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Article Le Provencal

du 04 janvier 1951

 

Sous la pluie

Dans un bourbier

L'OM a fait juste ce qu'il fallait

pour se qualifier aux dépens d'AMIENS (2-0)

De notre correspondant particulier, F. COUSTEAUX

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Toulouse (C.P.) A Toulouse, sur un terrain détrempé, sous la pluie battante, Marseille élimine Amiens 2-0. Buts : Wagner (32me et 39me minutes).

Recette, 376.000 francs pour 2.586 spectateurs. Arbitrage de M. Lauga de Bordeaux.

On attendait la grande foule pour c e 32me de finale. Les Circonstances atmosphériques particulièrement défavorables réduisirent à néant les légitimes espérances des organisateurs et c'est devant des banquettes à peu près vides que l'équipe phocéenne confirmant les prévisions se qualifia.

Pourtant, des les premières minutes du match, Amiens surprit très agréablement.

En dépit du cloaque parsemé de largues flaques d'eau, qui tenait lieu de terrain de jeu, les Nordistes s'attachèrent à fournir un football de qualité, construisant agréablement au centre du terrain, malmenant souvent les Marseillais, en particulier Deleglise qui se jouait de Salem.

La rencontre débuta par un chassé croisé extrêmement vif, et le plus souvent plaisant. Des la première minute, Libérati et Capart, les deux goals, avaient du intervenir. Le premier, sur un tir de Mankowski, le second sur centre shot des ailiers marseillais Georges Dard et Sboralski.

La défense nordiste faisait merveille devant les offensives marseillaises, timorées, et limitées durant les première minutes du jeu, à quelques velléités en contre attaques. Mieux, sous l'impulsion de Hardouin, Braun, Mankowski, Madani, l'équipe d'Amiens était souvent dangereuse, en particulier à la 15me minute de jeu qu'une attaque de Braun et Mankowski obligeait Libérati à plonger témérairement dans les jambes de Deleglise pour éviter un but.

Ce même Deleglise se tirait par ailleurs à son avantage de la lutte qui l'opposait à Salem, et ses débordements donnaient de belles occasions à ses coéquipiers.

Très ardents, anticipant heureusement, demis et arrières amiénois dominaient pratiquement ce match et en dépit du travail de Flamion, Ekner, Johansson, le trio de pointe marseillais Georges Dard (ailiers gauche) Wagner et Sboraski (ailier droit), n'avait guère de possibilité de marquer.

A la 25me minute, la pression des amiénois était telle que Libérati dut intervenir cinq fois, en moins de deux minutes, et d'ailleurs, le goal phocéen laissa échapper une balle rendue, rappelons le, très glissante, que lui avait adressé Hardouin sur coup franc direct.

Sous les acclamations du public, Amiens lançait offensive sur offensive, mais ses avants desservis par leur insuffisance athlétique et se heurtant de surcroît à une défense de grande valeur manquaient visiblement d'efficacité, et en aucun cas n'apparaissaient capables de battre Libérati.

L'O.M. gagne en 7 minutes

L'inévitablement relâchement se produisit chez les Nordistes, après 30 minutes de jeu. Flamion en profita pour prendre en défaut balle au pied, toute la défense adverse. Il dribbla trois adversaires, donna à Wagner qui n'eut plus qu'à pousser dans les buts, prenant très astucieusement le goal à contre pied.

Sept minutes après, le même Flamion, shota plus fort de la ligne des dix huit mètres. Le goal amiénois Capart ne put que la pousser et Wagner, qui avait suivit, reprit. Mais son tir heurta la transversale. Le ballon revint en fin et cette fois le même Wagner ne laissa aucune chance à Capart.

La mi-temps fut marqués par les efforts opiniâtre des Amiénois qui n'avaient pas abdiqué. Loin de là ! La défense marseillaise était à nouveau souventes fois pressée, mais la blessure des ailiers Carré et Deleglise (le meilleur) amoindrissait considérablement les possibilités de l'attaque nordiste, déjà fort peu efficace et pratiquement incapable de prendre en défaut l'organisation défensive marseillaise ou devant Libérati, excellent, Haddad, Rodriguez, Johansson se signalaient.

