OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 27 juillet 1972

  

LE MATCH DES CHAMPIONS, HIER SOIR, A TOULON  

O.M. subit la loi

d'un BASTIA euphorique (5-2)

TOULON - Dire que l'O.M. draine les foules sur son passage équivaut désormais à énoncer un lieu commun. Les tribus du stade de bon rencontre étaient donc abondamment garnies lorsque, à l'appel de l'arbitre, M. Uhlen, et sous un soleil encore haut, les deux équipes pénétraient sur la pelouse à 18 h. 30 précises.

Comme prévu, Magnusson ne tenait pas sa place à l'aile droite. Par contre Skoblar, longtemps incertain, portait son habituel n. 10, tandis qu'à Bastia, Hodoul faisait ses débuts.

Ce qui donnait les équipes suivantes :

O.M. : Carnus, Lopez, Bosquier, Zvunka, Kula, Novi, Franceschetti, Gress, Bonnel, Skoblar et Bonnet.

BASTIA : Pantelic, Mosa, Tosi, Luccini, Hodoul, Orlanducci, Lenoir, Calmettes, Felix, Papi, Kanyan.

L'O.M. était très vite menaçant et un bon service de Bonnet permettait à Skoblar d'inquiéter Pantelic (1re minute).

Bastia réagissait et obtenait un coup franc aux 20 mètres, que le capitaine Calmettes expédiait largement au-dessus.

Sans doute en raison de la chaleur ambiante, le round d'observation se prolongeait quelque peu. On notait cependant un bon tir de Papi, bien bloqué par Carnus (5me minute) tandis que Félix échouait à plusieurs reprises par excès d'individualisme.

Puis une combinaison Gress - Skoblar - Franceschetti échouait de très peu à la 11me minute, l'ex-Bastiais ratant sa reprise en bonne position. Mais le match était lancé et, sur contre attaque, le virevoltant Kanyan échappait à Bosquier avant de placer, de 15 mètres un tir imparable qui laissait Carnus sans réaction.

Bastia :1 - L'O.M. : 0.

Enhardis, les Bastiais se lançaient résolument à l'attaque et l'O.M. était bien loin de parvenir à imposer sa manière. Mieux, une mésentente entre Zvunka et Carnus permettait à Félix, bénéficiant en l'occurrence d'un contre favorable, d'aggraver la marque en poussant la balle dans les filets (24e minute).

Bastia menait 2 à 0 et c'était justice, ses actions offensives étant menées beaucoup plus rapidement : ainsi, sur un une-deux redoublé entre Kanyan et Lenoir, suivi d'un tir tendu de ce dernier, Carnus devait s'y reprendre à deux fois pour maîtriser la balle (30e minute) tandis qu'il était encore à l'ouvrage sur un coup franc appuyé de Papi (32me minute).

L'O.M. allait pourtant réduire la marque dans des conditions quelque peu litigieuses : Orlanducci ayant légèrement bousculé Skoblar en disputant une balle aérienne, M. Uhlen, à la surprise générale, indiquait le point de penalty. Bousculé par les Corses, il ne revenait pas sur sa décision et Skoblar battait Pantelic sous les huées du public (33e minute).

Nouveau coup de théâtre une minute plus tard : Félix, sèchement attaqué par Bonnel dans la surface marseillaise, rester au sol... et bénéficia son tour d'un penalty que Papi transformait sans coup férir.

Bastia : 3 - L'O.M. : 1.

Les joueurs étaient dès lors passablement énervés et, jusqu'à la pause, les contacts allaient être de plus en plus violents, frisant même parfois l'irrégularité.

 À LENOIR L'ESTOCADE

Seule modification à la reprise, Rossat remplaçait Pantelic dans les buts corses, sous une température redevenue clémente, l'O.M. manifestait son intention de revenir à la marque et pressait souvent Bastia sur son but.

Un bolide de Skoblar frôlait la transversale, à la 51me minute.

