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Résumé Le Provencal

du 26 février 1951

 

Les romantiques avants de l'O.M. ont fait trop de manières

devant le bondissant RUMINSKY

Et c'est Le Havre, beaucoup plus réaliste, qui a marqué (1-0)

Paris - Le stade est archi plein. Le ciel est très gris et il pleut légèrement.

La première mi-temps est pour l'O.M., Ruminsky plonge dans les pieds de Andersson. L'O.M. récidive et Albanesi dégage en touche. Sur shoot d'Andersson, l'O.M. obtient un corner sans résultat.

Christiansen réplique et les Normands parviennent jusqu'à Poncet qui dégage.

Une très jolie attaque d'Ekner qui shoote : la balle passe à 2 mètres des buts.

Sur Riposte havraise, Saunier tire rapidement mais Poncet, qui avait paru hésitant tout d'abord, bloque bien.

Sboralsky évite deux hommes mais se prendre la balle. Peu après, il tire un corner qui n'est pas exploiter.

Les coups francs pleuvent

Les joueurs ne se ménagent guère et les coups francs pleuvent. L'O.M. mène toujours la danse, dominant nettement aussi bien territorialement qu'au point de vue technique.

Une grosse faute de Besse coûte un corner au Havre, qui se dégage, Christiansen déborde et tire mais Poncet dégage.

Flamion ouvre superbement sur Sboralsky qui finasse e se fait prendre la balle. Sur une charge de Haddad, Le Havre bénéficie d'un coup franc très dangereux à la limite du penalty. Il est très bien tiré par Christiansen, mais Poncet a vu le tir et peu bloquer à temps.

Andersson marqué de près

Un corner pour Le Havre ne donne rien. Sur coup franc, la balle et adroitement dévier sur Poncet qui dégage. Le jeu est toujours très rapide. Les Havrais pratiquent le tourbillon, Devroedt et Stricanne se télescopent, Sboralsky en profite pour filer, après que Scotti ait commis une grosse erreur.

Les Havrais ont mis deux hommes pour marquer Andersson qui se fait siffler un coup franc. Ruminsky sort de ses buts pour le tirer et la balle va si loin que Saunier la reprend de volée : Poncet stoppe.

Une charge trop dure de Rodriguez sur Wattebled coûta un coup franc et le public siffle. Peu après, Flamion sert Sboralsky qui centre et la reprise d'Andersson frôla les bois, alors que Ruminsky était battu.

Flamion et Sbo récidivent en vain. Rien ne passe, puis les Havrais montent à l'attaque. Poncet se défend avec bonheur sous les charges adverses et Christiansen reste sur le carreau.

Une longue confuse et furieuse mêlée se produit et se prolonge devant Ruminsky qui finit par dégager. Flamion de son dribble court, sème plusieurs fois le désordre dans la défense havraise, mais il est moins heureux dans ses shoots. L'un d'eux cependant, touche légèrement la transversale.

L'attaque Olympienne est toujours brillante mais ne parvient pas à portée de shoot. Demis et inters combinent bien et essaient de créer le trou, mais les ailiers sont maladroits et Andersson est par trop marqué.

Dard, K.O.

Sur coup franc bien tiré par Devroedt, Ranzoni, bien placé, tire au-dessus. L'O.M. riposte aussitôt et Dard se précipite en même temps que Ruminsky. Tous les deux ratent la balle, Dard reste K.O. mais lorsque Ekner reprend, Ruminsky est en place.

Et l'O.M. malgré sa supériorité numérique, ne parvient pas à marquer (Christiansen a été emporté sur une civière). Devroedt tire encore très bien un coup franc, mais Palluch reprend au-dessus. C'est la mi-temps.

Les Havrais jouent à dix et attaquent avec trois avants seulement, ayant renforcé leur défense.

Ranzoni passe deux olympiens mais se fait descendre par Scotti, que le public siffle. De son côté, Ruminsky arrête bien un shoot de Flamion.

