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Résumé Le Provencal

du 04 mai 1977

 

TROP FORT NANCY,

TROP TENDRE L'O.M.

 Les Marseillais dominés de bout en bout s'inclinent logiquement

NANCY - Bas verts, short verts, maillots verts. L'O.M. avait hier soir à Nancy abandonné sa traditionnelle tenue blanche pour endosser au stade Marcel Picot celle de l'espérance de et de... Saint-Étienne.

Les espoirs ont été déçus et l'O.M. a l'évidence ce n'est pas encore Saint-Étienne, c'est ce qu'il faudra retenir de cette rencontre.

L'O.M. a perdu 2 à 0. Ce n'est pas une surprise, ce n'est pas en plus une catastrophe.

Ce n'est pas une surprise, car on savait les Nancéiens redoutables à domicile, et surtout décidés à vaincre pour espérer toujours une possible qualification en Coupe d'Europe de l'U.E.F.A.

Ce n'est pas non plus une catastrophe car on sait que les Olympiens peuvent (à condition de ne commettre de faux-pas à domicile) se considérer à l'abri d'une éventuelle relégation.

On regrettera cependant que les jeunes Marseillais, excellents quatre jours plus tôt, n'aient pas fait preuve des mêmes dispositions morales que contre Lyon.

Il est vrai que pour certains d'entre eux (Florès notamment, qui dans la journée avait appris la signature de Berdoll), on pouvait trouver de larges circonstances atténuantes. Mais comment donc s'est déroule le match ?

DU GRAND MIGEON

Dans le premier quart d'heure de la première mi-temps, c'est-à-dire pendant ce qu'il faut appeler le round d'observation, les Phocéens, qui avaient confié à Fernandez la garde de Platini, firent pratiquement jeu égal avec leurs rivaux. Mieux, Hervé Florès eut même deux bonnes occasions qu'il ne put exploiter au mieux des intérêts de son club.

Petit à petit la belle machine nancéienne se mit en route ; Platini commença à tirer les ficelles et, devant, Dussier, Rubio, Rouyer, Chebel posaient les premières banderilles à une défense phocéenne non pas aux abois, mais qui devait se contenter plus souvent de parer au plus pressé.

Ce qui devait arriver arriva à la 25e minute. Un corner tiré à la perfection par Platini fut repris de la tête par Rouyer ; c'était le premier but nancéien. La suite jusqu'au repos ne fut qu'une longue domination des locaux qui soumirent la cage phocéenne à un véritable bombardement. Et si le préposé au tableau d'affichage n'eut plus à se manifester c'est que face à eux les attaquants lorrains trouvèrent un peu Migeon en état de grâce qui multiplia les prouesses et les arrêts de grande classe, notamment sur des tirs de près de Dussier, Jeannot, Rubio, Rouyer, et Platini.

À l'amorce de la seconde période, l'O.M. n'était pas lâché au score, mais on pouvait envisager avec une certaine crainte, voire une crainte certaine la suite des opérations.

Le premier quart d'heure de cette seconde mi-temps en dépit du remplacement de Bereta par Zlataric n'apporta aucune modification dans la physionomie du jeu.

C'étaient toujours les Nancéiens qui se montraient les plus dangereux et Migeon avaient encore deux occasions de se distinguer sur des tirs très appuyer de Curbelo et Rouyer. La seule action dangereuse des Phocéens fut un maître crédit de Zlataric (58') qui se débarrassa de son garde du corps, évita Moutier, et, dans un angle très ferme, ne put que tirer sur l'extérieur du poteau gauche.

Ce ne fut en réalité une surprise pour personne lorsqu'à la 65e minute le tout jeune Chebel exploita au maximum une reprise de la tête de Rouyer et une erreur de Bracci pour s'en venir fusiller Migeon à bout portant et porter le score à 2-0.

Dès lors il était plus question que l'O.M. reviennent au score. Il ne revint pas.

Les Marseillais, malgré les efforts désordonnés de Noguès, ne parvinrent même pas à sauver l'honneur. Soyons juste, ils ne le méritaient pas.

