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Résumé Le Provencal

du 22 septembre 1950

Nimes a battu l'O.M.

En première mi-temps

(D'un de nos envoyés spéciaux Raymond GIMEL)

Ce Nîmes O.M. s'est joué sur les nerfs. En deux occasions au moins on redouta l'incident grave qui ôterait à cette partie toute signification sportive. On évita de justesse, en dépit des hésitations, des décisions à contresens de Monsieur Veyret qui, dans ce "derby" parfois orageux, ne fut pas l'homme de la situation.

Précisons tout de suite que les irrégularités nombreuses qui furent commises, si elles nuisirent à la tenue du jeu eurent aussi une incidence directe sur le résultat car on refusa au marseillais un penalty qu'ils estiment justifier.

Flamion incompris

Nîmes, qui bénéficiait, au départ de l'appoint du vent, fut cependant dominé dans les premières minutes. Dard, tirant magistralement un coup franc contraignit Dakoski un plongeon latéral.

Un peu plus tard, le même Dard, lancé par Zboralki pris de vitesse Fornetti mais shoota sur Dakoski sorti à sa rencontre.

Si l'O.M. ne s'assura pas l'avantage en ce début de partie, il le dû au manque de réussite de Dard.

Mais il faut dire aussi que Flamion auteur de deux actions particulièrement intelligentes et dangereuses, se heurta à l'incompréhension de ses partenaires.

À la 14me minute, notamment, l'ex-Rémois prie la balle à Rossignol fit une montée de trente mètres vers la droite et centra sur Zboralski qui, manquant d'assurance dans son contrôle de balle se la fit substituer. À la 23me minute, Flamion partie par la gauche cette fois et mis devant les buts de Dakoski une balle que personne n'avait suivie.

Entre les deux actions de Flamion, Nîmes réussi (20me minute) son premier but sur corner. Rouvière marquant du gauche après cafouillage.

Et pourtant, les Nimois n'avaient valu jusque-là que par un centre dangereux d'Ujlaki, et par une percée du même Uljlaki stoppées à bras-le-corps par Salem.

L'égalisation marseillaise à la 26me minute, ne surprit donc personne. À l'origine de celle-ci on retrouvait d'ailleurs Flamion.

Le réveil de Timmermans.

Nîmes doit son succès à une action personnelle fort brillante de Timermans qui marqua le but vainqueur à la 31me minute après avoir évité trois adversaires.

Il est curieux de noter que Timermans s'était, jusqu'à la tenue en embuscade. Il profita, en cette occasion de la liberté d'action que lui laissa un moment Scotti.

Treize minutes plus tard le hollandais effectua d'ailleurs un nouveau départ vers la droite suivi d'un centre. Cette dernière action cette fois, sans efficacité.

L'O.M. domina en seconde mi-temps.

Au cours de seconde mi-temps, l'O.M. domina très largement son adversaire. Ce ne fut pas une pression aussi constante que dimanche devant Strasbourg, mais les Marseillais "tinrent" presque constamment le jeu.

À la 65me minute, Flamion en position d'inter avancé, dribbla deux adversaires, mit la balle sur le pied gauche de Zboralki qui manqua son shoot et une superbe occasion.

Six minutes plus tard se produisit un incident d'importance. Flamion, s'élançant vers les buts fut gêné par Rossignol. L'inter marseillais se plaignit d'avoir été retenu par le bras. Monsieur Veyret après avoir désigné le point de penalty fit tirer de cet endroit précis un coup franc.

L'O.M. perdait là sa chance d'égalisation.

Abderrahmane et Flamion.

Si, du côté marseillais, la défense fit bon match, un homme en émergea cependant : Abderrahmane, qui fut bien le meilleur homme sur le terrain avec Flamion.

On peut reprocher à Scotti d'avoir délaissé parfois Timmermans en première mi-temps notamment, le capitaine marseillais fut un excellent constructeur de jeu.

