Résumé Le Provencal du 19 décembre 1977 |
UN O.M. SANS PIETIE
Lens a joué de malchance (4-0) |
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Vivement les vacances ! C'est le premier commentaire que nous a inspiré ce match entre deux équipes dont la plupart des joueurs semblaient avoir l'esprit ailleurs, au moins en première mi-temps, Lens a, cependant, quelques sérieuses excuses à faire valoir. Perdre Flak, dès avant le coup d'envoi, est déjà un lourd handicap. Jouer, pendant 35 minutes, en deuxième mi-temps avec Françoise dans les buts en est un autre, et de taille. D'autant plus que la blessure de l'excellent Tempet avait été causée par une façon de jouer de Berdoll que l'on peut qualifier d'inamicale. Il y a déjà beaucoup trop de blessés dans le football. Des joueurs pros, dignes de ce nom, devraient savoir que l'adversaire est un travailleur comme lui, ayant besoin de ses deux jambes pour vivre. Cette réserve faite, qui a tout de même son importance, il est certain que la victoire de l'O.M. ne saurait se discuter. Elle est celle de l'équipe qui avait la meilleure motivation et aussi les meilleurs arguments à faire valoir dans le jeu. D'autre part, après s'être blessés laisser endormir en première mi-temps par le jeu de Lens, les Olympiens se sont rebiffés au cours de la deuxième période amorçant et concluant quelques belles actions en mouvement. Il reste que l'O.M. peut maintenant partir en vacances en toute quiétude. Il reprendra dès le 8 janvier le championnat avec le maillot jaune symbolique de premier. Pour une équipe qui, en début de saison, n'avait que des ambitions modestes, c'est un résultat remarquable. Nous savons tous que la deuxième partie du championnat sera très difficile. On demandera à l'O.M. d'accomplir de véritables exploits en déplacement pour se maintenir en tête, mais rien ne prouve, jusqu'à présent, qu'il n'en est pas capable. UN BEAU BUT DE BOUBACAR L'O.M. a donc marqué 4 buts à une équipe lensoise vraiment infortunée. Parmi tous ces buts, le plus joli fut celui marquer à la 5e minute de la partie par Boubacar. Le plus joli surtout parce qu'à ce moment-là l'équipe lensoise joua dans sa meilleure formation au moment du moment et pouvait encore avoir le désir d'obtenir un résultat favorable. |
Ce but fut d'une pureté absolue d'une passe en retrait de Berdoll à Bracci, un centre dans le sens de la longueur à Boubacar, surgissant comme un diable hors de sa boîte, réussit à surprendre toute le monde : Daniel Leclercq, Tempet et le stoppeur Delcamp, un but qui prouve, une fois encore, le grand sens de l'opportunité de Boubacar. En deuxième mi-temps, nous avons eu également la surprise de voir Emon marquer un fort bon but de la tête sur un centre de Baulier. Cependant, à ce sujet, une petite réserve s'impose. Car, ce but fut marqué à un gardien de buts, Tempet, incapable de faire un pas. Le gardien lensois devait d'ailleurs quitter le terrain immédiatement après pour laisser sa place à son camarade Françoise. Les deux autres buts olympiens, s'ils ont le mérite d'exister et de compléter le classement furent obtenus contre une défense lensoise privée de ses meilleurs éléments : Tempet, Daniel Leclercq, Flak, etc... Mais il n'en reste pas moins que marquer des buts est d'une excellente chose. Qui sait si ces deux buts en plus, marqués cet après-midi ne feront pas la différence en fin de saison en cas d'arriver au sprint. L'O.M. TRÈS MOTIVÉ Pour sommes derniers match de l'année au Stade Vélodrome, l'O.M. a voulu prouver à ses supporters qu'il avait encore des réserves. Il l'a prouvé, surtout en deuxième mi-temps où l'on vit ses joueurs se remuer beaucoup, multiplier les appels de balle et élever le rythme du match. C'est à ce moment-là que l'on vit le meilleur O.M. Il est bien certain que, dans ces cas-là, des joueurs comme Linderoth, Boubacar, Bracci et Trésor ne sont pas étrangers à la bonne tenue de l'équipe. D'une équipe qui vient de terminer la première partie du championnat sur un point d'orgue, même si, comme nous l'avons déjà dit, l'ampleur de la défaite lensoise appelle de sérieuses réserves. Maurice FABREGUETTES |
