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Résumé Le Provencal

du 08 septembre 1952

 

UN O.M. RENNES RICHE EN PERIPETIES !

Les olympiens réduits à neuf prennent l'avantage et concèdent

Le match nul sur un but de... SCOTTI !

La fin de la partie est émaillée d'incidents

Le terrain est envahi par plusieurs centaines de spectateurs

Le match O.M. Rennes fut fertile en émotion. On peut même affirmer qu'il fut dramatique ! Et la tension ne cessa de croître dans le stade jusqu'aux incidents de la fin !

L'Olympique eut le mérite de se battre en nombre inférieur de Rennes de ne pas se décourager lorsqu'il fut mené par deux buts à zéro.

Un handicap insurmontable

Il est très vraisemblable de penser que le onze de Roessler aurait arraché le gain de la rencontre s'il avait eu la possibilité de terminer les 90 minutes au complet.

En effet, il a subi au cours de ce duel un handicap insurmontable : deux hommes hors de combat ! Le premier Marcel fut éliminé après trente minutes de jeu, le second Rossi ne fut plus utile pendant la seconde mi-temps. Les genoux fragiles ont coûté cher à l'O.M.

A neuf, les "blancs" furent contraints de décapiter lueur attaque et de la restreindre à trois éléments seulement.

Et malgré ce coup du destin, le team de Scotti fut animé d'une telle volonté farouche qu'il faillit l'emporter car Rennes n'égalisa que dans les dernières minutes et encore de façon très douteuse ! Cueff nous a semblé être parti hors jeu. Si les blancs avaient continué à jouer à ce moment précis, peut-être auraient-ils conservé leur précieux but d'avance.

Le béton breton

Durant les quarante cinq premières minutes les gars de l'Ouest furent dominés et ils se replièrent en nombre sur leurs bois. Nikitis et Le Dren venant seconder leurs camarades surchargés de besogne. Ce béton contrecarra les projets offensifs des Marseillais qui furent forcés de tenter leur chance de loin. Les tirs de Dard et d'Andersson pendant cette période furent adressés au moins de trente mètres !

Andersson "bouclé"

par Besse

Besse est un policeman intelligent, il connaît la valeur d'Andersson. Aussi n'a-t-il pas lâché d'une semelle son redoutable vis-à-vis.

Le Scandinave n'ayant pas de liberté d'action dut piaffer sur pace. De plus les Bretons n'hésitèrent pas à maintes reprises, chaque fois qu'il se prépara à crocheter à lancer contre lui un second sbire. Dans ces conditions il n'était pas très aisé pour le goal Gettes de réussir l'une des percées dont il a le secret ! Il a travaillé avec acharnement mais fut mal récompensé.

Dard, Gransard

En attaque Dard ne s'avoua jamais vaincu. Il se battit avec une fougue admirable. Il suivit toutes les balles ne manqua aucune occasion de s'échapper vers les bois de Pinat. Il connaît vraiment une période faste. La défense abattit une besogne titanesque. Gransard toujours solide comme un roc ne se contenta pas de stopper Le Gall, il couvrit une surface extraordinaire. C'est un back dont on reparlera. Mercurio fut aussi très volontaire et accrocheur. Les autres ne déméritèrent pas.

Inlassables défenseurs

Chez les Bretons, la défense prit, elle aussi le pas sur l'attaque. Besse en fut le pivot, il ne cessa de garder la tête froide. Lemaître déblaya sans faiblesse. Pinat n'eut pas grand'chose à se reprocher. Par contre l'attaque n'exploita pas à fond toutes ces chances, elle n'appuya pas assez ses assauts et parut un peu légère. Le Dren, Vaast se mirent en relief par à coups. O.M.-Rennes laissera un souvenir profond chez les Marseillais.

