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Résumé Le Provencal

du 24 septembre 1951

 

Sévèrement défait par le RACING (5-1)

L'O.M. méritaient mieux

PARIS (De notre correspondant parisien) - Pauvre Olympique de Marseille !...

Il n'était pas un seul des 25.000 spectateurs qui étaient venus au Parc pour assister à un choc contre le Racing qui n'ait eu le coeur serré de le voir se débattre, avec une équipe de fortune et une bonne volonté ardente, contre la meilleure équipe du Racing. Et comme si cela n'avait pas suffi, il a encore fallu qu'une guigne noire s'en mêlât, aggravé de surcroît par quelques erreurs d'arbitrage...

La partie débute par une erreur énorme de Salva que Vidal difficilement. L'O.M. attaque, mais un peu trop académiquement pour que ce soit efficace. Le Racing, qui aligne en avant sa meilleure formation de la saison, y va plus franchement et à la 4e minute, sur touche rapidement jouée par Gabet, Arengelovitch, démarqué, lobe Morand et marque. Racing : 1 but.

L'O.M. se reprend et attaque avec brio, ce qui lui vaut les applaudissements du public. Alarcon et Andersson shootent avec décision, mais la défense du Racing s'est repliée très vite. Aznar et Alarcon se distinguent, puis le Racing revient et le jeune Morand montre sa virtuosité.

Un but et un penalty

refusés à l'O.M.

Lamy sauve sur un déboulé d'Andersson, puis Andersson marque un but de bonne facture. Malheureusement, l'arbitre avait déjà sifflé (nul ne l'a entendu) une faute et le but est annulé sous les protestations véhémentes du public.

Une très jolie combinaison Andersson - Alarcon met le Racing en danger et devant Caussemille, Krupsky fait une main qui n'est pas sanctionnée. Ce qui met, une fois de plus, le public en furie.

Deux tirs d'Alarcon sont stoppés par Vignal, puis Gransart arrête superbement un déboulé de Foix. Sur shoot Arengelovitch, Morand met en corner et, derechef, voici les avants olympiens qui attaquent dans le meilleur style. Sans Lamy, vraiment étourdissant, la défense du Racing en verrait de dures.

Le Racing remonte. Le fin stratège Arengelovitch fait un travail remarquable et sert ses jeunes équipiers qui donnent de la tablature à la défense des "blancs".

L'O.M. passe un moment difficile et Morand y met fin par un arrêt splendide qui soulève les applaudissements unanimes. Nouvel arrêt de Morand sur shoot appuyé de Gudmunsson. La pluie fait son apparition.

La partie de Lamy est vraiment sensationnelle, et il décourage Andersson, à vrai dire un peu isolé. Caussemille hérite d'une belle occasion mais il la gâche. Par contre Salem monte à l'attaque et réussit une montée étourdissante. Son shoot renvoyé est repris de volée, par Scotti qui rate de peu la cage, pas de chance...

Sur coup franc, à 30 mètres, Scotti donne à Aznar dont le shoot, très dur, est détourné d'extrême justesse en corner. Sur celui-ci, Andersson envoie sur la barre et la reprise d'Alarcon échoue sur la poitrine de Vignal.

Le public fait aux courageux olympiens une belle ovation.

Après une brève contre-attaque du Racing, Salem Johansson et Alarcon amorcent une descente : elle trouve enfin Andersson démarqué, mais l'avant-centre rate son tir.

Deux buts heureux

pour le Racing

Malheureusement, cette euphorie dans l'attaque permet donc la contre-attaque. Gudmundsson sert Foix, qui contrôle de la main... et marque le deuxième but, sous les huées du public.

Trente secondes, après sur shoote de Mahjoub, Gransart dégage sur la transversale. Morand dévie la balle, mais ne peut rien sur la reprise de Foix, ces deux buts éclairs, absolument immérité provoque dans le public de vives réactions. Le courage de l'O.M. méritait mieux que cette malchance, aggravé d'erreurs d'arbitrage un peu trop accusées. En tout cas ce 3 à 0 ne représentent en rien la physionomie du match.

À la reprise, l'O.M. se fait attendre. Que se passe-t-il donc dans les vestiaires ? Pourtant, les Olympiens sont salués par les plus chauds applaudissements. En reprend.

Scotti marque

contre son camp

Cela débute par une percée de Mahjoub qui tire sur la barre. Andersson répond par un shoot d'un peu loin que Vignal bloque aisément.