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Ah ! les belles vacances ! |
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"Premiers du classement, l'Olympique de Marseille !" C'est le speaker de service qui, donnant les résultats de la journée, fait ainsi le point du championnat, après le dernier match de l'année 77. Dans le stade, une immense ovation s'élève alors que l'équipe olympienne, au centre du terrain, vient saluer son public. Aux vestiaires, un peu plus tard, le président d'Agostino distribue des félicitations à la ronde : "Bravo Skoblar, bravo Markovic, bravo les joueurs !" C'est donc le point d'orgue d'un premier acte qui s'achève dans l'euphorie générale. L'O.M. fête son succès, savoure sa première place, et tout le monde, disons-le, est content. Voilà la conclusion après ce match contre Lens. Une formation lensoise dans les malheurs avant et pendant la rencontre, forcent bien sur le respect. Mais le sport est ainsi fait et le football en particulier, que toutes les mésaventures des vaincus ne doivent rien enlever aux mérites des vainqueurs. L'O.M. a fait ce qu'il fallait pour remporter cette victoire. L'équipe avait une position à assurer, une réputation à défendre, et elle l'a fait, sans qu'il soit possible cette fois de contester sa manière. Il est d'ailleurs curieux de noter que ce dernier match contre Lens a eu le même dénouement que le premier disputé contre Sochaux. 4 à 0 dans les deux cas, ce qui prouve que l'enthousiasme n'a pas baissé. Ce qui a fait dire à Jean Robin : "Espérons que les choses se passent aussi bien pendant l'année 78..." Il n'est pas question pour nous de nous interroger sur la suite de l'épreuve. L'O.M. serait-il encore en tête à la fin du championnat ? l'avenir nous le dira. L'important, pour l'heure, est que l'équipe soit arrivée au résultat que l'on connaît. À chaque jour suffit sa peine. Il est difficile, d'autre part, de dissocier les joueurs à l'issue d'un succès résolument collectif. P nous voudrions dire un mot sur Boubacar qui avait promis de "gagner le match tout seul" pour remercier son président. L'ami "Bouba", en marquant deux buts, a honoré sa parole, même si elle avait été prononcée, comme l'on s'en doute, sur le ton de la boutade. Mais répétons-le, de Migeon à Emon, en passant par Linderoth toujours aussi remarquable, tous les Olympiens ont apporté leur part égale au succès. L'O.M. premier à la trêve, qui l'eût cru ? Ce serait peut-être le plus grand mérite de cette équipe d'avoir su bouleverser les pronostics. Une équipe qui peut dire désormais, avec un bel ensemble : "Ah ! les belles vacances..." Jean FERRERA |
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Les réponses aux questions que vous vous posez |
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Le comportement d'un leader POURQUOI FLAK N'A PAS PARTICIPÉ À LA RENCONTRE ? Le stoppeur lensois souffrait d'un violent abcès dentaire. Il s'est même évanoui dans les instants qui ont précédé la rencontre. Dans ces conditions, il lui était impossible de tenir son poste. C'est la raison pour laquelle Daniel Leclercq, qui lui avait aussi relevé de blessure, a joué une mi-temps. L'O.M. A JOUÉ EN LEADER ? Le principal, en fait, et bien que l'équipe olympienne ait enlevé une large victoire, ce qui lui permet de conserver sa place en tête du championnat. Le score, d'ailleurs, parle de lui-même. Il faut cependant signaler que les Lensois n'ont guère eu de chances au cours de ce voyage à Marseille. Sensiblement diminué par l'absence de plusieurs titulaires, l'équipe de Sowinski avait très peu de chances d'inquiéter les Marseillais sur leur terrain. D'autant que leur gardien, pendant la rencontre, dut être évacué sur une civière. Lens n'a donc pas joué sur sa véritable valeur. Cela ne doit rien enlever, nous le disons par ailleurs, au mérite de l'O.M. qui a su construire quelques très belles actions. Il est même probable que les joueurs marseillais auraient pu corser la note, sans quelque excès de précipitation au moment du tir. Mais