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Résumé Le Provencal

du 27 décembre 1948

O.M. - RACING

choc le leader,

que les Marseillais ont très justement enlevé (3 à 0)

grâce aux shots de BENEDETTI qui ont fait la décision

Le choc des deux leaders, l'O.M. et le Racing, est joué. Il a tenu ce qu'il promettait. Il fur ardent, âpre, joué virilement, par deux équipes au style bien différent.

L'O.M. l'a emporté. Très nettement sur le score de 3 buts à 0. Cette marge, qui pourrait paraître sévère, reflète pourtant bien la supériorité d'ensemble dont firent preuve les champions de France durant presque toute la partie.

Ceux-ci voulaient la victoire. Ils l'ont obtenue sans discussion possible devant une équipe qui dut subir le plus souvent, leur volonté et ne s'inclina non sans avoir lutté avec énergie et défendu sa chance jusqu'au bout. Mais hier, véritablement. Les champions de France étaient les plus forts. Les parisiens eux-mêmes, reconnaissaient, très sportivement, après le match que la meilleure équipe a gagné.

La défense du Racing

On s'attendait à voir à l'oeuvre les avants racingmen dont le "tourbillon" avait maintes fois mystifiés les défenses adverses : de fait, on vit surtout la défense du Racing. Celle-ci, supporta presque tout le poids de la rencontre et si elle dut s'incliner finalement à trois reprises, elle n'en fit pas moins une très forte impression par sa puissance, son adresse et son organisation défensive. Salva prit longtemps le dessus sur l'insinuant Nagy qui ne retrouva vraiment sa virtuosité et son aisance qu'en deuxième mi-temps :

Lamy livra un duel sans merci à Bihel et si Arens fut le moins brillant des trois. Il compléta, pourtant. Heureusement un trio défensif qui monta une garde vigilante devant le souple et acrobatique Vignal. Celui-ci dut s'incliner à trois reprises, sur des tirs d'une rare puissance qui surprirent sa vigilance.

Mais si la défense se mit en vedette, ce fut pourtant, Leduc qui fut le plus brillant élément du Racing, le capitaine parisien fut partout, en défense comme en attaque et fut bien près de sauver l'honneur de son équipe, sur une tête judicieuse qui obligea, Libérati a exécuté un plongeon fort spectaculaire. L'attaque ne put que rarement déployer son jeu favori par suite sans doute de la blessure de Tessier. Si Gabet fut le plus entreprenant et Nicolitch le plus volontaire, Tous parurent impressionnés par l'autorité des défenseurs marseillais, qui ne leur laissèrent aucun moment de répit.

Le shoot de Benedetti

Les champions de France ont mérité leur succès. Ils ont réalisé, hier une excellente exhibition et un grand match. Sous l'impulsion de Bastien et Scotti qui firent la loi au milieu du terrain, l'équipe imposa le plus souvent son jeu. Elle fit preuve d'autorité et de décision et certaines de ses actions furent du grand football.

La défense flotta parfois, mais elle sut toujours se reprendre au bon moment. Libérati se montra très sur dans ses interventions, Salem réalisa une excellente première mi-temps mais fut sans faisant dans l'ensemble, Dahan opéra avec facilité et se retrouva complètement après le repos, Rodriguez, mis à part quelques interventions défectueuses qui ne tirèrent jamais à conséquence, s'imposa constamment par son adresse et son autorité et fut un des meilleurs hommes de cette rencontre, avec Bastien et Scotti. En attaque, Benedetti se montra le plus précieux et son shot fut déterminant, mais Bihel et Nagy, malgré la surveillance dont ils furent l'objet de la part de Lamy et Salva, eurent des actions de grand style qui trompa bien souvent la vigilance de leurs anges gardiens, Robin se dépensa beaucoup, il fut le trait d'union entre l'ailier et l'avant-centre et ses ouvertures sur Nagy créèrent souvent des situations périlleuses pour le Racing. Quant à Pironti, après une première mi-temps assez timorée, il se montra sous un jour plus favorable en fin de match.

Victor Azais

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Les à-cotés du match

L'arbitre donnant le premier coup de sifflet du match devant plus de 35.000 personnes qui venaient applaudir frénétiquement les deux leaders.

An dehors, devant les grilles une autre foule était massée, manifestant son mécontentement devant les guichetiers qui... n'en pouvaient plus. Il n'y avait plus de places et ces retardataires avaient les leurs en main !

"forcez l'entrée ! " cria quelqu'un.

Sitôt dit, sitôt fait. Et ce fut la cohue générale.

Un employé du stade intervint alors auprès de la police du service d'ordre " le chef ? demanda-t-il, que l'on se dépêche, le public envahit nos guichets !".

Au fait ce n'était pas ceux-ci qui étaient envahit, mais les portes d'entrée du stade où toute intervention " policière" était devenue inutile.

On se " casa" comme l'on put à travers une foule qui noircissait tous les gradins et, pris par la fièvre du match, on n'eut même pas d'excuse à faire quand on pressait les pieds des "assis".

Il y avait dans tout ce monde beaucoup plus de profanés que de connaisseurs. Même des marseillais qui n'avaient, jamais vu l'"Ohème". A preuve : "qui joue dans les bois de Marseille ?", articule un spectateur, tout près des loges, Aznar ou Libérati ?".

Au repos, dans le vestiaire de l'arbitre, M.Dancausse s'empressa auprès de M.Delasalle qui avait demandé qu'on lui serve du thé à la mi-temps. Le président venait s'inquiéter de la boisson qu'il avait "modifiée" parce qu'il n'avait pas trouvé de thé.

