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Résumé Le Provencal

du 10 janvier 1949

La tradition est respectée

O.M. et Le Havre rejoueront

Les deux Bihel, René le marseillais et André le havrais ont fait le score

(De notre envoyé spécial : Robert Boutin)

Le parc des Princes était plein, mais pas à craquer : 27.716 spectateurs ont laissé aux guichets 4.604.315 francs.

Ce public parisien réputé comme le meilleur de France, devait peser d'un poids réel sur la décision car, des que René Bihel eut ouvert le score pour Marseille, soit environ une demi-heure après le coup d'envoi, il se mit à encourager les havrais à grand renfort de hurlements, pas toujours opportuns, il faut le dire.

L'O.M. se présenta dans sa meilleure formation théorique, à un homme près (Bastien étant remplacé par Pironti), mais avec Scotti handicapé par sa cheville et Robin entouré de bandelettes comme le fut Bastien, voici deux mois et pour le même motif.

Les havrais, plus heureux, étaient tous en bonne santé et récupérant leurs deux intérieurs, Bisson et Roeder, indisponible depuis un mois.

M. Boès dirigeait le débat et disons tout de suite, pour ne pas y revenir, que si l'on accepte le fauchage de Robin dans les dix-huit mètres, qu'il ne sanctionna pas, son arbitrage fut dans l'ensemble satisfaisant.

Maître de la situation

Maître de la situation dés le départ, les marseillais pratiquent un jeu de bonne facture. La confiance règne car la défense manifeste une belle autorité et les demis alimentent correctement une ligne d'attaque très entreprenante par Nagy, Bihel et Fontaine.

Pourtant, cela tourne mal pour l'O.M., car Scotti dés la sixième minute reçoit un coup sur sa cheville malade et commence à boiter.

Cinq minutes après, c'est Robin qui est touché puis se sera un peu plus tard, Benedetti qui se plaindra de l'aine.

Quoiqu'il en soit, le moral reste excellent et Libérati doit intervenir de temps en temps, ce qu'il fait aussi avec calme, l'O.M. continu à des louper, les offensives les plus précises.

L'O.M. marque

Et pour justifier cette déficience des olympiens qui est plus de l'autorité que de la domination, voici que Robin, replie, contrôle la balle et la donne à Bihel placé à ce moment en pointe, l'avant-centre fait un pas vers la droite pour se dégager de Garcia et son shot sec en biais prend Ruminsky à contre pied et se loge dans les filets.

... mais Bihel est blessé

Bien qu'irrémédiablement battu, le gardien havrais plonge dans les jambes de Bihel qui tombe et ne se relève pas.

L'avant-centre marseillais énergiquement traité reviendra sur le terrain mais presque à cloche-pied et devra s'exiler pour le reste du match, à l'aile gauche.

Comme, Scotti ne vaut que mieux, l'O.M., après une demi heure de jeu, ne joue plus pratiquement qu'à neuf et presque à huit, car Robin ne peut donner son plein rendement.

Le réveil havrais

Les valides donnent à tout mais s'épuisent peu à peu, si bien que la dernière demi-heure de jeu, voit un réveil énergique des havrais qui, à leur tour malmènent la défense marseillaise dans laquelle viennent s'intégrer, Robin puis Benedetti puis Nagy.

André Bihel, le normand pas le marseillais, vient lui dans la ligne d'attaque et secoue Pironti et Rodriguez qui, tour à tour, le prennent en consigne.

Et après que la barre soit venue, deux fois au secours de Libérati, ce qu'on ne peut considérer comme un accident, se produit : avec un mètre de champ, André Bihel reçoit la balle à cinq mètres des buts et bat Libérati, il restait trente secondes à jouer.

La prolongation ne donne rien

De la prolongation, il n'y a guère à dire : les 22 joueurs épuisés, ne produisaient plus qu'un football décousu et les marseillais en particulier, leurs blessés rendus inutilisables et les valides souffrant de crampes, après avoir, durant le premier quart d'heure, joué leur va-tout, jouèrent... la montre devant des havrais au moral de feu, qui avec des sursauts de volonté réussirent encore à obtenir trois corners et deux shots sur la barre.

La tradition est respectée : l'O.M. et Le Havre ont une fois de plus, la troisième, fait match nul.

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