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Résumé Le Provencal

du 11 octobre 1962

 

MENE 2 A 0 EN DEUXIEME MI-TEMPS

L'O.M. avait arraché la victoire

quand OUDJANI frappe pour la 3e fois...

...et ce fut le match nul (3-3) de la dernière minute

La soirée est idéale et pour les spectateurs et pour les joueurs... et, on ose l'espérer, pour le football.

L'O.M., a son entrée sur le terrain, est accueilli par des huées.

Qui aime bien châtie bien !

Car, tout de même, il faut aimer l'O.M. pour revenir au stade vélodrome trois jours après une autre rencontre de championnat...

...Et, surtout après une défaite marseillaise.

12 m. : Oudjani

comme un tank

L'O.M. attaque le premier. On devine que Penverne a dit à ses joueurs :

"Il faut y aller les gars !"

Mais, sans doute contractés, les attaquants marseillais pêchent, initialement, par excès de précipitation.

Notons deux belles actions de l'O.M. : un service en profondeur de Roy sur Sansonetti et une passe subtile de Rial à Milazzo, ce dernier arrête in extremis.

La réplique de lente est foudroyante. Lancé par Wisnieski, Oudjani fonce comme un tank, résiste à une charge de Knayer et décoche un tir du gauche terrible qui trouve littéralement les filets marseillais (12me minute).

Lens 1 - O.M. 0.

Un bon tir de Roy

L'O.M. accusé le coup - un coup dur, il est vrai - avant de repartir à l'assaut des buts lensois.

Ainsi si le coeur y est, la précision fait défaut.

A la 17me minute, toutefois, un excellent tir de Roy met Sowinski en difficulté.

Réponse du berger noir à la bergère, Wognin oblige Moreira à sortir prestement devant lui.

On voit ensuite Rial à la pointe du combat. Hélas ! quelques kilos excédentaires font qu'il est aisément remonté par Budzinski.

Puis Knayer, Bruneton et Ugolini, coupables de passes répétées et imprudentes - ô combien ! - se font siffler par le public.

Un round égale

Aux environs de la 30me minute, Lens obtient deux corners.

L'un à la suite d'un tir de la droite d'Oudjani que Moreira contrôle avant de retomber derrière la ligne de camp. Telle est du moins l'opinion de l'arbitre de touche.

Le second corner est concéder par Bruneton, suite à une percée de Marcottin.

C'est ensuite Wognin qui, laissant Ugolini sur place, s'envole. En le remontant, Bordere se blesse et va se faire soigner sur la touche. Rien de grave le semble-t-il.

Cette période lensoise passée sans mal, l'O.M. se remet en mouvement.

On note alors un bel effort de Milazzo se traduisant par un corner que tire Roy le meilleur joueur de la tête de l'équipe.

Avantage à l'O.M.

Fin de mi-temps marquée par des attaques marseillaises, vives mais un peu désordonnées.

Notons un tir très appuyé de Dogliani, arrêté par Sowinski ; et une volonté collective qui force la défense lensoise à sauter à "sauver les meubles".

Dernier corner pour l'O.M. avant la mi-temps. 1 à 0 toujours en faveur de Lens et "bronca" destinés aux Olympiens à leur retour aux vestiaires.

L'O.M. à l'attaque

L'O.M. a gagné tous les matches qui l'on vu se laisser mener 1 à 0 à la mi-temps. En sera-t-il de même ce soir ? Nous avons le devoir.

Au retour des équipes sur le terrain, un clairon sonne la charge.

Et l'O.M. dès le départ passe la quatrième. Dès la 47me minute, un long centre de Bruneton trouve la tête de Rial qui rabat la balle de peu à côté.

L'O.M. domine, Bruneton et Dogliani font de belles choses, mais gare aux contre-attaques lensoises.

C'est ainsi qu'Oudjani passe en force sur la gauche et obtient un corner (51me minute).

L'O.M. obtient ensuite, un coup franc face au but lensois. Le mur visiteurs renvoie.

Nouvelle attaque marseillaise, Milazzo émerge, mais Sowinski lui plonge dans les jambes.

Deux buts en une minute

Et voici la contre-attaque redoutée. Wognin d'une admirable déviation sert Lesch sur la gauche. Le junior lensois centre fort bien, en retrait, sur Oudjani qui marque sans coup férir (59me).

Lens 2 - O.M. 0.

On vient à peine de ré-engager que Deloffre commet une fois dans la surface de réparation. Penalty que Sansonetti transforme (60me minute).

Lens 2 - O.M. 1.

Et voilà le match relancé.

