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Résumé Le Provencal

du 01 janvier 1962

 

Match intéressant à CHERBOURG, où

l'O.M. mené au score

arrache le "nul" à 2' de la fin (1-1)

(De notre envoyé spécial : Marcel SERRES SUBE)

CHERBOURG - Le froid est vif lorsque la partie commence sur un terrain gorgé d'eau, car à Cherbourg, comme presque partout ailleurs en France, il a beaucoup plus ces jours derniers.

Pour essayer de préserver au mieux la pelouse du stade municipal cherbourgeois, le match de lever de rideau a été annulé.

L'équipe locale se présente dans la même formation que celle qui vint à bout, dimanche dernier de Lille. L'O.M. fait rentrer : Pérard, Knayer, Alauzun, Pavon et Bordere.

Dès la première minute, Cherbourg obtient un corner. L'O.M. contre-attaque par Sansonetti, puis par Bordere. Sur un loupé de Klemenzack, l'avant-centre marseillais ne profite pas de la chance qui lui est offerte. L'avant-centre de Cherbourg, Badia, s'infiltre à deux reprises jusqu'aux abords de la cage marseillaise.

À la 6me minute, corner contre Cherbourg, tiré au cordeau par Kominek, mais le ballon sort.

Lefevre obtient un second corner. Trente secondes plus tard, un corner toujours tiré par Kominek et repoussé par Moine. C'est encore Pavon qui shoote, au-dessus de la barre transversale. Puis Bruneton tente un tir de 30 mètres, tir tendu et bien dirigé que cueillis le gardien local.

Une occasion pour Cherbourg

Réaction de Cherbourg par Yapl attaquant solitaire. Sur un coup franc sifflé contre Knayer c'est miracle si Cherbourg n'ouvre pas le score par Baillez. À la 16me minute, attaque collective de la ligne de l'avant de l'O.M., puis Pavon se fait favorablement remarquer et applaudire.

22me minute : Badia tire sec dans le coin des buts et Moreira met en corner. Trois minutes plus tard, nouveau corner contre l'O.M. dégagé par Knayer, puis Sansonetti fait un beau raide à l'aile gauche, suivi d'un tir de Pavon. À la 27me minute, Moine sauve son camp sur une nouvelle poussée de Sansonetti. Cheynac, malchanceux, fait avortait une attaque cherbourgeoise.

35me minute, Bordere obtient un coup franc dont la reprise est manquée par Lefevre. Cherbourg contre-attaque par son aile droite et à la 41me minute l'O.M. à chaud.

La mi-temps est sifflée sur le score de 0 à 0. Situation somme toute équitable. Le jeu a été agréable à suivre.

La seconde mi-temps commence par quelques maladresses dans les deux camps. Sansonetti, Kominek s'infiltrent par des une-deux, mais l'arrière défense met fin à cette attaque.

Un beau tir de Sansonetti

55me minute : Sansonnetti, après une course de 15 mètres effectuée en position d'inter droit se rabat et tire en pleine foulée. Moine se jette sur ce ballon dangereux et, quelques secondes après, c'est au tour de Moreira d'arrêter un redoutable tir plongeant venu de l'aile gauche.

Un but surprise

60me minute : Kominek est pénalisé pour une obstruction bien inutile. C'est le coup franc tiré à plus de 20 mètres des buts. Khima, l'arrière gauche le tire et, à la surprise générale lobe la défense marseillaise, y compris Moreira et c'est le but. Cherbourg 1 - O.M. 0.

Ce but provoque une certaine nervosité sur le terrain, chez certains joueurs marseillais.

66me minute : l'O.M. concède un corner. Ce but surprise semble avoir éprouvé Marseille ; c'est Tellechea qui réagit le premier par un tir qui passe au-dessus.

70me minute : Moreira glissa en voulant sortir et les buts marseillais sont en danger une nouvelle fois. Puis c'est encore Tellechea qui réussit une belle reprise que Moine, bien placé, arrête. L'ailier gauche Baillez a une bonne occasion d'aggraver le score, mais Moreira ferme l'angle de tir.

74me minute : Corner pour Cherbourg.

75me minute : Un nouveau tir de Tellechea est arrêté, alors que le ballon pouvait faire mouche.

80me minute : tir de Sansonetti.

85me minute : corner contre l'O.M.

Tellechea égalise

Tout semble perdu pour l'O.M. il reste alors deux minutes à jouer. Un corner et procédé par Yapl, tous les Marseillais se portent à l'attaque, mais c'est au capitaine courageux Tellechea que revient le mérite d'égaliser par une reprise qui trompe le très près Moine.

Le match nul qui sanctionne ce match dont la première mi-temps fut meilleure que la seconde, ne manqua jamais d'intérêt.

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La volonté de TELLECHEA

apporte un point à Marseille

CHERBOURG - "Ouf "! ont dit les Marseillais retentit le coup de sifflet de fin de partie...

