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Résumé La Marseillaise

du 01 juin 1952

 

Grand club au passé glorieux

L'O.M. TREMBLE SUR SES BASES

Dimanche prochain, journée décisive...

Mais il semble bien peu probable

que les Marseillais puissent vaincre

par un écart d'au moins 3 buts

(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL RENE VOLERY)

SAINT-ETIENNE - L'appréhension, pour ne pas dire l'angoisse, qui étreignait les supporters des Olympiens marseillais n'est plus. En effet, l'U.S. Valenciennes-Anzin, battant nettement l'O.M. par 3 buts à 1, samedi, y a mis un terme, balayant en même temps presque tous les espoirs que cette appréhension laissait tout de même permettre.

L'O.M., le grand club au passé glorieux tremble sur ses bases. Le voilà presque certainement condamné à la Deuxième division. Car il semble bien peu probable, à l'issue de ce premier match de barrage que les Marseillais soient susceptibles, dimanche prochain à Saint Ouen, de vaincre les Nordistes par un écart d'au moins 3 buts. Il en est pour preuve les paroles de Scotti, en gare de Lyon. 3Si l'on me proposait de suite une victoire de 2 buts à, nous mettant à égalité avec Valenciennes et nous donnant ainsi la possibilité de jouer une troisième rencontre, j'accepterais sans hésiter une seconde".

L'O.M. RESISTE UNE

MI-TEMPS A VALENCIENNES

Pour revenir à c e match, qui fera date dans les annales du club phocéen, ce n'est pas raillez de le dire que l'O.M. a résisté une mi-temps à Valenciennes. Et nous n'exagérons en aucune façon.

Les hommes de Roessler, bénéficiant d'un vent très violent qui balayait le terrain dans le sens de la longueur, avaient pourtant bien débuté, s'assurant un avantage territorial écrasant. Scotti et Lanfranchi donnaient de nombreuses balles à leurs avants. Mais Mercurio, actifs, répugnait à shooter, imité en cela par Alarcon. Les deux inters temporisaient, portaient la balle, se la repassaient ou bien donnaient à Andersson, un Andersson à qui une angine ôtait tous ses moyens. Le Suédois, trop statique, n'avait plus de démarrage. Il semblait traîner à ses pieds des chaussures de plomb. Il comptait trop sur la faute de son ange gardien, l'immense Blackzyck. Celui-ci faisant fi de l'élégance du geste, repoussait le cuir de la tête, des pieds, des genoux, des cuisses, de la poitrine voire des fesses, et Gunnar ne passait pas. Seuls, peut-être les ailiers, convenablement servis, auraient pu forcer le verrou nordiste, surtout Mesas qui obligeait Pazur à jouer " à la mort" pour le stopper.

Et quand Andersson ne marque pas, l'O.M. est inefficace car personne semble vouloir prendre la responsabilité du shoot. Il fallut un magnifique travail de Mercurio et une non moins magnifique tête de Mesas pour que les Marseillais mènent à la marque.

PREMIER ACTE DU DRAME

Les minutes passaient et les joueurs ay maillot blanc n'arrivaient pas à augmenter leur actif. Il ne faisait aucun doute que cette maigre avance ne suffirait pas car nous allions assister, dans le quart d'heure précédant le repos, à un véritable feu d'artifice de la part des hommes de Lemaitre.

Par deux fois, Boucly, seul devant Ibrir, mettait à côté, puis Salem, de la tête, sauvait sur la ligne de but alors que le keeper olympien était bel et bien battu. Le grand Abdou effectuait trois arrêts de grande classe. Et c'était le dame, ou plutôt le premier drame. Cinq minutes avant la pause, Scotti chargeait dans le dos Roze. Coup franc de 25 mètres des buts phocéens. Les Marseillais font le mur. On s'attend à un shoot en force de Sboralski. Il n'en est rien. L'ex-olympien qui sera... le grand bonhomme du match, lobe très intelligemment le rideau défensif adverse et Abautret, parti dans le trou, s'apprête à shooter à quelques mètres des buts d'Ibrir, mais il est bousculé par Mercurio et perd le contrôle du ballon. C'est le penalty sévère, mais incontestable. L'exécuteur des hautes oeuvres, Sboralski, d'un maître shoot prend Ibrir à contre pied. Valenciennes égalisait et venait, par-là même gagner le match.

FESTIVAL SBORALSKI

La deuxième mi-temps sera un festival nordiste. Déchaîné, Sboralski promènera Abder, le harcèlera, le passera à tout coup et Weichert, après une monumentale erreur de Salem, donnera l'avantage aux "rouges". Ibrir devra s'employer ferme, tandis que l'O.M. verra deux occasions uniques contrariées une première fois par le vent contraire, une deuxième fois par l'horizontale. Et c'est le second drame.

Izidoryck envoie à suivre très long à Weichert, Salem hésite. Ibrir s'apprête à se saisir de cette balle perdue quand l'arrière contrôle et sans regarder, passe à son keeper qui est bel et bien lobé et battu. Et la balle, qui va tout doucement mourir au fond des filets marseillais sonne le glas des tous les espoirs méridionaux.

L'O.M. a nettement perdu. Sans excuse.

Nous ne jetterons pas la pierre car il ne faut pas accabler nos onze représentants. Regrettons simplement qu'ils aient trop tôt renoncé à la lutte.

Cette défaite vient sanctionner la politique présente du club. Nous avons vu, quelques heures avant le match, Andersson sans moral, affaibli par une force fièvre (38'8) résultant de son angine. Alors pourquoi l'avoir fait jouer ? Car le Suédois passa, une fois n'est pas coutume, absolument inaperçu. On nous a objecté, lorsque nous avons posé la question : le remplacer d'accord ! Mais par qui ?

Il ne nous appartient pas de répondre. Remarquons simplement que gouverner c'est prévoir et qu'il est inadmissible qu'un club tel que l'O.M. en soit réduit à faire jouer un joueur considérablement diminué, faute à ses (ou à un) dirigeants, de ne pas avoir dans leurs ( ou dans ses ) rangs une doublure de qualité pour Gunnar.

 

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du 02 juin 1952

 

 

 

 

 

 

 

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