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Résumé Le Provencal

du 24 novembre 1952

 

L'O.M. est cueilli à froid par le but de Pardo

et ne remonte pas son handicap à cause de la blessure de Johansson

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

SOCHAUX - L'Olympique de Marseille jouit d'une côte de faveur à Sochaux, où l'on n'oublie pas ses anciens titres de gloire. Mais comme nous le faisait remarquer l'un des dirigeants : "Ce match aurait fait beaucoup plus demande s'il s'était déroulé au printemps".

En effet, le choc Sochaux - O.M., ne s'est disputé que devant 6.200 spectateurs. En principe, il devait fournir un duel attrayant au résultat incertain.

D'une part, si les Marseillais paraissaient posséder une valeur intrinsèque supérieure à celle de leurs adversaires, une expérience, une maturité plus grande, en revanche, les locaux bénéficiaient de l'avantage de jouer sur un ground glissant, auquel ils sont accoutumés et de leur désir profond de poursuivre un redressement qui vient de se manifester au cours des dernières semaines.

Un terrain lourd et glissant

Le terrain était lourd, glissant, et les Marseillais furent surpris. C'était la première fois de la saison qu'ils opéraient dans de telles conditions.

La boue fut inévitablement un handicapé pour les Méridionaux et c'est ainsi qu'au cours du premier half, les "blancs" manquèrent d'aisance dans leurs interventions et furent souvent pris de vitesse par les "jonquilles".

Cueillis à froid

La défense olympienne a commis deux faute au départ, fautes qui n'ont jamais pu être effacées par la suite.

C'est ainsi qu'elle fut déconcertée par la vitesse, l'avant l'allant des chevaux léger des avants de Dormois.

Si le marquage avait été plus strict dès le coup d'envoi, Bardot n'aurait sans doute pas eu la faculté de fusiller Morand.

Sur le second but, les Marseillais firent preuve d'une certaine mésentente ; ils constituèrent mal le mur et Reignier ne manqua pas la faille il scora encore.

Pendant la seconde mi-temps les gardiens de Morand se reprirent ; leurs actions furent plus nettes plus puissantes. Mais le fossé était creusé et les tentatives méridionales des avants blancs se heurtèrent à Lorius et Joseph Tellechea en particulier.

Morand : match courageux

J.P. Morand fut souvent mise à l'épreuve. Mais il réussit un match courageux à l'extrême ! Il ne pouvait rien sur le premier but.

Gransart réalisa une seconde mi-temps impeccable. Il avait retrouvé son magnifique tackling.

Scotti fut satisfaisant dans son habituel rôle d'organisateur.

La blessure de Johansson

En dehors de son retard d'un but, l'O.M. éprouva un second et grave ennui : la blessure de Johansson.

Le Suédois, touché à la cuisse à 40e minute, ne fut qu'un figurant en seconde mi-temps. Sa disparition désorganisa la défense et réduisit l'attaque à quatre hommes seulement.

Confirmation

de Rustichelli

Chez les avants sochaliens, deux joueurs émergèrent : Reigner par ses tirs précis Salzborn, par ses percées obstinées.

À Marseille, Rustichelli a confirmé l'excellente impression qu'il avait produite à Paris. Rapide, intelligent, il fut le plus dangereux de la ligne

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LES OLYMPIENS ONT ETE BATTUS

EN PREMIERE MI-TEMPS (2-1)

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

SOCHAUX (Par téléphone) - Il a neigé à Sochaux du début de la semaine dernière et, mardi, il y avait 20 centimètres de neige sur la pelouse du stade Bonal.

Samedi, il a plu très fortement et, hier, il faisait un temps très sec. Mais le terrain était encore humide et glissant.

Quelques minutes avant le début du match Sochaux - O.M. qui doit être arbitré par M. Lauga le ciel est débarrassé de ses nuages noirs. Il est même assez clair.

Les équipes se présentent dans les formations annoncées, c'est-à-dire : Sochaux : Lorius ; Bravo, Bernadet, Biancheri, J Tellechea, Marcel ; Pardo, R Tellechea, Salzborn, Gardien, Reignier.

