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Résumé Le Provencal

du 11 janvier 1960

 

L'O.M. EST IL CONDAMNE A LA DIVISION II ?

Son adversaire GREOBLE (2-0) a souligné ses faiblesses

L'O.M. pourtant avait été accueilli, à son entré sur la pelouse du Stade Vélodrome, par une véritable tempête d'applaudissements et de cris d'encouragement divers.

Les "Maillots blancs" venaient-ils de gagner la finale de la Coupe ? Non point, simple réponse du berger à la bergère.

Passablement énervés par les pétards et les coups de clairon des supporters grenoblois, les spectateurs marseillais tinrent à démontrer qu'ils savaient, eux aussi, créer un climat très sud -américain, à l'occasion.

Et ils y réussirent parfaitement.

L'ordre contre le désordre

Mais, s'ils purent, grâce surtout à la loi du nombre, dominer nettement la chorale de l'adversaire, ils furent incapables de communiquer leur enthousiasme, leur désir de victoire, aux onze joueurs qui les représentaient.

Il ne fallut pas, en effet, plus d'un quart d'heure, pour s'apercevoir que l'affaire serait chaude pour les hommes de Lucien Troupel.

D'un coté, celui de Grenoble, il y avait une équipe pas géniale, certes, mais sure en défense, suffisamment précise au centre du terrain et complétée en attaque par deux ou trois joueurs rapides, bons dribbleurs et sachant exactement ce qu'ils avaient à faire.

En somme, une bonne équipe de deuxième division, parfaitement organisée, harmonieusement construite.

De l'autre, celui de l'O.M., one joueurs, dont la bonne volonté n'est pas en cause, mais qui paraissaient se chercher sur le terrain et affligés, pour la plupart d'entre eux, d'une désespérante lenteur dans la course et dans le maniement du ballon.

D'un côté, l'ordre et la précision ; de l'autre, le désordre et l'imprécision.

Corazza méconnaissable

Dans de pareilles conditions, seul un miracle pouvait sauver l'O.M.

Mais pour bénéficier d'un miracle, encore faut-il aider un tout petit peu la divinité de service, or c'est exactement le contraire qui se produisit.

Corazza, que ses anciens supporters messins ne reconnaîtraient certainement pas, ses coucha plus qu'il ne plongea devant deux tirs de Geri, dont le premier, au moins, était bien anodin.

Ne commettons cependant pas l'erreur de faire porter tout le poids de la défaite au seul Corazza. Sans doute a-t-il été fautif, mais que penser d'une attaque qui, sur son terrain, n'a pas réussi à marquer un seul but.

Une série catastrophique

Cette défaite est trop celle de toute une équipe, battus dans tous les domaines du jeu par ca rivale, pour être réduite à un simple accident.

Est elle la suite logique des mauvais matches joués par l'O.M. depuis qu'il s'est renforcés. Défaite contre Cannes, défaite sans excuse à Roubaix, victoire à la dernière minute devant une très faible équipe d'Alès et match nul tiré par les cheveux contre Nantes. En tout, un déficit, catastrophique de 5 points perdus au Stade Vélodrome.

Après une aussi mauvaise série, il était normal que le F.C. de Grenoble, la meilleure équipe vue à Marseille cette saison, l'emportât nettement.

Un succès discutable

Car ce succès des Dauphinois ne souffre aucune discussion. Des joueurs comme le demi-centre Donnard, meilleur homme de la rencontre, le Gardien Abad, le demi Cappon, l'ailier gauche Steibel et l'avant centre Gori barrèrent nettement leurs adversaires.

Quant à Boulle, il joua ni mieux, ni plus mal que quand il était Oemiste.

Grenoble a fait un pas de plus vers la première division ; l'O.M. un nouveau faux pas qui l'enterre encore davantage en division deux.

C'est net et sans bavure.

Maurice FABREGUETTES.

