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Résumé La Marseillaise

du 03 mars 1952

 

Pénible succès de l'O.M.

sur Strasbourg par 2 à 1

obtenu grâce à un penalty

Marseillais et Alsaciens ne nous ont pas convié à un spectacle de qualité, nous avons même assisté à une séance de bien piètre football.

Certes, l'enjeu était important pour l'O.M. qui songeait avec angoisse à Lens.

L'équipe ne pouvait pratiquer un jeu d'excellente qualité, elle était trop en état d'hypnose de surexcitation, mais toutes ces circonstances atténuantes admises, il n'en demeure pas moins vrai, qu'elle a mal joué, qu'elle a frôlé la défaite et qu'en définitive, un revient de loin.

Maladresses

Une fois encore l'attaque olympienne faisant le forcing a obtenu une occupation intégrale des dix-huit mètres adverses pendant les deux tiers de la partie, mais une fois encore, comme devant le Havre, les avants firent preuve d'une stérilité désespérante.

Soulignons qu'ils ont obtenu dix corners sans essayer de profiter d'un seul d'entre eux.

Ce succès tiré par les cheveux a d'ailleurs été long à se dessiner !

Il a fallu certaines transformations de l'équipe en seconde mi-temps pour que le rendement offensif soit moins piètre.

C'est ainsi qu'au demi-aile Lanfranchi fut beaucoup plus à son aise qu'à l'inter et qu'il y rendit des services appréciables.

Nocentini à l'aile gauche, fournit une prestation plus convaincante que dans la ligne médiane.

Mais ce qui a frappé une fois de plus contre Strasbourg, c'est l'insigne maladresse des shooteurs. À croire qu'ils sont fâchés avec la précision.

Le onze alsacien et un ensemble bien pauvre, on ne cherche pas à construire, on se contente de taper au petit bonheur. On devine un profond découragement dans ce team ou surnagent quelles individualités de classe.

Schaeffer, dans les bois fut impeccable, il détourna maints tirs dangereux.

Le jeune Kaelbel qui n'a que 19 ans, fut un destructeur remarquable et il a tenu en laisse Andersson avec brio.

Dans l'attaque, Haan poussée quelques pointes audacieuses.

Mercurio inlassable

Le onze marseillais qui a gagné en commettant de nombreuses maladresses, doit être heureux d'avoir récupéré Mercurio.

Intelligent, avisé, ce joueur qui est un véritable chien de berger, s'est montré inlassable dans son action.

Et pourtant il nous a déclaré après le match qu'il se sentait légèrement fatigué.

Alarcon, travailleur infatigable fut également redoutable.

Andersson est en baisse de forme, il n'a pas pour le moment son démarrage foudroyant.

Salem sauva sur sa ligne un but tout fait et neutralisa Hauss de façon impeccable.

Ibrir dans les bois eut des interventions dignes d'un ex-keeper du onze national.

Alain DELCROIX

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NOCENTINI et ANDERSSON

auteurs des deux buts Phocéens

11.000 spectateurs environ se sont déplacés pour assister au match O.M. - Strasbourg.

À la 2me, tandis que les équipes se cherchent, Dard possesseur de la balle se la fait subtiliser par Jacques qui centre sur Kunkelman. L'Allemand fusille à bout portant Ibrir.

L'O.M. veut égaliser et part à l'attaque sans discontinuer. À la 7me, Andersson oblige Schaeffer à concéder un corner ; celui-ci botté par Mercurio est repris par Alarcon sans résultat.

Deux nouveaux corners à la 10me sans suite à la 14me Andersson s'échappe en solitaire, Schaeffer l'arrête en lui plongeant dans les pieds. 2me minute plus un bolide d'Alarcon s'écrase sur la barre.

À la reprise, Ibrir est en danger, il doit repousser du pied à la 50me minute un tir de Krug consécutif à une passe d'Haan. 3 minutes plus tard, Wawriniak traverse le terrain, balle au pied, il tir dans sa foulée mais Ibrir plonge et sauve.

Les corners pleuvent en faveur de l'O.M., à la 61me minute on est au neuvième.

Enfin à 68me minute, Nocentini ajuste son tir calmement, Schaeffer croit à une intervention de Wawriniak, il ne bouge pas et la balle pénètre dans le coin gauche à l'angle de la barre.

À la 74me minute, Alarcon en position de tir à cinq mètres de la ligne blanche est pris en sandwich par Wawriniak et Kaelbel. Contestations, l'arbitre Neric accorde le penalty.

Andersson tire et marque.

L'O.M. mène par 2 buts à 1.

On note encore deux shoots à côté d'Alarcon et d'Andersson et la fin et sifflée sur la victoire de Marseille.

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IBRIR :"Nous étions

trop contractés !"

Les Strasbourgeois étaient furieux après l'arbitrage. M. Ham, le directeur sportif, nous a déclaré : "Nous aurions pu perdre ce match mais dans d'autres conditions ! L'arbitre aurait sans doute pleuré si l'O.M. n'avait pas gagné !"

Schaeffer acquiesçait et surenchérissait : "Un arbitrage pareil, c'est une honte ! Le penalty n'y était pas !"

Dans les vestiaires marseillais, les joueurs reconnaissaient qui revenaient de loin. Roessler nous confiait : "Ils me feront mourir ces gars là ! On n'a pas idée d'être aussi maladroit !

Ibrir de son côté, nous faisait remarquer : "L'équipe était contractée, elle avait besoin des deux points, c'est ce qui explique certaines fautes !

Lanfranchi ne voulait voir que le résultat : "Le principal, beau pas beau, c'est d'avoir pris deux points ! Espérons que nous continuerons ainsi !"

 

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