André de ROCCA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

 PLATINI A-T-IL EU SON RAYONNEMENT HABITUEL ?

 On connaît la valeur de ce joueur déception. C'est pourquoi, Jules Zvunka avait chargé Fernandez, qui le connaît très bien, de le marquer. Dans la mesure de ses moyens, le Marseillais a rempli son contrat mais il n'a pu empêcher totalement le milieu local de tirer les ficelles et de mener le jeu de son équipe. En fait, Platini est bien le meneur de jeu que l'on présente. Avant le coup d'envoi, il avait reçu le ballon d'argent de "Footballeur magazine" trophée qui récompense le meilleur footballeur de l'année, et attribué par les journalistes, les joueurs et les entraîneurs.

 BRILLANT CONTRE LYON, FLORÈS EST PASSÉ INAPERÇU À NANCY. POURQUOI ?

 Il y a deux réponses, à cette question. La première consiste à dire que Florès n'était pas en forme. C'est possible, mais nous n'y croyons guère, car on ne voit pas comment il serait passé du stade de la forme à celui de la méforme, en quatre jours. Par contre, ce qui est évident, c'est que lorsque le jeune Hervé apprit, dans l'après-midi, que Marc Berdoll venait de signer un contrat de 4 ans à Marseille, il y a gros à parier que son moral en a pris un coup. Voilà un garçon qui est arrivé à l'O.M. en même temps que Yazalde... et qui, de ce fait, a perdu un an. Et voilà qu'au moment même où on commence à l'envisager comme titulaire l'an prochain, il apprend l'arrivée d'un autre avant-centre acheté à l'étranger. Il y a de quoi décourager les plus forts moralement et on sait que dans ce domaine, Florès a encore beaucoup à apprendre.

 LE PUBLIC NANCÉIEN MÉRITE-T-IL LE TITRE DE MEILLEUR PUBLIC DE FRANCE ?

 Nous répondrons sans hésiter : Oui. La meilleure des preuves c'est qu'hier soir, ils étaient plus de 15.000 à venir encourager leur équipe alors même qu'il y a belle lurette que l'adversaire du jour, à savoir l'O.M. ne fait plus l'unanimité en France. À signaler aussi que les responsables de l'A.S. Nancy-Lorraine font tout pour intéresser les supporters de leur club. C'est ainsi, qu'hier, avant la rencontre, on eut droit aux majorettes, à des "hôtesses" qui firent le tour du stade et à une animation constante avant le coup d'envoi. L'A.S. Nancy-Lorraine est vraiment un beau club.

 QUE PENSER DE L'ARBITRAGE DE M. MEEUS ?

 Avant toute chose, il faut écrire qu'il n'eut aucune influence sur le résultat du match. Les Nancéiens étaient supérieurs et on voit mal comment l'O.M. aurait pu contester cette supériorité. Cependant, nous dirons que M. Meeus a fait un arbitrage "maison" en accordant aux Nancéiens des fautes qu'il ne sifflait pas aux Marseillais. C'est ainsi qu'à la 65e minute, il oublia de sanctionner un croche-pied sur Emon pour accorder dans les secondes suivantes un coup franc imaginaire à Rouyer. Ce coup franc devait amener le second but nancéen.

A. de R.

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Josip Skoblar et Norbert d'Agostino

"Il nous a manqué un buteur"

"Ce qui nous a manqué avant tout c'est de ne pas marquer de buts", Josip Skoblar, adossé à la porte des vestiaires, regrettait la manière dont ce score avait été acquis s'il ne mettait pas en doute la légitimité du succès nancéen.

"En fait, poursuit-il, nous avons joué beaucoup trop crispés, avec la peur de perdre, et cela dès le début de la rencontre. De plus, nos actions ont été souvent mal soutenues au milieu du terrain En seconde mi-temps, par exemple, Fernandez et Martinez se sont montrés plus offensifs et cela a beaucoup mieux marché. Ce que l'on peut déplorer surtout, c'est que nous encaissons deux buts qui auraient pu être évités. Sur le premier en particulier, il est illogique que Rouyer, le plus petit des attaquants nancéiens, soit parvenu à reprendre le ballon de la tête au nez et à la barbe de trois de nos défenseurs".

