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Résumé Le Provencal

du 10 mai 1954

 

L'OLYMPIQUE de MARSEILLE a largement dominé le F.C SETE

dont la défaite (2 à 0) le relègue

définitivement en Deuxième Division

En succombant hier après-midi au Stade Vélodrome, le vieux et glorieux F.C. de Sète s'est définitivement condamné à opérer la saison prochaine en Seconde Division.

Versons un pleur sur sa disparition, mais reconnaissons également que sur la vue de leur match de dimanche, les "Dauphins" ne méritaient pas mieux.

Pendant les trois quarts de la partie, en effet, ils subirent l'emprise des olympiens et si, finalement, ils ne succombèrent que par deux buts (Andersson 21' et Scotti 48') à zéro, ils doivent ce score plutôt flatteur à l'arbitre, M. Berthel, et surtout l'un de ses juges de touche, qui firent refuser deux autres buts d'Andersson, dont l'un, le quatrième était, à notre avis parfaitement valable.

Et puisque nous en sommes à parler de Gunnar Andersson, signalant immédiatement que les quelques 16 000 spectateurs du stade ont retrouvé avec le plaisir que l'on imagine le Suédois des grands jours. Celui-ci fit une première mi-temps sensationnelle, marquant un but magnifique d'un retourné puissant et précis qui surprit l'excellent Roussel. Par la suite, il resta quelque peu en dedans de son action, certes, mais le quatrième but olympien, qui fut également son oeuvre, et que l'arbitre annula injustement, permis de revoir en un éclair l'irrésistible buteur des saisons précédentes.

Cependant il serait malvenu de ne pas parler que du seul Andersson. Ses coéquipiers en effet luttèrent tout au long avec énergie et brio. Le redoutable Ben Barek anima l'attaque suivant son habitude avec son compère Scotti. Quant à la défense, elle ne se laissa jamais surprendre par l'attaque sétoise, légèrement faiblarde il est vrai.

Le jeu pratiqué par les olympien a été clair et excellent. On regrette profondément de ne pas les avoir vu opérer plus souvent de cette façon, tout au long du championnat qui s'achève. S'il en avait été ainsi, les supporters et les dirigeants n'auraient certainement pas tremblé jusqu'à hier après-midi.

Un festival olympien

A l'appel du référée les deux équipes se présentent dans les formations annoncées. Comme prévu, Sète est privé de Érickson et Abderrahmane.

Les Sétois gagnent le toss. Les olympiens engagent et dès les premières minutes ils monopolisent la balle. À la 10me minute, Palluch ouvre sur Ben Barek. La "perle noire" feinte Rebello et tire aux buts. Roussel fort opportunément, sort et ferme l'angle de tir.

Rossi se démène comme un beau diable. Il descend près des 18 mètres adverses et sert Andersson. Le Suédois bat Roussel, mais l'arbitre refuse ce premier but pour hors-jeu de l'avant-centre.

Les olympiens sont maintenant déchaînés. Les shoots des avants "blancs" se succèdent à cadence rapide. Cependant, le sang-froid et la classe du jeune Roussel évite aux sétois une "catastrophique". À la 21me minute pourtant Mercurio centre sur Andersson. D'un retourné magistral Gunnar place le cuir dans les filets adverses. C'est le premier but valable des olympiens.

Et le match se poursuit, toujours à l'avantage des Marseillais qui font pour ainsi dire cavaliers seuls. Andersson à trois fois le but au bout de ces terribles pieds (24' 41' et 42'), malheureusement il se heurte à un Roussel magnifique de décision et sachant profiter des très légères tergiversations du leader marseillais. La mi-temps survint en faveur des olympiens qui mènent 1 à 0. À noter que Ben Barek se trouve blessé (arcade sourcilière ouverte à la suite d'un choc avec Rebelin).

À Scotti le second but

Dès la reprise Andersson ouvre sur Mercurio l'ailier gauche se rabat et en pleine course donne à Mesas qui shoote en force dans le coin droit Roussel se détend et met en corner. Deux minutes plus tard Ben Barek sert Palluch. Celui-ci évite Mamberta adroitement et centre légèrement en retrait. Scotti surgit à grande foulée et marque un second but quasiment imparable.

Les Olympiens, qui ont maintenant deux buts d'avance sentent que le gain du match ne peut leur d'échapper. Ainsi ils relâchent quelque peu leur étreinte. Les Sétois mettent à profit cette accalmie pour faire le forcing à leur tour.