chacun des attaquants voulait inscrire son petit but. On pardonnera volontiers ce côté un peu personnel, dans la mesure où le succès était depuis longtemps assuré. L'O.M., en tout cas, n'a guère laissé de chances à son adversaire. Preuve sans doute que cette équipe olympienne prend goût à cette place de leader. QUE S'EST-IL PASSÉ AVANT QUE TEMPET NE SOIT ÉVACUÉ DU TERRAIN ? C'est une question qui a bien sûr son importance, dans la mesure où l'on pouvait accuser Berdoll de ne pas avoir arrêté son élan pour ne pas blesser le gardien lensois. Signalons que c'est au terme d'une très belle action amenée par Boubacar et Bracci, que Berdoll est arrivé en même temps que Tempet sur la balle. Un choc pour aussi dire inévitable, et qui se produit souvent sur un terrain de football. Tempet a été heurté au genou et il souffre d'une blessure ouverte, qui a d'ailleurs nécessité quelques points de suture après la rencontre. Mais avant d'aller se faire soigner, le gardien lensois avait signalé que Berdoll avait joué à la balle tout à fait loyalement. Marc lui-même se montrait tout à fait désolé de cet incident. Et il nous a assuré, pour sa part, que seul le feu de l'action a été responsable de cet incident de jeu. J.F. |
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"MISSION ACCOMPLIE !" |
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"Voilà... Nous pouvons maintenant partir en vacances l'esprit tranquille". Josip Skoblar était content cette fois. Et, ayant sans doute peu de choses à reprocher à ses joueurs, il ne s'éternisa d'ailleurs pas sur la critique d'après match. "En football, devait dire encore Josip, il n'est pas toujours trop tard pour bien faire. On l'a vu aujourd'hui ou, après avoir raté le coche en première mi-temps, nous avons concrétisé notre domination en seconde. "La victoire et le score sont normaux, je crois, même si ce dernier n'a pris de l'ampleur que sur la fin. Car en fait nous aurions du assurer notre succès dès avant la mi-temps. Nous restons donc leaders et je pense que sur l'ensemble des matches aller cette première place n'est pas imméritée du tout : elle récompense notre régularité et le travail que nous avons effectué au niveau du jeu collectif. "C'est un point essentiel, qui peut encore être amélioré d'ici la fin de la saison ce qui nous autorise à nourrir certaines espérances... "Mais l'important pour l'instant est que les joueurs se reposent, qu'ils rechargent leurs accus dans le calme durant ces petites vacances bien méritées"... MARIUS TRÉSOR : "EN LEADER"... 4-0 ! Nous terminons comme nous avions commencé ! "Et nous avons fait honneur, je crois, un notre titre de leader. Même si notre adversaire a connu quelques malheurs, nous avons su nous imposer et avec la manière. Contrairement à ce qui s'était passé devant Nîmes, le but de Bouba, marqué dès les premières minutes, nous a décontractés sans pour autant nous déconcentrer. "Il est vrai que le maillot jaune et un merveilleux stimulant, qui nous incite à aborder toutes les rencontres comme des sommets. Le titre ? Le chemin est encore long et en quatre mois il peut se passer beaucoup de choses. Nous devrons en nous troupes rendre visite à quelques-uns de nos rivaux les plus sérieux comme Nice Nantes et Strasbourg. "Cela fait beaucoup même si pour ma part je trouve plus facile de jouer devant des équipes de têtes que contre des mal placées. "Ce qui semble certain, pourtant, c'est que si nous poursuivons sur cette lancée nous ne perdrons pas beaucoup de terrain..." BRACCI : "DÉCOMPLEXES..." Je déplore sincèrement la blessure de Tempet, mais en toute honnêteté je ne pense pas que cela ait changé grand-chose au score final. Nous avons eu tant d'occasions sur l'ensemble de la partie que la réussite devait bien nous sourire. |