Milazzo égalise

Tellement bien relancé, que l'O.M. fait feu des quatre fers.

Consécutivement (57 et 28e), Rial et Bruneton manquent des buts que l'on croyait acquis.

Mais la Bonne Mère, là-haut, vaincu. Autant de malchance l'émeut.

A la 60e minute, Milazzo de trente-cinq bons mètres de la gauche, centre. Centre trop long devant lequel la défense de Lens s'efface alors que l'attaque de l'O.M. ne suit pas. On voit alors cette chose assez rare : le ballon rebondir et entrer dans la cage lensoise, devant Sowinski, stupéfait.

Lens 2 - O.M. 2.

La partie atteint maintenant son paroxysme.

Attaques et contre-attaque se succèdent à un rythme échevelé.

Un départ d'Oudjani, arrêté aux limites de la régularité, par Knayer correspond un tir de Roy difficilement bloqué par Sowinski.

L'O.M. repart, mais une belle montée de Lens démarque Margottin. Ce dernier, seul devant Moreira tire à côté. Ouf !

Il reste un quart d'heure !

Qui va marquer, gagnera. S'il y a but bien entendu.

À Roy le troisième but

Ce 3e but, l'O.M. le désire de toutes ses forces.

À la 74e minute, on le croit acquis. Alors que Sowinski est sorti aventureusement, un tir puissant d'Alauzun, est repoussé de la tête par Zamparini, sur sa ligne de but.

Ce n'est que partie remise, à la 75e, un deuxième tir de "Sanso" n'est pas complètement contrôlé par Sowinski, Roy, qui a suivi, marque.

Lens 2- O.M.3.

Pétards, trompette... et applaudissements.

Oudjani égalise in extremis

Nous assistons à une fin ressemblant étrangement à celle d'O.M. Montpellier.

L'O.M. rate alors une belle une nouvelle occasion : un centre de Sansonetti que Roy ne peut reprendre.

Mais aucun match ne ressembla à un centre. À trois minutes de la fin, du centre d'un cafouillage, Oudjani marque son troisième but de la soirée.

Lens 3 - O.M. 3.

Maurice FABREGUETTES

 

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Du rythme, de l'indécision, de la lutte

avec un O.M. retrouvé

On crut jusqu'à la 88me minute que cette rencontre allait ressembler, point par point, au récent O.M. Montpellier.

Il n'en fut rien, grâce à Oudjani le "terrible", nous a dit les Lensois, par la faute de l'arbitrage nous ont affirmé les Marseillais.

Notre opinion, celle d'un spectateur placé à près de 100 mètres de l'action, sous un angle défavorable qui plus est, ne vaut pas cher.

Nous avons vu Oudjani tire en force du centre d'une mêlée et l'arbitre de touche lever son drapeau. Pour signaler un hors-jeu situé au départ de l'action ? Pour montrer que le but était valable ?

Personne n'a pu le dire exactement dans le désordre consécutif à cette fin de partie extrêmement mouvementée.

Une étonnante deuxième

mi-temps

Cet incident, qui vaut un point de plus à Lens, et un de moins à l'O.M., est venu en conclusion d'une deuxième mi-temps jouée au sprint de bout en bout.

Une deuxième mi-temps au cours de laquelle 5 buts se marquèrent pendant que 5 autres buts au moins ne furent ratés que d'un cheveu... et qui par conséquent, enchanta les spectateurs.

Il convient donc en tout premier lieu, de féliciter les 22 joueurs pour l'excellent et vivant spectacle qui nous offrirent.

Les puristes feront sans doute remarquer que le jeu ne fut pas toujours d'une qualité exceptionnelle. Mais que demande le peuple ? De la lutte, de l'indécision... et des buts !

A Lens, la 1ère mi-temps

La première mi-temps avait vu Lens démontre une valeur certaine, devant un O.M. pétri de bonnes intentions, mais passablement contracté et par suite imprécis.

Le premier but d'Oudjani sembla sonner le glas des espérances marseillaises.

Pourtant, alors que le versatile public du Stade-Vélodrome accompagnait le huées son équipe aux vestiaires, on notait déjà que l'O.M. paraissait animé d'un moral exemplaire.

Dès la reprise cette impression fut confirmée. Bruneton qui est un peu le baromètre de son équipe ne ressemblait en rien à Bruneton de dimanche, et sous son impulsion, ses camarades poussaient offensive sur offensive.

C'est alors que qu'en trois joueurs (Wignon, Lesch et Oudjani ) deux passes et un tir, Lens marqua, comme à la parade, un but d'une admirable pureté.

La partie relancée

2tait-ce le k.o. ? Non un providentiel autant qu'indiscutable penalty (faute de Deloffre) relança l'intérêt de la partie.