L'attaque mena quelques actions fort bien conçues mais Dard, Zboralski et Ekner (ce dernier étant en net progrès sur son dernier match) se montrèrent imprécis dans leurs tirs.

Quant à Bouchouk, isolé au début du match, il effectua un travail personnel fort méritoire.

Rouvière, Dakoski

Nîmes, remanié desservi par la médiocre tenue de son capitaine Firoud et l'effacement presque total de Campo devant Abderrahmane joué au-dessus de sa valeur.

Les Rouvière (très dangereux) Dakoski (sur), Golinski (décidé est bien placé), Fornetti (puissant) se mirent en évidence.

Timermanns eut une action précieuse mais intermittente. Makar eut des services excellents en première mi-temps. Rossignol a paru dépaysé à son poste de demi-aile.

L'absence de Moureau a déséquilibré l'équipe nîmoise qui sort cependant vainqueur d'une partie que l'O.M. avec un peu plus de décision au moment de conclure eut pu enlever.

 

 

NIMES - Il y a foule au Stade Jean-Bouin nîmois pour assister à la rencontre O.M.-Nîmes. Le temps est beau et le vent souffle.

A l'appel de M. Veyret, les deux équipes s'alignent dans les formations suivantes :

Nîmes : Dakowski, Barthez, Fornetti, Firoud, Golinski, Rossignol, Ujlaka, Timmermann, Rouvière, Makar, Campo

O.M. : Libérati, Abderahmane, Salem, Haddad, Johansson, Scotti, Dard, Flamion, Zboralski, Ekner, Bouchouk.

L'O.M. doit opérer contre le vent et le soleil dans les yeux.

Malgré ce handicap, ce sont les Marseillais qui attaquent les premiers. On note une attaque que Ekner met de côté (1') puis un remarquable coup franc de Dard (2'), que Dakowski, dans un superbe plongeon, dévie en corner.

L'O.M. avait une nouvelle occasion d'ouvrir le score (6'), Haddad ouvrait long sur Dard qui shootait sur Dakowski accouru, et au moment ou Dard allait s'emparer de la balle, Dakowski était assez heureux, quoique à terre, de s'en saisir et de dégager.

Mais après un corner corner que Scotti mettait au dessus, le jeu se stabilisait et les deux équipes attaquaient à tour de rôle.

Nîmes marque

L'O.M. devait concéder un corner, donné par Maker, Ujlaki prolongeait sur Rouvière et c'était le but, malgré une ultime parade de Salem replié (19e minutes).

Flamion essayait de partir à l'attaque, mais il était mal soutenu, alors que Fornetti intervenait décision sur une action Bouchouk, Sboralski, Dard.

L'O.M. égalise

A la 27e minute, l'O.M. parvenait cependant à égaliser. Abderrahmane, le meilleur homme de ce match, ouvrait sur Flamion, une passe à Dard et sur le centre, Ekner gênait Barthez et Dakowski de la tête, donnait à Bouchouk démarqué et Dakowski était battu.

Exploit de Timmermans

L'O.M. attaquait alors par Sboralski-Flamion, mais sur la contre attaque, Rouvière ouvrait sur Timmermans. Celui-ci descendait à l'aile droite se débarrassait successivement de Bouchouk accouru et de Johansson et battait Libérati sans rémission (31').

Après deux attaques marseillaises, Nîmes prenait alors la direction du jeu et la défense phocéenne est à l'ouvrage, mais s'en tire avec bonheur.

A la reprise, l'O.M., qui a, à son tour, l'avantage du vent, attaque à fond dès le début.

Cette mi-temps sera, du reste, marquée par une nette domination marseillaise entrecoupée par des contre attaques de Rouvière principalement.

Le jeu dégénère quelque peu, les accrochages se font plus nombreux.

Ainsi, par manque d précision dans les shots de finish dans les attaques l'O.M. a perdu un match qui était parfaitement à sa portée.

La recette s'est élevée à un million 870 000 francs pour 8.877 spectateurs.

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Résumé du journal l'Equipe

du 22 septembre 1950

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