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Résumé Le Provencal

du 17 septembre 1962

 

Le football de mouvement de VALENCIENNES

fatal à l'O.M. mal inspiré (1-3)

MANASGHETTI et KELLER (3 buts) fortes personnalités de la rencontre

23.000 spectateurs qui étaient venus voir l'O.M. battre Valenciennes, ont assisté à la déroute de leur équipe favorite... et dès le début de la seconde mi-temps la cause était entendue.

Privée de la vitesse de course et l'intervention de Moulon, la défense marseillaise fut une proie facile pour les "duettistes" nordistes Keller et Masnaghetti, fers de lance d'une équipe au jeu collectif très au point et toujours en mouvement.

Faibles en défense, l'O.M. le fut également en attaque ou ses éléments jouèrent non seulement "arrêtés" mais sans imagination, sans meneur de jeu, sans idée directrice.

Dans ces conditions, il eut fallu, pour que l'O.M., emportât, une malchance totale des visiteurs et un miracle quelconque en attaque venant au secours des Marseillais.

Car non seulement V.A. obtint les buts inscrits sur la feuille de match, mais s'en vit refuser deux pour hors-jeu et, entre autres occasions ratées, plaça deux fois la balle sur le poteau d'un but de Moreira...

Mais, voyons d'un peu plus près comment les choses se passèrent.

Avertissements

Dès la 2me minute, Masnaghetti, servi par Bonnel, partait sur la gauche et talonnait, vers Guillon, mieux placé. Ce dernier tirait fort du gauche et Bruneton déviait involontairement la balle sur un montant !

D'entrée, on était dans le vif du sujet !

Peu après, à la suite d'un coup franc à la limite, Guinot donnait à Masnaghetti qui marquait d'un tir croisé un but refusé pour hors-jeu.

Une occasion pour Roy

Pourtant à la 9me minute, à la suite d'une action menée par Sansonetti et Dogliani, Roy se trouvait seul au point de penalty. Il contrôlait, puis tirer assez mollement sur Schaeffer... Il se rachetait deux minutes plus tard par un bon tir, après crochet, exécuté de l'aile gauche. Mais Schaeffer repoussait du poing.

But de Masnaghetti

A la 17me minute, Masnaghetti recevait la balle à 35 m. du but de Moreira. En quelques échanges (Masnaghetti - Guinot - Masnaghetti - Keller) la défense de l'O.M. était éliminée et Keller servi en retrait, marquait d'un tir splendide.

Désappointement dans le stade, mais l'action était d'une pureté remarquable.

Une minute plus tard, à nouveau servi par son compère, Keller tirait en force sur le poteau.

Jusqu'à la pause, le jeu allait perdre en intensité, malgré des tirs trop enlevés de Stopyra et Roy (25e, 26e), une tentative de Milazzo (31e), un tir de Stopyra (36e) et un centre aérien de Roy, que Schaeffer enlevait de justesse à Sansonetti (43e).

Mais l'action la plus tranchant était à mettre à l'actif de Masnaghetti qui arrivait seul devant Moreira (38e) mais ne parvenait pas à le battre.

L'estocade

Dès la reprise, Valenciennes allait faire la décision. À la 47e minute, sur passe de Kocik, Masnaghetti devançait Ugolini et battait Moreira.

Le temps d'accuser le coup, et à la 54e minute, Keller partait de loin, "grillait" tout le monde (d'autant plus facilement que la défense locale renonçait à le poursuivre) et dribblait Moreira avant de marquer d'une pichenette.

Cavalier seul de V.A.

Consternation dans le stade ! Puis réactions sous forme de sifflet et de huées. D'autant plus qu'à la 60e minute, Guillon bien servi marquait d'un bon tir croisé un but refusé pour hors-jeu.

L'O.M. réagissait, sous l'impulsion de Sansonetti ayant quitté son aile pour foncer selon son inspiration.

Aux 62e, 65e et 67e minutes, Schaeffer devait intervenir sur des tirs de Sansonetti et Viaene.

À la 68e, un tir de Milazzo était dévié sur la barre par le dos d'un défenseur nordiste... Mais à la 75e, Masnaghetti perçait encore pour tirer à côté.

Un but de curieux

A un quart d'heure de la fin, Viaene décochait de 20 mètres un tir assez anodin qui arrivait tout droit sur Schaeffer. À la surprise générale, celui-ci s'agenouillait, mais la balle lui échappait, lui heurtait l'épaule et rebondissait dans les filets...

Cette réussite remettait l'O.M. en selle, et faisait perdre à V.A. sa trop belle confiance. Les attaques marseillaises se multipliaient, pas toujours cohérente, mais généreuse. Les défenseurs visiteurs s'affolaient. L'O.M. ne put obtenir que de nombreux corners, mais aucun but.

Stopyra (tête sur corner à la 80e minute) et Sansonetti (tir splendide à la 85e) furent ceux qui passèrent le plus près de la réussite.