"De plus, je reconnais certes que Migeon a été beaucoup plus sollicité que son vis-à-vis, mais il ne faut pas oublier que les Lorrains ont souvent tenté leur chance de loin, ce qui est spectaculaire, mais ne met pas toujours vraiment le gardien en danger. Donc, les occasions vraiment nettes contre nous n'ont pas été si nombreuses que cela.

"Cela dit, Nancy méritait sa victoire. C'est une équipe de qualité, sympathique, et qui a, de surcroît, un public extraordinaire qui joue certainement un rôle important dans les bons résultats qu'elle obtient".

Même son de cloche à peu près de choses près chez M. d'Agostino qui déclarait : "Ce soir, nous nous sommes bien battus. Malheureusement, nous avons concédé un but sur ce corner de Platini que Rouyer a détourné contre toute attente, et un autre sur une faute grossière de Bracci qui avait par ailleurs effectué un match excellent.

Nos jeunes joueurs n'ont donc pas réédité la performance qu'ils avaient accomplie devant Lyon.

"Mais que voulez-vous, la plupart des équipes qui viennent ici encaissent des scores sévères. Pour notre part, nous nous sommes à peu près défendus.

"C'est une consolation dans la défaite".

Jules Zvunka revenait lui aussi sur ses erreurs de défense qui avait grandement influé sur le score final. "Je ne nie évidemment pas la valeur de Nancy. Je regrette simplement que notre défaite ait été consommée sur des erreurs aussi grossières. Après un bon départ, nous avons vu au fil des minutes une excellente équipe lorraine qui a pris petit à petit l'ascendant sur nous et s'est logiquement imposé. Mais je retiens pour ma part que nous avons livré un match plein, ce qui est encourageant pour la suite."

Du côté des joueurs également on était déçu, mais pas affligé.

"C'est stupide ce qui m'est arrivé sur le deuxième but de Nancy, nous disait par exemple François Bracci. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, le ballon m'a rebondi sur la jambe, et Chebel, qui était là, a bien anticipé. Je me souviens d'ailleurs avoir marqué un but de cette façon l'an dernier à Troyes. Quoi qu'il en soit, cette erreur est d'autant plus stupide qu'à 1 à 0, sait-on jamais, nous n'avions peut-être pas encore perdu toutes nos chances, même si nous étions sérieusement dominés.

"Mais je suis certain que nous allons nous reprendre devant Nîmes".

Gérard Bacconnier était, lui, admiratif à l'égard d'Olivier Rouyer : "Quel coup d'oeil il a. Et quelle réussite aussi. Car sur le but qu'il a marqué il a à peine effleuré le ballon de la tête et cela suffit pour tromper Migeon. Il faut dire que ce corner était tellement bien tiré par Platini qu'il suffisait vraiment de peu de choses pour le transformer en but".

Quant à Albert Emon, il estimait : "Je suis encore un peu à court de condition physique. Mais j'espère que cela va s'arranger rapidement. De toutes façons ce soir ce n'était pas très facile pour nous devant, car nous étions toujours en position d'infériorité".

Signalons pour terminer que Bereta, qui avait laissé sa place au repos à Zlataric, souffre d'un coup à la hauteur de la cuisse et du genou gauche. Blessure peu importante, mais qui pourrait néanmoins l'empêcher de tenir sa place samedi devant Nîmes.

A.P.

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Antoine REDIN : "Résultat logique"

"Ce fut un match musclé - nous disait de son côté, l'entraîneur lorrain Antoine Rodin - En début de partie, nous n'avons pas su comment prendre les Marseillais, qui bougeaient beaucoup. Par la suite, nous nous sommes mieux organisés. Je pense que le résultat est logique, surtout si l'on considère la grande partie fournie par Migeon dans les buts marseillais. Avec un peu plus de réussite, nous pouvions marquer deux ou trois buts supplémentaires. En tout cas, c'est un très bon résultat pour nous, qui nous laisse encore l'espoir de terminer à une place d'honneur".

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