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Résumé Le Provencal

du 07 septembre 1953

 

L'O.M. s'est défendu au Havre, mais ce ne fut pas suffisant

car MEYER marqua l'unique but à la 86e minute

(de notre envoyé spécial : Jean Peyrache)

LE HAVRE (par téléphone) - Un temps magnifique a présidé au choc Le Havre - O.M. Un véritable climat méridional.

Comme prévu, l'O.M. alignait Scotti au centre des arrières Colla et Dard respectivement aux ailes gauche et droite de l'attaque et Belver, demi-gauche.

Par contre Salem jouer arrière droit pour marquer spécialement Lombardini qui faisait sa rentrée dans le onze havrais.

L'O.M. a perdu par la minime marge de 1 but à 0, marqué par l'inter droit Meyer alors qu'il ne restait plus que 4 minutes à jouer.

Mais revenons aux faits

La partie

Andersson donne à 15 heures précises le coup d'envoi. André Bihel, capitaine du Havre, qui a gagné de toss, a choisi le vent dans le dos et à son corps défendant, le soleil dans les yeux...

Immédiatement (on s'y attendait), Le Havre et dangereux par Lombardini qui d'un maître shoot, crée une situation critique pour Poncet, mais la balle sort.

Sur la remise en jeu, Nocentini amorce une attaque vers Andersson. Le résultat est négatif. L'O.M. pousse des pointes. Le Havre occupe le terrain.

En réalité, le match n'est pas beau. Il est surtout fait de grands coups de pieds, de passes maladroites. Une équipe domine, Le Havre, une autre défend. Il s'agit évidemment de l'O.M.

Pourtant à la 10ème minute, Nocentini prend la balle dans la moitié du terrain olympien. Très perceptiblement, il appelle Dard. Feinte ? Certainement car il passe à Andersson. De 25 mètres l'avant-centre envoie sans attendre un boulet sur Villeneuve, à gauche du goal qui se détend horizontalement. Il est battu. Mais la balle heurte le montant et revient en jeu.

L'O.M. a vu s'enfuir, une chance unique d'ouvrir la marque. Elle ne se représentera pas.

Série de domination havraise

Le Havre se reprend et reprend (aussi) sa domination. Elle sera stérile cette domination, mais elle marquera tout de même le match. Elle sera du moins stériles 86 minutes durant, malgré les envolées de Lombardini la volonté de Novotoski, l'application de Meyer, les ruses de Grumellon.

Au repos, le score et vierge et Roessler dit ses hommes :

"Faites plus vite courir la balle. Lorsqu'elle est devant, suivez-la..."

Deuxième mi-temps plus égale

Au repos, l'O.M. espère le match nul. Sur le vu des premières 45 minutes, ce serait évidemment un beau résultat.

Pourtant nous avons la sensation très nette que les blancs font fausse route en envisageant le partage des points. Il n'espère pas autrement que par un décevant 0 à 0. Ils vont avoir le vent pour eux.

Ils ne sauront pas en profiter.

La deuxième mi-temps sera plus égale. Disons plus exactement que Le Havre dominera moins nettement.

James Poncet sera tout de même mis à contribution sur des essais de Lombardini, de Grumellon, de Meyer, mais Dard tentera sa chance de 30 mètres à la 14ème minute.

Ce sera une des rares occasions de danger pour Villeneuve.

A 4 minutes de la fin...

Quatre minutes restaient à jouer lorsque sur un cafouillage loin des buts olympiens, Hassouna contrôla la balle et l'adressa à Grumellon. Scotti s'attendait au tir du breton mais ce dernier prolongea le cuir sur Meyer qui saisit au vol l'aubaine et fusilla Poncet.

L'O.M. ne tenait plus son match nul et Le Havre avait (tout de même) mérité de vaincre.

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Un seul but au Havre

15 heures : Andersson donne le coup d'envoi.

15 h 1 : Course de Lombardini et centre shoot qui crée une situation critique pour Poncet, mais la balle sort.

15 h 10 : Belle action de Nocentini qui appelle Dard d'une voix tonitruante et sert... Andersson au centre. Des 25 mètres, le tir part. Villenave plonge. Le ballon heurte un montant et revient en jeu.

15 h 15 : Coup franc contre l'O.M. à 35 mètres. Albanesi le tir jusqu'à Poncet qui dégage au poing.

