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Résumé Le Provencal

du 03 septembre 1956

  

L'O.M. peine pour battre le STADE RENNAIS (1 à 0)

Submergés, parce que désorganisés, les Marseillais

Durent attendre la 67me minute avant de marquer

Le temps est menaçant : les nuages gris sont là, très de crever au-dessus des têtes quand le référer M. Miel, appelle les équipes.

Une ondée vient de prendre fin.

Une autre est prête à éclater.

Il apporta 10.014 spectateurs qui ont assuré au guichet une recette de 3.084.500 francs.

Henri Guérin n'a apporté aucune modification à la composition du team qui manage.

Par contre Jean Robin, s'il bénéficie des services de Roger Scotti, piqué par un frelon samedi après-midi, enregistre une entrée assez inattendue : celle de Jean Palluch, arrivé le matin même à Marseille et qui a endossé le maillot frappé du numéro 11, primitivement destinées à Mesas.

DOMINGO au supplice

La partie s'engage sur un rythme particulièrement alerte et comme pour prouver que l'on a eu raison de lui confier le poste d'intérieur, Charles Ducasse incisif ainsi, insinuant, glissant telle une anguille, se faufile dans les mailles du filet tendu par les Bretons.

Mais Pinat s'empare du "cuir" et relance son attaque. Malheureusement pour lui, Meano et signaler off-side...

Au cours de cette première minute, pourtant, les locaux paraissent décidés à ne pas perdre de terrain : Durand sert Andersson, qui tergiverse et c'est une occasion qui s'envole.

À la 3ième minute, Mercurio sollicite Andersson qui échoue encore dans sa conclusion.

Sentant le danger, les Armoricains s'animent et, sur une faute de Molla, Johansson survient en météore pour écarter un danger étonnamment pressant (4ème minute).

Trois minutes plus tard, à la suite d'une agréable attaque d'ensemble, Legrand botte sèchement et Domingo doit se coucher pour parer au péril.

Si à la 8ème minute Ducasse obtient le premier corner de la partie, dans les secondes qui suivent les défenseurs locaux sont encore à l'ouvrage.

Et ceci dans des conditions telles que la foule craint au pire : sur passe en retrait de Gransart à son gardien, celui-ci doit plonger puis intervenir une nouvelle fois devant Meano.

À la 10ème minute Durand contre-attaque, dévale au sprint vers Pinat qui n'a qu'une ressource : lui plonger dans les pieds.

Rennes réplique par Caiero qui shoote sur Domingo.

À la 13ème minute Domingo subtilise littéralement le ballon qu'il allait prendre le chemin du front de Caiero, la "tête en or" des Bretons.

Reprise de DUCASSE

Malgré une domination constante, l'O.M. qui a de très rares possibilités de desserrer l'étreinte des visiteurs, mène quelques raids placés sous le signe du jeu individuel.

C'est ainsi qu'à la 14ème minute, Andersson ayant adressé une excellente balle vers le centre, sur corner, Ducasse effectue une reprise de volée qui fait frémir l'espoir des supporters méridionaux.

Mais Pinat, qui veille, se détend horizontalement et maîtrise le boulet catapulté dans la direction du fond de sa cage.

Le même Ducasse se distingue à 19ème minute, obligeant Pinat à sauter en plongeant dans ses pieds.

Le coup franc de SCOTTI

Après un service de Mercurio a Ducasse, on note, à la 22ème minute, une faute de Legagnoux, faute qui entraîne un coup franc.

Scotti tente d'en profiter. Mais la barre et seulement frôlée.

À la 29ème minute, alors que la défense phocéenne commence à s'organiser, Palluch passe à Ducasse qui sert, en retrait Andersson, dont le shoot prend le chemin des nuages.

Plus dangereux est encore à la 31ème minute le tir puissant, lourd et lointain de Marcel, que Pinat repousse en corner.

Le coup de pied de coin, de Palluch, reste sans effet.

À la 32ème minute, sur centre de Legagnoux, Caiero manque de peu l'objectif et à la 36ème Domingo est mis en difficulté par un centre de Legrand.

Rennes qui a soufflé après une période initiale à son avantage reprend du poil de la bête et la mi-temps survient alors que l'on a enregistré une sortie de Domingo (41' minute), une montée de Marcel (43') et un tir de Legagnoux derrière les filets de Domingo qui a plongé en vain (44').

