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Le doublé de "Fanfan" Milazzo

NANTES-OM Février 1962 : avec Otto Gloria, c'est le début de la remontée, avec un serial buteur

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C'était l'époque du stade Malakoff, pas encore baptisé Marcel-Saupin, avant d'être abandonné pour la Beaujoire, toute neuve en 1984. Le FC Nantes était un club mineur, cantonné à la D2, où l'OM l'avait affronté deux fois entre 1959 et 1961 avant d'y retourner le 11 février 1962 pour un match opposant "deux équipes n'ayant qu'une chance peu relative de monter à l'étage supérieur", comme l'écrivait alors Maurice Fabreguettes dans "Le Provencal"

Me voila : l'OM venait de changer d'entraîneur, Otto Gloria avait succédé à Lucien Troupel et pour le premier match de championnat du coach brésilien, il renouvelait l'expérience tentée avec succès en coupe à Grenoble : Frnaçois Milazzo, qui y avait marqué trois buts, jouait encore avant centre. Et il allait mettre deux buts, ceux de la première victoire de l'OM à Nantes, malgré un but de la tête d'un jeune Nantais qui allait faire son chemin "Coco" Suaudeau.

Demi-défensif devenu avant-centre

"Quand mon père jouait à Nice, il était milieu défensif, explique Gérard Milazzo, Kiné, rue Borde à Marseille de puis plus de trente ans. A l'OM, il est devenu avant centre et ensuite au GFCA, il était numéro 10. Moi, j'avoue que je me souviens uniquement d'Ajaccio où je côtoyais les joueurs avec lui : Cahuzac, Carayon, Kanya, Della Santina, Kervella, j'avais neuf ans quand mon père est mort en 1967. Pour l'OM, seule ma mère se souvient."

Effectivement, pour la carrière niçoise de "Fanfan" Milazzo, les images sont présentes (on peut trouver sur le net les quarts de finale de coupe d'Europe des clubs champions qu'il a joué avec Nice contre le Real Madrid de Di Stefano, Kopa, Puskas, en 1957 et 1960). L'OM, rien. Seul le souvenir...

Pour cela, sa veuve, Roselyne Milazzo, 80 ans, elle-même ancienne kiné et prof (elle a notamment enseigné à son fils ou à Alain Soultanian, l'actuel kiné de l'OM), garde des souvenirs très précis et édifiants. "Fanfan me disait que Troupel avait détruit l'équipe physiquement et qu'Otto Gloria avait fait des miracles. En arrivant, il leur avait dit : "Vous êtes épuisés, amusez-vous !" Les joueurs l'adoraient et l'admiraient. François me racontait qu'à la mi-temps, il était capable de tout changer : la tactique, le positionnement des joueurs, il avait tout observé, tout noté, sans ordinateur, sans adjoint. Et avec lui, l'OM s'est mis à gagner, gagner et à remonter."

Le match de l'année

"Grâce à François, je suis entrée dans le monde du foot à 19 ans, et j'y suis restée, mon second mari était François Castellonese, lui-même kiné et ostéopathe de l'OM au milieu des années 70, puis 2000. J'ai adoré Éric Gerets comme entraîneur!"

 

 

C'est donc ainsi, avec une équipe rafraîchie, que l'OM allait jouer "son meilleur match de l'année", en attendant mieux, toujours selon "Le Provençal", avec un doublé de "Fanfan", sur une passe d'Étienne Sansonetti d'abord, sur un centre aérien de Aygoui, repris de la tête, sur le second. Il allait encore marquer quatre buts jusqu'à la fin de saison, devenant l'un des hommes clés de la remontée de l'OM en D1. "Il a dû partir en 1964, parce qu'il se préoccupait de sa reconversion, explique Roselyne. Il avait échoué au concours de kiné, c'était difficile en étant pro. À Ajaccio, on lui avait proposé un avenir assuré, il était allé jouer en CFA."

"Le GFCA a alors remporté plusieurs championnats de France, rappelle son fils Gérard. Et s'il n'était pas mort, il aurait probablement succédé à Cahuzac comme entraîneur-joueur."

"Fanfan" Milazzo a été victime d'une maladie rare et infectieuse, la porphyrie, qui l'a tué en janvier 1967.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur François Milazzo >>>

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