Mais c'est encore Bastia qui trouvait le chemin des filets. Sur service de Kanyan, Lenoir évitait Lopez et Bosquier puis lobait très calmement Carnus à la 59e minute.

Tous les attaquants corses avaient ainsi marqué.

À 4 à 1, la défaite prenait des allures de punition.

L'O.M. réagissait portant par une reprise fulgurant de Bosquier qui aurait mérité un meilleur sort. Mais Les défenseurs corses, sous la conduite de Jean-Louis Hodoul irréprochable, endiguait tous les assauts parfois avec l'aide de la chance comme, à la 62me minute ou de deux essais consécutifs de Skoblar et Gress furent suivis d'un cafouillage monstre.

Kurt Linder décidé alors de remplacer Bonnet par Nagy. Le Hongrois fit de bonnes choses sur son aile gauche, mais la cause de l'O.M. était d'ores et déjà perdue.

 SKOBLAR EXPULSÉ

Orlanducci pour sa part se fit remarquer de toute autre façon : il descendait Bosquier, que l'on emportait hors du terrain, tandis que Courbis le remplacer à la 75me minute, avant de répéter le procédé sur Lopes qui lui, se relevait.

Énervement aidant, un pugilat opposé Skoblar à Calmettes.

M. Uhlin expulsait les deux hommes. C'est ce moment que choisissait Franceschetti pour se signaler à l'attention en transformant en but, d'un magistral coup de tête, un corner de Nagy.

Mais l'O.M. n'était pas au bout de ses peines. Une passe de Félix permettait à Lenoir, euphorique à l'image de tous les Bastiais de marquer un cinquième but (80me) paraphant ainsi un succès amplement mérité.

C'est le Sochalien Piat, de l'U.N.F.P., qui remettait à Georges Calmettes le challenge du champion.

Alain PECHERAL

 ----------------------------------------------

Cette fois, les Bastiais ont joué

leur vrai rôle de challenger

TOULON - Nous n'irons pas jusqu'à dire que ces retrouvailles entre Bastiais et Marseillais ont suscité autant d'enthousiasme que la finale de la Coupe de France. Il faut avant tout respecter les proportions. Mais enfin, bien avant que ne débute ce match des champions 1972, le public toulonnais avait occupé les gradins du stade de Bon Rencontre en nombre respectable. Ce qui était, somme toute, un signe de réussite pour une organisation de début de saison, disputée de surcroît un jour de semaine, à une heure plutôt insolite.

Les spectateurs ont eu ainsi l'occasion d'assister à un intéressant lever de rideau entre le F.C. Toulon et les réserves olympiennes, dont on reparlera sans doute en cours de saison, et peut-être même dans le cadre du championnat de 1re division.

Remarqués, chez les jeunes marseillais, Daniel Leclercq qui s'est signalé par son sens de l'organisation, Ange Di Caro, auteur de deux buts splendides, François Bracci, défenseur toujours efficace, Kraft aux interventions pleines de maîtrise dans les dernières minutes.

Bref, quelques satisfactions. Il est dommage qu'après avoir eu le match en main, les réservistes olympiens aient baissé de pied en seconde mi-temps. Ce relâchement leur a coûté le gain de la partie. Score final : 3 à 2 pour Toulon. Mais, rappelons-le, il s'agissait surtout d'une bonne séance d'entraînement et, bien sûr, on n'accordera pas trop d'importance au résultat.

 LA DÉTERMINATION BASTIAISE

Quand l'O.M. et Bastia entrèrent à leur tour sur le terrain, ce n'était pas, on l'imagine, la même atmosphère.

On a beau dire que ces genres de rencontres ne prêtent pas à conséquence, il se niche toujours un point d'orgueil quelque part. Et puis, il y avait le précédent du nouveau Parc des Princes ou les Corses, souve-nous-nous, avaient laissé pas mal de regrets.

Autre fait marquant : la position, ou si l'on préfère, la permutation de Hodoul et de Franceschetti qui avaient changé de maillot... En un mot, une espèce d'examen qui ne manquait pas de signification, d'un côté comme de l'autre.