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Deux tirs de GORI, deux erreurs de CORAZZA

Désespérante médiocrité marseillaise

Avec le ciel gris et bas, dont les nuages plombés promettaient une imminente chute de neige, les Grenoblois avaient amené au Stade Vélodrome une ambiance Sud-Américaine, quelques centaines de supporters dauphinois ayant avec eux pétards et flonflons.

Eh bien, ils n'en furent pas pour tant pour leurs frais, et leurs bruiteurs purent tout au long du match, accompagner les actions de leurs favoris, qui menèrent les opérations tambour battant.

A vrai dire, l'O.M. suivit le train qu'au cours des vingt premières minutes.. qui passèrent très vite.

Hors d'oeuvre

La première envolée fut l'oeuvre de Steibel (7me minute) qui échappa au fauchage de Tassone et centra haut pour Boulle qui mit à côté de la tête.

Braizat répliqua par un bon tir, que Abad bloqua de justesse en plongeant sur sa ligne, près d'un montant. Un service de Moresco en profondeur ne put être utilisé par Eschman (13e) et enfin un centre tir de Braizat (17e) dut être mis en corner par Abad.

Le public vibrait, car le jeu était très rapide et plaisant et l'on pouvait dire que ce début de match était plein de promesse.

Hélas (pour l'O.M.) les Marseillais avaient craché tout leur venin...

Encore un but .. surprenant

Et comme on en a pris l'habitude l'O.M. encaissa un but... fada... Gori évita Tassone et expédia de 20 mètres un tir à ras de terre assez banal qui échoua dans le coin des filets marseillais. Corazza ayant raté sa manchette au passage de la balle. C'était peu, mais suffisant pour que l'O.M. perde le match... (18e minute).

Dix minutes plus tard une remarquable action d'ensemble des demis et avants visiteurs se terminait par un tir de Gori et un corner (28e).

Grenoble continuait à marquer le match de son emprise. Peu avant la mi-temps, Corazza déviait en corner de justesse une bonne reprise de la tête de Steibel qui ponctuait une échappée et un centre du remuant petit Vidal.

C'est cependant Aygoui, qui plaçait de volée un tir net, mais au-dessus de la cage du solide Abad et c'était la pause.

Grenoble continue

Les visiteurs mettront encore à leur actif les actions les plus nettes devant des adversaires figés et hésitants.

Dès la reprise, sur une offensive Gori - Steibel, la balle passait dangereusement devant la cage de Corazza. A la 50e minute, le demi Cappon décrochait un tir très dur que Corazza rabattait devant lui. L'arrière Fossoud imitait peu après son co-équipier et sollicitait le gardien marseillais qui devait encore plonger et mettre difficilement en corner une balle à ras de terre de Steibel.

L'O.M. flottait à la dérive lorsqu'un double corner à son avantage se terminait par un tir d'Aygoui, dirigé malheureusement pour lui sur le gardien Abad.

Quelques velléités marseillaises

Il restait une grande demi-heure à jouer et la nuit tombait sur le stade. Braizat placé maintenant au centre, adressait une passe haute à Oliver qui la déviait de la tête vers Eschman, bien placé sur la gauche, qui ratait son tir.

Le temps passait, Grenoble faisait courir la balle. Un centre haut d'Aygoui repris par Moresco permettait à Donnard de sauver de la tête. Rien à faire... et ce qui devait arriver, arriva.

Il restait dix minutes à jouer lorsqu'un profond service de l'arrière Fossoud arrivait à Gori qui filait comme une flèche et croisait son tir. Corazza, plongeait mas était battu, la balle rebondissant devant lui.

A 2-0, Grenoble avait match gagner. On ne voit pas d'ailleurs comment l'O.M. incertain en défense, sans mordant en attaque, aurait pu changer son destin. Juste avant le coup de sifflet final, Celestin Oliver, seul, devant Abad, ne parvint pas à le battre comme pour ne laisser après cette sombre journée, aucun regret.

Loi DUPIC

 

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