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Résumé Le Provencal

du 06 mars 1950

RIEN NE SERT DE COURIR...

L'O.M. mené (4 à 1) réduit son handicap

...mais s'incline finalement (4 à 3)

devant SETE plus volontaire

Nous commençons à en prendre l'habitude. Il fut un temps où l'Olympique était quasiment invincible sur son terrain du Stade-Vélodrome. Ce temps s'est enfui. Aujourd'hui les "hommes en blanc" (ils étaient en bleu hier), multiplient les déceptions et déconvenues.

Quel est le mal lambinant qui ronge l'équipe phocéenne ? Mystère ! Pour notre part nous renonçons à le chercher.

Cette fois, c'est devant Sète que l'O.M. s'est incliné. Sète, le dernier du classement. Sète qui n'avait pas encore remporté un seul succès à l'extérieur !

Or, pour vaincre les Dauphins n'en pas mis en action une arme secrète. Ils ont joué avec un courage sans faiblesse ; ils ont appliqué, en défense, un marquage très strict et ils ont dans les premières minutes, par leurs interventions énergiques et décidées, découragé les avants adverses.

Un point, c'est tout ! De notre côté, nous avons vu opérer une formation sans flamme, lymphatique, dépourvue de la moindre coordination entre les lignes, incapable d'esquisser le moindre mouvement offensif.

Et pourtant, le team languedocien n'est pas extraordinaire ! La carence phocéenne est tout simplement désespérante.

La défense a manqué de sûreté. Elle s'est souvent affolée devant les rushes décidés d'un Fontaine très brillant ou les "piques" d'un Koranyi ou d'un Ujlaki.

Quant à l'attaque qui, sur le papier, paraissait posséder un bagage technique bien supérieur à la moyenne, elle n'a jamais fait étalage de ce bagage et surtout elle a répugné à prendre ses responsabilités, c'est-à-dire à shoter. Face à une défense sétoise qui faisait bonne garde, il ne fallait pas jouer de façon étriquée et spasmodique ; au contraire, il était nécessaire d'attaquer par les ailes dans des déplacements massifs et harmonieux. Là ! Nous n'avons rien vu de tout cela.

Deux buts sétois...

En première mi-temps avec panache les "lanternes rouges" envahirent le domaine de Liberati.

À la 16e minute, ce fut un premier avertissement : Liberati ayant lâché la balle, Fontaine la reprise et marqua. Le but fut refusé pour un hors-jeu flagrant.

Seize minutes plus tard, Ujlaki descendit, centra sur Beaucomont qui donna à Koranyi. Ce dernier, d'un maître shot, ouvrit le score.

Huit minutes s'écoulèrent et Sète réussit un second point. Cette fois, Fontaine s'échappa tout seul : Salem ne parvint pas à le rattraper ; Liberati n'esquissa pas de plongeon et la balle entra dans ses filets.

Sursaut olympien

L'O.M. allait-il remonter son handicap ? On le crut lorsque l'on vit, à la 42e minute, Nagy fusillait Pons à la suite d'un coup franc tiré par Wagner.

Beaucomont est claqué

Marseille n'en profite pas

A la reprise Beaucomont fut réduit au rôle de figurant à la suite d'un claquage. Marseille ne profita pas de sa supériorité numérique.

Et c'est ainsi qu'à la 62e minute, sur un coup franc botté par Ujlaki, Dahan renvoya le cuir ; le jeune Hongrois le reprit et expédia dans les filets marseillais.

Ce bolide sonnait le glas des espérances des boys de Scotti !

À la 70e minute, Fontaine ajoutait un quatrième minute sur un corner botté par Ujlaki.

La défense s'enflait et l'O.M. ne réussissait pas.

Si, le vaillant Rodriguez, furieux de cette correction inattendue, deux minutes plus tard, fila seul vers Pons et réduisit le "bilan".

Les Sétois, heureux mais prudent commencèrent à rechercher la touche. Chaque minute de gagnée était un pas de plusieurs la victoire.

Mihoubi se distingua en brutalisant Nagy. Mais les Phocéens sans doute vexés, dominèrent copieusement. Scotti à la 80e minute, botta astucieusement un coup franc à la limite.

4 à 3. Las ! Il était trop tard. "Rien ne sert de courir, il faut partir à point" ! Sète remportait ainsi un succès inespéré.

L'ensemble des Marseillais peut faire son "mea culpa". Salem, surtout pour la mi-temps, fut actif : Scotti se montra clairvoyant et Rodriguez se battit comme un lion.

À Sète, Pons ne commit pas de faute. Foix ne laissa pas un instant de liberté à La Paz : enfin Fontaine, très entreprenant fut un danger permanent pour les Marseillais.

L'Olympique a encore gâché bêtement une occasion !

Alain DELCROIX

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du 06 mars 1950

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