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Résumé Le Provencal

du 12 février 1978

La faillite des attaques !

REIMS - O.M.

le match des occasions perdues (0-0)

REIMS - un score nul de 0 à 0, c'est ce que l'on appelle, en général, dans le jargon du football, un match blanc. Celui joué hier après-midi à Reims, sur une pelouse enneigée, l'aura donc été, à double titre. A la lecture du seul résultat qui vaut tout de même un point à l'O.M. on peut estimer que l'O.M. n'a pas effectué une si mauvaise opération au cours de son déplacement en Champagne. Un nul sur le terrain de l'adversaire, dans des conditions pas très favorables, il faut l'ajouter, n'est jamais une performance à dédaigner.

De ce point de vue là, pas de problème. Les Olympiens, à qui l'on reprochait ces temps derniers un ensemble de résultats pas très flatteurs, ont réussi un peu mieux dans leur entreprise, puisque depuis le début janvier, ils n'avaient pu s'approprier le moindre point sur un terrain adverse.

Cependant, en regardant les choses d'un peu plus près et en essayant de donner de la rencontre un compte rendu aussi fidèle que possible, il faut bien dire que l'O.M. est encore passée à côté de sa chance. Rien à reprocher à la défense, au sein de laquelle chaque élément a fait, cette fois, un parcours sans faute. Rien à reprocher, non plus au milieu de terrain, très active, et même plaisant à voir évoluer. Mais alors, dans les rangs de l'attaque, c'est toujours la même malchance, terme dans lequel on doit englober certes et comme d'habitude un manque de réussite, mais aussi et surtout un concert de maladresse et de mauvaises inspirations.

COMMENT EST-CE POSSIBLE ?

C'est alors la question que se sont posés, autour de nous, les quelques supporters marseillais qui n'avait pas hésité à faire le déplacement. Oui, comment de ces occasions de part et d'autres ont-elles pu se solder par un score vierge ?

Voilà, en gros, quel était le ton des commentaires à l'heure du coup de sifflet final.

Pour commencer par les Rémois, ils se sont heurtés, nous l'avons dit, à une bonne défense marseillaise, au sein de laquelle Migeon, pour ne citer que lui, effectua un match remarquable, mais Laudu également, plus en vue, a été de son côté beaucoup plus aidé dans sa tâche par les attaquants marseillais qui, par moments, semblaient prendre un malin plaisir à gaspiller leurs merveilleuses cartouches.

Combien de fois Berdoll, Boubacar, Florès sont-ils arrivés à bonne portée du gardien champenois, nous ne saurions le dire de façon précise, mais nous saurons affirmer, en revanche, que le nombre été imposant, mais a manqué un je-ne-sais-quoi pour concrétiser ne serait-ce qu'une seule de ces occasions.Vous le voyez, la série, cette fameuse série, de l'inefficacité offensive continue de plus belle. C'est dommage !

En gagnant à Reims, l'O.M. avait la possibilité de se mêler un d'un peu plus près à la lutte pour la première place.

Le match nul n'a rien de catastrophique, loin s'en faut. Mais concéder dans les circonstances que nous avons essayé d'exposer, ce résultat contribue, dans une certaine mesure, à nous fixer les limites de l'équipe marseillaise. Si l'O.M., qui a manqué surtout de réalisme et d'esprit d'entreprise, notamment en ce qui concerne les tirs au but toujours aussi nombreux, n'est pas parvenu à battre un adversaire modeste, handicapé de surcroît par l'absence de plusieurs titulaires, on se demande comment il pourra faire mieux dans la suite d'un calendrier qui, vous le savez, est loin d'être de tout repos.

Skoblar reconnaissait lui-même, aux vestiaires, que son équipe avait, une fois encore, raté le coche. Il est évident que le problème numéro un pour Josip est de redonner l'efficacité à sa ligne d'attaque. Quatre buts en championnat si nous comptons bien, depuis la reprise de janvier, c'est, évidemment, trop peu pour espérer autre chose qu'une place honorable.

 Jean FERRARA

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DES BUTS S.V.P. !

Faisons, avant toute chose, un rapide retour en arrière.

Depuis début janvier, soit depuis la fin de la trêve, cinq matches de championnat se sont disputés.

L'O.M. en a perdu deux, (à Paris et Bastia) et à partager les points en trois occasions (Monaco et Nancy au stade-vélodrome et hier à Reims).

