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Résumé Le Provencal

du 06 septembre 1954

 

Après un début difficile (mi-temps : 1-1),

l'OM bat ROUBAIX : 5-2

Andersson marque 3 buts, Ben Barek

Et Rustichelli. Mais la défense a encore

commis de lourdes erreurs

Pour son troisième match de championnat (et le second joué au Stade Vél), l'O.M. a fait siens 2 nouveaux points. Au détriment du C.O. Roubaix Tourcoing, cette fois. Et nettement si l'on s'en tient au score final, puisque, quand M. Pannavières, dont il n'y a pas grand-chose à dire de l'arbitrage, siffla la fin du temps réglementaire, le tableau d'affichage, dans sa sécheresse, traduisait ainsi la supériorité des locaux opérant hier en bleu, les visiteurs jouant en blanc : O.M., 5 ; Roubaix 2.

Mi-temps : 1-1

Et pourtant, à l'issue du premier half, ce même tableau porté deux "1"... Les Marseillais avaient, en effet, ouvert la marque dès la 11e seconde sur passe de Le Gall a Ben Barek. Mais la chance, disons même la réussite, n'était pas du côté des hommes de Rolhion.

En pourrait dire plus exactement : du côté de Vandooren. L'ex-Monégasque joua tout simplement de malheur. Surtout durant ces 45 minutes initiales. Voyez plutôt.

À la 10e minute, Roger tir sur la barre, puis 3 minutes plus tard sur un poteau. À la 13e, la trajectoire de la balle qu'il adresse aux cadres, alors qu'Antonov est sorti, passe à côté : il n'y avait qu'à pousser le "cuir"...

À la 19e minute, in extremis, Vandooren est stoppé par Nielsen. À la 42e, Roger botte encore à côté et c'est la mi-temps sur le score de 1 à 1. À la 31e minute, en effet, la défense olympienne a hésité, Palluch a remis la "sphère" au centre, Johansson a manqué interception et Bahl a eu raison d'Angel.

Pourtant, les Phocéens pouvaient parfaitement atteindre la pause avec un viatique de 3 buts d'avance. Facilement.

Du grand Ben Barek

Autant les Marseillais manquèrent de réussite pendant cette première partie, autant ils en eurent durant la seconde.

Successivement, en effet, Andersson (56e, 59e, 69e), puis Rustichelli (84e), firent mouche, Rabih réduisant l'écart à la 65e minute, sur erreur de Scotti (passe trop longue destinée à Marcel) et Angel (avancé).

Ben Barek pris une part active à ce rush vers les buts d'Antonov. Il marqua et passa à Gunnar la balle du quatrième but, donna le moral à ses équipiers en jouant 30 minutes sensationnelles, mystifiant ses adversaires, les faisant courir, donnant des balles "servies sur un plateau". Si bien que si certains avaient parlé de la seconde jeunesse de Lechantre, on vit surtout celle de Ben Barek.

Puisque nous sommes dans la ligne d'attaque, précisons que Rustichelli eut le mérite de marquer le cinquième point en se défaisant d'un très bon Nielsen parfois isolé. Voilà qui devrait contribuer à redonner confiance à Dominique. Vandooren fut très malheureux. Mais nous n'accablerons pas un travailleur technicien et intelligent.

Il doit cependant faire mieux. Le Gall aussi. Il part fort bien et rapidement. Il termine plus difficilement. Il est vrai qu'il avait devant lui un rude Sboralski... Andersson a inscrit 3 buts. À lui de travailler pour être en forme.

Angel fit une erreur sur le second but ; Palluch et Johansson en commirent aussi. Marcel partit mieux qu'il n'arriva : il lui faudra s'incorporer au team. Scotti à ses côtés, travailla ferme, comme Salem.

À Roubaix, Boury, Nielsen et Bahl furent les meilleurs. Mais le onze fut souvent dangereux, quand la défense olympienne laissa courir.

Succès logique et mérité, mais des leçons sont à tirer. Nous y reviendrons.

Georges LEOST

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Comment l'O.M. prit le meilleur sur ROUBAIX

C'est Marseille qui engage. La balle est à peine touchée que Le Gall fonce, passe à Ben Barek qui glisse ; Antonov tente d'intervenir, mais Larbi, en tombant envoie la balle dans les filets :

O.M. : 1 ; Roubaix : 0

Nous sommes à la 11me seconde c'est un départ digne de la tradition de l'O.M. d'antan.

À la 2me minute, les Nordistes manquent de peu légalisation : Salem, dans sa précipitation, touche... Angel à l'épaule !

À la 10me minute, Vandooren tire sur la barre, puis à la 13me, sur le poteau. Trois minutes plus tard, il a le but au bout du pied mais, seul devant la cage, il place la balle à côté ! Pas plus heureux, il est stoppé par Nielsen ; à la 19me minute, Bahl botte au-dessus et c'est le premier corner sur action Ben Barek - Le Gall - Rustichelli, Marcel tente puissamment sa chance, mais Le Gall pousse trop loin sa descente et Vandooren décoche un bolide Antonov maîtrise et c'est la 31me minute.

