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Résumé le Provencal

du 22 avril 1978

O.M. : L'ATTAQUE SE RETROUVE ENFIN

Metz à 10 joueurs n'a jamais pu contester

la victoire marseillaise (4-0)

Une petite assistance, un match qui n'a jamais vraiment atteint les sommets et au bout du compte, une large victoire dont l'O.M. fera certainement son bonheur, après les petites déconvenues que l'on connaît. Un mot sur le public avant tout commentaire. En venant si peu nombreux au Stade Vélodrome, et démontrait qu'il avait perdu une grande partie de sa flemme supportrice. En d'autres temps, lorsque l'équipe olympienne jouait les toutes premières places du championnat, on était tout de même habituée à mieux. Autre temps, autres moeurs, sans doute. Mais, il est vrai aussi, qu'à Marseille, les supporters déjà difficiles, ne pardonnent guère à leurs favoris des contre-performances du genre sochalien. Sous cet aspect, en somme, il n'est rien de nouveau sous le soleil marseillais.

La question que l'on peut se poser, en considérant le score de la rencontre, c'est de savoir peut-être si les absents ont eu tort. 4 buts à 0 ! Il est évident que tout au long de la saison, ils ont été rares, les scores de cette importance au Stade Vélodrome. Il est certain aussi, qu'après le sans but enregistré à deux reprises devant Sochaux, il s'agit là d'un net progrès d'ensemble. Cependant, il faut s'empresser d'ajouter que les spectateurs présents, hier soir, pour assister à cette 35e journée de championnat, n'ont jamais donné l'impression de vivre une rencontre exceptionnelle.

LES PETITS MALHEURS MESSINS

Cela pourrait alors sembler un paradoxe de porter de telles appréciations, tandis que l'O.M. fait feu des 4 fers. Il faut s'empresser de signaler que l'équipe lorraine, tout comme d'ailleurs en match aller, n'a pas été épargnée par les avatars. Les Messins avaient, chez eux, terminé la rencontre à dix joueurs, après l'exclusion de Curioni à la fin de la première mi-temps. Hier soir, ce fut l'ailier Dehon qui fut renvoyé aux vestiaires, pour avoir prononcé, sans doute quelques paroles aigres-doux à l'adresse de l'arbitre de touche. Toujours est-il qu'entre Marseillais et Messins, ce fut le même scénario qu'à l'aller. Le mérite de l'O.M. fut alors de tirer parti de la situation, en soignant son goal average. Avant cet incident, Boubacar, il est vrai, avait ouvert le score avec l'aide de son compère Berdoll, auteur d'un très bon centre, d'un fort joli coup de tête que Ettore avait été obligé d'aller chercher au fond de ses filets. Nous en étions à la 7e minute et on croyait bien que le score allait en rester là tout au moins jusqu'à la mi-temps, quand l'arbitre sorti le carton rouge mentionné plus haut. Berdoll, profitant du moment de confusion, mena un raid solitaire qui lui permit de mètres, pour la 2e fois, la balle hors de portée du gardien sochalien. Diminué en nombre et mené par 2 à 0, à la pause, Metz ne pouvait plus espérer que limiter les dégâts

LE HAT TRICK DE "BOUBA"

Il faut dire que cette équipe Lorraine, venu à Marseille sans grand souci ni sans grande ambition, avait eu quand même la sportivité de jouer le jeu, contrairement à bien d'autres visiteurs dans il est à peine utile de rappeler les noms. Si l'O.M. a donc réussi un petit festival offensif, il le doit, en premier lieu, à son adversaire qui aurait pu se contenter de détruire systématiquement comme l'avaient fait beaucoup d'autres et avant lui. Et puis, on peut, également le souligner, les événements ont conduit les responsables olympiens à faire entrer en jeu, assez vite, un attaquant supplémentaire, Bacconnier s'étant blessé, il fut, en effet, remplacé par Félix Lendo au terme de la première mi-temps. Et, ma foi, le petit attaquant vif et remuant, selon les qualités qu'on lui connaît, allait pas mal poser de problème la défense Lorraine. Ce qui démontrait, en l'occurrence, qu'à domicile, l'équipe marseillaise s'était peut-être un peu trop enfermée dans son fameux système des deux attaquants de pointe. Un peu d'audace en football n'a jamais fait de mal à personne non plus. Mais, enfin, laissons ce problème tactique de côté pour ne considérer que cette seule rencontre.