Les gestes irréguliers se succède, Ranzoni, Scotti, Albanesi sont pénalisés.

Rodriguez monte à l'attaque. Besse l'imite et fait passer le frisson aux supporters olympiens.

Soudain Stricanne part, la balle aux pieds, le chemin libre. Quatre maillots blancs accourent et sauvent on ne sait comment. Mais peu après Andersson centre de l'aile gauche et c'est bien miracle si le but est manqué.

L'O.M. .... danse

Le jeu est très décousu. L'O.M. danse devant Ruminsky sans marquer. Le Havre joue par coups de boutoir à deux avants. Qu'espèrent les Normands ? Une main ? Salem la fait, mais elle n'est pas sifflée. Albanesi prend Dard à Bras le corps : coup franc à la limite, sans résultat, puis descente du Havre : Poncet dégage.

Flamion ouvre superbement, mais Sboralsky gâche encore. Dard, servi par Ekner tire sur la face externe du poteau.

Dard, bien servi, hésite et se fait souffler la balle par Albanesi. Les avants olympiens continuent leurs passes savantes mais improductives. Les coups de boutoir du Havre restent dangereux, d'autant que la défense Olympienne commet des erreurs.

Haddad et Saunier se livrent une lutte sans merci. Le Marseillais, moins rapide, s'en tire cependant, Andersson déboule et tire. Ruminsky pare sans bloquer, un avant marseillais reprend et tire au-dessus.

Saunier échappe à Haddad et tire à coté. Mais Haddad se reprend vite.

Le but Havrais

Saunier fait une faute, à la soixante treizième minute, mais c'est lui qui bénéficie du coup franc, tiré à 35 mètres, et de la touche par Albanesi : Saunier le reprend de la tête et marque.

Le Havre : un but.

L'O.M. joue l'attaque et shoote. Deux fois, Ruminsky envoie dehors.

Les Havrais ont le vent en poupe. Palluch descend. Mais il est blessé. Le jeu continue tandis qu'on le soigne.

Le Havre joue à neuf. L'O.M. joue sur les buts havrais ou Ruminsky pare tout. Palluch revient en boitant.

Il reste six minutes à jouer. Les Normands gagnent du temps. Rodriguez s'incorpore parmi les avants et toujours un Havrais dégage.

Flamion ouvre sur Sboralsky qui centre derrière les buts. Encore une occasion envolées... Plus que deux minutes. Dard gâche encore une occasion. Une erreur de Haddad coûte un corner. Cette fin de match est terriblement émouvante, mais le résultat ne change pas.

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Le But du Havre est contestable !

Mais l'O.M. incapable de percer le rideau défensif normand

ne sut pas mettre à profil sa supériorité numérique

(reportage de Raymond GIMEL)

Paris - Pour quelles raisons l'O.M. n'a t-il pu , dès le départ, imposer sa loi ?

Pour quelles raisons, encore, les Marseillais n'ont pas tiré profit de leur supériorité numérique.

Les explications à dire vrai sont multiples.

Des les premières minutes, ont se rendit compte que les avants de l'O.M. éprouveraient de sérieuse difficulté à percer par le centre.

De fait, hier, Andersson fut belle et bien neutralisé par Besse. Restaient les ailes.

Dard, bien servi au départ, fit espérer beaucoup. Mais outre qu'il avait affaire au terriblement efficace Albanesi, il fut bientôt isolé ou servi dans de mauvaises conditions ou encore à partit de la 41e minute - privé d'une partie de ses moyens; puisqu'il effectua toute la seconde mi-temps avec un pansement sur l'oeil gauche.

La seule faille de la défense normande - faiblesse d'ailleurs toute relative - paraissait donc se situer sur son côté gauche ou opérait Bihel II. Flamion s'en rendit compte qui alimenta sans relâche son ailier droit Sboralski.

Mais ce dernier ne fut pas utiliser les nombreuses occasions qui lui furent offertes.