Autant dire que les hommes au maillot blanc sont toujours à la recherche de leur premier succès 1978 dans ce drame en trente-huit actes qu'est le championnat de France de football.

Cette constatation faite, essayons maintenant de trouver le résultat d'une rapide opération d'arithmétique élémentaire.

Un but à Paris, deux contre Monaco, zéro à Bastia, un contre Nancy, zéro à Reims soit au total quatre buts en cinq matches.

C'est peu. C'est même très peu si l'on considère que deux de ces buts ont été marqués par Marius Trésor, sont ce n'est pas à proprement parler le rôle principal, celui réussi au Parc des Princes, a été le résultat d'un penalty tiré par Boubacar.

Seul en fait, donc le but réussi par Boubacar contre Monaco au stade vélodrome fut un but d'attaquant.

Le plus inquiétants de l'histoire, ou le plus navrant, comme vous voudrez, c'est qu'en même temps qu'ils ne réussissent qu'à tromper quatre fois les défenses adverses, les attaquants marseillais se débrouilleront pour se créer une bonne trentaine d'occasions.
Certes, à maintes reprises, c'est le mauvais sort, la mauvaise fortune en un réflexe de la dernière seconde d'un adversaire, ou un manque évident de chance qui empêchèrent les filets adverses de trembler. Mais la plupart du temps, les artificiers que sont, ou plutôt que devraient être le Boubacar, Berdoll, Flores et autres Linderoth, ont fait preuve d'une maladresse affligeante.

Hier encore, Berdoll, Flores et Boubacar, pour ne citer qu'eux, se se retrouvèrent au moins une demi-douzaine de fois tout seuls devant Landu, sans pour autant tirer un quelconque profit de cette situation privilégié.

Les optimistes soutiennent que cette mauvaise passe aura forcément une fin. Peut-être. Toujours est-il qu'en ce début d'année 1978, il a fait perdre un minimum de quatre points aux Olympiens.

Quand on consulte le classement, on se rend compte que c'est beaucoup. Et les points perdus, on le sait, ne se retrouve jamais. D'ailleurs, rien au demeurant ne permet d'écrire que demain tout ira mieux. En fait, l'O.M. 78, il faut se faire une raison, n'est pas tout à fait l'O.M. de la fin 77.

"Mais que se passe-t-il donc dans cette équipe ? qu'attendent donc les joueurs pour tirer aux buts ?"

Cette réflexion de Max Cotin, reporter-photographe marseillais, récemment exilé dans la capitale, résume à la perfection le mal dont souffre l'Olympique de Marseille.

Un mal dont on voit mal par qui et comment il pourrait être guéri.

André de ROCCA

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SKOBLAR : "SATISFAIT, MAIS..."

REIMS - En principe, lorsqu'une équipe réussit le match nul à l'extérieur, c'est la joie dans les vestiaires.

Ce n'était pas tout à fait le cas, hier, dans ceux de l'Olympique de Marseille.

En effet, joueurs, dirigeants, entraîneurs et supporters étaient partagés entre la joie d'avoir tout de même réussi à obtenir un point sur la pelouse du stade Delaune et la déception d'avoir de toute évidence laisser passer l'occasion d'en ramener deux.

Bref, tout le monde était mi-figue, mi-raisin. Une fois encore, le premier qui devait pour répondre aux questions de la presse écrite et parlée, ce fut Skoblar.

Mains dans les poches, le manager de l'O.M. expliquait : "Nous avons obtenu ici le nul contre une équipe en mauvaise position qui devait à tout prix gagner chez elle, j'estime que tout compte fait, ce n'est pas une mauvaise performance. Je suis même satisfait de mes hommes qui, du point de vue d'un football pur, ont réussi quelques actions de classe. Ceci précisé, je regrette une nouvelle fois qu'on se soit montré incapable de concrétiser les nombreuses occasions franches que nous avons su nous créer. De toute évidence, en ce début d'année 78, c'est là que le bât blesse le plus".

Cet avis, on s'en doute, était partagé par Markovic :

"Peut-être convient-il, devait dire l'entraîneur phocéen, de souligner que l'état du terrain était un handicap pour les joueurs, il était très difficile de garder son équilibre sur cette pelouse gelée et enneigée. Ma déception la plus grande se situe au niveau des tirs au but. En effet, je crois que mes joueurs ont tenté deux ou trois fois leur chance en quatre-vingt-dix minutes. C'est en vérité trop peu. Il fallait tirer de 20-25 mètres avec un ballon glissant sur une pelouse gelée. Un de ces tirs aurait pu surprendre la vigilance du gardien de but rémois. Peut-être bien que nous avons perdu un point aujourd'hui à Reims".

