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Résumé Le Provencal

du 06 septembre 1962

 

AU TERME D'UNE RENCONTRE PASSIONNANTE ET PASSIONNEE...

Une reprise de volée de DOGLIANI (79')

donne la victoire à l'O.M....

deux fois mené par Montpellier (3-2)

O.M. - Montpellier marquait le retour au Stade Vélodrome, des grandes rencontres à ambiance passionnée.

Le public est en fait à l'affiche proposée le succès qu'elle méritait, a priori. Il ne nous restait plus qu'à espérer que les acteurs se mettent à l'unisson, ce qui, certes, n'apparaît pas comme le plus facile.

On pouvait, en effet, redouter que les dures rencontres livrées 72 heures auparavant par les protagonistes n'aient laissé des traces dans leurs muscles.

Au moment où l'O.M., de bleu vêtu, et les Montpelliérains, en blanc cerclé de rouge, pénétraient sur le terrain, il y avait 25.000 personnes sur les gradins, et plusieurs milliers se pressaient désespérément aux guichets, retardés par des embouteillages invraisemblables.

Les équipes n'avaient subi aucune modification de dernière heure.

L'arbitre était M. Lacoste, de Bordeaux.

Le temps de faire éclater les indispensables pétards, et les affaires sérieuses commençaient.

Coup de théâtre

Il y avait une petite minute que la partie avait commencée et l'O.M. avait eu tout juste le temps de développer une attaque quand les visiteurs récupéraient la balle qui allait à Mahjoub et de là à N'Doumbé, en position d'avant-centre à la limite du hors-jeu.

Personne ne pouvait remonter le sprinter africain qui ouvrait le score d'un tir à ras de terre imparable.

Et bien, ceux qui voulaient de l'ambiance étaient servis !

Et l'action était d'une pureté absolue.

Mais l'O.M. ne se décourageait pas. Mesas concédait un corner à Stopyra et Dogliani reprenait magnifiquement de la tête sans pouvoir tromper Malet (6me minute). Mesas envoyait encore en corner devant Viaene (7me).

Rial et Dogliani qui combinent très bien ensemble, achemine la balle vers Stopyra qui tire à droite, à ras de terre, de 16 mètres.

Malet est battu, mais la balle frôle le montant.

C'est une belle attaque (12e minute).

Sur coup franc accordé pour faute de Knayer sur Ebele, Bourrier tire puissamment à côté (15me minute).

Ebele, excellent, est abattu une nouvelle fois à la limite par Bruneton et Moreira arrête in-extremis un coup franc de Majhoub (16me minute).

L'attaque visiteuse, ou Marcialis et Archambeau sont en veilleuse, vaut par son trio basané, mais ce sont trois hommes qui en valent cinq... et qui le prouvent.

Mesas concède un corner à Viaene qui le tire.

Stopyra renvoie et Rial tire nettement au-dessus (22me).

Marcialis touché

Peu après, Alauzun, l'ex-Montpelliérain, touche Marcialis. Mais il y a plus de peur que de mal. Chose curieuse, le numéro 3 de Montpellier, Mesas, est un peu marseillais, et le numéro 3 de l'O.M., Alauzun, est un peu Montpelliérain. Aucun ne fait de cadeau.

Tandis que nous soliloquons, Mallet lâche un tir appuyé de Bruneton, sans dommage pour lui (25me minute). Puis un dribble splendide de Dogliani (26me minute) terminé par un tir à côté.

L'O.M. domine

Depuis quelques minutes, la défense visiteuse doit parer au plus pressé, mais si Mandaron et ses camarades ne s'amusent pas, N'Doumbé contre-attaque, crochète Tassone et tire en coin. Moreira plonge et arrête (27me minute).

Coup sur coup, faute contre Dogliani, puis main anonyme à la limite.

Rial tire très fort et Mallet dévie désespérément (30me et 31me minutes).

Un coup d'oeil nous montre que le stade est comble maintenant et l'affluence doit osciller aux alentours de 30.000 personnes.

Ce n'est peut-être pas un grand match mais c'est un match passionnant.

Dans une mêlée, Bruneton surgit et tire au ras de la transversale (36me minute).

Bruneton totalement intégré à l'attaque, tire encore, mais à côté (37me minute). Un centre de Sansonetti passe devant la cage et c'est une mêlée homérique dont Mallet sort victorieux.

