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Soixante-quatre ans à Gerland

OL-OM Novembre 1951 : Guy Caussemille évoque le premier nul méritoire de l'OM à Lyon en D1

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L'OM jouera ce soir pour la première fois dans le nouveau Parc OL à Décines. Adieu Lyon et Gerland où le club marseillais s'est rendu pendant 64 ans !

Auparavant, comme on peut le lire dans "Marseille, un club de légende, l'histoire encyclopédique" de Gilles Castagno, l'OM avait connu deux autres stades à Lyon : le stade de la Plaine, en septembre 1926, pour son inauguration, en présence de Jules Rimet, en championnat de France amateurs, une enceinte située à Heyrieux, sur la route de Bourgoin. L'OM y a rejoué contre Mulhouse en coupe de France en mars 1934, avant d'aller disputer sa demi-finale contre Roubaix au mois d'avril au stade des Iris, à Villeurbanne, le stade du LOU.

Mais à la création de l'OL en 1950, le nouveau club allait jouer à Gerland, d'abord dénommé Stade athlétique de la mouche par Édouard Herriot, car situé en un lieu assez marécageux, proche du Rhône, souvent envahi par les mouches. Le 11 novembre 1951, pour le premier OL-OM en D1, place à Gerland !

L'OM sans gardien pendant 20 minutes

"Oh la la ! Ça me vieillit d'évoquer cela", s'exclame Guy Caussemille en riant. À 85 ans, la voix et le regard clairs, l'ancien président de la section amateur de l'OM, membre d'un triumvirat à la tête du club pendant quelques semaines en 1974, père d'une fratrie de vaillants Olympiens, retrouve avec un plaisir évident ses vingt ans. Il était l'ailier gauche de la première équipe olympienne appelée à jouer à Gerland. "Je devais être avec l'équipe de France militaires à Vincennes et je souffrais d'un abcès à un orteil. J'avais dû me faire soigner à Paris, subir une infiltration pour redescendre disputer ce match avec l'OM."

Voilà qui valorise encore la performance du jeune attaquant marseillais d'alors, qui avait décoché une frappe repoussée par un poteau, à la faveur d'une erreur de Grillon, alors que l'OM était déjà mené 1-0, sur un but de Pierre Flamion, profitant de l'avantage numérique des Lyonnais. À l'époque, les remplacements n'étaient pas autorisés et le gardien olympien, Ibrir, blessé au mollet, avait dû sortir se faire soigner pendant vingt minutes, remplacé par Roger Scotti dans les buts. À son retour, encore diminué, il devait encaisser un deuxième but, signé Dupraz (ce n'était pas Pascal...).

Puis, le vent avait tourné, Grillon s'était blessé à son tour, Scotti avait mené la danse, Andersson et Caussemille avaient "semé le désarroi dans la défense lyonnaise", comme l'écrivait le correspondant du Provençal. De fait, Alarcon allait réduire l'écart et Lanfranchi égaliser. 2-2, bel exploit pour l'OM. "Lyon n'était évidemment pas le club qu'il est devenu dans les années 2000, souligne Guy Caussemille, mais il comptait de bons joueurs. Notre but, signé Roberto Alarcon me rappelle quel bon joueur était cet attaquant argentin et quel joyeux coéquipier il faisait. Souvent, avec Gunnar, nous allions prendre l'apéro sur la terrasse, après l'entraînement, chez Roberto, qui habitait avenue des Roches, sur la Corniche."

On remarque aussi, à la faveur de ce premier OL-OM en D1, qu'Emmanuel Aznar a joué quelques matches avec Gunnar Andersson. Il s'était arrêté en février 1949 et avait repris du service, à 36 ans, à l'automne 1951, pour huit rencontres, celle-ci étant l'antépénultième de sa riche carrière à l'OM. "J'avais déjà joué avec Manu en amateurs et quand j'ai débuté en pro, j'ai eu le plaisir de le faire encore avec lui, puisqu'il est revenu au niveau supérieur pour quelques mois. Manu est mon parrain de mariage, alors nos liens allaient bien au-delà du terrain. C'était un tel passionné qu'il est mort sur le terrain, à 55 ans, en disputant un match d'anciens.

"Pour moi, c'est un grand bonheur d'avoir joué avec de telles figures du club : Scotti, Aznar, Andersson. J'ai même livré mon témoignage à un journaliste suédois qui écrit un livre sur Gunnar. C'était un joueur formidable et un homme charmant. Nos femmes étaient toujours voisines de tribunes au Vélodrome.

"L'an dernier, Josip Skoblar m'a remis une médaille lors d'une réunion d'anciens, ajoute Guy Caussemille. Ma première carte du club remonte à 1941..."

Pour évoquer un moment historique, il fallait bien un Olympien historique...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Guy Caussemille >>>

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