Il est difficile, entre parenthèses, d'aborder le commentaire d'une telle rencontre sans rétablir un point de comparaison avec la finale de la Coupe de France.

Lors de cet événement, les Corses et leurs nerfs à fleur de peau n'avaient sans doute pas imprimé le rythme que l'on attendait. Cette relative passivité avait fait, bien entendu, l'affaire de l'O.M. qui entreprit alors de conduire le bal. En connaît la suite...

Rien de pareil, hier après-midi à Toulon. Certes, les conditions étaient loin d'être identiques, mais quand même...

Toujours est-il que débarrassé de tout excès de tension, de nervosité (tout au moins au début du match), le S.E.C.B. n'allait pas tarder à se rappeler au bon souvenir des Marseillais.

 KANYAN ET FÉLIX : 2 A 0

Rappelons les faits. Malgré la détermination bastiaise, l'O.M. semble dominer le début de la rencontre, quand ce diable de Kanyan trouve de quinze mètres la lucarne des buts marseillais. Rien de bien grave, se dit-on. On joue depuis un quart d'heure, l'O.M. ne va pas tarder à réagir, d'autant que Skoblar, dont on avait annoncé le forfait est là, et apparemment en grande forme.

Voire ! Nous en étions là de nos réflexions lorsque Félix, à son tour, bénéficier d'un double contre favorable, devança la sortie de Carnus pour ajouter un deuxième point sans bavure.

Du haut de notre tribune de presse, nous n'avons pu nous empêcher de chercher des yeux le banc de touche et de la délégation marseillaise. Histoire, vous le devinez, de découvrir la réaction de Kurt Linder et de l'état-major olympien. Car, fatalité ou pas, coïncidence fâcheuse ou non, l'affaire se présentait plutôt mal. Pour l'O.M. bien sur, car on imagine, en l'occurrence, l'état d'esprit de nos amis corses.

 DE FÂCHEUX INCIDENTS

Passons sur les deux penalties transformés par Skoblar d'une part et Papi de l'autre. Ils ont été tous deux contestés et si l'arbitre s'est trompé, il a au moins partagé les torts.

Plus important, en revanche, est ce magnifique tir lobé de Lenoir qui porta le score à 4 à 1 au bout d'une heure de jeu. Puis ce tir victorieux du même l'ancien Rennais qui porta addition à 5 à 2, à quelques minutes de la fin.

Puisque dans l'intervalle Franceschetti avait sauvé l'honneur à sa façon, d'un remarquable coup de tête, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'O.M. s'était mis dans une situation bien embarrassante. Même si d'aucuns prétendront, là encore, que le score n'a qu'une relative importance.

La marque donc en resta là, et Bastia jouant cette fois son rôle de challenger avait enlevé sa revanche, et de quelle façon !

Nous déplorons, quant à nous, ces regrettables incidents dans lesquels, par exemple Bosquier, durement touché par Orlanducci, dut sortir du terrain. Fâcheux, également, ces échanges coups entre Skoblar et Calmettes, que l'arbitre renvoya aux vestiaires.

À notre avis, une telle rencontre aurait mérité moins de passion. Et sans doute la victoire bastiaise aurait eu plus de reflets.

 L'ABSENCE DE MAGNUSSON.

Il reste maintenant à juger le comportement des joueurs balle au pied, cette fois.

Du côté corse, il semble que Bastia ait fait une excellente affaire en s'attachant les services de Jean-Louis Hodoul. Pantelic et Rossat ont, tour à tour, été irréprochables dans les buts. Bonne opération aussi avec l'acquisition de Lenoir, alors que Kanyan, Papi, Félix ont confirmé tout le bien que l'on pensait d'eux.

À l'O.M., eh bien, on espère que ce faux pas sera sans lendemain (car il s'agit bel et bien d'un faux pas). Même s'il n'eut pas une grande réussite, Skoblar s'est confirmé comme le grand bonhomme de l'attaque marseillaise. Dans l'amertume de la défaite, c'est déjà un oint réconfortant.