Viaene égalise

Au cours des cinq dernières minutes de la première mi-temps, les assauts constants de l'O.M. vont tout de même lui permettre d'égaliser par son ailier droit Viaene qui bien lancé en position d'avant-centre, par une action Rial - Dogliani, placera un tir splendide à ras de terre, à trois minutes de la pause.

But refusé à Moulon

Et, in extremis, un but obtenu de la tête sur corner, par Moulon, sera refusé à l'O.M., sous les vociférations de la foule.

Vont-ils ralentir ?

Dès le coup d'envoi, N'Doumbé s'en va et est à deux doigts de marquer, puis c'est Stopyra qui déborde Favre sur la gauche, mais les deux actions n'aboutissent pas.

Re-coup de théâtre

A la cinquième minute de la seconde mi-temps, Bruneton concède un corner à N'Doumbé. Ce dernier le tire. Knayer repousse de la tête... mais vers N'Doumbé qui tire du droit à ras de terre après s'être ouvert l'angle de tir et surprend Moreira tant l'action et rapide.

Ainsi, après avoir donné l'impression de devoir s'imposer, l'O.M. est à nouveau mené à la marque ! Cette fois les Marseillais accusent le coup et le jeu stagne quelque peu pendant quelques minutes.

Est-ce une impression, mais il semble bien que les Marseillais déçus, aient perdu le bel allant qui les animait tout à l'heure ?

Dans le stade, on ne peut que penser que cela va être très dur de marquer 2 buts au cours de cette dernière demi-heure.

Sansonetti égalise

Le temps d'écrire cela et Sansonetti, servi par Rial, venait buter contre la défense adverse. Mais il ne renonçait pas et, au moment ou on ne l'espérait plus, il réussissait à pousser de la pointe du pied une balle qui ricochait contre un montant avant d'échouer dans les filets (61e).

De nouveau le jeu sur le terrain et les spectateurs par les gradins renaissaient à la vie. Sansonetti était abattu à la limite.

Ouf !

À la 66e minute, l'O.M. revenait de loin ! Majhoub plaçait un long tir sur le montant de Moreira et Archambeau, qui avait bien suivi l'action, reprenez et marquer. Mais il était hors-jeu, indiscutablement. Peu après, un gauche de Sansonetti frôlait la cage visiteuse.

Archambeau lui rendait la politesse et Moreira sauvait en corner d'une manchette (70e).

Peu après, Dogliani, Sansonetti et Rial construisaient une remarquable attaque que l'ex-Madrilène ponctuait d'un très bon tir du gauche paré de justesse par Malet (72e).

Avec la fatigue, les fautes devenaient de plus en plus nombreuses et les accrochages se multiplient.

Majhoub tire de loin et loin à côté, gâchant un effort de N'Doumbé, lui-même servi, involontairement, par Knayer. Tout cela est causé par la fatigue...

C'est sans doute pour cela aussi que Sanso et Viaene qui avaient fait le trou, ratent à quelques dixièmes de seconde la balle du match (78e).

À Dogliani le contre-ut.

Alors que tout le monde se lamentait à la 79e minute, Stopyra partait sur la droite, centrait à mi-hauteur et Dogliani reprenant de volée (ce n'était pas facile), donnait pour la première fois à 10 minutes de la fin l'avantage à l'O.M.

Bien entendu, les dernières minutes vont être émouvantes, énervantes, bien à la mesure de ce match crispant, éprouvant...

Lucien LEDUC

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Un passionnant scénario

digne d'un bon film policier

Bravo l'O.M. ! Bravo Montpellier !

Bravo, surtout pour la première mi-temps qui fut fort bien jouée, enlevée sur un rythme échevelé, et, pour tout dire, passionnante.

24.000 spectateurs payants se trouvaient hier soir au Stade Vélodrome.

Nous ne pensons pas qu'un seul d'entre eux ait regretté son déplacement, malgré les inévitables embouteillages de l'aller et du retour.

Nous pouvons donc féliciter les 22 joueurs pour l'excellent spectacle qui nous donnèrent.

Voilà indiscutablement, une façon de jouer bien faite pour remplir les stades.

Une vraie "fiesta"

mexicaine

La partie ressembla à un bon roman policier.