"Ouf" ! ont également pensé dans leurs vestiaires les joueurs cherbourgeois. L'égalité dans ce commentaire "flash" démontre l'équité du match nul. Si finalement le résultat partageant les points peut être considéré comme juste, il n'en reste pas moins que les deux équipes adverses peuvent trouver en toute bonne foi des raisons de se plaindre.

Les joueurs de l'O.M. seront tentés de penser : Ce n'est pas juste. Nous avons fait le jeu pendant l'essentiel de la partie et nous avons encaissé un but idiot qui nous a fait dout de l'existence de Dieu...

Les Cherbourgeois, peuvent argumenter : "Nous avons perdu le bénéfice de la victoire à deux minutes de la fin, alors que notre ailier Balliez a mangé un but tout fait à la 14e minute."

Les uns et les autres auraient sans doute entièrement raison de penser ainsi. Ils ne s'en privent pas. L'éternel défaut de l'O.M.

N'en reste pas moins que l'O.M. nous a démontré une fois de plus sa force et sa faiblesse. Ce sont toujours les mêmes.

Rayon maléfique : stérilité épidémique de la ligne d'avants donnant aux joueurs un complexe d'hommes maudits, incapables de conclure un travail bien préparé. L'O.M. pratique un jeu construit, fort agréable (un des meilleurs de la seconde division) ceci est le rayon bénéfique autant qu'improductif.

On reste sur la désespérante impression que l'O.M. est frappé d'impuissance dès que les buts adverses se profilent à l'horizon limité d'un terrain de football.

Tellechea et Bruneton se révoltent

Deux faits matériels illustrent parfaitement cette réalité par ailleurs peu contestable au cours de la première mi-temps.

C'est le demi Bruneton (qui a la 13ème minute) déclencha de 30 mètres le premier tir inquiétant pour le goal adverse. Le même Bruneton récidiva une seconde fois à la 43'. Entre-temps, seuls deux tirs de Sansonetti (27eme et 30ème minute) menacèrent le gardien Moine alors que les joueurs au maillot blanc avaient l'initiative à peu près complète de la partie.

En seconde mi-temps c'est encore un demi qui renversa à quelques minutes de la fin un résultat paraissant très acquis.

Recevoir le ballon à la suite d'un corner tiré par Lefevre, Tellechea ne laissa pas passer l'occasion de loger la balle au fond des filets cherbourgeois, c'était le quatrième essai du capitaine de l'O.M. en moins de 20 minutes et précisions que tous ses tirs n'étaient pas des pichenettes mais des shoots très appuyés et convenablement dirigés.

Les hommes dans le match

Tellechea fut d'ailleurs le meilleur joueur du match, parfait aussi bien dans la partie défensive qu'offensive. Il "poussa" son équipe, lui évitant l'humiliation d'une nouvelle défaite.

Parmi les meilleurs nous citerons aussi Bruneton, actif et réaliste ; Knayer, solide comme le roc ; Alauzun alliant classe et intelligence ; A. Pavon, débordant de vitalité, volontaire et Sansonetti infatiguable malgré son manque de réussite. Bordere (portant le numéro 10) a fait une entrée satisfaisante. L'avenir semble devoir lui être favorable. Moreira fut bon malgré le but encaissé et qui lui est imputable à 50 pour 100 et malgré, aussi, une malencontreuse et dangereuse glissade à la 70'. Perard fut utile. Les autres furent efficaces.

À Cherbourg, équipe aux moyens bien limités, rude et volontaire, nous avons remarqué Zaniewski, Klima et Klemmenzack a encore quelques restes utiles et autoritaires.

Voilà les lignes essentielles d'un match qui ne manque ni de caractère aussi d'incertitude.

M.S.S.

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M. Zaraya n'a pas vu le but de l'O.M...

Troupel : "Domination stérile du terrain"

Une demi-douzaine de supporters de l'O.M., transplantés à terre Cherbourgeoise, se sont égosillés avec l'accent, tout au long du match. Aphone, ils nous murmurent après la partie : "Nous avons failli mourir d'une maladie de coeur mais le but de Tellechea nous a ressuscité."

Quant à M. Zaraya, son coeur battait tellement la chamade qu'il se retira dans les vestiaires cinq minutes avant la fin du match tant et si bien liquide assista pas à la réalisation du but égalisateur et qu'il fallut expliquer comment cela c'était passé.

 

Lucien Troupel, lui, était resté stoïque au banc des entraîneur jusqu'au coup d'éclat de son capitaine d'équipe. Les deux dernières minutes, il est passa à arpenter le terrain imprègne d'eau du stade municipal de Cherbourg.

Ses commentaires, les voici :

"On pourra croire que je me répète. Pourtant l'analyse de la partie me fait encore dire : l'équipe de l'O.M. a fait le jeu, la domination du terrain a été pour nous, mais nous avons encore failli ne pas marquer. En football, le bon jeu et la domination doivent être un moyen et non pas une fin".

Ce sera le mot de la... fin.

M.S.S.

 

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