Flamion, à plusieurs reprises, Dard, Ekner, Sboralski, shotaient au but à moins de quinze mètres. Mais par imprécision, manque de puissance ou simplement à cause du bon placement du goal adverse, rien ne passait. C'était au contraire Haddad qui voulant détourner de la tête un shot de Madani faillit battre Libérati.

Et M. Lauga de Bordeaux siffla toujours sous la pluie, la fin d'un match enlevé par l'équipe la plus réalisatrice devant une formation qui vraiment surpris agréablement.

FLAMION LE GRAND HOMME DU MATCH

On fut surpris au cours de ce match par la stérilité des avants de pointe de l'O.M. Tous ceux qui ont assisté à la magnifique démonstration fournie devant Toulouse regrettèrent fort l'absence de Anderson qui était remplacé au centre avant par Wagner. Huit fois au moins ce dernier eut un but au bout des pieds. Il "oublia" parfois les camarades démarqués, Georges Dard en particulier et son shot par ailleurs fut faible ou imprécis. De surcroît alors qu'il avait vraiment la possibilité de battre la défense adverse en fin de seconde mi-temps, il se vit subtiliser la balle en voulant dribbler le gardien de but adverse.

Amiens a présenté une équipe excellente en très bonne forme physique accrocheuse à souhait et qui par ailleurs ne fut pas intelligente dans le domaine de la construction du jeu. Il manquait seulement à cette équipe pour se signaler à l'attention des avants réalisateurs.

Il est vrai qu'en contre partie la défense marseillaise bien aidée par Johansson, très actif,

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FLAMION LE GRAND HOMME DU MATCH

On fut surpris au cours de ce match, par la stérilité des avants de pointe de l'O.M. Tous ceux qui ont assisté à la magnifique démonstration fournie devant Toulouse, regrettèrent fort l'absence d'Andersson qui était remplacé au centre-avant par Wagner. Huit fois au moins, ce dernier eut u but au bout des pieds. Il "oublia" parfois les camarades démarqués, Georges Dard en particulier et son shot, par ailleurs fut faible ou imprécis. De surcroît alors qu'il avait vraiment la possibilité de battre la défense adverse en fin de seconde mi-temps, il se fit subtiliser la balle en voulant dribbler le gardien de but amiénois.

Amiens a présenté une équipe excellent en très bonne forme physique, accrocheuse à souhait et qui, par ailleurs ne fut pas inférieure dans le domaine de la construction du jeu. Il manquait seulement à cette équipe, pour se signaler à l'attention des avants réalisateurs.

Il est vrai qu'en contre-partie la défense marseillaise bien aidée par Johanson très actif pourrissant un match en tous points parfait si l'on excepte l'infériorité manifeste, en première mi-temps par Salem dans sa lutte avec l'ailier amiénois Deleglise.

Ce dernier blessé en début de la seconde mi-temps, eut par ailleurs, une action, bien moins efficace. En définitive le grand homme de l'O.M. fut Flamion qui fut à l'origine des deux buts et indépendamment d'une multitude d'actions de très bonne classe qui, chaque fois prirent en défaut la défense adverse. A ses côtés, Ekner fit également un bon match et derrière ces deux hommes Johansson fournit une somme de travail absolument considérable/

En fait, l'on doit reconnaître que l'O.M. fit juste ce qu'il fallait pour gagner mais pas plus et l'on peut vraiment reprocher cela à une équipe qui, chaque dimanche est contrainte de forcer son talent par suite de l'opposition de l'adversaire.

"En d'autres circonstances nous aurions battu l'O.M." déclare l'entraîneur Riou

Etant donné les circonstances le président de l'O.M. ses trouva satisfait du résultat.

"Nous avons joué à l'économie car il fallait éviter tout accident".

L'opinion d'André Riou, entraîneur d'Amiens est catégorique : "Notre courage et les efforts que nous avons fournis à longueur de match furent mal récompensé. Je crois qu'en d'autres circonstances nous aurions battu l'O.M."

 

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