Une très bonne combinaison des avants olympiens échoue sur Alarcon qui tire au-dessus. Le Racing de son côté prononce plusieurs vives attaque. Le match reste spectaculaire et Morand bloque un tir de Foix, puis un autre de Gudmundsson.

Hélas !... À la 55e minute. Alors que les buts ne semblent pas en danger, Scotti enlève la balle à Gudmundsson et passe dans le vide à Morand qui s'est avancé, et la balle très doucement, comme à regret, pénètre en butte.

Comme si tant de malchance ne suffisait pas, Caussemille rate tout ce qu'il entreprend. Et pourtant, comme ce match eut été équilibré et palpitant si l'O.M. dont le style est remarquable, avait présenté, comme le Racing une équipe complète... Il est vrai que Mahjoub, blessé, n'est plus d'aucune utilité au Racing.

Andersson botte et Aznar couvre moins de terrain. Le Racing en profite et Arengelovitch tire puissamment, mais Morand pare sous les bravos.

Le match perd tout intérêt, Scotti ne se replie pas toujours quand il est passé. Et cependant les avants "blancs" esquivent toujours de jolis mouvements. Hélas !... Vignal et là.

Dans un choc avec Foix, Johansson reste étendu. Il reprend en boitant, le Racing en profite et bombarde Morand qui par deux fois mais ne peut rien sur une reprise de Foix à bout portant à la 78e minute

Racing, 5 buts

Gabet, outrageusement hors-jeu, file et arrive seul devant Morand mais il loupe piteusement. Arengelovitch ne fait pas mieux et tape sur Morand qui dégage.

Caussemille rate une excellente ouverture d'Andersson.

Sur descente éclair de Dard, Vidal rate la balle que Lamy dégage. La balle revient à Caussemille qui rate la reprise. Enfin à la 85e minute, Dard centre sur Andersson qui prend d'un retourner du gauche la balle rebondit sur le pied de Krupsky et pénètre dans les buts.

La fin du match voit des tirs désordonnés et ainsi se termine cette partie par trop inégale donc la fin est pénible.

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Le courage et la technique des Marseillais...

... dignes d'un meilleur sort

Au Racing, ou Salva déçu (Dard le battit souvent) et où Vignal ne peut guère être jugé, Lamy fit un match extraordinaire. Après lui, le jeune Ballot, Arangelovic, Gudmundsson et Foix (qui marqua 3 buts) furent les plus en évidence. Mahjoub qui termina blessé, manque de punch pour faire un avant-centre.

À l'O.M., les jeunes, trop jeunes éléments, en fait tout leur devoir. Il est difficile de faire des reproches à Morand, mais qui eut fait mieux ? Il eut pu arrêter un but, peut-être deux en comptant celui de Scotti, mais il en para bien d'autres. Gransart eut aussi des fautes de jeunesse, mais il lutta avec un coeur admirable et le jeune espoir Foix n'eut pas souvent l'avantage. Rossi, par contre, fut moins bon et Caussemille, à l'extrême gauche, vraiment malheureux. Et pourtant, il semble avoir de l'étoffe mais il jouait en compagnie si relevée.

Les sept titulaires firent tout leur devoir et luttèrent avec un courage et une technique digne d'un meilleur sort.

Gabet, le prestigieux Gabet, ne fit jamais la loi devant un Salem remarquable en tout point, et Johansson ne lui fut nullement inférieure, Scotti, hors de reproche de ne pas se replier assez, mérita au moins la comparaison avec Arnaudeau. Ils eurent le mérite, malgré un labeur défensif écrasant, de soutenir l'attaque, voire d'y participer.

Dans les avants, Alarçon fut le meilleur. Sa partie s'apparente à celle de Lamy. Andersson très marqué, ne put bière placer son shoot, mais montra qu'il est un très grand avant-centre.

Dard, mal remis de sa blessure fut néanmoins remarquable et bouscula Salva sans rémission. Aznar, malgré de bons services fut le plus efface et baissa de pied sur la fin.

Quand avec 4 remplaçants, de tels hommes sont capables de réaliser un match comme celui d'hier ; quand on songe aux Bouchouk, Haddad, Abderrahmane et autre Liberati qui auraient pu être la, on se demande vraiment s'il y a encore une logique des choses. Il suffit de serrer les rangs et de lutter chaque jour comme on l'a fait hier.

Car la malchance, que l'on peut évoquer ce soir, ne dure pas éternellement.

P.J. CATHALA

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