"Je me demande si notre extraordinaire première mi-temps de Rouen ne nous a pas un peu plus encore décomplexés. "En tout cas la fatigue que l'on pouvait redouter ne s'est pas fait sentir. Et pourtant, c'était après Laval, Rouen et Fécamp, le quatrième match que nous disputions en 8 jours... "Si bien qu'en voyant cette équipe tourner comme cela, j'en viens presque à regretter que la trêve intervienne maintenant. "D'autant qu'en ce qui me concerne je sens à certains petits signes imperfectibles que je ne suis pas loin de ma meilleure forme... "C'est pourquoi d'ailleurs je vais bien me garder de "couper" complètement". BACCONNIER : "QUE D'OCCASIONS !..." C'est mon deuxième but de la saison aujourd'hui. Il n'a pas été utile puisque la victoire était déjà acquise, mais, croyez-le, je le préfère à celui de Nîmes qui reste un mauvais souvenir. "4 à 0, c'est bien. Pourtant nous avons encore raté beaucoup d'occasions, comme à Rouen. "Enfin, tant qu'on gagne ça n'est pas grave..." MIGEON : "PAS INQUIET..." Quatre buts pour finir l'année et la première place à la trêve : difficile de rêver mieux. "Match sans problème aujourd'hui, autant parce que nous avons marqué d'entrée que parce que nous avons senti dès le départ une certaine timidité chez nous adversaires. "Je sais bien qu'il leur manquait beaucoup plusieurs joueurs, mais les équipes françaises ont prouvé cette saison que l'absence de titulaires n'était pas un handicap irrémédiable. "Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais été inquiet"... BERDOLL : "JE N'Y SUIS POUR RIEN..." "Vraiment un coup malheureux cette blessure de Tempet, je vous assure. "J'étais le premier sur le ballon, quand il s'est jeté à toute vitesse les jambes en avant. Et c'est lui qui est venu me percuter beaucoup plus que moi qui lui suis "rentré dedans"". |
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Daniel Leclercq : " Nous étions trop handicapés !" |
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Les Lensois, dans les vestiaires, étaient abattus. Ils digéraient mal cette lourde défaite, on les comprend aisément. L'entraîneur Sowinski commentait la rencontre en ces termes : "Il nous manquait beaucoup trop de joueurs, puisque nous étions privés de Six qui souffrait des adducteurs, de Flak qui a dû déclarer forfait samedi, à la suite d'un abcès dentaire et pour comble de malheur, nous avons eu la blessure de Templet, et Leclercq a du s'arrêter après une mi-temps, alors qu'il souffrait d'une hanche. C'était un handicap trop lourd pour nous. Dans ces conditions, nous ne pouvions pas nous défendre valablement, mais chaque fois que nous l'avons pu, nous avons lancé des contre-attaques. Nous avons besoin de recharger les accus et de nous reposer..." M. Piet, secrétaire administratif du Racing Lens, partageait cette opinion : "Nous avons abordé cette rencontre sous un jour très défavorable, car nous avons eu trop de coups durs, mais si Tempet avait été valide, nous n'aurions jamais pris le deuxième but !" Leclercq ajoutait de son côté : "Nous avons entamé ce match véritablement avec la peur, non seulement à la suite de notre mauvaise performance à Lyon, et ensuite, parce que nous étions trop incomplets. Notre équipe n'est pas très solide sur le plan réserves, et il n'est pas étonnant que nous payons maintenant les efforts démesurés que nous avons fournis en coupe d'Europe". Quant à Françoise, il soupirait : "Dans les buts, j'ai fait ce que j'ai pu, mais évidemment, je ne suis pas un gardien professionnel, et quand on a à faire à une attaque qui on veut, il n'y a plus qu'à recommander son âme à Dieu". ALAIN DELCROIX |
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L'opinion de l'arbitre |
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M. KITABOJIAN : "R.A.S." |
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"Rien à signaler, estimait pour finir M. Kitabdjian. Le choc entre Tempet et Berdoll s'est produit après que les deux hommes aient joué le ballon. Emportés par leur élan, ils n'ont pas su s'éviter. "Il n'y a donc pas faute contre l'esprit du jeu et, si Berdoll avait marqué, le but, aurait été valable. D'ailleurs, je n'ai pas sifflé de coup franc sur l'action. "Pour le reste, vous l'avez vu, ce fut un match sans histoire au cours duquel je n'ai pas eu un seul avertissement à distribuer ce qui, hélas, n'est pas si fréquent que cela..." A.P. |