Elle fut faite d'incessants rebondissements, orchestrés par les cris de la foule et l'éclatement des pétards.

Une vraie fiesta mexicaine !

Montpellier, grâce aux "diaboliques" N'Doumbe, l'homme qui ne tombe jamais, pris deux fois l'avantage ; l'O.M. égalisa, pour la plus grande joie de ses supporters ; et, finalement, à 10 minutes du dernier coup de sifflet, ce fut le bouquet du feu d'artifice.

Une reprise de volée, en conclusion d'une attaque collective de l'O.M. qui secoua les filets gardés par Mallet.

Car si la deuxième mi-temps ne valut pas tout à fait la première, elle fut cependant riche de quelques exploits techniques de la meilleure veine.

La victoire de l'O.M., sur l'ensemble du jeu, parait méritée. Elle fut celle de l'équipe ayant dominé et ayant eu, aussi, les meilleures occasions de conclure.

Mais, il faut dire honnêtement, que le résultat eut pu être inversé, pour un oui ou pour un an.

Du beau football

L'équipe marseillaise eut d'abord le grand mérite de ne pas se décourager après que N'Doumbe, au début de chaque mi-temps lui eût porté des coups qui auraient pu démoraliser des joueurs influençables.

On constata, alors, combien était élevé l'esprit de corps de ce "onze" marseillais, dont le départ dans le Championnat aura agréablement surpris même ses meilleurs supporters.

Mais il ne suffit pas de courir et de se battre pour bien jouer au football ; c'est pourquoi avons-nous été séduit, surtout en première mi-temps par la qualité du jeu de l'O.M. nouvelle formule.

Dogliani et Rial, au centre du terrain, avec le concours de Stopyra et de Bruneton, furent à l'origine d'excellents mouvements dont le principal mérite plus de démarquer le rapide Viaene.

VIAENE : un bon match

Ce dernier, réussissant à prendre un net avantage sur Mesas, fit son meilleur match d'attaquant de pointe depuis qu'il porte le maillot blanc ; et c'est justice qu'il est marqué le premier but de son équipe et largement contribué à la conclusion du troisième.

Sansonetti, passablement oublié en première mi-temps se rappela au bon souvenir des spectateurs en marquant en force un très bon deuxième but.

RIAL sera utile

On attendait peut-être un peu trop de Rial.

Sans doute l'ex- joueur du Real ne fut-il par "royal" ; mais pour un match de reprise, il nous a, pour notre part, pleinement convaincu.

On ne peut douter que Rial, joueur de classe, d'expérience, et très fort dans le jeu de tête, ne soit un solide renfort pour la nouvelle équipe.

TASSONE :

pas plus que Wending

Bruneton, une nouvelle fois, ne mérite que des félicitations ; et la défense, dans son ensemble, à prouver combien elle était solide et efficace.

Sans doute Tassone souffrait-il devant N'Doumbe, mais pas plus que Wending dimanche dernier.

Moreira croyant au centre, se laissa surprendre par un tir de l'ailier gauche montpelliérain. Tir, il est vrai, particulièrement astucieux.

L'étonnant N'DOUMBE

Montpellier, s'il n'a pas remplacé Sékou, aura encore une équipe difficile à battre.

Mahjoub, Bourrier, Mandaron et Ebele sont des footballeurs de classe.

Quant à N'Doumbe, dont chacun des départs fut d'une attraction, il fut l'attaquant le plus efficace et le plus brillant du match.

On entendra certainement parler de Montpellier, en bien, cette saison encore.

Maurice FABREGUETTES

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Armand PENVERNE

"Ce match je le redoutais"

Toujours aussi calme, Armand Penverne nous a déclaré :

"Ce match je le redoutais et j'avais raison. Cette équipe de Montpellier est vraiment difficile à battre et le mérite de mes joueurs n'en est pas que plus grand. Ils forment déjà une équipe de copains et même Rial qui n'est pas fait pour ça s'est bien battu dans la mesure de ses moyens actuels.

MOREIRA

"J'ai cru au centre"

Moreira très franchement nous dit :

"J'ai cru que N'Doumbe allait centrer et je m'étais placé en conséquence. Je reconnais que j'ai commis une faute. Avec un joueur comme N'Doumbe il faut s'attendre à tout.

 

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