Dans cette attaque, soit dit en passant, où il manquait un certain Magnusson, Nagy qui est entré en fin de partie à la place de Bonnet, a semblé justement avoir cette dimension internationale que possède le Suédois olympien. Mais voilà, Nagy et le troisième étranger.

Bonnet a réussi de bonnes et de moins bonnes choses. Quant à Franceschetti, qui concentrait beaucoup de regards sur sa personne, il est apparu encore à court de condition, mais justifiait entre autres son opportunisme, avec ce fort joli but de la tête, mentionné plus haut.

Les autres olympiens, à l'image de Bonnel, et des éléments de la défense, se sont bien battus, hélas sans grande réussite.

Sans doute Kurt Linder s'efforcera-t-il de revoir quelques points sombres dans les prochains jours, mais on tremble en pensant qu'une telle mésaventure pouvait aussi bien arriver au nouveau Parc des Princes.

Ce serait autant de regrets peut-être pour les hommes de Cahuzac.

Jean FERRARA

 ----------------------------------------------

René GALLIAN : "Un jour sans"

TOULON - Comme Yves Triantasilos et Romain Arghirudis, Rolland Courbis fera-t-il un beau voyage vers la terre glorieuse de ses lointains ancêtres ?

En un mot, ira-t-il grossir les rangs d'Olympiakos, le club du richissime armateur Goulandris ?

Dans un football grec en pleine ascension, le jeune Marseillais a certainement les moyens de se tailler une place de choix et, s'il venait à en douter, la merveilleuse réussite de Tirantafilos, élevé sur les rives du Pirée au rang de héros national suffirait à le convaincre que la fortune est là qui lui tend les bras...

Mais, Roland n'a pas la moindre hésitation : "C'est une chance peut-être unique qui s'offre à moi, nous disait-il, hier, dans les vestiaires de Bon Rencontre. Je suis superstitieux et quelque chose me dit que, si je laisse passer cette occasion, elle ne se représentera plus jamais. Je me trouve donc à un tournant de ma carrière avant même que celle-ci ne soit véritablement commencée.

En arrêtant mes études, il y a quelques temps, j'avais tout misé sur le football. Professionnel depuis quelques semaines, je dois maintenant tout mettre en oeuvre pour l'emporter dans la voie que j'ai choisie. Et, je le répète, Olympiakos représente pour moi une chance inespérée.

La parole appartient maintenant à mes dirigeants. Un émissaire grec viendra vendredi à Marseille et l'on m'a assuré que, s'il renouvelle l'offre qu'il a déjà faite (50 millions A.F.), mon départ ne posera pas de problème".

M. Gallian devait pourtant émettre un avis un peu différent après le match : "Officiellement, nous n'avons eu aucun contact avec les dirigeants d'Olympiakos. Tout ce que nous savons, nous l'avons appris par Roland Courbis. Bien qu'en la matière je ne sois pas seul à juger, je ne suis personnellement pas favorable à un tel transfert.

Roland est un élément d'avenir. Il l'a encore prouvé ce soir en occupant très bien son poste de "libéro", et je ne crois pas qu'il serait sage de s'en séparer".

D'autres bruits de transfert couraient aussi dans les couloirs de Bon-Rencontre. On disait notamment que M. Filippi, le directeur sportif du S.E.C.B. avait effectué tout exprès le déplacement pour renouer des contacts avec l'O.M.

Mais, comme l'émissaire corse, qui nous a déclaré n'être venu que pour assister au match, M. Gallian nous a opposé un démenti formel : "Depuis la venue de Franceschetti, nous n'avons plus eu de contact avec les dirigeants bastiais. Leur option sur Di Caro demeure, mais vous savez que nous avons décidé de garder".

 "UN JOUR SANS..."

