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Résumé Le Provencal

du 10 août 1977

  L'O.M. : A SU FAIRE FRONT

 Un super Migeon, la vaillance de tous et Saint-Etienne

se contente d'une courte victoire (2-1)

Le football que nous venons de voir à Saint-Étienne fut ni de salon ni de charme.

On n'aime pas employer le mot guerre quand il s'agit de sport ; disons que ce nouvel affrontement entre les "Verts" et les "Blancs" fut une bonne petite guerre avec tout ce que cela représente de "rentre dedans", d'irrégularités, de hargnes et de lutte au couteau pour la moindre balle. À ce je la, Saint-Étienne qui a complètement oublié les leçons de Snella et de Batteux pour n'être plus que l'équipe de Robert Herbin, sera encore difficile à battre cette saison sur son terrain. Cependant, il ne faut pas se hâter de faire des "Verts" les futurs champions de France. Leur jeu nous paraît terriblement fatigant pour finalement un petit résultat est la solution Rocheteau avant-centre ne résistera pas à l'usage.

Quant à Zimako, il est aussi à l'aise dans le jeu stéphanois qu'une limace dans une bouillabaisse !

MERCI MIGEON

L'O.M. dans la mesure du raisonnable, ne nous a pas déçu. Mais il convient de dire d'abord merci Migeon !

L'ancien gardien stéphanois, qui arrêta ou dévia des balles extrêmement chaudes et répara miraculeusement l'une des deux grosses bévues de Trésor, fit un match exceptionnellement brillant. Après lui, le meilleur olympien fut celui que l'on considère ordinairement comme le plus modeste : Baulier.

Mais la remarque principale concernera toute l'équipe.

Bien que nettement dominé, surtout en première mi-temps, l'O.M. ne s'est jamais découragé et a fait preuve de bout en bout d'un remarquable esprit de corps.

Tant et si bien qu'en fin de rencontre, le match nul, qui, il faut bien le dire, eut été chanceux, était encore possible.

Dans cette équipe de l'O.M. on a remarqué encore le bon travail de Florès, excellent distributeur de ballon, le travail toujours considérable de Fernandez. En attaque, Boubacar fut le plus combatif et sa position n'était pas facile hier soir. Mais Berdoll, utilisa au mieux les quelques ballons qui lui furent données. C'est lui en particulier, qui permit Truqui d'égaliser à la surprise générale, à la 60e minute.

 

PREMIERE MI-TEMPS :

DE GROS NUAGES VERTS

Pendant toute la première mi-temps, nous n'avons pas reconnu Saint Etienne. Des dépenses d'énergies colossales, des numéros de dribble de Rocheteau succédant à d'autres numéros de dribble de Zimako, un minimum de liaison et d'intelligence. Mais cette sorte de rouleau compresseur, impressionnant tout de même par son engagement et la constante agressivité de l'ensemble, faillit bien broyer l'O.M.

Seize corners 3, un nombre considérable d'arrêts ou de déviations de Migeon, contre une seule intervention délicate de Curkovic, sur un tir de Berdoll, et surtout une incessante pression des "Verts" sur les "Blancs".

Pourtant, le but marqué par Patrick Revelli à la suite du 15e corner stéphanois apparut entaché d'une irrégularité sur Migeon ; mais, quelques minutes plus tard, un tir atomique - et pour une fois le terme n'est pas excessif - de Bathenay vint percuter la barre transversale de l'O.M. Alors, 1 à 0 à la mi-temps, ce n'est déjà pas si mal pour l'O.M.

Ajoutant que Migeon, excellentissime, Fernandez, Florès, avec un Boubacar très combatif et un Baulier sobre bien sûr, avaient été les meilleurs olympiens de cette très difficile période.

L'ESPOIR S'EST APPELE

TRUQUI

En deuxième mi-temps, Saint Etienne continua sa pression et se créa un nombre assez important d'occasions de but. Mais il convient de dire que l'O.M. fut beaucoup moins dominé et qu'il sut prononcer quelques contre-attaques très dangereuses.

La plus dangereuse, bien sur, se situa à la 60e minute, Berdoll répétons-le, sait profiter des moindres balles, s'infiltra sur la gauche, profitant d'un moment de relâchement de la défense stéphanoise.