- C'est bon ? questionna M.Dancausse

- Le but de Bénédétti certes, dit en souriant M.Delasalle, mais votre thé !

L'arbitre calaisien n'aime pas le vin chaud.

 

 

Les filets de Vignal secoués trois fois

Le stade est archi-comble, lorsque M.Delasalle appelle les deux équipes sur le terrain. Il fait un soleil radieux.

Les deux équipes, très applaudies, s'alignent dans les formations annoncées. A savoir :

O.M. : Libérati, Dahan, Salem, Bastien, Rodriguez, Scotti, Nagy, Robin, Bihel, Bénédétti, Pironti.

Racing : Vignal, Arens, Salva, Delgado, Lamy, Leduc, Gabet, Nicolitch, Quenolle, Teissier, Moreel.

Les olympiens jouent en bleu et donnent le coup d'envoi.

Dés le début, les deux équipes se valent, mais les locaux ont l'initiative de la première attaque, c'est Libérati qui est le premier en danger, sur une balle que Dahan ne peut stopper et que Moreel pousse trop loin. Un beau shot de Robin, reprenant une tête de Bihel passe juste à coté des bois de Vignal, tandis qu'un beau travail de Nagy à l'aile n'est pas exploité, car il ne trouve personne à la réception. Et tandis que Rodriguez et Salem font bonne garde en défense. L'O.M. emmener à proposer son jeu grâce au travail de Bastien et Scotti au centre du terrain et Leduc doit dégager en touche un essai de Pironti. L'O.M. porte le jeu dans le camp adverse, mais une contre-attaque des parisiens s'avère dangereuse. Et sur le renvoi de Dahan, Nicolitch reprend de volée et la balle passe juste à coté de la verticale.

Les locaux, cependant ont le vent en poupe. Ils poussent à l'attaque, mais les défenseurs racingmen par un marquage serré, défendent leurs bois avec sûreté.

Une contre-attaque de Quenolle se termine par un shot trop haut, tandis qu'une percée de Bihel en position d'ailier gauche, échoue sur les bois.

Une action de Bastien, Scotti, Robin, Scotti oblige Vignal à effectuer un plongeon audacieux et un coup franc dégagé un moment les bois du Racing menacé. Pironti ayant tenté de s'emparer de la balle dans les mains de Vignal à terre. Le jeu est sec, car les joueurs se marquent de près mais grâce à Bastien et Scotti qui poussent à l'attaque, l'O.M. continue à imposer son jeu, sans mettre Vignal réellement en danger. Les parisiens ne restent pas inactifs et contre-attaquent à chaque occasion. Ce sont eux du reste qui, sur une intervention défectueuse de Rodriguez, obtiennent le premier corner à la 26ème minute. La défense du Racing continue à se montrer à la hauteur de sa tâche et les avants locaux n'ont pas souvent l'occasion de se trouver en position de shot. Pourtant, Vignal doit exécuter une belle parade sur une tentative de Bénédétti, consécutive à un centre de Salem.

Le premier but de Bénédétti

Une action de Gabet, une autre de Nagy, un bon shot de Bastien dont le rebond trompe Vignal mais l'horizontale nous amène au point culminant de la rencontre.

Il reste quatre minutes à jouer, lorsqu'une combinaison Scotti, Robin, met Bénédétti en possession de la balle. Une feinte qui trompe Delga, car bien do, un shot sec part et Vignal est battu, malgré une superbe détente.

Cet exploit est salué par de chaleureux applaudissements.

A la mi-temps, l'O.M. mène donc par 1 but à 0, mais sa victoire n'est pas assurée pour cela qu'ayant le plus souvent dominé, l'équipe locale reste à la merci d'une contre-offensive victorieuse et Leduc est même bien près d'égaliser, sans une superbe intervention de Libérati.

Dés le début de la reprise, on sent que les olympiens veulent asseoir leur succès. Ils mènent une très dangereuse attaque, grâce à Nagy qui parvient à tromper Salva, mais un hors-jeu arrête Bihel dans son action.

Le Racing tente alors de s'imposer par un jeu de passes redoublées et de démarquages successifs, mais il y a toujours un défenseur pour intervenir au bon moment et notamment Rodriguez véritablement déchaîné.

Après un arrêt de Vignal, sur coup franc de Bénédétti. L'O.M. va réaliser son 2ème but sur passe de Robin, Nagy donne en retrait à Bihel qui fusille Vignal à bout portant d'un shot si sec, que la balle frappant les filets, revient en jeu.

L'O.M. mène 2 à 0 après 55 minutes de jeu.

Aussitôt, les locaux sont sur le point d'ajouter un 3ème but sur une très belle envolée de Bihel à gauche, malgré Lamy, celui-ci donne à Nagy mais Vignal parvient à éloigner le danger. Le Racing, un moment bousculé et c'est un miracle que Vignal ne soit pas à nouveau battu. Il le sera pourtant sur un centre de Nagy repris par Pironti, mais il y avait hors-jeu.

La partie est toujours aussi intéressante et Libérati exécute un très bel arrêt sur coup franc d'Arens et reprise de la tête de Leduc.

Après des alternatives diverses et quelques coup-francs donnés sans résultats, l'O.M. en obtient un à la limite que Bénédétti, d'un ras-de-terre, loge au fond des filets.

Il reste 9 minutes à jouer et l'O.M. mène maintenant par 3 buts à 0.

Le Racing tente alors, mais en vain, un dernier effort. L'O.M. a gagné et bien gagné.

  

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du 27 décembre 1948

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