Ces dernières minutes... "à la baïonnette" permirent aux Marseillais de laisser leur public sur une impression un peu moins défavorable. C'est toujours ça...

Louis DUPIC

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MASNA - KELLER : le poing

de V.A. frappa trois fois

Ce fut - devant 25.000 spectateurs désolés - une victoire par K.-O. de Valenciennes sur l'O.M.

Ou étaient les "pétards à ressort" de la rencontre gagnée contre Montpellier ?

Hier, le feu d'artifice était allumé par V.A.

Un V.A. qui, pendant une bonne heure, conduisit le jeu à sa guise, grâce à une meilleure forme, une organisation supérieure... et, aussi, un peu plus de réussite.

Les duettistes en action

On attendait le fameux tandem Masnaghetti - Keller. Le moins qu'on puisse dire et qu'il n'a pas déçu.

Knayer et Bruneton peuvent en faire foi.

Le poing de V.A. c'est ainsi que nous qualifierons ces duettistes, frappe trois fois à la pointe du menton.

"Masna" fut même le "puncheur" le plus inspiré de la rencontre.

Quelle aisance et quelle vitesse d'exécution chez ce joueur, sur lequel M. Verriest devrait avoir un oeil attentif.

Il prit une part importante dans la réalisation du premier but, en trompant Bruneton d'une admirable feinte de corps, suivi d'une passe immédiate à son complice Keller.

Sur le second but, il battit Ugolini d'un dixième de seconde et d'un dixième de pieds.

Un joueur précieux : Bonnel

Mais si V.A. possède un poing très dangereux, le reste du corps et extrêmement solides.

À ce sujet, on n'a pas manqué d'estimer à sa juste valeur le travail constant de Bonnel.

En jouant de la sorte, l'ex-protégé du chamois Bessede permet à Masnaghetti de se réserver pour les occasions tranchantes.

Il est certain que Bonnel et Bourrier, quand ils étaient réunis au centre du terrain sous le même maillot, devaient faire du chemin.

Un bon V.A.

Masna, Keller et Bonnel ne sont cependant pas tout Valenciennes.

Kocik est un demi un peu raide peut-être, mais dur à la tâche et clairvoyant.

La défense à quatre arrières est solide autant que rapide ; et les deux jeunes ailiers, surtout Guinot ne manque pas de talent.

V.A. qui eut sans doute le tort de se griser quand il mena 3 à 0 devait faire une bonne carrière, cette saison en championnat.

O.M. : une défense diminuée

L'O.M., en face, a joué un mauvais match, ce n'est que trop évident. Son plus mauvais match de la saison, certainement.

En défense, l'absence de Moulon et même celle de Tassone ont été ressenties.

Knayer et Bruneton, comme nous le redoutions ne se complètent pas en défense.

Alauzun fut aussi bon dans le maniement et la passe du ballon, qu'hésitant sur l'homme Que le poste d'arrière ne soi pas celui convenant le mieux à ses moyens est une autre évidence.

Milazzo n'est pas Bolotnikov.

Le demi unique Milazzo s'épuisa à vouloir faire tout seul le jeu de deux.

Il a, toutefois, été un des rares olympiens vraiment satisfaisants.

Ah ! s'il avait eu un Bonnel à ses côtés.

Car, et c'est là que le bât blesse, le plus l'O.M., Dogliani et Stopyra ne sont nullement complémentaires.

Derrière eux, il y a un vide immense, qu'aucun demi - fut-il Bolotnikov - ne pourra jamais combler.

Seul Sansonetti

De cette attaque invertébrée et aux mouvements trop lents dans l'exécution, le seul ayant joué sur sa véritable valeur est Sansonetti.

"Sanso" fut d'assez loin le seul avant de pointe de l'O.M. ayant posé des problèmes à la défense de Valenciennes.

Viaene ne réussit à peu près rien sauf le tir qui trompe pas Schaeffer, on se demande encore comment. Sans doute parce qu'il avait un certain effet.

De Roy nous ne parlerons pas car il serait cruel de juger sur un seul match un joueur manquant visiblement de compétition et de l'habitude de jouer avec ses partenaires.

Roy a eu, cependant, une occasion unique de débuter en flèche sous le maillot blanc.

À la 10e minute, il eut le ballon devant son pied, à quelques mètres de Keller. Il voulut tirer en finesse et ce fut un l'échec.

Ce fut là peut-être le tournant du match.

Maurice FABREGUETTE

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Armand PENVERNE :

"Il faudra gagner à l'extérieur"

Bien sûr, l'ambiance n'était pas très détendue dans le vestiaire de l'O.M... ou beaucoup faisaient leur mea culpa.

"Si j'avais marqué ce but, cela aurait tout changé !" se désolait Serge Roy, que ses camarades et l'entraîneur Penverne consolaient.

C'est ce dernier qui eut le mot de la fin :

"Les gars, nous avons perdu celui-là et bien il faudra en gagner un à l'extérieur pour rattraper le coup ! "

L'O.M. aura la parole à Grenoble et à Toulouse.

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