L'O.M. : Morand ; Gransart, Salem ; Nocentini, Johansson, Scotti ; Rustichelli, Lanfranchi, Andersson, Mercurio, Dard.

Sochaux attaque d'entrée et, à la 2me minute, Salzborn fonce, il donne à Pardo qui est en position d'avant-centre. Celui-ci botte dans sa foulée et, de 20 mètres fusillaient Morand, qui a plongé vainement.

Sochaux : 1 - O.M.

À la 3me minute, Rustichelli donne le frisson aux locaux par un essai malheureux trop haut.

À la 7me minute, R Tellechea met Morand en danger ; mais son shoot manque la cage.

Mercurio lance Dard qui trompe Biancheri et donne une balle au centre. Rustichelli s'élance, dépasse Bernadet, d'un joli tir, égalise. Lorius ne pouvait rien.

Il y a 11 minutes que l'on joue.

Sochaux : 1 - O.M. : 1.

À la 17me minute, Reigner score à nouveau. Mais l'arbitre avait sifflet hors-jeu auparavant.

Quelques minutes plus tard, Morand exécute un bel arrêt sur un tir de près de R Tellechea.

À la 23me minute, Sochaux obtient un coup franc à 25 mètres.

Les défenseurs olympiens n'établissent pas un barrage assez hermétique et Reigner ajuste remarquablement son tir, marque dans le coin gauche.

Sochaux : 2 -O.M. : 1.

Le coup franc était constitutif à une faute de Johansson sur Salzborn.

À 37me minute, Morand concède un second corner sur un essai de Pardo. Johansson qui a reçu un coup à la cuisse droite, a de la difficulté à courir.

À la reprise (47me minute), une combinaison Salzborn, Reigner, R Tellechea échoue de peu sur Morand qui stoppe avec décision.

Scotti devient bientôt policeman et Lanfranchi demi-aile.

Johansson, qui boîte toujours, s'exile à l'aile droite, tandis que Rustichelli passe inter-droit.

À la 63me minute, Rustichelli réussit une excellente talonnade. Andersson veut reprendre le cuir, mais trois adversaires l'en empêchent.

Deux minutes après, Reigner oblige Morand a plongé. Le jeu est beaucoup moins rapide qu'en première mi-temps et le score ne semble pas devoir subir de modification.

À la 66me minute, Nocentini dégage un corner. C'est le 6me pour Sochaux !

A la 68me minute, Mercurio file vers les bois et adresse la sphère à Andersson, qui botte de 30 mètres. Mais Lorius exécute une brillante parade.

Deux minutes plus tard, Andersson réalise un heading très dangereux.

L'O.M. va-t-il égaliser ?

Une minute après, Reigner envoie un bolide que Morand repousse bien. Shot terrible de Salzborn, Marseille a eu chaud !

Gransart est passé demi centre et Johansson est redevenu défenseur.

L'O.M. essaie de toutes ses forces obtenir l'égalisation, mais finalement Sochaux bat l'O.M. par 2 buts à 1.

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Ils disent

ROESSLER :

"la défense n'a pas su organiser"

M. CHABRIER (directeur sportif de Sochaux)

"Ce fut une excellente partie. Nos gars n'ont pas volé leur victoire".

L'entraîneur Dormois :

"J'avais dit à mes avants de démarrer vite pour surprendre adversaire".

REIGNER :

"Gransart ne m'a pas fait de cadeau !"

LORIUS :

"J'ai eu peur à deux reprises en seconde mi-temps".

ROESSLER :

"La défense n'a pas su s'organiser ; elle a laissé jouer l'attaque ennemie dès le début ; après elle s'est reprise, mais c'était trop tard".

SCOTTI :

"Un point aurait fait notre affaire !"

GRANSARD :

" J'aurais aimé déposer une victoire dans la corbeille de Simone".

MORAND :

"J'étais mal placé sur le second but. Je ne pouvais pas grand-chose".

Interviewes recueillies par Alain DELCROIX

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Nota : Maurice Gransard se mariera le lendemain de la rencontre, à Velaux (près de Rognac), avec mademoiselle Simone Mannini.

 

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