POULAIN sauve

A la reprise, Palluch joue arrière, Marcel intérieur, Ducasse ailier et Molla demi.

Jean Robin espère ainsi trouver la bonne formule.

Effectivement c'est Marcel qui passe à l'offensive, imitée par Ducasse, dangereux à deux reprises.

À la 49ème minute, Scotti produit un bel effort. En pure perte.

Deux minutes plus tard Legrand place un bolide à trajectoire croisée. Très à l'aise, Domingo s'envole et stoppe impeccablement.

À la 55ème minute, Lambert tire beaucoup trop haut, mais à la 56ème Domingo détourna en corner un essai de Caiero.

A la 60ème minute, Durand de l'aile droite, des portes en trombe au centre au cordeau. Pinat plonge, repousse du poing... sur Marcel. On crie déjà au but quand Poulain sauve in extremis.

... mais DURAND marque !

A la 67ème minute, après un fauchage de Toupel sur Ducasse (le coup franc n'amenant rien de concret) un tir lointain de Caiero est un centre remarquable de Ducasse, Mercurio remet en jeu.

Il transmet la balle à Molla qui alerte Durand, astucieusement démarqué.

Le tir part, posément, sans violence, mais trompeur : Pinat qui semble vouloir arrêter, est battu.

Dire que le stade croula sous les applaudissements est choses superflues...

Rennes accuse le coup et à la 70ème minute, Durand tenta encore sa chance et Marcel adresse un centre dont personne ne profite.

Cela n'empêche pas l'O.M. de concéder, coup sur coup, deux corners.

À la 75ème minute, Toupel, l'arrière breton décoche un tir splendide. Domingo plonge mais la balle a déjà frappé le poteau. Elle revient en jeu, devant Meano, qui botte à son tour.

Le ballon manque encore la cage.

Comme pour conjurer le sort, Poulain se mêle aux attaquants.

Mais le match est joué : Domingo s'envole pour capter la balle sur tir de Legrand (78'), Pinat arrête un heading de Marcel (82'), Ducasse centre une dernière fois sans qu'Andersson puisse intervenir, et c'est la fin.

Georges LEOST

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Par ses arrêts, DOMINGO a permis à l'O.M.

d'arracher un succès que TOUPEL faillit contester

On pensait généralement que l'O.M. garderait l'avantage sur son ground, à l'occasion de la venue du Stade Rennais, en effaçant du même coup la mauvaise impression laissée par le 3-6 concédait à la St-Étienne, malgré tous les impondérables qui jouèrent contre les olympiens.

Si les Méridionaux ont finalement tiré leur épingle du jeu, la manière dont ce succès extrêmement étrillé a été acquis ne saurait satisfaire les 10.000 spectateurs qui vinrent au Stade Vél' en dépit de conditions atmosphériques qui n'invitaient guère à venir s'asseoir sur les gradins du boulevard Michelet.

Organisation nulle

Devant Monaco, puis face à St-Étienne, les Provençaux avaient eu des départs fort laborieux.

On espérait qu'instruits par cette double expérience ils mettraient tout en oeuvre pour ne pas se laisser surprendre.

Grande fut donc la surprise du public en assistant à l'indescriptible pagaïe qui se déroula vingt minutes durant dans les 18 mètres de l'infortuné Domingo, plus esseulé que jamais.

Molla éprouvait en effet quelques difficultés à endiguer les assauts de Lambert et de Legrand. Gransart se dépensait sans grand bonheur devant Meano, remuant à l'extrême. Johansson paraît au plus pressé, courant de la droite à la gauche et vice versa.

L'édifice défensif ployait sous les coups rapides, aux directions multiples, aux acteurs variés.

Face à ses hommes plongés dans le plus grand embarras, Marcel (comme Scotti) était beaucoup plus occupé à défendre qu'à attaquer.

Il était évidemment difficile aux attaquants des "blancs" de jouer leur rôle dans de telles circonstances.

ANDERSSON sous l'éteignoir.

Ces minutes d'affolement passées, l'O.M. se reprit tout de même.

Mais sans pouvoir conclure.

En avant, en effet, Poulain, après Zitouni et R. Tilynski, mettez sous l'éteignoir Andersson.

Plus nettement encore.

