OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 01 octobre 1951

 

Le HAVRE marqua ses 2 buts en seconde mi-temps

mais le "béton" faillit réussir à l'O.M. qui aurait dû

atteindre le repos avec une avance de 3 buts

(De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL)

LE HAVRE (par téléphone) - Dès les premières minutes de ce match, il apparut que les Marseillais se présentaient avec l'intention bien arrêtée de limiter les dégâts.

Dès le départ, en effet, ils appliquèrent la tactique bien connue du "béton". Johansson étant chargé de jouer les arrières volants, tandis qu'Abderahmane se voyait confier la tâche délicate de marquer le redoutable petit avant-centre havrais Saunier.

Comment d'autre part Rossi s'occupait de l'ailier gauche Lombardini, comme Nekkache veillait sur l'inter gauche Stricane, comme Scotti s'attachait au marquage de l'inter droit Merseman, comme Salem prenait en charge l'ailier-droit Sucre, un homme dans le camp havrais, se trouvait dépourvu d'adversaire direct : le demi-droit Hassouna, qui n'avait pas à se soucier de Nekkache promu défenseur.

Bien conçue, strictement appliquée en première mi-temps, cette tactique faillit réussir à l'O.M., au-delà de toute espérance.

Certes, Hassouna, l'homme libre, passa à l'attaque dès le premier quart d'heure mais, poussant trop loin son action, il vint chaque fois s'enferrer sur un Johansson omniprésent.

Comme d'autre part Saunier, désireux d'attirer à lui son irréductible adversaire, adoptait une position en retrait, l'attaque havraise privée de son meilleur puncheur et prise dans une sorte d'étau, ne mit pratiquement pas à l'ouvrage, dans la première demi-heure, le goal de l'O.M. Pchenitchny, dont le nom me provoqua bien des ennuis hier soir, au téléphone.

Deux shoots sur la barre

et un but refusé !

L'O.M. au contraire qui, pourtant, n'avait laissé réellement en pointe de ces deux ailiers, mis à rude épreuve, en ce début de partie, une défense havraise qui ne savait plus où donner de la tête et du pied.

On vit, notamment, Ruminski intervenir à trois reprises dans les deux premières minutes. On vit Devroedt passait la balle à... Scotti avant que Grimonpon ne servit... Dard.

Caussemille qui dès le coup d'envoi, avait pris régulièrement de vitesse Albanesi, s'échappa nouvelle fois à la huitième minute et, en dépit d'une sortie autoritaire de Ruminski, parvint à placer un shoot que tout le monde crut victorieux, mais qui alla frapper le poteau vertical gauche.

À la 24' minute, à la suite d'un échange Dard-Alarcon, ce dernier repassa immédiatement à l'ailier qui, d'un splendide shoote du droit battit Ruminski.

Ce but, parfaitement valable, fut refusé pour hors-jeu à l'O.M., qui, depuis le début de ce championnat, n'est vraiment pas gâté par l'arbitrage.

On vit d'ailleurs que le score, lui non plus n'était pas favorable aux marseillais lorsque, à la 29' minute, sur une remarquable ouverture d'Aznar, Dard loba, en pleine course, Ruminski et vit la balle heurter ce même poteau vertical gauche qui, déjà avait été fatal à Caussemille.

Quoi qu'il en soit, si l'arbitre et de la malchance ne s'en était pas mêlée, l'O.M. eut du posséder trois buts d'avance à l'issue de la première mi-temps.

Le Havre marque deux fois

Après qu'un shot entre Abderrahmane et Hassouna - qui sautait pour reprend de la tête un centre de Lombardini - eut provoqué la colère du public, l'équipe normande parut se reprendre.

Et il s'en fallut d'un rien, à la 42e minute, qu'elle n'ouvrit le score, Merseman soulevant, devant les buts marseillais, une balle que Stricane avait expédiée en direction de ceux-ci.

Mais au cours de ce dernier quart d'heure de la première mi-temps, Le Havre, s'il domina, part toujours gêné aux entournures par la tactique de Roessler. Saunier était toujours éloigné de sa position de tir et Hassouna s'avérait incapable de profiter de sa liberté, en dépit de ces fréquentes actions offensives. Il est évident que l'entraîneur havrais Bigot dut sermonner Hassouna durant le repos.

Dès la reprise, en effet, ce dernier au lieu de continuer à monter vainement, balle au pied, décocha de 25 mètres, un tir à mi-hauteur d'ailleurs manqué. Et lorsque qu'elle parvint devant la cage marseillaise, la balle, prenant un curieux effet, changea de direction et Pchenitchny qui, de surcroît, glissa, du s'avoué battu.

Le Havre dès lors, attaqua de plus belle. Mais ses tirs, plus nombreux qu'en première mi-temps, n'étaient guère plus dangereux. Encore que Lombardini bénéficia d'une surveillance plus relâchée.

À la 74' minute, sur une montée de Scotti et service d'Aznar, Alarcon décocha même un tir qui fut dévié en corner et qui eut du amener l'égalisation.

Mais, quelques instants plus tard, après que Scotti eut sauvé une situation désespérée, Le Havre marqua son deuxième but (79' minute), par Lombardini, qui repris de la tête une balle tirée de la droite sur coup franc, par Sucre.

Scotti passait inter et Johansson demi-aile, tentèrent dans le dernier quart d'heure, des attaques fougueuses.

Il était trop tard. L'O.M. aurait dû parvenir à la mi-temps avec un net avantage.

L'arbitre et le mauvais sort l'en ont empêché.

 --------------

ABDER neutralisa SAUNIER

Le HAVRE - À juste titre Saunier était considéré comme l'élément le plus dangereux de l'attaque normande. En chargeant Abderrahmane de marquer, Roessler fut bien inspiré. Rapide, athlétique, autoritaire, Abder dont la condition physique paraît excellente, ne lâcha pas Saunier d'une semelle et fut le grand homme du match.

Avec lui, Johansson qui abattit un travail considérable, Scotti aussi brillant défenseur et organisateur avisé ; Dard dans la première mi-temps, se mirent en évidence.

Mais Salem, Nekkache, qui avait pourtant à faire au redoutable Stricanne ; Aznar dont les services furent judicieux, et Caussemille dont le départ plein de décision, réalisèrent ce qu'on attendait d'eux.

Alarçon, très intelligemment, manqua parfois de constance, tandis que Rossi, très courageux et plein de bonne volonté, délaissa parfois Lombardini pour attaquer Stricanne. Le goal Pchenitchny qui présente quelques ressemblances avec Ruminski, eut une tenue satisfaisante.

Ruminski eut des sorties décisives et ses arrières, après un départ difficile, se reprirent bien.

Devroedt se comporta en bon agent de liaison, Lombardini attendit la seconde partie du match pour étaler son savoir-faire, mais nul doute possible, il connaît bien son football.

En bref, sans se montrer supérieur à sa rivale, l'équipe havraise très entreprise et chanceuse, en première mi-temps, bénéficie d'une victoire heureuse

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.