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Résumé Le Provencal

du 06 décembre 1948

Colmar peut s'estimer heureux du match nul, car

L'O.M. aurait mérité de l'emporter...

Mais les avants marseillais ne surent pas saisir leur chance

(De notre correspondant particulier François Haenggi)

Quant une minute avant la fin les marseillais eurent marqué le but égalisateur, la consternation se lisait sur les visages des 6.000 spectateurs qui avaient cru jusqu'au dernier moment à la victoire colmarienne.

Mais l'équité nous oblige à reconnaître que le match nul est justifié car il illustre parfaitement la physionomie de la partie. Avec un peu plus de chance, Marseille aurait pu marquer le but égalisateur plus tôt déjà, en exploitant une des nombreuses chances qui s'offraient à lui mais que les avants gâchèrent soit par excès de précipitation, soit en raison de l'intervention massive des défenseurs colmariens.

En fin de compte les locaux peuvent s'estimer heureux de ce match nul, car Marseille aurait fort bien pu l'emporter sans que la logique en eût pâti de quelque façon que ce soit.

Les chances marseillaises

A vrai dire les chances marseillaises furent plus nombreuses, témoin le ballon placé de Nagy sur le poteau ou les têtes de Pironti qui ne manquèrent le but d'un cheveu alors que celles de Colmar, elles aussi, furent aussi visible et moins près d'amener le but.

Colmar avait la victoire au bout des pieds, le fait est certain. Mais pour être franc, personne n'y croyait avant le match. Cette impression allait s'accentuant au cours de la première demi-heure durant laquelle, l'O.M. fit preuve d'une belle maîtrise en monopolisant la balle et en procédant des attaques classiques menées rapidement et d'une appréciable tenue technique.

Ce n'est que lorsque Colmar eût marqué le premier but qu'il prit conscience de ses possibilités et qu'il joua vraiment son jeu au prix, il est vrai, d'un gros effort dont les effets meurtriers apparurent en fin de partie.

L'O.M., une belle équipe

Et cela nous amène à constater que Marseille est une bien belle équipe sans trou, sans poste faible et à laquelle, il ne manquait à l'attaque qu'un brin d'efficacité, peut-être aussi de réussite, pour être une grande formation. Libérati eût peu à faire et il le fit bien, ses deux arrières, Gallian fit un meilleur début et Salem souvent mystifié par Hansen eût une meilleure fin. Le compartiment des sudistes, les plus en vue fut cependant et de loin, la ligne intermédiaire qui fournit une partie en tout point splendide, Rodriguez s'avéra un pilier de grande classe aussi sûr dans ses dégagements que dans ses arrêts sur homme, Bastien fut un meneur de jeu au flegme britannique et toutes ses contre-attaques furent des modèles du genre, Scotti enfin déploya une activité débordante.

Dans la ligne d'attaque, cela fut par contre, moins parfait après un départ brillant mais stérile, les avants sudistes trop passivement l'ascendant des arrières adverses. Bihel se laissa muselé par Wawiniak, Robin et surtout Pujalte ne jouèrent plus que par à coups après leur feu d'artifice du début, et Pironti n'eut guère la partie belle avec Frey.

Restait donc Nagy, le petit ailier, d'une rapide déconcertante ne put redresser la situation que lorsqu'il eût mis les genoux le jeune Linkenheld à force de l'envoyer dans le vide. L'équipe colmarienne elle sort grande de ce débat correct et impressionnant de bout en bout. On attendait sa défaite et elle a failli nous servir une victoire qui, du fait qu'elle était inattendue, n'en aurait été que plus belle.

L'O.M. partage les points à Colmar

Deux hommes émergèrent d'une formation qui ne tardera pas à renouer avec le succès pour peu qu'elle continue dans cette voie, le gardien de but Angel et le demi-centre Wawiniak, avec ces deux joueurs. Il convient de mentionner également Deckert, Frey, Jerusalem et Marjewski.

L'arbitrage de M.Veyret de Lyon fut effacé et discret mais sa clairvoyance lui permit à tout instant, de garder les équipes en main. D'ailleurs les deux formations viriles mais correctes lui rendirent la tâche aisée. Nous sommes cependant obligés de constater que ses décisions ne portèrent aucunement préjudice à Colmar.

Les équipes se présentèrent de la façon suivante :

Marseille : Libérati, Gallian, Salem, Bastien, Rodriguez, Scotti, Nagy, Robin, Bihel, Pujalte, Pironti.

Colmar : Angel, Frey, Linkenheld, Deckert, Wawiniak, Ben Ali, Hansen, Jerusalem, Dupraz, Marjewski, Kryské.

L'O.M. construit...

Du jeu lui-même nous noterons que Marseille prit de suite l'initiative des opérations. Il est vrai qu'au cours d'une contre-attaque rapide, Deckert vola vers les buts marseillais et Libérati ne put écarter le danger qu'en plongeant témérairement dans ses pieds. Mais tout de suite les marseillais reprirent le match en mains et Robin et Scotti en particulier construisirent des attaques de très belles facture qui permirent aux marseillais de traverser tout le terrain sans qu'un colmarien ne puisse toucher la balle.

Après un corner pour Marseille sans résultat, Dupraz ne manqua le but que d'un cheveu et de nouveau, l'O.M. repartit à l'attaque. Le jeu très rapide ne convenait qu'à moitié aux colmariens qui se firent souvent prendre de vitesse.

... Mais Colmar marque

Vers la 20me minute Nagy plaça une balle hors de portée d'Angel, mais elle heurta le poteau et revint en jeu puis Bihel se libéra deux fois de son garde du corps mais ses shootes passèrent par-dessus. A la 37me minute alors qu'on attendait un but marseillais, Kryské fila le long de la ligne de touche, laissa Gallian sur place et Dupraz de près battit Libérati. A partir de ce moment et jusqu'à la fin de la première mi-temps, Colmar domina assez sensiblement, mais ses efforts restèrent stériles.

La seconde mi-temps fur presque sans discontinuer à l'avantage des phocéens qui firent un forcing endiablé pour essayer de remonter au score. A deux reprises, ils furent près de réussir le but, mais aussi bien Nagy que Bihel que Pironti manquèrent des chances, à première vue facile.

Marseille égalise

Entre-temps Colmar prononça quelques rapides contre-attaques n'eurent aucune chance car Salem s'était bien repris, après son début un peu faible.

Et toujours de nouveau, les demis marseillais réussirent à ramener la balle dans le camp colmarien. Le but chauffait terriblement et ce qui devait arriver ne manqua pas de se produire. A la 89me minute, Nagy laissa sur place Linkenheld et son centre précis fut réceptionné par Bihel qui d'un shoot très sec, battit Angel malgré une parade désespérée.

C'en était fait et dés la remise en jeu, M. Veyret siffla la fin des opérations

 

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