Un cafouillage se produit dans les 18 mètres olympiens, Palluch, de l'aile, dégage vers le centre ; Johansson manque son renvoi et Bahl bat Angel

O.M. : 1 ; Roubaix : 1

Roubaix se reprend ; Palluch blesse Bahl dans une énergique intervention, Boury s'écroule "mystérieusement", le referee arrête le match, mais tout rentre dans l'ordre en même temps que Bahl ! Rustichelli tire, Antonov pare du bout des doigts et c'est la mi-temps après un essai de Berni bien annihilé par un dégagement au point d'Angel.

À la reprise, à la 56me minute, Rustichelli descend passe à Vandooren, qui donne à Andersson.

O.M. : 2 ; Roubaix : 1

Trois minutes après Vandooren et Le Gall combine avec le Suédois qui marque. Il est hors-jeu mais le point est accordé :

O.M. : 3 ; Roubaix : 1

A la 65e minute, Scotti commet une erreur de passe et Bahl oblige Angel, mal placé, à s'incliner :

O.M. : 3 ; Roubaix : 2

Quatre minutes plus tard, après mouvement avec Ben Barek, Andersson score :

O.M. : 4 ; Roubaix : 2

A la 84me minute, enfin, Rustichelli prend le meilleur sur Nielson... et Antonov :

O.M. : 5 ; Roubaix : 2

Georges LEOST

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BEN BAREK : Les poteaux étaient avec Roubaix, sans cela..."

La joie régnait hier après-midi dans les vestiaires olympiens, mais ce n'était pas une joie délirante, bien au contraire. Dame ! ble tellement naturel cette saison qu'ils en arrivent à faire la vaincre pour les Olympiens. sem- moue lorsqu'ils ne gagnent que par... 5 à 2, comme cela a été le cas contre Roubaix. Deviendraient-ils de plus en plus ambitieux et gourmands ? On pourrait le croire après les différentes conversations que nous avons eues avec eux, aussitôt après la fin du match.

Ben Barek, encore sous le coup de la fatigue, nous déclarait avec son éternel sourire aux lèvres :

"C'est par huit buts à deux que nous aurions du gagner. Roubaix peut s'estimer heureux du résultat, car en principe, nous devions mener par 3 buts à 0 après les vingt premières minutes. Les poteaux ont grandement servi nos adversaires. Sans cela s'était... l'hécatombe. Néanmoins nous sommes satisfaits du résultat, on le serait à moins et, je crois que notre équipe fera mieux encore dans l'avenir."

Diable ! La "perle noire" est optimiste. Un qui l'était également se prénommait Gunnar, le buteur. Le coup du chapeau réussi par le plus Marseillais de tous les Suédois en effet, avait eu le don de lui rendre sa gaieté et sa confiance. Comme nous lui faisions remarquer que pour un "blessé" il ne s'était pas trop mal défendu, il nous répliqua du tac au tac : "C'est quand je suis handicapé que je carbure le mieux".

En attendant ces paroles, Manu Giraud, se retourna d'un seul coup et lui dit :

"Il ne te reste plus qu'à t'évanouir mardi et te couper un autre doigt de pied mercredi pour être sur de... gagner jeudi contre Saint-Étienne."

Andersson n'est pas encore revenu nous non plus d'ailleurs.

M.G

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Ben Barek

le "Tatoum"

du Football

A voir évoluer hier après-midi Ben Barek, on ne se serait pas douté que l'Olympien près de 40 printemps tant son aisance et sa virtuosité faisaient merveille sur le verre rectangle de l'arène du boulevard Michelet. Quel grand joueur entendions-nous murmurer près de nous et qu'elle classe : Un véritable dieu du Stade. Tous ces superlatifs d'ailleurs étaient largement mérités par celui que l'on a surnommé avec juste raison, la "Perle Noire". On l'a volontiers comparé hier dans sa virtuosité au fameux Tatoum des Harlem Globe Trotters.

Devant Roubaix, il a encore donné un aperçu de son immense talent. Il ne s'est pas contenté d'effectuer un solo, il a joué et surtout fait jouer ses partenaires de l'attaque. De plus, son omni-présence chez les avants, ne l'a nullement empêché d'aller chercher "ses balles" de les descendre et de les servir sur un plateau à ses coéquipiers. Sans lui Andersson, n'aurait peut-être pas marqué trois buts. Sans lui, l'O.M. n'aurait pas vaincu avec autant de marche ni avec cette belle maîtrise.

Ben Barek, honore le sport français. Les dirigeants olympiens ont eu, la saison dernière, une idée de génie, en le faisant revenir d'Espagne, grâce lui en soit rendue.

M.G.

 

 

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