Il vit aussitôt Truqui qui s'était porté sur le centre. Sa passe trouva le jeune olympien et ce dernier ne rata pas une aussi belle occasion de battre Curkovic : 1 à 1. Tous les supporters olympiens présents dans le stade croyaient rêver et les chants stéphanois s'étaient tus pour un moment.

Ajoutons pour la petite histoire que Truqui, au moment ou il marqua ce but, était sur le point de sortir pour être remplacé par Baconnier.

En voilà un qui n'aura pas raté sa sortie !

BATHENAY REMET LES CHOSES

EN PLACE

Malheureusement pour l'O.M., inévitable Bathenay réussissait son deuxième tir-canon de la soirée et, cette fois, le ballon prit irrésistiblement le chemin de la lucarne. Quel joueur précieux et quel tireur redoutable que ce Bathenay !

Le score devait en rester là et l'O.M. pouvait rejoindre les vestiaires sur une courte et très honorable défaite.

Disons pour conclure que cet échec, au demeurant assez prévisible et disons-le mérité, hypothèque en rien l'avenir de l'équipe olympienne. Elle a prouvé ce soir, dans des conditions atroces et contre un adversaire déchaîné, qu'elle avait du coeur à revendre.

Nous ferons cependant une petite réserve pour le capitaine Trésor qui, à côté de quelques interventions dignes de l'international et du grand joueur qu'il est, faillit donnait deux buts tout faits à Saint-Étienne.

Quant à Linderoth, il fit un match simplement moyen. Un bon tir en seconde mi-temps et quelques bonnes passes. Nous pensons que, pour un Suédois comme lui, la semaine qu'il vient de passer à Marseille en pleine chaleur revenue, aura été un lourd handicap. Mais ce petit bonhomme a de la classe et nous le reverrons certainement à son meilleur niveau avant la fin du mois. C'est en tout cas notre conviction.

Maurice FABREGUETTES

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LA TETE HAUTE

L'O.M. dominé, l'O.M. battu, mais l'O.M. jamais ridicule...

C'est peut-être le meilleur enseignement de ce match joué dans un stade Geoffroy Guichard archi-comble et dans une ambiance vraiment délirante.

Il est bon à signaler d'ailleurs que tous les records de spectateurs ont été pulvérisés. Cela démontre à l'évidence que l'équipe marseillaise sait faire toujours recette.

Il n'entre pas, bien sûr, dans nos intentions de contester la victoire stéphanoise. Les "Verts", comme on les appelle un peu partout en France, ont effectué pendant la majeure partie de la rencontre un pressing qui eut été sans doute insupportable pour beaucoup d'autres adversaires. L'O.M., lui, a su faire front et même inquiéter jusqu'au bout ces Stéphanois qui n'étaient pas mécontents du tout que l'arbitre M. Vautrot siffle la fin de cette fantastique bataille.

Devant Sochaux, les olympiens avaient laissé entrevoir de réelles promesses. Tous les ont confirmées hier soir tant sur le plan individuel que collectif, aussi bien les jeunes que les joueurs plus chevronnés. La preuve en est que Truqui n'a pas laissé passer l'occasion lorsqu'elle s'est présentée de battre Curkovic d'un tir imparable. On a dit aussi que quelque chose avait changé dans la manière et surtout dans l'état d'esprit de l'O.M. Tout cela s'est confirmé dans des conditions, répétons-le, beaucoup moins favorables que lors de la première rencontre au stade vélodrome.

On a retrouvé l'esprit de corps, chacun s'est serré les coudes pour faire front devant le déchaînement stéphanois. Et le public, qui n'est pourtant pas tendre pour les visiteurs, à maintes fois reconnu et même rendu hommage à la valeur de l'adversaire. Bien loin de décevoir, cette défaite nous compte conforte dans l'opinion que les olympiens ont, cette saison, les moyens de jouer un rôle intéressant dans le championnat français.

"Nous sommes sur le bon chemin", a dit lui-même Skoblar.

Nous sommes entièrement de son avis. L'équipe marseillaise est sortie de Geoffroy Guichard la tête haute. Nous sommes persuadé que la majorité des supporters n'en attendaient pas davantage...

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

L'O.M. aurai-il mérité au moins le match nul ?

R. - L'O.M. aurait pu égaliser en fin de match. Mais il faut bien reconnaître que la victoire de Saint-Étienne est parfaitement logique et reflète assez bien la physionomie de la partie.