Un match que l'O.M. devait gagner à tout prix de ne pas mettre tous ses projets à l'eau. On sait que Strasbourg, Nantes et Monaco, de leur côté, n'ont pas fait de détails. M. Konrath, en sifflant un penalty pour une faute sur Victor Zvunka, permit à Boubacar d'ajouter un troisième but. Le même Boubacar qui ponctua d'ailleurs, à la toute dernière minute, avec l'aide bien involontaire de Jenny par un quatrième titre victorieux. Sur le plan du résultat donc aucun problème, l'O.M. a rempli son contrat prouvant par la même occasion, qu'il était encore capable de marquer des buts.

Nous savons bien que dans de pareilles occasions, il n'est pas de bon ton de juger la manière. Mais il nous étonnerait fort, comme nous l'avons déjà sillonné, que le maigre public du Stade-Vélodrome ait assisté, hier soir, à un match inoubliable. Le fait est que si les attaquants se sont retrouvés, l'équipe, dans son ensemble, a tout de même paru émoussée. Nous étions loin, en tout cas, de l'O.M. virevoltant qui avait fait l'unanimité à Bordeaux en coupe de France et à Nice notamment : à croire que toute cette succession de rencontres avec stage intermittents en équipe de France ou autre n'ont pas toujours arrangé les affaires olympiennes. Mais enfin, à trois journées du terme de l'épreuve, l'O.M. peut toujours prétendre à disputer l'an prochain, une Coupe européenne. L'espoir demeure alors dans le camp olympien. Et après tout, ce n'est déjà pas si mal...

Jean FERRARA

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Pour un peu c'était la St-François

4 à 0 ! Si les Marseillais, joueurs, dirigeants et supporters, avaient eu à choisir, il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'ils auraient préféré, et de loin, marquer deux buts de moi, hier soir, et en réussir deux de plus mardi dernier. Hélas, ce qui est fait est fait, n'y revenons plus. Il faut se faire une raison, et conjuguer le verbe jouer la Coupe de France au passé ou au futur, mais plus au présent.

Il reste maintenant le championnat.

On connaît les données du problème.

Pour être champion, il n'y a pas 50 solutions. Il n'y en a qu'une. Gagner les trois matches qui restent à jouer et espérer que Nantais et Monégasques auront la bonne idée de faire un faux pas d'ici le 2 mai prochain.

Revenons à ce match qui opposait, hier soir, dans un Stade Vélodrome aux trois quarts vide, les Phocéens aux Lorrains du F.C. Metz. Avant toute chose, notons que cette saison les joueurs au maillot grenat frappés de la croix de Lorraine n'auront pas réussi à terminer un match au complet face à l'Olympique de Marseille.

À Metz, à l'aller, c'était Curioni qui avait été renvoyé aux vestiaires, coupable d'avoir agressé Gérard Migeon. Hier, ces Dehon qui, une minute avant la mi-temps, a été prié d'aller se rhabiller pour avoir eu à l'adresse du juge de touche quelques mots que la plus élémentaire des politesses nous empêche de répéter ici.

D'un côté, donc, une équipe - la marseillaise - décidée à garder le contact avec Nantes et Monaco, de l'autre une autre équipe - la messine - peu motivée et réduite à 10. On ne s'étonnera donc pas que le score ait pris d'aussi grandes proportions.

À vrai dire, il aurait pu être même un peu plus lourd si, une fois encore, nombre d'occasions avaient été ratées par l'équipe phocéenne.

Hier soir, la palme revient, sans aucun doute, à l'infortuné François Bracci qui est passé à côté d'un très grand exploit. Nous le disions dans le titre, si la réussite avait bien voulu sourire à l'arrière marseillais, on aurait fêté hier soir, dans les vestiaires, la Saint-François.

Qu'on en juge.

40e minute. Bracci, admirablement placé, préfère donner au centre, à Berdoll qui arrive trop tard.

41e minute. Bracci récupère un centre de Lendo et seul devant Ettore talonne pour Berdoll contré au dernier moment.

67e minute. Bracci, tout seul devant le gardien de but messin, de peut conclure.

70e et 71e minute : Toujours le même Bracci, toujours devant le même Ettore, et par deux fois, la balle qui passa à une poignée de centimètres des poteaux.

Il n'est pas interdit de rêver. Si le grand "Tchoi" avait réussi à marquer cinq buts, la conséquence aurait été sans doute double.

Michel hidalgo n'en serait sans doute pas revenu.

Mais Bracci, lui, aurait gagné à coup sûr son billet pour l'Argentine.

André de ROCCA

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Georges HUART :"le match faussé"

"L'expulsion ? Plutôt tendancieuse" nous a dit avec calme mais fermement l'entraîneur messin Georges Huart au vestiaire.

