus belle occasion olympienne survient quelques minutes avant la pause : Novi parvint à mettre la balle dans la foulée de Skoblar. Josip arrive à portée de Duchêne mais en voulant donner trop de force à sa reprise il manque l'encadrement (42e minute).

Réplique immédiate des Rémois par Onnis qui, à son tour à bonne portée de Carnus, se trompe de quelques centimètres (44me minute).

Peu après M. Besory siffle la pause sur un score de parité qui, de toute évidence, fait l'affaire de l'O.M.

Sur le vu de cette première mi-temps, on peut estimer que la marque reflète bien la physionomie d'un premier half équilibrée.

PRESSION RÉMOISE

Le jeu reprend avec, aussitôt, un tir de Skoblar que Novi avait bien alerté sur l'aile gauche. Mais au moment de frapper la balle, les deux joueurs marseillais se gênent et Duchene n'a pas à intervenir (46me).

L'O.M., qui tient le bon bout, s'efforce de monopoliser le ballon et y parvient assez bien.

Un raid solitaire de Magnusson, ponctué par un centre, se termine dans les bras du gardien rémois (56me).

Mais Reims finalement, encouragé par son public, n'hésite pas à jouer son va-tout pour tenter de forcer la décision. Car ce score de 0 à 0 n'est pas fait pour lui autoriser de bien gros espoirs.

On assiste ainsi à la pression de l'équipe champenoise, au cours de laquelle les défenseurs marseillais doivent multiplier leurs efforts pour laisser passer l'orage.

Un tir de Jodar, puis un centre de tir de Richard (60me) oblige Carnus à parer au plus pressé.

Sur cette dernière action, le gardien marseillais et à deux doigts de se laisser surprendre mais, dans un ultime réflexe, il parvient à reprendre la balle qui lui avait échappé.

Le jeu se durcit, l'arbitre donne même un avertissement aux jeunes Courbis pour une intervention qui, à notre sens, n'avait rien de suspect.

Quoi qu'il en soit, après plus d'une demi-heure de jeu, l'O.M. tient toujours son adversaire en respect.

UN MATCH NUL

PROMETTEUR

Un bon tir de Skoblar (65me), arrêté par Duchene, puis un autre de Richard (68me), nettement au-dessus, démontrent en tout cas que les deux équipes se partagent les occasions, et si personne ne marque, état-major marseillais, sur son banc de touche, a tout lieu de se réjouir d'une situation pour le moins favorable.

Petite altercation entre Skoblar et Zywica, puis Zwunka, le capitaine marseillais, donne quelques inquiétudes en restant étendu au sol. Mais Jules est un solide gaillard et rassure bientôt tout son monde en reprenant son poste.

Il n'empêche que l'énervement semble gagner les joueurs, ce qui se confirme avec les contacts de plus en plus virils pour ne pas dire davantage.

Novi, lui, n'est pas impressionné pour autant. La preuve, il décoche avec une violence inouïe un tir qui trompe Duchene, mais Jodar suppléait son gardien sur sa ligne. Le puissant Jacky est encore bien près de trouver la faille mais, au dernier moment, il préfère servir Magnusson mieux placé. Nouvelle mésentente donc qui profite à la défense champenoise.

Les dernières minutes n'apporteront aucun changement au tableau d'affichage. Malgré leurs efforts les Rémois n'auront pu faire mieux que partager les points avec leurs adversaires marseillais.

On ne peut pas parler, une fois de plus, d'une rencontre captivante, mais, on le sait, il s'agissait de la Coupe et l'O.M., semble-t-il, a fait un grand pas vers la qualification.

Jean FERRARA

--------------------------------------------------

 

 

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.