Pendant 90 minutes environ, les Olympiens furent pressés dans leur camp par une équipe jouant précisément ce que l'on appelle le "pressing". Que les Olympiens aient pu résister, limiter les dégâts et déjà une bonne chose. Mais, sur le match d'hier soir, il faut bien dire que l'équipe stéphanoise était la meilleure.

Le premier but attribué à Patrick Revelli était-il régulier ?

R. - De notre place, il était assez difficile de juger. Cependant, même à cette distance, il nous a paru que Migeon était dans l'incapacité d'intervenir correctement. Il a été vraisemblablement bousculé.

On remarque que, surtout les corners, les fautes des deux côtés sont généralement nombreuses. L'arbitre, placé derrière les filets, avec le livre des lois de jeu ouvert devant lui, pouvait assez facilement siffler trois coups francs contre attaque adverse autant de l'autre côté. Cela est bien connu, sur les corners il se commet énormément de fautes.

Linderoth a-t-il fait un bon match ?

R. - On ne peut pas dire que Linderoth a mal joué, mais plutôt qu'il a été un peu effacé. Il se plaignait, la partie terminée, d'un coût reçu sur la cheville. Cependant, nous trouvons personnellement absolument normal qu'un joueur suédois, venu pour la première fois dans le sud de la France, soit un peu handicapé par cette période de canicule revenue.

L'attaque de Saint-Étienne était le point faible de l'équipe la saison dernière. Sera-t-elle le point fort de cette saison ?

R. - Sur ce que nous avons vu hier soir, nous ne le pensons pas. Il semblerait que le recrutement de Saint-Étienne n'ait pas été judicieux.

Barthélemy, que nous avons vu jouer dans le match d'ouverture, était moins bon que Hervé Revelli, lequel disputait cette même rencontre.

Rocheteau, avant-centre, c'est un rêve. Bien que le jeune international ait retrouvé sa pleine forme, ses qualités ne pourront s'épanouir qu'aux ailes du terrain.

Quant à Zimako, il mettra certainement beaucoup de temps pour s'adapter au style de sa nouvelle équipe. Il a un défaut considérable : quand il part balle au pied, il est certes déroutant pour ses adversaires, mais il ne voit pas ses partenaires.

Enfin, Patrick Revelli est resté le Patrick Revelli que l'on commence par bien connaître.

M.F.

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SKOBLAR : "SUR LE BON CHEMIN..."

Les joueurs marseillais étaient déçus après le coup de sifflet final, et, pour une rare fois, ce n'était pas à cause de leur défaite, mais plutôt de la façon dont elle avait été concédée. L'ensemble des Marseillais, aussi bien les joueurs que les dirigeants, estimait que l'arbitre avait accordé à Saint-Étienne un premier but qui n'était pas valable. Le premier que nous avons interrogé fut M. Jean Robin : "L'O.M. nous a-t-il dit, a fait une très bonne deuxième mi-temps et avec un peu de réussite, l'équipe aurait pu conserver le match nul. Mais les Stéphanois, décidément, ont un prestige redoutable. Il n'empêche que nos joueurs ont démontré, ce soir, qu'ils avaient des ressources et qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleures équipes du championnat français".

Skoblar, qui était pour sa part entouré par beaucoup de journalistes, était encore visiblement sous le coup de la tension nerveuse. "Je ne suis pas déçu, nous a-t-il dit, par cette défaite qui, somme toute, est normal sur le terrain de Saint-Étienne. Au contraire, l'O.M. m'a procuré ce soir pas mal de satisfaction. Nous avons plu au public stéphanois, qui a pourtant l'habitude d'assister à des grandes rencontres. Pour moi, c'est un point positif. Je pense que nous sommes sur le bon chemin. Bien sûr, on nous dira que la défaite a été concédée par un seul but d'écart. C'est peu. Mais au bout des comptes, c'est beaucoup. Et je comprends un peu l'amertume des joueurs qui espéraient pour une fois, ramener un point de Saint-Étienne. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Je vous le répète, je pense que cette équipe affiche des progrès depuis la reprise. Maintenant, nous allons essayer nous, les dirigeants, de faire oublier à nos joueurs ce match du stade Geoffroy Guichard. Car désormais, il importe de préparer les prochaines rencontres.

"Saint-Étienne c'est maintenant du passé. Je suis persuadé que l'expérience pour nous aura été bénéfique, même si nous n'avons pas tout à fait atteint l'objectif que nous nous étions fixé. De toute façon, il ne fallait pas s'attendre à des miracles ce soir. Les Stéphanois sont très forts, et pour moi il est déjà très encourageant d'avoir fait devant une telle formation, honneur au football marseillais.