"Il faut n'avoir jamais joué au football pour ne pas comprendre qu'un joueur peut parfois s'énerver et dire des paroles malheureuses. Je ne dis pas que c'est excusable, mais ça mérite un carton jaune, mais pas l'expulsion".

"À partir de cet incident en tout cas, le match a été complètement faussé. À 10 contre onze nous nous sommes battus comme nous avons pu, mais l'issue ne faisait plus de doute. Décidément, nous n'avons pas de chance avec l'O.M., puisque au match aller déjà, Curioni avait été expulsé. Encore heureux que cette défaite n'ait pas de conséquences graves sur le classement. Car des soirées de ce genre vous laissent un certain goût d'amertume"...

Quant à Nestor Combin, venu en voisin saluer ses amis messins, il ne tarissait pas d'éloges sur Boubacar. "Je ne l'avais pas vu jouer depuis deux ans. Quels progrès il a accomplis. C'est vraiment maintenant un grand attaquant".

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions que vous vous posez

 L'O.M. A COMMENCÉ LA DEUXIÈME MI-TEMPS À 10. POURQUOI ?

En effet, lorsque M. Konrath siffle le début de la 2e mi-temps, on se rendit compte que les Olympiens jouaient sans leur arrière droit Baulier. Dans un même temps, le public eut cru que le sympathique Michel était en retard. Point du tout. Simplement lorsque les deux équipes rentrèrent sur le terrain, Baulu était bien là, mais M. Konrath lui donne l'ordre de retourner aux vestiaires pour changer ses crampons. Le joueur s'exécuta et reprit la place cinq minutes après que les hostilités et commencer.

 DEHON A ÉTÉ EXPULSÉ. POURQUOI ?

- Essayons de situer l'action. Elle se déroule sur le côté droit du terrain, tout près de la ligne de touche Fernandez est dépossédé du ballon par l'ailier lorrain. Irrégulièrement, estime le juge de ligne qui agite son drapeau. M. Konrath le suit et siffle coup franc. Les deux joueurs à terre se relèvent et Dehon s'approche juge de touche qui aussitôt fait signe à M. Konrath vient aux renseignements et sans hésiter sort le carton rouge.

 LA RENTRÉE DE FERNANDEZ A-T-ELLE ÉTÉ BÉNÉFIQUE ?

- Il faut bien sûr se garder de porter des jugements hâtifs. Parce qu'un match ne ressemble jamais à un autre et qu'il est bien entendu que Metz était venu pour cette rencontre de championnat avec moins d'ambition que les Sochaliens trois jours plus tôt pour les quarts de finale de la Coupe. Ceci dit, il est incontestable que Fernandez reste un élément majeur du milieu de terrain marseillais. Et ceci pour au moins trois raisons. D'abord, parce qu'il est excellent au plan défensif, ensuite parce qu'il a pris beaucoup d'assurance et tente maintenant et réussit souvent les choses les plus difficiles.

Enfin, parce qu'il n'hésite pas à se transformer en véritable ailier à l'occasion. On ne réécrit pas l'histoire du football, mais peut-être que si Fernandez avait été présent au coup des deux matches contre Sochaux, l'O.M. serait toujours dans le coup en Coupe.

 L'O.M. PEUT-IL ENCORE ESPÉRER ÊTRE CHAMPION ?

- Incontestablement ce sera dur, mais à trois journées de la fin ; mathématiquement tout est encore possible. En fait, les Olympiens n'ont pas le choix. Il leur faut à tout prix gagner les trois matches qui leur restent à jouer et espérer un faux pas des deux clubs qui les précèdent, à savoir Nantes et Monaco.

Il ne faut donc pas désespérer, même si en football l'expérience prouve qu'il faut mieux compter sur soi que sur les autres.

A. de R.

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SKOBLAR : "Voila qui va nous relancer"

"Un bon résultat". Josip Skoblar était visiblement satisfait après la rencontre. "Il était important pour nous, disait-il, de marquer des buts ce soir après ces trois matches que nous avions joués sans parvenir à en réussir.

"Il était capital aussi d'enlever les deux points de la victoire pour des raisons que je n'ai pas besoin de préciser".

"L'avoir fait largement est aussi bon pour le moral que pour le goal average... Car, plus que jamais, nous pouvons espérer terminer dans le tiercé gagnant. Et peu importe l'ordre, en définitive, si nous obtenons un visa pour l'Europe".

Dernière satisfaction pour Josip : la bonne rentrée de Félix Lendo, qu'il avait personnellement félicité.