Pour les joueurs, le mauvais état de la pelouse expliquait beaucoup de choses. C'est ainsi que Jeannot Fernandez précisait : "Il était très dur de conduire la balle avec sûreté. On était tout le temps à la merci d'une glissade".

Berdoll, qui, une fois encore, fut très maladroit, abondait dans le même sens : "Il était pratiquement impossible de pouvoir garder son équilibre. On n'arrive pas à avoir le moindre point d'appui. Dans ces conditions, il était pratiquement impossible de réussir une passe ou un tir précis.

Marius Trésor, très entouré, se contentait de préciser : "Que voulez-vous ? Sur une pelouse à la limite du jouable, devant des adversaires puissamment motivés, nous avons réussi à ramener un point de notre déplacement, je crois que ce n'est pas si mal !"

Gérard Migeon, qui fut l'un des héros de la rencontre, avec son vis-à-vis Christian Laudu, rendait hommage à l'arbitre M. Bacou, qui, on le sait, avait refusé deux buts à Coste : "En la circonstance, expliquait "La Mige", le directeur de jeu est intervenu avec décision. Sur le premier but, Coste s'était appuyé des deux bras sur le dos de Marius ; quant au second, je crois que la main était visible à dix kilomètres à la ronde".

Nous avons laissé la conclusion aux pressions d'Agostino : "Je vais vous faire une réponse de Normand", devait il nous dire, alors qu'on lui demandait son sentiment : "en effet, continuait-t-il, je pense qu'on aurait pu gagner, mais je crois aussi qu'on aurait pu perdre. Nous avons eu des occasions, des occasions franches, même, que nous n'avons pas su concrétiser. Mais, de leur côté, les Rémois, le plus souvent sur cafouillage, auraient pu inscrire, eux aussi, un ou deux buts. En conséquence, j'estime que le match nul est logique, et équitable, mais quand donc la réussite voudra-t-elle de nouveau sourire à nos attaquants.

André de ROCCA

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D'ARMENIA : "Nous méritions mieux !"

Dans leurs vestiaires les Rémois, eux, étaient franchement mécontents et à la limite de l'effondrement. C'est que pour eux, le point perdu risque de prendre de très graves conséquences puisque, on le sait, les Champenois ne sont pas à l'abri d'une descente en deuxième division.

L'entraîneur d'Arménia n'était pas content du tout et ne se privait pas de nous le faire savoir.

"J'estime, devait-il dire, qu'aujourd'hui l'arbitre ne nous a pas été favorable. M. Bacou a notamment refusé à Santamaria un penalty qui, à mon avis, était indiscutable. Par ailleurs, à plusieurs occasions la défense marseillaise a eu beaucoup de chance de s'en tirer à bon compte".

Le président Bazelaire était plus calme mais tout aussi déçu.

"Pour avoir une chance de nous s'en sortir, nous sommes condamnés à prendre un maximum de points sur notre terrain. Or, voilà qu'aujourd'hui nous en perdons un, un de plus depuis le début de la saison ; un résultat qui est loin d'arranger nos affaires.

"Je ne vous cache pas que j'estime que nous aurions dû l'emporter, mais soyons objectifs et reconnaissons qu'à trois ou quatre occasions, les attaquant marseillais étaient si merveilleusement placés que j'en ai eu froid dans le dos".

Les joueurs, très abattus, ne soufflaient mot et leur ex-équipier Marcel Aubour, le "Tropézien" le plus célèbre de Reims, arrivait pas à les réconforter : "Sur une pelouse en pareil état, devait il nous confier, le match pouvait se jouer sur un coup de dés. Finalement, les défenses ont prient le meilleur sur les attaques et la rencontre s'est terminée par un résultat qui, à tout bien regarder, ne satisfait personne."

C'était l'exacte vérité.

A de R.

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L'opinion de l'arbitre

M. BACOU : "Un terrain difficile"

M. Bacou, 90 minutes durant, fut un juge impartial à notre sens des événements, se contentant à l'issue du match une courte déclaration :

"C'était un terrain très difficile, mais les 22 acteurs ont fait preuve de correction.

En fait, c'est un match au cours duquel je n'ai connu aucun problème particulier. La meilleure des preuves fut que je n'ai pas eu à sévir, c'est-à-dire à sortir le carton jaune.

A. de R.

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