Arribi conduit les actions offensives excellentes. Néanmoins les avants Sétois piétinent dans les 18 mètres marseillais. Deux corners successifs en leur faveur ne donnent rien. À la 69me minute, Griffith s'intègre à l'attaque, sert Abderrazack. Le brun inter tire au but. Le rebond trompe Angel, qui est obligé, de ce fait, d'envoyer le cuir en corner. Ce sera la seule action vraiment dangereuse des Sétois.

Le but d'Andersson refusé...

On approche de la fin et le score est toujours de 2 buts à 0. Soudain, à la 79me minute, Scotti lance Andersson dans le trou. L'avant-centre, dans son style incisif, dribble successivement deux Sétois et place un ras de terre magnifique au fond des filets de Roussel. L'arbitre consulte son juge de touche et annule ce but.

... déchaîne la colère des spectateurs

Cette décision malheureuse n'est pas du goût de certains spectateurs. Des objets de toutes sortes sont lancés sur la pelouse et le match est interrompu pendant quelques minutes. Puis finalement tout se calme. La partie reprend, dans une ambiance plus sereine, les sans grande conviction de part et d'autre, car les dés sont jetés. Finalement l'O.M. l'emporte, mais le directeur de jeu et ces deux juges de touche doivent regagner les vestiaires sous la protection de la police et sous... les huées de la foule.

Maurice GOIRAND

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Choeur des Olympiens :

"Nous pouvons, maintenant, préparer

en toute quiétude, la finale

Ouf ! Nous pouvons respirer et préparer avec soin la finale de la Coupe de France répétait sans se lasser, dirigeants et joueurs olympiens après le match.

Tous étaient heureux de ce dévouement. M. Bianco, plus que quiconque :

"Notre but est maintenant atteint, en championnat, nous confiait-il, il n'y a plus de menaces de barrages. Il nous reste plus qu'à ramener la Coupe à Marseille. Nous la ramènerons malgré les Niçois", s'empresse-t-il d'ajouter avec le sourire.

MM. Robin, Bicais, Franceschetti et Maria se montraient optimistes. Le président Robin, d'ailleurs félicité les joueurs :

"Vous avez opéré d'excellente façon il y a qu'à continuer... leur disait-il, tandis que M. Bicais nous glissait à l'oreille :

"Il y a des matches qui ne faut pas perdre. Celui d'aujourd'hui par exemple...

La chaleur a éprouvé les joueurs

Les acteurs marseillais, on s'en doute, partageaient cette joie. Andersson tout en se rhabillant s'exclamer : "Il faisait trop chaud, aujourd'hui. Cela a été pénible".

Et Scotti, en entendant le Suédois se retournait nous disait : "Gunnar a raison. Je préfère opérer avec un froid très vif que par une chaleur pareille".

Salem, également, était du même avis. De plus, le brun arrière nous apprenait qui ne trouvait en plein ramadan ce qu'il obligeait ce qui l'obligeait à jouer sans avoir prit la moindre nourriture. Cet aveu fit dire à Rossi : "Avec le match qu'il vient de faire, en reste confondu devant sa vitalité".

M.G.

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BEN BAREK "arcade sourcilière droite abîmée"

Ainsi que nous le signalons par ailleurs, Ben Barek a été blessé au-dessus de l'oeil droit, au cours du match O.M-Sete.

"C'est en suivant une balle que Rebello, en se retournant m'a blessé involontairement, je m'empresse de le préciser", nous a déclaré Larbi.

Puis il a ajouté :

"Ce sang qui coulait le long de ma figure m'a énormément gênée en première mi-temps. Par la suite Manu Giraud m'a fait un pansement et cela m'a permis de poursuivre le match sans autre inconvénient".

Ajoutons que Ben Barek soit rétabli d'ici quelques jours. Pas d'inquiétude donc il sera présent pour la finale.

M.G.

JOHANSSON S'EST BLESSE EN GAGNANT LE TERRAIN

Le public marseillais a été surpris de voir Johansson, porter une bande autour de son poignet, dès son entrée sur le terrain.

Le Suédois d'ailleurs était gêné dans ses mouvements par cette blessure mystérieuse pour nous.

Renseignements pris, après la rencontre, auprès de l'intéressé, il s'agissait d'une foulure. Comme nous nous étonnions de cette chose, Johansson, avec un bon sourire, nous avoua :

"En sortant des vestiaires pour aller sur le terrain, j'ai malencontreusement chuté sur le ciment des couloirs. Résultat j'ai dû jouer tout le match avec une foulure douloureuse."

Johansson, a prouvé, encore une fois que l'énergie chez lui, n'est pas un vain mot.

M.G.

 

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