Michel Baulier, lui, nous expliquait que l'avertissement reçu en cours de partie allait très certainement provoquer sa suspension.

"Mais peut-être pas dans l'immédiat, précisait-il, je suis sous le coup d'un match avec sursis mais comme la commission de discipline ne se réunira sans doute pas avant mercredi prochain, je risque de n'être suspendu que pour la dernière journée qui nous conduira à Sochaux. C'est un peu bête d'autant que je me suis laissé emporter par l'énervement en rendant ses coups à Pérignon alors que c'est lui qui avait commencé.

"Quant à l'épisode des crampons, je n'ai fait que me conformer aux ordres de M. Konrath qui, alors que nous revenions sur le terrain pour la seconde mi-temps, m'a demandé d'aller changer mes crampons qu'il estimait dangereux. Pour aller plus vite, j'ai préféré changer de chaussures..."

Autre joueur averti, V. Zvunka. Mais, même si cela ne fait pas plaisir à ceux qui volent en lui un joueur souvent "physique", il s'agit là du premier carton jaune reçu par Victor depuis le début de la saison. Et cette sanction n'avait pas l'air de l'affecter outre mesure.

"Qui sait si après tout, ce carton jaune ne va pas nous valoir de disputer une coupe européenne ? Nous disait-il en plaisantant. Le goal average peut avoir son importance au moment du décompte final et peut-être ce petit but que Braun n'a pas marqué nous rendra-t-il service bientôt. De toutes façons je n'avais pas d'autre solution que de retenir Nico et vous conviendrez que ce n'est pas bien méchant. D'ailleurs il ne m'en a pas voulu".

Quoi qu'il en soit, ce 4-0 nous permet, grâce à notre avantage à la différence de buts, de reprendre pratiquement un demi-point sur nos adversaires. C'est très important et comme je pense que personne n'est à l'abri d'un faux pas, et surtout pas les deux premiers, nous conservons toutes de chance.

Trois buts, cela fait bien longue sur plaisir, s'exclamer de son côté Boubacar, le grand réalisateur de la soirée. "Nous avons renoué avec la victoire et en même temps retrouvé notre efficacité. Je ne vous cache pas que j'aurais préféré la retrouver un peu plus tôt devant Sochaux ; mais enfin si la Coupe est perdue, rien n'est joué en revanche en championnat, et ce n'est pas un mauvais résultat qui doit compromettre plusieurs mois d'efforts. C'est au contraire dans les moments difficiles qu'il faut se serrer les coudes pour mieux repartir. Voilà pourquoi j'ai toujours confiance et j'attends en particulier beaucoup de notre prochain déplacement à Nîmes".

De son côté Félix Lendo, tout sourire lui aussi : "Je n'ai pas voulu prendre trop de risques au début. Après ça allait un peu mieux et avec un peu de chance, j'aurais même pu inscrire un but. Enfin, je suis content de cette rentrée.

Sourire mitiger, en revanche, chez François Bracci "Heureux bien sûr, de cette large victoire, mais sur un plan personnel ça ne va pas très fort, j'ai toujours une appréhension avec ma blessure à l'épaule. Et puis, en outre, ce n'était vraiment pas ma soirée et j'ai raté plusieurs occasions de buts faciles..." Enfin Marius trésor recevait des soins sur la table de massages.

"Je suis sorti par précaution expliquait-il à l'un de nos confrères. J'avais un peu mal au genou, sans plus mais, à 3 à 0 à six minutes de la fin, il était inutile d'insister et de prendre des risques".

Alain PECHERAL

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L'opinion de l'arbitre

M. Konrath : "J'avais prévenu Dehon"

L'arbitre, M. Konrath, nous a reçu dans son vestiaire, aussitôt son dernier coup de sifflet donné ? En s'attendant visiblement à ce que nous l'interrogions sur les motifs de l'expulsion du Messin, Dehon.

"Ce joueur, nous a-t-il dit, a très grossièrement insulté mon juge de touche, et les ce par deux fois. Une première fois, je l'ai prévenu oralement, en lui recommandant de faire attention à ce qu'il disait. Mais comme il a recommencé, presque aussitôt, j'ai sévi. Et vous noterez que son attitude est d'autant plus ridicule, que le prétexte invoqué était une action de jeu, tout ce qu'il y a de plus banale. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais laisser passer cela.

Pour ce qui est de Perignon et de Baulier, ils se sont livrés à des ruades et à des coups dangereux. Là aussi, le carton jaune s'imposait, tout comme en ce qui concerne V. Zvunka. Pour le reste, la rencontre n'a pas posé de problème particulier".

A.P.

 

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