Alain DELCROIX

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LE MATCH AU CHRONOMETRE

LES OLYMPIENS MARQUENT DEUX FOIS

puis se font remonter

Le troisième match de championnat O.M.-Rennes a attiré, hier après midi, au Stade Vélodrome, la foule des grands jours. Avant le coup d'envoi, donné par M. Boes, on compte environ, 25.000 spectateurs sur les gradins. L'O.M. aligne l'équipe annoncée, c'est à dire Poncet, Gransard, Salem ; Mesas, Rossi, Scotti ; Dard, Nocentini, Andersson, Mercurio, Moreel. A Rennes, Vaast fait sa rentrée à l'inter droit, tandis que Nikolitch reste sur la touche.

Le "team" breton est le suivant : Pinat, Lemaitre, Nuevo ; Cueff, Besse, Mansat ; Le Gall, Vaast, Maiseau, Nikitis, Le Dren.

Les deux formations jouent dans un style de coupe, direct viril. Devant la puissance de la défense bretonne, les Marseillais sont obligés de shooter de loin et leurs tirs s'en ressentent.

Moreel blessé

A la 30' Moreel, en courant se met à boiter. Le Dren, Dard, Anderson tentent leur chance.

Le "onze" de Artigas commence à bétonner et à la 35' Dard envoie un splendide bolide.

La situation à la reprise devient critique pour le "onze" local, non seulement Moreel est réduit au rôle de figurant, mais Rossi, souffrant à son tour du genoux gauche, à la suite d'un saut ; Gaby se fait soigner sur la touche puis s'exile au centre de l'attaque. Il sortira bientôt définitivement (à la 60me minute).

A la 49me minute, Nocentini shoote un coup franc très rapidement Dard passe Nuevo, s'échappe et tire. Pinat plonge mais ne bloque pas ; l'ailier droit, comme une catapulte, s'empare de la sphère et marque dans la cage vide.

OM 1 - Rennes 0.

A la 55me minute, un coup franc est botté par Scotti : Andersson prend la sphère de la tête, la donne à Mercurio, qui d'un retournée à la Zatelli, trompe Pinat, médusé.

O.M. 2 - Rennes 0

L'O.M. joue la défense, il n'a plus que neuf hommes valides.

A la 60me minute, Le Dren réduit le score en battant Poncet de près... ce dernier n'esquisse pas un geste.

O.M. 2 - Rennes 1

A la 66me minute un frisson parcourt le Stade. Andersson fausse compagnie à Besse, mais son tir passe à coté des bois.

Les Rennais dominent, multiplient les corners sans résultats !

A la 84me minute, Cueff fonce le long de la touche - il est visiblement hors jeu ; les Olympiens s'arrêtent de jouer. L'arbitre ne siffle pas ; Scotti a un instant d'hésitation - et rentre la sphère dans la cage. Le but est accordé ; Les Marseillais sont consternés !

Et c'est la fin, sur le score de 2 buts à 2.

A.D.

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Marseillais, un peu de réflexion !

Ainsi, pour la deuxième fois, le terrain du Stade vélodrome a été envahi par la foule. En dépit de toute les excuses que l'on pourra faire valoir : But accordé sur un hors jeu etc..., il est regrettable que de tels incidents se produisent.

Les quelques dizaines d'exaltés qui ont cru utile de franchir les grillages pour occuper le terrain, et essayer de s'en prendre à l'arbitre et a ses aides, devaient songer qu'une telle méthode ne peut que nuire à l'ensemble des sportifs phocéens.

Rréfléchissez un peu, pour satisfaire un accès (peut-être légitime) de colère, vous risquez un jour de faire interdire le terrain du Stade-Vélodrome !

M. Boes a été contraint de quitter le Stade dans la voiture de l'entraîneur Roessler.

A.D.

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Une minute de silence a été observée à la mémoire de Paul Le Cesne avant le coup d'envoi.

Ce n'est qu'à la mi-temps que les dirigeants olympiens ont rappelé que cette minute était également observée pour les victimes de la catastrophe du boulevard Banon.

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