Mercurio couvrant par ailleurs mais non en pointe, un terrain important. Palluch se débattant de son mieux dans une galère qui n'attendait pas, il ne restait plus que Durand et Ducasse, omniprésent pour inquiéter Pinat et ses aides.

C'était trop peu.

Le but de Durand libéra les esprits en même temps que Ducasse se montrait davantage à son affaire à l'aile qu'à l'inter, ce qui fut encore vrai pour Palluch, nettement mieux à l'arrière qu'à l'avant.

Mais le bolide placé sur la barre par Toupel faillit tout remettre en question... et donner à Rennes un match nul à la suite duquel personne n'eut crié à l'injustice.

Sur l'ensemble de la partie, par son jeu infiniment plus homogène, mieux construit, débité sur un rythme plus lié, les visiteurs méritaient au moins le draw.

Les locaux ont eu pour eux la réussite.

Qu'il s'en souvienne.

Encore DOMINGO...

Assez pâle bilan, donc, du côté olympien. Nous retiendrons cependant l'excellente prestation de Domingo, qui porta à son actif quelques arrêts précieux à des moments où rien n'était encore fait, le mérite de Johansson, qui empêcha Caiero de placer son heading, l'activité de Ducasse, le sang-froid de Scotti, le quart d'heure étincelant de Durand.

De Rennes nous dirons que le public marseillais a été agréablement surpris par ce onze de gaillards volontaires, accrocheurs en diable, bons footballeurs.

Mais Le Dren et Cuissard manquaient.

On se souviendra pourtant les actions de Legrand, du labeur de Legagnoux, de la sûreté et de l'autorité de Pinat, de la régularité de Gaulon.

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"J'AI SOUFFERT PENDANT 90 MINUTES" AVOUE JEAN ROBIN

Un soulagement évident se lisait sur tous les visages olympiens à l'issue du match, car les dirigeants, l'entraîneur et les joueurs ne s'attendaient certes pas à trouver devant eux une aussi forte équipe.

Jean Robin, très objectivement d'ailleurs, résuma la pensée de tous lorsqu'il s'écria :

"Ouf ! je respire plus librement, mais je suis réellement épuisé. En effet, j'ai "souffert" pendant 90 minutes, et, au cours du dernier quart d'heure, je me suis trouvé vraiment mal à l'aise, tellement j'avais peur de voir nos adversaires égalisés.

"Quoi qu'il en soit, cette victoire pénible nous arrange fort bien, malgré tout".

Puis il poursuivit plus détendu :

"Les Rennais ont eu de multiples occasions de marquer, mais ils tirent de trop loin pour espérer tromper une défense sûre.

"Je reconnais que nous n'avons pas bien joué. Cependant, en seconde mi-temps, le passage de Marcel au poste d'intérieur nous a permis de prendre enfin l'ascendant sur nos rivaux".

SCOTTI a failli ne pas jouer

Si les spectateurs du Stade Vélodrome ont eu la grande surprise de revoir le puissant Palluch en action, beaucoup d'entre eux, sans doute, ignore que Scotti a failli déclarer forfait à la dernière minute.

Le stratège olympien, en effet, avait été piqué à la main par une guêpe et cette piqûre, outre qu'elle faisait horriblement souffrir, lui avait occasionné une enflure de l'avant-bras.

Après le match, il grimaçait encore sous le coup de la douleur.

Scotti a donc fait preuve d'une belle énergie en s'alignant malgré ce lourd handicap.

Saluant en passant la vaillance de l'olympien.

GUERIN : "La chance n'était pas de notre côté."

Dans les vestiaires bretons, l'affables Guérin s'empressait autour de ses poulaiss.

Dès qu'il eut terminé, il nous donna son point de vue sur le match :

"Je regrette le résultat final, car il ne reflète pas exactement la partie. En effet, avec un peu plus de réussite nous pouvions très bien arracher le match nul à l'O.M.

"D'ailleurs, si Cuissard et Dombeck avaient été présents, peut-être que nous aurions ramené à Rennes ce point lequel nous avons lutté pendant 90 minutes.

"Quoiqu'il en soit, je suis néanmoins satisfait du rendement d'ensemble de mon team".

Guerin a parfaitement raison, car dans peu de temps, son équipe luttera à armes égales avec les meilleures.

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