M. d'Agostino partageait dans l'ensemble l'opinion de son directeur sportif : "L'O.M. ce soir, a fait mieux que se défendre, nous a-t-il dit, sur un terrain que tout le monde sait en général défavorable aux équipes visiteuses. Je suis allé à la rencontre du président Rocher et il s'est déclaré lui-même surpris par le jeu de notre équipe. Je crois que c'est flatteur d'entendre des éloges de la part de ce président qui en a certainement vu d'autres. Je signale aussi que l'O.M. a pulvérisé ce soir le record de recette à Saint-Étienne même pour les matches de Coupe d'Europe. Cela aussi nous démontre que nous sommes encore capable de faire recette un peu partout en France et qui plus est de séduire le public".

Markovic, lui, n'était pas content après l'arbitre pour avoir accordé ce premier but aux Stéphanois dans des conditions litigieuses : je ne conteste pas la valeur de l'équipe stéphanoise, nous a dit l'entraîneur. Mais le premier but été incontestablement entaché d'une faute sur Migeon que l'arbitre n'a pas vue. De plus, Marius Trésor était malade et je pense que si notre international s'était présentée sur le terrain avec tous ses moyens, nous aurions pu finalement obtenir le point du match nul. Il est dommage donc que nous devions nous incliner sur de l'action qui étaient, à mon sens, pas très claires. Mais enfin, nous avons tout de même confirmé nos promesses du premier match contre Sochaux. Pour moi, c'est déjà un résultat encourageant".

Voyons maintenant l'opinion des joueurs, à commencer par celle de Bereta qui, lui, pouvait parler en connaissance de cause : "j'ai suivi ce match depuis le bord de touche, nous a-t-il dit et je l'ai trouvé passionnant, en tant que spectateur. Je suis tout à fait d'accord avec mes camarades quand ils contestent le premier but stéphanois et le deuxième a été consécutif à un coup franc sifflé contre Boubacar alors qu'à mon avis il n'y avait pas faute.

Tant et si bien que nous avons l'impression de nous incliner sur deux coups de pied arrêtés. Autrement dit, les Stéphanois n'ont pas réussi, malgré leur domination, à mettre notre défense hors de position. Ils ont dominé certes, mais l'O.M., pour la première fois depuis longtemps, leur a souvent posé des problèmes.

Linderoth, qui était sur la table de massage pour faire soigner un gros hématome au-dessus de la cheville gauche, nous confié pour sa part, que ce match avait été pénible.

"Ces joueurs stéphanois, nous a-t-il dit, n'ont pas leur pareil pour presser un adversaire sur ses buts. Ce fut un match très difficile devant un adversaire de très bonnes valeurs européennes.

"Je pense tout de même que notre équipe s'est très bien défendue, et avec un peu de chance nous aurions pu obtenir le point du match nul".

Truqui, le buteur marseillais, était partagé entre deux sentiments, celui d'avoir marqué un but à Curkovic et d'être à la fois battu comme ses camarades.

"Je suis bien sûr très heureux d'avoir repris victorieusement ce centre de Berdoll ; je vous prie de croire que j'ai regardé la balle entrer dans les filets stéphanois avec une satisfaction indicible. Hélas ce but n'a pas suffi pour que nous puissions tenir Saint-Étienne en échec. C'est décidément une grande équipe !"

Nous avons ensuite demandé à Migeon qu'est-ce ce qui s'était passé sur ce fameux but stéphanois.

"Patrick Revelli m'a tout simplement retenu par le maillot. Mais je reconnais que l'arbitre, M. Vautrot, était masqué par les joueurs et qui n'a pas vu la faute du Stéphanois. C'est dommage, car sans ce but, nous pouvions atteindre la mi-temps sur un score nul et ensuite nos adversaires, voyant qu'ils ne parvenaient pas à marquer, auraient peut-être perdu leur belle contenance, en deuxième mi-temps. Je dois d'ailleurs signaler que cette deuxième période fut beaucoup plus pénible pour nos adversaires. Nous avions abordé la deuxième mi-temps avec trois attaquants et vous allez vu Baulier, Trésor, Zvunka et Bracci ont, tour à tour lancé des offensives. Cette méthode a visiblement gêné les Stéphanois. Mais il est évident que nous l'avions adopté car nous n'avions plus rien à perdre. Il était difficile, bien sûr, d'aborder un match pareil, la fleur au fusil.