Quant au match lui-même, le président nous a dit : "C'était pour nous un jour sans. On aurait pu croire que nous venions de reprendre l'entraînement, alors que c'était précisément le cas de nos adversaires. Et puis, Bonnel n'était pas encore dans le coup et Gress n'étant pas un ailier de débordement, nous avons joué sans véritable ailier. J'ajouterai que l'arbitrage ne nous a pas particulièrement favorisé.

"Mais il n'y a pas lieu de dramatiser, ce match étant avant tout une question de prestige. Autrement problématiques sont l'exclusion de Skoblar et la blessure de Bosquier. Josip risque en effet, d'être suspendu pour le premier match de Championnat".

Bosquier, pour sa part, nous expliquer comment sa blessure était survenue : "Dans un choc avec Orlanducci, j'ai été violemment heurté et j'ai senti ma jambe pivoter. J'ai maintenant une douleur lancinante à l'aine et je vais, dès demain, passer une radio. Cette blessure survient un bien mauvais moment..."

 KURT LINDER : "BRAVO, LES BASTIAIS !"

Le visage serein, Kurt Linder ne semblait pas affecter outre mesure par cette défaite : "Pour moi, il n'y a pas de problème. Bastia méritait indiscutablement de gagner. Franceschetti ? Je ne peux juger sur un seul match. Mais, aujourd'hui, en jouant sommes-nous l'avons fait, nous ne pouvons vraiment pas gagner".

Dans son coin, Georges Franceschetti semblait tout étonné : "Je ne parviens pas encore à comprendre comment ils ont pu marquer 5 buts. Ils ont vraiment eu un maximum de réussite".

Enfin, Kula nous lançait : "Ils ont très bien joué le coup et, heureusement pour nous, qu'une telle mésaventure ne nous est pas arrivée à Marseille".

 HODOUL, L'HOMME DU JOUR.

En dépit de la large victoire remportée par ses hommes, Pierre Cahuzac, qui a les pieds sur terre, ne sombrait pas dans l'exubérance : "On ne peut livrer d'un tel match des conclusions définitives, devait il nous dire. Ne croyez pas que nous ayons eu une motivation particulière pour gagner : le mot revanche ne veut pas dire grand-chose, mais je suis très satisfait du comportement de mes nouveaux, Orlanducci, Lenoir et surtout Hodoul".

Jean-Louis Hodoul, précisément, qui avait été l'homme du jour, nous glissait dans un sourire : "Pour un début, ce n'est pas mal, et je crois que nous allons faire une bonne saison."

A.P.

----------------------------------------------

CORSE

NICE MATIN

du 27 juillet 1972

 

HOULEUX CHALLENGE DES CHAMPIONS A TOULON

L'O.M. (avec Skoblar) bousculé par BASTIA

Pour le Toulonnais, l'O.M. sans Skoblar ni Magnusson, c'est une bouillabaisse sans poissons de roche. Le plat est bon, mais il est moins savoureux.

Par bonheur, le touriste, lui, ignore les nuances, si bien que le stade Bon-Rencontre était tout de même copieusement garni à l'occasion de cette revanche de la finale de la coupe de France.

Kurt Keller, le nouveau entraîneur de l'O.M., cet allemand qui ne connaît que deux mots : discipline et travail, Linder donc avait demandé à Skoblar et à Magnussson de rester sur la touche. Le Yougoslave souffrait d'une déchirure musculaire, le Suédois d'une tendinite.

Imaginez la surprise - agréable - du public, lorsque le haut parleur annonça la présence de Josip "soulier d'or. Un Josip affuté, bondissant, prompt et déjà extrêmement habile.

En dix minutes, il avait débordé sur l'aile gauche, pour centrer en retrait à ras de terre. Il avait, de la tête, donné un ballon "en or" à Franceschetti qui trébucha au moment du tir. Il s'était, enfin, offert quelques éliminations adverses qui relevaient du grand art.

Bref, on attendait cet O.M. teinté de germanique et on retrouva Kanyan.

