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Résumé Le Provencal

du 20 septembre 1949

Dans un dernier sursaut d'énergie, l'O.M.

arrache de match nul à Strasbourg (2-2)

après avoir longtemps frisé la défaite.

Devant Strasbourg, l'O.M. a manqué hier une belle occasion de remporter deux nouveaux points. Bien mieux, il faillit même connaître sa deuxième défaite sur son terrain. Et s'il a pu l'éviter, ce n'est qu'au prix d'un furieux coup de butoir en fin de match qui lui permit, sur une balle "raccrochée" par Rodriguez, de sauver, au moins, le point du match nul, à deux minutes de la fin.

Si l'O.M. fut une fois de plus décevant il ne déméritait pas de vaincre - les Marseillais ne s'employèrent vraiment que dans le dernier quart d'heure - il est juste de reconnaître que Strasbourg ne méritait pas de perdre car à l'inverse de certains olympiens, tous les joueurs appliquèrent à la lettre les consignes de leur entraîneur Charles Nicolas et défendirent leur chance avec ardeur et volonté.

Penalty ?

Certes, l'arbitre M. Maitre les frustra d'un penalty flagrant mais il avait auparavant annulé un troisième but que les Strasbourgeois estiment parfaitement valable puisque la passe de Woehl à Tilipsky fut faite en retrait.

Quoiqu'il en soit il est grand temps que l'O.M. se renforce son attaque s'il veut éviter d'autres déconvenues plus amères et se sortir de cette impasse où il est engagé.

Hoffman donne le coup d'envoi pour Strasbourg, mais l'O.M. se montre le premier menaçant.

Dès la 10me minute de jeu, sur touche de Scotti, Mahjoub lobe avec adresse Wawiniak, reprend la balle et du gauche, réussit un shoot d'une rare puissance dans le coin des buts que Schaeffer ne peut stopper.

Ce début prometteur. La suite le sera beaucoup moins.

Les avants

L'O.M. impose son jeu, mais les avants se montrent timorés peu entreprenants est souvent maladroit devant la puissante défense strasbourgeoise ou le jeune Schaeffer et Hauss se mettent vite en évidence avec leur pivot Wawiniak.

Le jeu assez peu cohérent des Olympiens donnent peu à peu confiance aux alsaciens qui s'organisent et poussent quelques pointes fort dangereuses à l'origine desquelles se trouvent Legagnoux, Deckert et Woehl infatigable dans son rôle de soutien.

Strasbourg égalise

L'O.M. continue sa domination infructueuse et, sur échappée, Tilipski adresse un violent tir, la balle frappe sous l'horizontale tombe dans les bois, estime M. Maitre avant de revenir en jeu ou Rodriguez la dégage. Mais l'arbitre siffle but et les deux équipes sont à égalité après 36 minutes de jeu.

Après des alternatives diverses la mi-temps survient sur ce score égal.

À la reprise, l'O.M. reprend sa domination. Schaeffer est souvent alerté, et s'en sort avec bonheur quelquefois avec chance.

Mais, le drame se produit alors. Sur une contre-attaque strasbourgeoise, Dard qui a hésité à intervenir franchement, doit mettre finalement en corner. Tilipski le tire. Liberati sort pour dégager aux poings, mais son dégagement est faible et la balle tombe dans les pieds de Legagnoux qui ne laisse pas échapper une si belle occasion.

À la 58me minute, Strasbourg mène donc 2 à 1. Est-ce la défaite pour l'O.M. ? Non ! Dans un dernier sursaut d'énergie, l'O.M. tente un suprême effort, Rodriguez passe dans la ligne d'avants et Hadad demi centre.

Tout le monde pousse à l'attaque, mais Strasbourg se défend avec énergie.

Sur contre-attaque de Woehl à l'aile gauche, il réalise même un troisième but par Tilipski que l'arbitre annule pour hors-jeu.

Schaeffer étonnant

Cependant, une poussée plus appuyée de Scotti qui est partout, se termine enfin victorieusement. Scotti va chercher une balle qui sortait en 6 mètres et centre sur Rodriguez. Le shoot de celui-ci et stoppé par Schaeffer, qui ne peut contrôler la balle. Rodriguez s'en saisit pour mettre les deux équipes à égalité, à la 88me minute. Il était temps.

À l'O.M., l'erreur de Liberati mise à part, la défense a fait une très bonne exhibition. Abderrahmane revient en forme : Rodriguez est toujours précieux pour son adresse et sa volonté, et Dard fut très brillant.

En demi, bonne partie de Pujalte, très actif, et de Scotti, excellent en deuxième mi-temps.

En attaque, seul Bouchouk mérite une mention mais il est dommage qui ne termine pas mieux ses actions pourtant souvent remarquables.

À Strasbourg : Schaeffer, Hauss, Wawiniak, Deckert, Legagnoux, Woehl et Perruchoud furent les meilleures d'un ensemble volontaire.

Victor AZAIS

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DESAFFECTION...

L'O.M. a failli perdre ce match par la médiocrité de son jeu qui donna confiance aux Strasbourgeois au point que ceux-ci menèrent longtemps au score. Les spectateurs ne sachant au juste qui incriminer, se bornèrent à crier "démission" sur l'air des lampions. On assista, d'autre part, à des salves d'applaudissement à chacun des buts marqués par les visiteurs, même sur le premier qui fut pourtant des plus douteux. Le pavillon olympien en frémissait de malaise... La même foule électrisée par la fin endiablée des olympiens applaudit ses vedettes mais dix minutes des quatre-vingt dix, est-ce suffisant ? Un remède énergique s'impose ? Le trouvera-t-on ?

 

 

 

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