2 à 1 seulement ! Rien n'était perdu. D'autant moins perdu que l'O.M. qui, n'est pas une équipe de démonstration, jetait toutes ses forces dans la bataille.

Il se passa, ce moment, une chose extraordinaire. L'O.M. comme poursuivi par la plus noire des malchances, se mit à rater des buts tous faits (Rial et Bruneton en particulier) et par contre réussit à égaliser (Milazzo) de la façon la plus heureuse et la plus étonnante qui ne puisse imaginer.

2 à 2 ! Les Marseillais revenaient de loin.

Mais ce demi-succès succédant à un échec total ne pouvait leur suffire.

Et comme Lens semblait tenir le même raisonnement, ce fut une belle bataille.

Une bataille qui tourna assez vite à l'avantage de l'O.M.

Tout d'abord un tir redoutable d'Alauzun échoua sur la tête de Zamparini. Ce dernier les deux pieds sur sa ligne de but.

Puis enfin, deuxième tir de Sansonetti et but de Roy.

Comme ce 3 à 2 ne devint pas 4 à 2 ? On se le demande encore et Roy doit se le demander aussi, lui qui glissa devant un centre de Sansonetti à quelques mètres à peine de Sowinski.

La fin, vous la connaissez déjà, elle fut marquée (au propre et au figuré) par le troisième but d'Oudjani.

L'O.M. s'est racheté

Il reste de ce match que l'O.M. a regagné l'estime de ses supporters et la confiance de son entraîneur et de ses dirigeants.

À partir du moment où elle joua sur un rythme élevé, l'équipe marseillaise montra son meilleur visage, affolant alors la défense lensoise.

L'O.M., ce n'est que trop certain, n'est pas l'équipe des petites combinaisons, et du jeu arrêté. Il lui faut de l'air, du mouvement et de l'ambition pour s'exprimer totalement.

Bruneton retrouvé

Hier soir on a retrouvé Bruneton, on a redécouvert Bordere et l'on a vu Roy et Sansonetti dans le style qui est le leur et qu'on ne pourra pas plus modifier, donner du poids et de la vigueur aux offensives marseillaises.

Milazzo, si l'on veut bien passer sur quelques gestes de mauvaise humeur, se comporta en parfums et précieux équipiers.

Dogliani fit d'excellente chose quand il joua à l'inter. À l'aile gauche, il n'est visiblement pas à l'aise.

Rial semble être sur la longue voie du retour en condition.

La défense eut fort à faire hier soir. Un tira son épingle du jeu, mais conseillons à ses joueurs, à Alauzun surtout, de ne pas prendre trop de risques inutiles.

Pas morts les mineurs !

Le R.C. de Lens a prouvé qu'il faudra compter encore avec lui cette saison.

Pas morts, les mineurs !

Oudjani est un avant-centre du style britannique, très difficile à marquer, rapide, solide, ne craignant pas le contact et efficace à souhait.

On nous disait que sa vue était faible. On ne s'en aperçu guère.

Wignin blessé se tint sur une prudente réserve, ainsi que Wisnieski pour lequel Georges Verriest s'était déplacé.

Les deux jeunes Margottin et surtout Lesch, sont pétris de qualités.

Un bon demi, Deloffre. Une défense jeune, rapide, mais qui perdit un peu la tête quand l'O.M. appuya ses actions.

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PENVERNE : "Nous avons perdu un point mais gagné une équipe !"

Dans les vestiaires de l'O.M., où les joueurs essaient de retrouvaient leur souffle, on parlait essentiellement de ce fâcheux 3me but lensois et du hors-jeu. "C'est un peu fort", disait Milazzo, l'arbitre de touche a levé son drapeau pour signaler hors-jeu de position, puis s'est déjugé". Roy, quant à lui, nous déclara : "En toute objectivité, je ne puis rien dire, pensez, j'étais à l'autre bout du terrain".

Mais Penverne interrompt tout le monde pour affirmer : "Nous avons perdu un point mais retrouvé une équipe. Battez-vous toujours comme ce soir et nous en gagnerons d'autres."

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Les Lensois : "Nous sommes des imbéciles"

Les Lensois était à la fois content d'abord fait match nul et mécontents de n'avoir pas gagné.

"Nous sommes des imbéciles" - nous déclare un dirigeant des mineurs - "On ne perd pas un match quand on mène 2 à 0 à la 57ème minute. Mais notre défense est jeune et elle a commis des fautes. De plus Wognin et Wisnieski, blessés, ne disposaient pas de tous leurs moyens.

 

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