Aussi les attaques marseillaises donnèrent elles une impression quasi constante d'inefficacité.

Nous démentons personne que si Dard avait bénéficié, hier, du travail préparatoire qu'effectuait Flamion à l'intention de Sboralski, l'O.M. eut peut être percé le rideau défensif normand.

Nous émettons cette critique d'autant plus librement que, voilà plusieurs semaines nous avons préconisé la mise sur pied du tandem Dard-Flamion pour que cesse l'isolement du Marseillais.

Onze contre dix sans résultat

Lorsque Christiansen, blessé à la cheville gauche, fut emporté du terrain sur une civière, à la trentième minute, on pensa que ce coup du sort serait fatal aux Havrais.

Or que se passa t'il ?

Salem : arrière volant

L'O.M. chargea Salem - dépourvu d'adversaire directe- de jouer "les arrières volants" derrière Haddad et Rodriguez.

Est ce parce que ces derniers comptèrent dès lors un peu trop sur Salem ? Fut ce aussi parce que Le Havre replié sur les buts, opéra par contre attaque très aérées ?

On assista, en tout cas à un certains relâchement de la défense marseillaise.

Saunier et Christiansen, disposant de plus de champ, effectuèrent des montées, agrémentées de dribbles, terriblement dangereux.

Au lieu d'utiliser sa supériorité numérique, l'O.M. parut en être gêné, presque déséquilibré.

Dans le dernier quart d'heure, l'équipe marseillaise, chargeant ses batterie, fit jouer Salem arrière et lança Rodriguez à l'attaque.

C'était trop tard.

Un but contestable dans sa genèse.

Sans que le fait atténue, en quoi que ce soit, les mérites des Normands et les erreurs de l'O.M. convient cependant de souligner que le but réussi par Le Havre à la 73e minute de jeu, est très discutable dans sa genèse.

A son origine, se trouve en effet un coup franc qui, dans l'esprit de M. Fauquemberghe devait sanctionner une faute de Haddad sur Saunier.

Le Marseillais a-t-il chargé Saunier dans le dos ?

A notre sens, c'est bien plutôt ce dernier qui pratiqua, aux dépens, de Haddad, une obstruction punissable.

Mais cette mauvaise décision se limitent les excuses qu'on peut faire valoir à la décharge des Olympiens.

"La Coupe ne sourit qu'aux trentaine de mètres et de la droite par Albanesi

La balle parvint en cloche devant les buts, et les trois Marseillais, Haddad, Scotti, Salem, qui entouraient le petit Saunier, ne purent empêcher celui-ci de sauter et de battre de la tête Poncet.

Les mérites du Havre

Bien qu'il soit regrettable, aucun doute plane sur la régularité de la victoire normande, il faut convenir que celle ci vient récompenser la magnifique énergie employée par les Havrais qui lutèrent à dix une heure durant.

"La Coupe ne sourit qu'aux ardents" écrivions nous samedi.

Le Havre ne baissa jamais les bras.

De bout en bout, sa défense se montra intraitable. Pourquoi fallut il d'ailleurs que Ruminski se fit une nouvelle fois remarquer par sa brutalité en blessant Georges Gard ?

Le portier normand repoussa une shoot - le seul - particulièrement violent d'Andersson à la soixante huitième minute

Albanesi et Besse abattirent un travail extraordinaire.

Ranzoni - bien secondé par De Vroet - fut l'âme de son équipe

L'attaque parut manquer d'efficacité, mais Christianssen (avant sa blessure), Saunier et Stricanne, par leurs montées et leurs dribbles, Palluch par ses percées, créèrent maintes situations dangereuses.

Techniquement dominés dans la conduite du jeu, au cours de la première mi-temps surtout les Havrais, soucieux de jouer vite, animés d'un allant magnifique, ont remporté leur victoire sur un coup de dé.

Mais ils ont su, aussi, forcer le dessin.

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du 26 février 1951

 

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