15 h 23 : Coup franc contre Duchard (faute sur Dard). Villenave bloque aisément.

15 h 25 : Scotti prend Grumelon à bras de corps. Coup franc que Poncet stoppe.

15 h 26 : Meyer, servi par Legagnoux, parvient à s'infiltrer, mais Poncet sort et après avoir réduit l'angle de tir plonge avec bonheur. Corner qui conduit à un nouveau corner.

15 h 32 : Coup franc contre Belver à la limite, Lombardini le tire sous la barre. Poncet détourne. Cinquième corner contre l'O.M.

15 h 35 : Salem est impuissant à éviter le sixième corner, Tant la pression du Havre est constante.

Sur une contre attaque, Nocentini sert Colla, André Bihel, sur la trajectoire de la balle, met en corner.

16 heures : Grumellon remet en jeu. Le Havre trouve ses velléités offensives. Deux fois en quelques secondes, James Poncet est mis à contribution. Deux fois, il sauve en plongeant avec brio.

16 h 10 : Stricane crée une occasion Grumelon en profondeur. L'avant-centre tire des 25 mètres avant d'avoir à affronter Scotti. Le shoot tendu à ras de terre est repoussé par Poncet.

16 h 13 : Stricane crée une occasion à Grumellon qui détourne de la tête sur Lombardini. Le tir de l'ailier gauche trouve Poncet exactement placé.

Si 16 h 14 : sur le renvoi, Dard tire à 30 mètres. Villenave bloque dans l'angle gauche.

16 h 20 : coup franc contre Belver. Le mur des blancs est immuable.

16 h 30 : Coup franc à la limite contre Albanesi. Le mur demeure maître...

16 h 41 : Situation confuse. A 25 mètres des filets de Poncet la balle va de Hazzouna à Grumellon. Scotti s'attend au tir de l'avant-centre, mais ce dernier passe à Meyer qui, de près, "exécute" Poncet.

C'est fini. L'O.M. s'est pudiquement défendue.

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Les Marseillais moroses

Henri Roessler : "il manque trois avant sur cinq. La proportion est importante. On ne gagne pas un match sans ailier, on le gagne encore moins avec des inters qui portent la balle."

Aimé Colla : "Je suis déçu et fatigué. C'est dur le championnat professionnel...

Poncet : "J'ai fait de mon mieux. Je n'ai rien vu sur le tir de Meyer."

Roger Scotti : "Sur ce fameux but, je croyais que Grumellon allait shooter et je m'apprêtais à le stopper, mais il a feinté."

Maurice Gransart :" J'ai eu comme adversaire direct le plus mauvais attaquant havrais, je n'ai donc aucun mérite."

Les Havrais joyeux :

Meyer : "J'ai eu une belle occasion en première mi-temps, mais Poncet était là !...J'ai saisi la seconde au vol, je suis heureux.

Villenave : "Je n'ai pas souffert car les avants de l'O.M. ont rarement été en position de shoot."

Striccane : "Nous avons gagné de justesse, mais nous avons gagné".

René Bihel : "Je me souviens toujours avec plaisir du temps où je jouais à l'O.M., mais aujourd'hui, c'est volontiers que je l'ai vu s'incliner car il nous faut des points."

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René BIHEL : je suis heureux

L'ancien avant centre de l'O.M., devenu entraîneur du Havre s'épongeait après le match. Il n'espérait pas un succès que la défense marseillaise s'était acharnée à interdire.

Le but de Meyer le soulageait et il nous confirma ce que nous pensions : "Le Havre gagnera péniblement chez lui la plupart de ces rencontres."

Grumellon fut tenu au respect par Scotti. Il pestait après le match de n'avoir pas pu passer à son aise, l'ancien capitaine olympien.

Lombardini, devant Salem, tenta souvent sa chance de même que Strikane et Meyer, auteur du but victorieux.

C'est par sa volonté que Le Havre l'a emportée. Le débat n'a jamais dépassé un très moyen niveau. Il mit en lumière la prestation de Poncet qui en première mi-temps notamment sauva en sortant au devant de Meyer, une situation qui tournait au désespoir. Salem, Gransart, Scotti se "défendirent" au point d'encaisser le minimum d'un but.

C'est maigre comme bilan...

Devant une équipe moyenne sans plus, les blancs auraient pu vaincre s'ils en avaient eu les moyens offensifs. Ceci est déjà une vieille histoire...

 

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