Une remise de Papi, une percée vers le centre, un tir croisé, violent, du pied droit et Carnus allait ramasser au fond des filets, sa caquette et le ballon. Il y avait quatorze minute de jeu.

Dix minutes plus tard, un cafouillage devant le but marseillais permettait à Félix de marquer dans le but vide, (2-0).

Ce n'était pas l'O.M. de Gornik. C'était Bastia courageux, solide et opportuniste que l'on connaît;

Il y eut ensuite le show Uhlen. A la trentième minute, Skoblar était chargé par Mosa. Le Yougoslave tombait. L'arbitre indiquait le point de penalty. Skoblar transforma.

Trois minutes plus tard, dans la surface marseillaise, Bonnel donnait un coup à Félix. Anodin. M. Uhlen déchaîna les rires en sifflant un nouveau coup de pied de réparation.

Une occasion pour Papi de tromper Carnus : feinte à gauche ; tir à droite.

3 à 1. C'était le score à la mi-temps.

Durant ces quarante-cinq minutes les jambes des Marseillais avaient paru curieusement lourdes, On s'interrogeait dans les tribunes. Certains prétendaient que les organismes éprouvaient quelque difficulté à récupérer des diverses séances imposées par Linder. Hier matin, c'est à dire quelques heures avant le match, les Marseillais avaient été conviés à un ultime canter d'un demi-heure sur le stade-vélodrome.

L'O.M. revient du vestiaire avec, semble-t-il, plus de mordant. Cela se traduisit par une domination très nette et quelques tirs puissants, mais mal cadrés, de Bosquier.

Une domination qui n'abusait personne.

Les Bastiais répondirent à ce pressing par une nouvelle contre-attaque. Kanyan en fut l'artisan.

A trente mètres du but, le Calédonien stoppa sa course. Il vit arriver Kula. Il feinta un départ à droite, passa le pied gauche sur le ballon sans bouger de place, et, d'un pointu du pied droit, il alerta Lenoir. Ce dernier était attaqué par Lopez. Il le dribbla et, comme Carnus s'était avancé, l'ex-Rennais loba le plus tranquillement du monde le gardien marseillais.

4 à 1.

Les Marseillais s'énervèrent. Une première fois Bosquier en vient aux mains avec Orlanducci. Ils furent rapidement séparés.

Ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard. Le corse eut le - triste - mot de la fin. Il étendit Bosquier pourle compte en lui donnant un violent coup de pied au tibia.

Le défenseur marseillais dut être transporté hors du terrain.

Courbis le remplaça

Quelques minutes auparavant, Nagy avait pris la place de Bonnet. Le Nîmois n'était jamais parvenu à jouer dans le ton de ses camarades. Nagy, ce fut autre chose. Dribbles, élégance, tirs.

Un deuxième combat de boxe française - on se servait du pied - Valut à Skoblar et à Calamettes de regagner la touche, sur l'injonction de l'arbitre.

Tout cela n'était pas très joli.

Franceschetti que nous avons vu, timide, dans un coin du vestiaire avant le match, et qui se révéla discret sur le terrain, parvint à battre Rossat, qui avait succédé à Pantelic.

Bastia n'entendit pas en rester là. Un débordement de Félix, un centre de Lenoir, complètement démarqué, à trois mètres de la cage de Carnus, marquait un cinquième but.

Un supporter de la Juventus qui se serait trouvé au stade Bon Rencontre, hier, en fin d'après-midi, en serait reparti tranquille. Cet O.M., là ne pouvait inquiéter le club turinois en coupe d'Europe.

Pas plus qu'un touriste ibérique n'eût tremblé, à l'idée que Bastia allait rencontrer L'Athlético de Madrid en coupe des coupes.

Le match auquel nous avions assisté n'avait rien d'européen.

Européen. Un terme que l'on veut à tout prix utiliser dans l'hexagone, mais on n'en connaît pas encore le sens.

 

La recette s'est élevée à 81.955 F pour 5117 spectateurs

 ----------------------------------------------

 

  ----------------------------------------------

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.