J'ai personnellement des regrets, car j'estime que, pour une fois, nous pouvions enlever à Saint-Étienne le point du match.

"Dans un match ou deux, nous a dit Berdoll, je crois que j'aurais retrouvé ma forme de compétition que j'avais à Angers. Cela faisait 8 mois que je n'avais plus jouer et il était, bien sûr, difficile de m'adapter au rythme du championnat. Maintenant, tout commence à aller mieux et je m'en suis aperçu, ce soir, contre Saint-Étienne. J'étais beaucoup plus à l'aise dans des conditions pourtant très difficiles. J'ai même craint en fin de match que nous allions réussir légalisation. C'était pas de chance, mais le principal est d'avoir montré que l'O.M. cette saison, avait des arguments à faire valoir".

Même impression pour Florès.

Nous avons fait ce qu'il fallait pour contenir les Stéphanois sur leur terrain et devant leur fantastique public de Geoffroy Guichard. Malheureusement, une fois de plus, nos adversaires ont eu le dernier mot. Pourtant, je vous l'avoue, j'ai bien cru que nous allions obtenir un résultat positif. Enfin n'en parlons plus"

Jean FERRARA

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L'hommage des Stéphanois

Pierre Garonnaire a été le premier à reconnaître la valeur de l'équipe marseillaise : "L'O.M. a fait un très bon match, nous a dit, et notre victoire a été acquise avec difficulté. Cela prouve que nos adversaires étaient en nets progrès par rapport aux saisons précédentes".

Robert Herbin, lui aussi, n'a fait que des éloges sur la formation olympienne : "Marseille m'a fait une très bonne impression. Le jeu de l'équipe a acquis plus de rigueur tant sur le plan individuel que collectif. Je suis persuadé que l'O.M., malgré sa défaite ce soir, a les moyens de disputer les premières places du championnat français et même le titre. Je n'exagère pas, cette formation m'a agréablement surpris".

Le président Rocher, lui, était doublement satisfait d'abord de la victoire, bien sûr, mais aussi par le fait que ce match avait pulvérisé tous les records jamais enregistrés au Geoffroy Guichard.

"Nous avons battu, de 2.000 spectateurs, le chiffre de nos meilleures assistances en Coupe d'Europe, nous a dit le président. En ce qui concerne le match, il fut de très bonne qualité et c'est tout à l'avantage de l'O.M. qui nous a donné une très bonne réplique et a donc contribué à assurer le spectacle.

D'ailleurs, cette formation marseillaise a prouvé qu'elle avait des arguments et nous la retrouverons certainement en fin de championnat, dans le sprint final".

J.F.

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M. VAUTROT : "Je n'ai pas vu

la faute de Revelli

On sait que les nouveaux règlements autorisent les arbitres à répondre aux questions des journalistes après une rencontre.

M. Vautrot, hier soir, nous a donc donné son opinion. Il était d'ailleurs intéressant de lui demander pourquoi il avait accordé le premier but contesté par les Marseillais :

"Migeon lui-même, nous a dit le directeur de jeu, m'a affirmé que Patrick Revelli l'avait retenu par le maillot au moment ou il s'élançait. Mais le gardien marseillais a reconnu aussi que je ne pouvais pas voir le geste de l'attaquant stéphanois ; j'ai donc jugé en mon âme et conscience et je ne pouvais pas intervenir pour une action qui avait échappé à mon attention".

Nous avons également questionné sur le but refusé aux stéphanois :

"Il y avait hors jeu de Bathenay."

- Maintenant, quelle était votre opinion sur le match et les joueurs.

- Je me refuse, nous a dit M. Vautrot, de juger les joueurs. Je demande moi-même qu'ils acceptent les décisions sans les contester ni sans porter sur elles une appréciation. Je me garderai donc de vous dire si tel ou tel joueur a été bon ou mauvais : je pense que ce n'est pas mon rôle. La partie technique, en quelque sorte, ne me regarde pas. C'est l'affaire des journalistes. À chacun son métier, si vous voulez. Il n'empêche que le match a été excellent et que les deux équipes ont montré, en ce début de championnat, qu'elles étaient déjà en très bonne condition".

J.F.

 

 

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